L’approche méthodologique en communication révèle des mécanismes de défense socioculturelle souvent méconnus dans le contexte congolais. Cette recherche innovante, alliant psychologie interculturelle et méthodes mixtes, transforme notre compréhension des dynamiques communicationnelles, avec des implications cruciales pour les études interculturelles.
- Principes de la méthode
Notre méthode s’inscrit dans l’approche compréhensive basée sur des principes scientifiques. Il s’agit de 391: principe de constructivisme-subjectiviste, principe du primat des significations, principe de l’inter-compréhension humaine, principe des définitions multiples d’une situation par différents acteurs, principe de la priorité de son monde vécu pour l’acteur, principe de la construction du découpage de la situation en « contextes » contenant des
« éléments pertinents », principe de l’accès aux données essentielles sur les situations pour les acteurs et principe de l’accès à une vision panoramique de la situation. L’essentiel de chaque principe est résumé de les paragraphes ci-dessous.
Le principe du constructivisme-subjectiviste, selon ce principe, le monde de l’homme n’est pas un monde objectif, c’est un monde subjectif, construit par sa sensibilité et ses engagements.
Le principe du primat des significations, ce qui est intéressant dans l’étude des phénomènes produits par les hommes, c’est leur lecture en compréhension, c’est-à-dire l’explication des significations et du sens final qui leur sont donnés par les acteurs impliqués.
Le principe de l’inter-compréhension humaine, l’accès aux significations données par les acteurs impliqués est possible grâce aux phénomènes d’empathie et de validation du vécu par l’échange. L’application de l’approche compréhensive à l’étude des situations nécessite la formulation de principes spécifiques. Ces principes sont les suivants :
- le principe de définitions multiples d’une situation par différents acteurs : compte tenu
de multiples facteurs internes et externes (expérience personnelle, acculturation, statut, enjeux, etc.), les différents acteurs aux prises dans une situation partagée n’en ont pas forcément la même définition ;
- le principe de la priorité de son monde vécu pour l’acteur : un acteur est d’abord
immergé dans sa vision personnelle de la situation. Il a tendance à penser que cette définition est pertinente pour tous les acteurs ;
- le principe de la construction communicationnelle et sociale de la situation partagée :
les échanges sur les visions de la même situation partagée peuvent permettre aux acteurs d’arriver à une définition collective et partagée de cette situation ;
Le principe du découpage de la situation en « contexte » contenant des « éléments pertinents », pour faciliter l’étude des situations complexes, on peut découper une situation pour un acteur en une série de « contextes » dont les principaux éléments sont : le contexte des normes, le contexte des enjeux, le contexte des positionnements et le contexte de la qualité des relations entre les protagonistes de la situation. Ces contextes sont constitués d’éléments signifiants ou pertinents.
Le principe de l’accès aux données essentielles sur les situations pour les acteurs, différentes techniques qualitatives de données (observation, observation participante, interviews individuelles ou collectives, …) et de validation interpersonnelle ou de groupe permettent de reconstruire, à travers la présentation d’un « cas », l’ensemble des visions d’une même situation par les différents acteurs.
Le principe de l’accès à une vision panoramique de la situation, à partir du recueil des données et de leur insertion dans un cas, un observateur peut remplir un « tableau » permettant de voir les principaux éléments constitutifs de la situation du point de vue de différents acteurs. On a ainsi accès à une « vision panoramique » qui dépasse les visions particulières de chacun des acteurs. C’est en tenant compte des éléments différents de ce tableau que l’intervention peut définir des objectifs d’intervention et une stratégie d’intervention sur différents acteurs.
Comme nous pouvons le remarquer, ces principes vont guider la constitution de l’échantillon d’étude ainsi que la collecte et le traitement des données. Ici, les acteurs sont constitués de natifs (personnes adultes) ayant grandi dans chacune des provinces retenues de la
R.D.C Chaque acteur a sa vision qui est dictée par la vision collective vis-à-vis d’autres personnes appartenant à des provinces différentes que lui. Cette vision collective traduit ce que nous appelons « vision panoramique ».
