Les applications pratiques du commerce urbain révèlent des enjeux cruciaux pour la compétitivité économique des centres-villes, notamment à Guelma. Cette recherche met en lumière les défis du commerce informel et propose des solutions innovantes pour intégrer ces acteurs dans un cadre formel, transformant ainsi l’identité urbaine.
Chapitre II : Ville et commerce
« La ville est fille du commerce » H. Pirenne (1927),
Introduction
Il est nécessaire de développer un cadre conceptuel sur notre thème qui tourne autour de l’histoire de l’activité commerciale, la ville et le commerce, et d’expliquer la relation qui existe entre eux, afin de comprendre leur influence mutuelle et d’avoir une vision claire de la gestion de l’activité commerciale.
Histoire de l’activité commerciale
« Le commerce fut l’une des plus anciennes et importantes inventions de l’humanité, il est considéré par certains comme l’origine de la civilisation »16 SCHERER H.
Les recherches sur l’origine du commerce seraient stériles et sans intérêts mais c’est en Egypte et en Palestine, qu’on trouve les premières traces d’une agriculture régulière et du commerce qu’elle alimentait. La civilisation égyptienne, la plus ancienne qui nous soit historiquement connue, a pour base l’agriculture.
Le commerce ancien était primitivement un commerce de terre. Par ailleurs, la notion du commerçant n’existait pas, la formule du commerce était plus simple et sous sa forme la plus basique : changer ce que l’on possède de surplus contre ce qui manque. L’échange se faisait alors par un système de troc jusqu’à l’invention de la monnaie qui a été généralisée avec le temps et les contacts des peuples de différentes civilisations, deux métaux ont été adoptés pour leurs qualités de rareté, d’homogénéité et d’insalubrité : l’or et l’argent.
Ainsi et pendant longtemps, on se contentait de pratiquer un commerce appelé commerce occasionnel. Un commerce dont la pratique ne nécessite pas un espace physique précis. Mais ce n’est qu’avec l’apparition des grands empires que nous commencions à enregistrer les grands pas du développement commercial, une période où le commerce a pris une nouvelle dimension, il va passer d’un élément acteur à un élément moteur et principal agent de la civilisation urbaine, contribuant au développement voire la création de la ville17.
[4_applications-pratiques-pour-le-commerce-urbain-a-guelma_4]Figure 3 premiere monnaie frappée à Sardes par le roi Alyattès, qui règne sur la Lydie entre 610 et 560 av. J.-C.
Source : https://www.herodote.net/650_av_J_C_a_nos_jours-synthese-22.php
16 SCHERER H., Histoire du commerce de toutes les nations, depuis les temps anciens jusqu’à nos jours, traduit de l’allemand par RICHELOT H. et VOGEL C., Paris, Capelle, p.20
Définition du commerce
Le commerce peut être défini comme l’activité consistant dans l’achat, la vente, l’échange de marchandises, de denrées, de valeurs, dans la vente de services, métier de celui qui achète des objets pour les revendre, « Il nait lorsque les produits bruts ou transformés font l’objet
d’échanges : produits contre produits, produits contre valeurs ou valeurs contre valeurs »18.
Dans le « Dictionnaire des sciences commerciales et économiques ». A. Cotta donne pour définition du commerce : « On appelle commerce, l’activité d’échange, et fonction commerciale celle qui organise les échanges »19. Et de point de vue de J-P. Bondue, le commerce est « L’activité dont la fonction est d’acheter des marchandises pour les revendre en l’état mais dans des conditions de lieu, de temps, de quantité et d’assortiment les mieux adaptées à la demande »20.
Cependant le commerce est divisé en deux types qu’ils sont : Le commerce formel qui se distingue de son opposant le commerce informel est celui qui exerce une activité échappant à toute formes d’enregistrement qu’il soit d’ordre fiscal, administratif, statistiques ou relatif à la protection sociale, dont la majorité de ces activités sont exercées majoritairement par des commerçants indépendants, employant de l’aide familiale ou biens des employés occasionnels.21
17 Mémoire pour l’obtention du diplôme architecte. BENICHOU Achref. Le commerce et la ville ; pour une nouvelle attractivité commerciale à Casablanca. 2013. Ecole nationale d’architecture, Rabat, Maroc. p24.
18 D’après Gaeng (1990 :82)
19 COTTA, A., 1995, Dictionnaire des sciences commerciales et économiques, Dalloz, 461p.
20 BONDUE, J.P. 2000, « Le commerce dans la géographie humaine », Les Annales de géographie, n°611, pp. 94- 102.
21 Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme de Master en Sciences de Gestion : Etude du commerce informel « Cas de la wilaya de Bejaia ». 2013, Bendif hamida, p73
Définition de la ville
« Toute agglomération urbaine ayant une taille de population et disposant de fonctions administratives, économiques, sociales et culturelles »22.
