Comment un cadre théorique révolutionne la communication interculturelle au Congo ?

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🏫 Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication - Département du 3ème Cycle
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) - 2014
🎓 Auteur·trice·s
PATA KIANTWADI David
PATA KIANTWADI David

Le cadre théorique de la communication révèle des mécanismes de défense insoupçonnés dans le contexte congolais. Cette recherche innovante, alliant psychologie interculturelle et méthodologies mixtes, offre des perspectives cruciales sur la « perversion démocratique » et ses implications socioculturelles.


    1. Communications généralisées et contextualités situationnelles de la « perversion démocratique »
      1. Description de cas

Pour comprendre comment les acteurs sociaux congolais produisent la « perversion démocratique » dans un contexte multiculturel, les sujets enquêtés ont été appelés à tour de rôle à discuter autour du thème ci-après : « Dans votre province, les gens se sentent très à l’aise lorsqu’ils participent ensemble avec les leurs dans les activités professionnelles ou politiques pour des raisons de sécurité ».

Les données recueillies de ces échanges peuvent être résumées comme suit462 :

  • Bandundu : Très souvent les gens se sentent très à l’aise de coopérer avec les leurs. Par exemple, cohabiter avec un ressortissant de chez soi dans un auditoire offre beaucoup d’avantages puisqu’il vous comprend facilement du fait d’avoir la même culture et peut même vous expliquer le cours dans la langue vernaculaire. On se sent donc plus à l’aise, plus proche et plus attiré avec ses siens.
  • Bas-Congo : Quelquefois les Bakongo sont très à l’aise vis-à-vis des venants surtout ceux qui sont humbles, ils rejettent ceux qui ne s’adaptent pas à leur coutume.
  • Equateur : Souvent nous nous sentons très à l’aise de vivre en communauté. A Kinshasa, tout comme chez nous, il existe des associations de ressortissants de différentes ethnies (mongo, nguaka, …) pour venir en aide à leurs membres. Dans la localité de Lolonga, il existe une association tribale d’épargne visant à apporter des solutions à ses membres.
  • Kasaï Occidental : Très souvent, nous nous sentons à l’aise lorsque nous travaillons avec les gens de chez nous, que ce soit en politique ou dans le monde du travail. Les autres ne nous permettent pas d’avancer dans nos activités. Ils sont des perturbateurs.
  • Kasaï Oriental : Souvent nous nous sentons à l’aise lorsque nous travaillons avec les nôtres, que ce soit en politique ou dans le monde du travail.
  • Katanga : Très souvent il nous arrive de nous sentir à l’aise lorsque nous exerçons des activités ensemble avec les nôtres parce qu’ils ne peuvent pas nous trahir. Les autres sont des venants, ils finiront un jour par rentrer chez eux.
  • Kinshasa : Souvent nous nous sentons à l’aise de travailler dans un groupe des gens parce que les venants nous sous-estiment et préfèrent rester à côtè de leurs frères. Moi personnellement, j’ai étudié avec un ressortissant du Nord-Kivu dans une même classe en 2011, mais je ne voudrais pas qu’il s’approche de moi puisque j’avais honte que je sois mal vu par les miens.
  • Maniema : Très souvent nous nous sentons très à l’aise de travailler avec des gens de notre province. C’est un fait normal et réel.
  • Nord-Kivu : Très souvent il nous arrive de nous sentir très à l’aise de participer ensemble avec les nôtres dans les mêmes activités politiques ou professionnelles. Suite aux atrocités que nous avons connues des étrangers, notre peuple a pris recul, pour lui permettre de se protéger.
  • Province Orientale : Très souvent nous aimons travailler avec les étrangers dans l’administration, le commerce voire cohabiter avec eux, mais lorsqu’il s’agit des activités culturelles ou politiques, le choix est clair, nous nous associons aux nôtres.
  • Sud-Kivu : Très souvent il faut savoir qu’entre un autochtone et un étranger, le choix est clair. Chez nous les réunions de confrérie sont très fréquentes. Ce sont des possibilités de se garder fort notre culture et de la perpétuer.

Au regard de ce qui précède, ces données sont analysées en termes d’éléments communicationnels (généralisés et contextuels) dans le paragraphe qui suit en fonction de « tableau panoramique de dépouillement » (voir le tableau n°08) et de la « grille d’analyse » (voir tableau n°09).

      1. Analyse des éléments communicationnels (généralisés et contextuels)

Il s’agit ici d’analyser les éléments de la communication généralisée et de la contextualité situationnelle à partir des discours (réactions) des sujets enquêtés décrits ci-haut. Le tableau panoramique n°35 résume les éléments de cette analyse.

Tableau n°35 : Tableau panoramique de la perversion démocratique

Tableau n°35 : Tableau panoramique de la perversion démocratique
Parameter/CriteriaDescription/Value
Données structurellesAnalyse des éléments communicationnels généralisés et contextuels

Il ressort du tableau n°35 les constats ci-après :

  • dix provinces pratiquent la « perversion démocratique » (soit 91%), il s’agit de : Bandundu, Equateur, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Kinshasa, Kinshasa, Maniema, Nord- Kivu, Province Orientale et Sud-Kivu. Ces provinces développent des valeurs négatives à l’égard des autres culturels, comme le sentiment de rejet, de méfiance et la déconsidération ;
  • une seule province ne pratique pas ce mécanisme (soit 9 %), il s’agit de Bas-Congo. Les originaires de cette province développent des valeurs positives à l’égard des autres culturels, notamment : le sentiment d’acceptation, la confiance et l’altruisme.

________________________

462 Données recueillies lors des entretiens avec les étudiants des premières années de graduat (A et B) de l’IFASIC, du 09 au 30 avril 2013.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les sentiments des Congolais envers la coopération avec leurs compatriotes?

Les Congolais se sentent souvent très à l’aise de coopérer avec les leurs, car cela leur offre des avantages culturels et linguistiques.

Comment la communication interculturelle est-elle perçue dans différentes provinces du Congo?

Dans plusieurs provinces, les gens préfèrent travailler avec leurs compatriotes, car ils se sentent plus en sécurité et compris, notamment en politique et dans le monde du travail.

Quelles sont les associations tribales mentionnées dans l’article?

L’article mentionne des associations de ressortissants de différentes ethnies, comme celles à Kinshasa et à Lolonga, qui aident leurs membres à surmonter des défis communs.

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