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Quelles applications pratiques de l’innovation financière pour les banques tunisiennes ?

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🏫 Université de Gabes - Institut Supérieur de Gestion de Gabes
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Mastère De Recherche - 2011/2012
🎓 Auteur·trice·s
Ben Mahmoud Houda
Ben Mahmoud Houda

Les applications pratiques de l’innovation financière révèlent des résultats surprenants sur la performance des banques tunisiennes. Cette étude met en lumière comment l’adoption de nouveaux produits financiers transforme le paysage bancaire, offrant des perspectives cruciales pour les acteurs du secteur.


Fondements théoriques de l’innovation financière

Depuis les années 30, l’étude du concept de l’innovation financière constitue l’un des domaines de recherche les plus importants en finance. Ce domaine de recherche a été stimulé par une série d’articles et même d’ouvrages sur l’innovation financière commencée par les analyses de Shumpeter (1934), Silber (1975) et Kane(1983).

Les analyses de Silber et Kane (1983) accordent des fondements théoriques aux innovations visant à relâcher certaines contraintes, tel est le cas de la réglementation, pour que l’activité bancaire s’améliore. Aussi, d’autres analyses comme celle de Desai et Low (1987) mettent l’accent sur le rôle de la demande qui représente une source d’innovation.

Cependant, le processus d’innovation financière n’apparu pas par hasard mais se révèle de trois théories à savoir, la théorie de la contrainte, la théorie de la demande des caractéristiques et enfin la théorie des marchés contestables

Théorie de la contrainte

L’innovation financière n’est jamais spontanée, elle n’est pas le fruit du hasard, mais elle est à l’origine d’un ensemble des théories incitant son émergence. Silber (1975) est le premier qui a élaboré la théorie de la contrainte causant l’apparition des innovations. Cette théorie met l’accent sur trois types de contraintes qui sont :

  • La réglementation.
  • L’intensification de la concurrence.
  • Les risques liés à la volatilité accrue des taux d’intérêts et des taux de change.

Ce modèle de contraintes convient à l’étude des stratégies des intermédiaires bancaires à gagner des degrés de liberté. L’innovation financière est donc le produit de toute contrainte règlementaire, Romey (2006).

      1. La règlementation

Ce type contraint d’ordre réglementaire joue un rôle permanent dans l’essor et le développement de l’innovation financière. Il pousse les banques à développer des stratégies leur permettant de créer de nouveaux produits. Dans le cas des Etats-unis par exemple, l’écart entre les taux d’intérêt appliqués et le taux de marché a été la cause de l’explosion de l’innovation financière au début des années 1970.

Les contraintes réglementaires ont été présentées par Gurley et Shaw (1960) qui soulignent :

« Dans toute économie, la structure financière est continuellement remodelée par les efforts des agents économiques pour échapper aux contraintes déjà existantes ».6

Du point de vue de Miller (1986) l’innovation financière est considérée comme le produit de la taxation.

La paternité de la séquence d’action-réaction revient à Kane (1983). En effet, Kane considère que les innovations financières servent à contourner la règlementation, elles provoquent à leur tour une adaptation du champ et du contenu de règlementation. Cette séquence qui est qualifié par Kane comme « dialectique de règlementation » peut être schématisée comme suit :

Réglementation Contournement par l’innovation Adaptation de la réglementation.
  1. Innovation Adaptation de la réglementation Contournement par l’innovation.

Ce schéma met l’accent sur l’interaction entre: les agents soumises à la réglementation et les pouvoirs publics qui la mettent en œuvre. Chacun modifie son comportement en fonction des actions anticipées de l’autre. En faite, la dérèglementation de l’industrie des services financiers est allée en s’accélérant. Les frontières qui séparent au paravent les fonctions des institutions financières ont été rompues et le terrain de la concurrence s’est modifié de façon spectaculaire.

      1. La concurrence

La concurrence est considérée comme un stimulus de l’innovation. Les travaux de Porter (2004) indiquent qu’une forte rivalité sur le marché intérieur est un facteur clé dans l’incitation des banques à « innover de façon à accroître leur avantage concurrentiel ».

La concurrence joue donc un rôle fondamental dans le développement d’innovation financière auxquelles les institutions financières font recours afin d’augmenter, ou au moins maintenir, leur part de marché dans la collecte des ressources. Cela engendre à la banque innovante le rôle d’un monopole pour une courte durée et stimule aussi l’investissement en recherche et développement.

De plus, en parlant d’une concurrence élargie et multiforme, Silbert (1975) souligne : « Tous les intervenants ont modifié leur comportement et les banquiers sont soumis à une concurrence accrue, venue de l’intérieur du secteur et de plus en plus de l’extérieur ».

