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Comment le SRI transforme-t-il la riziculture en Haïti ?

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🏫 UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI - FACULTE D'AGRONOMIE ET DE MEDECINE VETERINAIRE - DEPARTEMENT DE PHYTOTECHNIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur-Agronome - 2013
🎓 Auteur·trice·s
Maguintontz Cedney JEAN-BAPTISTE
Maguintontz Cedney JEAN-BAPTISTE

Les applications pratiques du SRI révèlent une différence marquante dans les performances agronomiques, avec un rendement de 5,41 t/ha contre 3,56 t/ha pour le SRT. Cette étude met en lumière des implications économiques cruciales, transformant notre compréhension des systèmes de riziculture en Haïti.


2.4.-Présentation du paquet technique du système de riziculture traditionnel (SRT)

En Haïti il n’existait que de la riziculture traditionnelle, depuis lorsqu’on a commencé à pratiquer le riz. La pratique de ce système peut se faire trois façons : soit pluviales, soit irriguée, soit inondée (ALPHONSE, 2011).

2.4.1.-Riziculture pluviale

C’est le cas du riz pratique en montagne dont la culture est alimentée en eau de pluie et parfois aussi par la nappe phréatique. La riziculture pluviale est pratiquée sur plateau en montagne ou collines à faible pente. Cette culture est intercalée de jeunes plantes pérennes ou pratiquée en association avec d’autres espèces comme le maïs, le coton, etc.

2.4.2.-Riziculture irriguée

La riziculture irriguée ne peut être que sur des sols suffisamment imperméables en surface ou en sous-sol de manière à ce que la lame d’eau nécessaire à la végétation puisse être maintenue continuellement ou pendant des périodes successives de submersion. Il est évident que de tels sols soient suffisamment drainés pour faciliter certaines opérations culturales telles que la récolte et la ré-oxygénation suffisante des couches exploitées par le système radiculaire du plan de riz.

La formation de ces sols est pratiquement déterminée par les facteurs suivants :

  • les conditions de réduction favorisées par le mauvais drainage, le faible pH et les matières organiques.
  • la formation de doses importantes de compose Fe et Mn.
  • la possibilité d’une percolation de haut en bas.
  • En plus, la charge limoneuse contenue dans les eaux d’irrigation joue un rôle primordial dans les modifications de la structure physique du sol.
  • Elle présente des différences avec la riziculture inondée mais pas à tous les niveaux (ALPHONSE, 2011).

2.4.2.1.-Préparation de sol

La préparation est mécanisée avec une profondeur de labour avoisinant les vingt (20) Cm effectué sous l’eau. Ce type de labour laisse exister de grosses mottes qui s’écrasent au fil du temps sous l’action de l’eau ou par les outils de travail (houe, motoculteur, etc.)

2.4.2.2.-La pépinière

Généralement, pour l’imbibition des semences, on les place dans un contenant perméable, le plus souvent un sac. Ensuite il est plongé sous l’eau environ 30 cm pendant une durée de 2 à 3 jours jusqu’à pré-germination des semences qui seront ensuite semées en bac ou sur plate-bande.

Chaque jour il y a renouvellement de l’eau de trempage (GEDEON, 2008).

2.4.2.3.-Le repiquage

A ce niveau les techniques ne sont pas contrôlées de façon adéquate en raison de l’état boueux du sol. Cela empêche de contrôler les distances de plantations et l’âge de repiquage, les plantules sont peu résistantes.

2.4.2.4.-Fertilisation et sarclage

La période d’application d’engrais varie avec la pratique culturale adoptée et la phase de développement. On fractionne la fertilisation presque dans le même sens que la riziculture inondée.

2.4.2.5.-Irrigation et drainage

Durant la période de reprise les besoins en eau sont extrêmement limités, donc le sol doit être maintenu à l’état boueux pour faciliter la croissance des racines. Dès la reprise l’épaisseur de la nappe peut atteindre la tierce de la hauteur du plant jusqu’au début du tallage c’est-à-dire dix (10) jours après repiquage.

Du tallage jusqu’à la floraison, l’irrigation se fait par rotation tous les jours puis un drainage complet dans les dix (10) jours qui précèdent la maturation (PROSPER, 2004 cité par GEDEON, 2008).

2.4.3-Les sols de riziculture inondée :

La riziculture inondée nécessite des opérations suivantes:

2.4.3.1.-Préparation du sol

Pour préparer le sol, les producteurs ont recours aux instruments manuels plus précisément la houe, comme la présence de l’eau dans le milieu empêche l’utilisation d’engins mécaniques.

2.4.3.2.-La pépinière

Généralement, pour l’imbibition des semences, on les place dans un contenant perméable, le plus souvent un sac. Ensuite il est plongé sous l’eau environ 30 cm pendant une durée de 2 à 3 jours jusqu’à pré-germination des semences qui seront ensuite semées en bac ou sur plate-bande.

Chaque jour il y a renouvellement de l’eau de trempage (GEDEON, 2008).

2.4.3.3.-Le repiquage

Dans le système traditionnel, la transplantation est réalisée de façon totalement différente. Cette opération débute après un mois de pépinière et se tient le matin (à Verrettes) car c’est à ce moment de la journée que la main d’œuvre nécessaire est disponible.

D’autre part, aucun tracé n’est effectué car il n’y a pas de distance réglementaire entre les poquets et le nombre de plants par poquet dépasse souvent trois. Pour le contrôle d’après et le regarnissage ce sont, peut-être, les seuls points communs avec le SRI (BOLIVAR, 2000).