- Etapes à suivre dans l’utilisation de la méthode
La méthode de contextualisation situationnelle panoramique comporte cinq étapes. Il s’agit de (d’)392: recueil des données informatives sur les définitions de la situation par les acteurs, description du cas, renseignement du tableau panoramique, formulation des objectifs de l’intervention et mise au point de la stratégie d’intervention. L’essentiel de chaque étape est dans les points qui suivent.
- Première étape : recueil des données informatives sur les définitions de la situation par les acteurs : les informations (données ayant déjà un sens), sont recueillies grâce à un ensemble de techniques qualitatives classiques (interviews, observations). Pour ce
qui nous concerne, nous allons réaliser des interviews grâce à un guide d’entretien décrit au paragraphe 4.1.2.3.2. Ce guide comporte vingt cas, dont chacun résume un des mécanismes de défense présenté sous forme de problématique.
- Deuxième étape : l’écriture du cas : les données recueillies sont organisées en un
« récit » qui comporte une « intrigue » qui est en général liée au problème de l’intervention.
- Troisième étape : le renseignement du tableau panoramique : dans cette étape, on distingue deux sous-étapes : l’explication et la formulation des informations dites
« induites ».
En ce qui concerne l’explication des données observées. Dans un premier temps, on note dans la deuxième colonne du tableau n°08 les « communications significatives faisant partie d’ailleurs des données observées. Il s’agit de noter effectivement les conduites et les dires des acteurs, sans chercher aucune interprétation.
Pour la formulation des informations dites « induites ». Les quatre autres colonnes à droite de la deuxième servent à noter les éléments induits de la situation, à savoir : les normes (règles sociales et partagées), les enjeux (intentionnalité servant à délimiter le cadre situationnel et en faire émerger les éléments essentiels de l’acteur), les positions (statuts et rôles historiques ou actuels) et la qualité des relations (éléments définissant les interactions entre les acteurs et le climat social).
- Quatrième étape : la formulation des objectifs de l’intervention :
Toute intervention doit s’interroger sur ses objectifs et les formuler explicitement. Une stratégie d’intervention ne saurait être conçue et développée si elle n’a pas d’objectifs ;
- Cinquième étape : la mise au point de la stratégie d’intervention :
La stratégie d’intervention dont nous parlons est à la base des « communications généralisées ». Pour pouvoir élaborer une stratégie, il nous faut avoir des renseignements sur les « ressources humaines » dont disposent les acteurs.
Etant donné que notre étude est jusque là exploratoire, nous allons hic et nunc franchir les trois premières étapes. Ces étapes vont donc nous guider d’abord, lors de la collecte des données sur terrain (enquête), ensuite, pendant l’exploitation et le traitement des données, enfin, dans l’analyse des données et l’interprétation des résultats. Les deux dernières vont être exploitées dans la recherche ultérieure puisqu’il s’agira d’observer des problèmes réels dans le
milieu du travail congolais en matière de gestion des ressources humaines pour pouvoir proposer des stratégies correctives.
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Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principes de l’approche méthodologique en communication interculturelle?
Les principes incluent le constructivisme-subjectiviste, le primat des significations, l’inter-compréhension humaine, les définitions multiples d’une situation, la priorité du monde vécu pour l’acteur, le découpage de la situation en contextes, l’accès aux données essentielles et la vision panoramique de la situation.
Comment le principe de l’inter-compréhension humaine est-il appliqué dans la communication interculturelle?
L’accès aux significations données par les acteurs impliqués est possible grâce aux phénomènes d’empathie et de validation du vécu par l’échange.
Pourquoi est-il important de considérer les définitions multiples d’une situation en communication interculturelle?
Les différents acteurs n’ont pas forcément la même définition d’une situation en raison de multiples facteurs internes et externes, ce qui rend essentiel de prendre en compte ces définitions multiples pour une compréhension complète.