Mathias et Sahut (1999) soulignent : « il s’agit de nouveaux concurrents dont l’avantage concurrentiel peut être fondé sur la possession d’un réseau, sur l’accès à un marché où à la connaissance de la clientèle. »

Néanmoins, avec l’apparition de la banque à distance et l’adoption de l’internet comme anal de distribution des produits et services bancaires, d’autres types de concurrents ont émergé. Ces nouveaux concurrents, qui détiennent un réseau de clients et même des compétences spécifiques dans la maîtrise des informations, constituent une menace pour les banques classiques. C’est le début d’une véritable «spirale de déclin » comme la précise Dietch (1996) et qui souligne que c’est le contexte technologique et l’innovation qui ont déclenché cette « spirale de déclin » dans le secteur bancaire.

      1. Le risque

Le risque constitue l’un des types de contraintes stimulant l’innovation financière. De nombreuses dévaluations et crises spéculatives, qui sont accompagnés par une aggravation de la variabilité des taux d’intérêts et des taux de change, ont déstabilisé le système de parité fixe connu par «Bretton Woods». Cela permet l’accélération des innovations financières qui sont considérées comme un moyen permettant de réduire le risque.

Généralement, dans un tel environnement, les nouveaux produits visent à réduire ces types de risques. Autrement dit, un environnement ou le taux d’intérêt varie induit une demande de d’instruments financiers. Parmi les réactions à cette stimulation nous citons par exemple les comptes de dépôts et des investissements, les prêts à taux flottant et les produits dérivés. Cela permet le transfert des risques. C’est la diversification de risque

Théorie de la demande des caractéristiques

La théorie de la demande des caractéristiques qui est élaborée par Lancaster (1971) porte sur la volonté de répondre à une demande des consommateurs. Selon cette théorie, le client parait la principale source de l’innovation. Selon Desai et Low (1987) plus le nombre des consommateurs sera grand (existence des différentes caractéristiques), plus l’innovation sera profitable (en terme de rendement et de liquidité). En effet, les institutions financières ne peuvent pas exister si elles ne savaient pas répondre aux besoins des clients.

De ce fait, à titre d’exemple, si la banque veut innover elle doit tout d’abord interroger ses clients et voir quelle catégorie de produits préfèrent acheter. Notamment, elle est amenée à savoir quel changement faut-il adopté à partir de leur comportement vis-à-vis des produits existants. A ce stade, Lancaster (1971) souligne : « les biens sont dotés de caractéristiques à travers lesquelles le consommateur exerce ses préférences….le consommateur a une variété idéale et choisit sur le marché le produit qui s’en rapproche le plus…..plus la distance entre la variété de marché qui est proposée et la variété idéale du consommateur est grande, plus le potentiel d’innovation est grand, car il existe une demande non assouvie ».

Aussi, les clients deviennent de plus en plus exigeants. Sur les marchés des services, la demande est essentiellement une demande de renouvellement qui met le client en situation de force. En fait, le client reste toujours le seul juge.

L’évolution rapide de la technologie à pour conséquence de raccourcir le cycle de vie de produit. De point de vue de Silber (1975), « la théorie de la demande des caractéristiques s’applique facilement aux innovations de produits, mais reste difficilement transposable aux innovations de processus »

Théorie des marchés contestables

Tout d’abord, un marché contestable est un marché sur lequel la concurrence supportable préserve les prix concurrentiels, même si le marché est dominé par une seule banque. Cette théorie qui a été énoncée par les économistes Baumol, Panzar et Willig en 1982, souligne qu’une banque concentrée peut être compétitive si et seulement si les barrières à l’entrée sont inexistantes. Un marché contestable est caractérisé par:

  • La libre entrée sur le marché
  • L’absence d’obstacles juridiques, technologiques et même financiers
  • L’absence des coûts irrécupérables à la sortie.
  • L’interdiction des prix et profits excessifs.

Toutes ces conditions encouragent le comportement de l’innovation financière et même de la concurrence de l’entreprise en entrant sur le marché avec ; soit des nouveaux produits/ services soit améliorer les produits / services déjà existants.

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6 Desire Elangua, « mutations financières et financement de l’économie», 2004, page 20


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les théories qui expliquent l’innovation financière?

Le processus d’innovation financière repose sur trois théories : la théorie de la contrainte, la théorie de la demande des caractéristiques et la théorie des marchés contestables.

Comment la réglementation influence-t-elle l’innovation financière?

La réglementation joue un rôle permanent dans l’essor de l’innovation financière, poussant les banques à développer des stratégies pour créer de nouveaux produits.

Quel est le rôle de la concurrence dans l’innovation financière?

La concurrence est considérée comme un stimulus de l’innovation, incitant les banques à innover pour accroître leur avantage concurrentiel sur le marché.

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