2.4.3.4.-Irrigation et drainage

Durant la période de reprise les besoins en eau sont satisfaits et parfois même en excès, donc le sol doit être maintenu à l’état boueux de façon à faciliter l’exploration racinaire. En riziculture inondée, lors de la reprise l’épaisseur de l’eau au niveau de la parcelle peut atteindre plus que la moitié de la hauteur du plant jusqu’au début du tallage ce qui limite considérablement le degré de tallage à cause de l’absence d’oxygène mais qui en retour réduit sévèrement la présence des mauvaises herbes. (GEDEON, 2008).

2.4.3.5.-Fertilisation et sarclage

Ces deux opérations sont entremêlées car elles se réalisent à des fréquences plus ou moins similaires dans le temps. La fertilisation est souvent fractionnée. Il faut signaler que chaque fertilisation doit être suivie d’un sarclage ce qui porte à dire que le nombre de fertilisations est égal au nombre de sarclages.

2.4.3.6.- Récolte

Pour la moisson, elle se fait de la même façon en SRI qu’en SRT, selon les coutumes et habitudes de la région en question, à part qu’il pourrait y avoir beaucoup plus de riz à récolter dans le SRI.

2.5.-Problèmes phytosanitaires

Le riz peut être attaqué par des ravageurs (parasites, insectes) et ennemis dont les conséquences peuvent entraîner une baisse considérable du rendement. Les principaux ravageurs et maladies affectant le riz sont présentés dans les tableaux 1 et 2.

Tableau 1 : Principaux ravageurs du riz

Tableau 1 : Principaux ravageurs du riz
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Ravageur 1Description 1
Ravageur 2Description 2

Source : SAMPEUR, 2005

Tableau 2 : Principales maladies du riz

Tableau 2 : Principales maladies du riz
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Maladie 1Description 1
Maladie 2Description 2

Source : SAMPEUR, 2005

2.6.-Résultats des études antérieures du SRI et SRT dans la Vallée de l’Artibonite.

  • Selon JEAN-LOUIS (2013), le rendement obtenu en SRI avec la variété TCS10 dans la commune de Petite-Rivière est de 2.91TM/ha contre 4.17TM/ha pour le SRT. Avec un tel rendement, les agriculteurs ont fait des pertes qui sont évaluées à 13,125.00 gourdes à l’hectare pour le SRI contre 19290 gourdes à l’hectare pour le SRT. Il a mentionné comme cause possible à ces résultats une mauvaise gestion de l’eau qui est un facteur indispensable pour avoir de bons résultats en SRI.
  • JOSEPH (2013), de son côté, avec la même variété a trouvé un rendement de 4.86TM/ha pour un profit de 20,385.93 gourdes à l’hectare pour le SRI contre un rendement de 3.54TM/ha pour un profit de 4,546.57 gourdes à l’hectare pour le SRT pour les communes de Dessalines et de Petite Rivière. Il a relaté que ces parcelles ont été bien conduites et entretenues comparativement à celles de JEAN-LOUIS (2013). Toutefois, il a tenu à signaler que le paquet technique du SRI n’a été appliqué qu’en partie.
  • Le travail de TOUUSSAINT (2013) a été réalisé à Verrettes et à Petite Rivière de l’Artibonite sur la même variété, il a trouvé 5.13TM/ha pour un profit de 30319.22 gourdes à l’hectare pour le SRI contre un rendement de 4.89TM/ha pour un profit de 26454.58 gourdes à l’hectare pour le SRT. Selon lui, les principales contraintes rencontrées sont le manque de matériels de travail modernes, le manque de suivi des parcelles par les agents responsables et l’application partielle du paquet technique du SRI.
  • Le travail de FILIX a porté aussi sur la même variété à Petite Rivière de l’Artibonite et à Dessalines. Avec un rendement moyen de 4.38 TM/ha, il a obtenu un profit de 28,739 gourdes à l’hectare pour le SRI contre un rendement de 4.43TM/ha pour un profit de 34092 gourdes à l’hectare pour le SRT. Selon lui, les principales contraintes le manque de suivi des parcelles par les agents responsables et l’application partielle du paquet technique du SRI.
  • Enfin le travail de BLANC (2014) a été réalisé à Petite Rivière de l’Artibonite, sur la même variété il a trouvé 5.58TM/ha pour un profit de 40670.00 gourdes à l’hectare pour le SRI contre un rendement de 3.12TM/ha pour un profit de 12190 gourdes à l’hectare pour le SRT. Selon lui, les parcelles ont subi le passage des cyclones Isaac et Sandy, ce qui pourrait contribuer à diminuer le rendement. Car au cours de cette période, le contrôle de l’eau n’a pas pu être fait normalement dans les parcelles.

Questions Fréquemment Posées

Quel est le rendement du riz en Système de Riziculture Intensif (SRI) par rapport au Système de Riziculture Traditionnel (SRT) ?

Le SRI produit un rendement significativement supérieur de 5.41 t/ha contre 3.56 t/ha pour le SRT.

Quels sont les avantages économiques du Système de Riziculture Intensif (SRI) ?

Le SRI génère un profit à l’hectare plus élevé de 23033.04 HTG.

Comment se pratique la riziculture pluviale en Haïti ?

La riziculture pluviale est pratiquée sur plateau en montagne ou collines à faible pente, alimentée en eau de pluie et parfois par la nappe phréatique.

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