La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique. Selon P. George, la ville peut se définir comme « un groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une forme d’organisation économique et sociale »23.
On fait aussi souvent distinction entre ville et village à travers les activités dominantes dans chacune, en tenant compte de la population : La ville ne bénéficie pas d’une activité essentiellement agricole ou artisanale, contrairement au village, elle a en revanche, une activité commerciale, politique, intellectuelle…Ainsi on ne peut que remarquer que le commerce est omniprésent dans la définition de la ville.
L’historien Pirenne rajoute que « Les villes sont l’œuvre des marchands, elles n’existaient que pour eux »24.
En architecture et en urbanisme on peut citer selon Aldo Rossi : « C’est un champ d’application de plusieurs forces ». Aussi selon Lévy : « Une ville se fait dans le temps et par le temps à travers une combinaison entre forme sociale et une forme spatiale ».
Relation entre ville et commerce
La relation entre la ville et le commerce a été soulignée avec force dès le début du XXe siècle tant par les historiens (Henri Pirenne) que par les géographes (Jean Brunhes), mais ce qui était relevé en premier lieu c’était l’aspect relationnel et fonctionnel, la vie marchande apparaissant consubstantielle à la vie urbaine. Durant l’Entre-deux-guerres et au milieu du XXe siècle, économistes spatiaux et géographes vont insister sur la fonction organisatrice de l’espace régional par le commerce urbain (Christaller ; Berry, etc.). C’est plus tard que le commerce a été perçu comme contributeur à l’urbanisation au sens spatial du terme, transformateur de la morphologie urbaine, créateur de nouveaux tissus et de nouveaux paysages (Beaujeu-Garnier et Delobez, 1977).25
22 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N° 15 Loi n° 06-06 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 portant loi d’orientation de la ville. CHAPITRE II, Art. 3.
23 GEORGE P, Dictionnaire de la géographie, Presses universitaires de France, 1970.
24 PIRENNE H., Les villes au moyen âge, Essai d’histoire économique et sociale, Bruxelles, Maurice Lamertin, 1927, 207 p.
25 Des rapports évolutifs ville-commerce [article] ,Les Annales de la Recherche Urbaine Année 2013.p17. https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_2013_num_108_1_3203
En effet, le commerce est avant tout une transmission de possession en échange d’une contrepartie donnée. Pour que cette action se réalise, il est primordial qu’il y ait des facteurs déclencheurs. C’est pour cela que J. Beaujeu- Garnier et A. Delobez expliquaient en 1977, que le commerce s’articule autour de trois « d » :
Soit la Différence (l’un possède ce que l’autre n’as pas), le Désir (le producteur, le revendeur, et le consommateur surtout, doivent avoir envie de réaliser cet acte) et de la Distance qui vient corriger ces deux moteurs des circuits commerciaux. Cette vision du concept nous permet de retenir trois éléments importants dans la relation commerce et ville à savoir : L’espace, l’échange et le flux.26
[4_applications-pratiques-pour-le-commerce-urbain-a-guelma_5]
Figure 5 : Représentation du commerce, schéma issu de la définition adoptée par J.Beaujeu-Garnier et A.Delobez
Conclusion
Le commerce est l’une des fonctions les plus anciennes et les plus importantes des villes et l’une des activités de service les plus importantes fournies par les villes, non seulement à ses habitants, mais également à la population qui vit à l’extérieur de ses frontières. Le commerce et les échanges sont souvent à l’origine et au moteur de la croissance urbaine et du processus de fabrication de la ville. Alors, nous supposons que le commerce et la ville ont un rapport évident, le commerce est essentiel pour la ville, comme l’inverse.
26 Mémoire pour l’obtention du diplôme architecte. BENICHOU Achref. Le commerce et la ville ; pour une nouvelle attractivité commerciale à Casablanca. 2013. Ecole nationale d’architecture, Rabat, Maroc. p25.
________________________
2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001. ↑
3 Auchan Les 4 Temps, La Défense. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les causes du commerce informel à Guelma ?
L’article examine les causes du commerce informel dans les villes algériennes, en particulier à Guelma, mais ne détaille pas spécifiquement ces causes.
Comment le commerce informel impacte-t-il l’environnement urbain ?
L’article mentionne que le commerce informel a des impacts négatifs sur l’environnement urbain et l’identité des villes.
Quelles méthodes peuvent être développées pour formaliser le commerce informel ?
La recherche vise à développer des méthodes réalistes pour formaliser le commerce informel et intégrer les commerçants dans le secteur formel.