L’analyse comparative du Colonel Chabert révèle comment l’adaptation cinématographique d’Yves Angelo transforme la perception de l’œuvre de Balzac. En confrontant l’art littéraire et cinématographique, cette étude offre des perspectives inédites sur l’intertextualité et la théorie de la réception.
Les évènements
Les évènements communs
Chabert à l’étude
Roman :de la page 20 à la page 34
Balzac a commencé son œuvre par une dédicace à madame la comtesse Ida De Boucarmé, née du Chasteler, une peintre qu’a consacré un nombre considérable de ses travaux pour dessiner les blasons imaginaires des familles de son chef d’œuvre « la comédie humaine ».
Le premier contact avec Chabert (personnage principal), eut lieu lors de sa première visite à l’étude de monsieur Derville, avoué, c’était lorsque le saute ruisseau Simonin frappe avec un morceau de pain, sans faire attention, le chapeau du visiteur inconnu :« […] et qui mordait en ce moment de fort bon appétit dans un morceau de pain ; il en arracha un peu de mie pour faire une boulette et la lança railleusement par le vasistas d’une fenêtre sur laquelle il s’appuyait. Bien dirigée, la boulette rebondit presque à la hauteur de la croisée, après avoir frappé le chapeau d’un inconnu qui traversait la cour […] »19
Chabert a rendu visite à l’étude une seconde fois et parait humilié face aux visages insouciants de six clercs, il demanda fort poliment a Simonin, si son patron pouvait l’accueillir, mais le plaisantin fait semblant d’être sourd, les autres clercs négligent la présence du client en continuant leurs affaires : « ces diverses exclamations partirent à la fois au moment où le vieux plaideur ferma la porte cette sorte d’humilité qui dénature les mouvements de l’homme malheureux »20
En répondant à Godeshal, Chabert indique qu’il est déjà venu cinq fois afin de consulter Derville : « je viens ici, monsieur pour la cinquième fois », mais Godeshal lui déclare que son patron ne travaille qu’à minuit : « si vous désirez le consulter sur quelques difficultés, il ne travaille sérieusement qu’à minuit… » 21, difficilement le client inconnu a réussi à fixer une heure nocturne pour la consultation, avant qu’il ne parte, les clercs discutent entre eux la vraie identité du visiteur, le visiteur intervient et déclare qu’il est Chabert, puis il se retira, les clercs ont été surpris.
Film : de 00 :03 :43 à 00 :07 :10
Au cœur du bruit de l’étude, six clercs se mettent au travail, des voix croisées, des dossiers superposés et accumulés, c’est l’étude de Me Derville, avoué, c’est une grande pièce ornée d’un poêle classique.
Un gamin de treize ans qui s’appelle Simonin, grossier et indiscipliné signale l’arrivée d’un épouvantail mais son maitre lui demanda de rester calme et de ne pas déranger ceux qui travaillent.
Après avoir frappé à la porte, le visiteur inconnu est mis champ contre champ avec le maitre clerc Boucard, il parait fort, digne et il insiste avec une ténacité particulière pour voir l’avoué, car selon lui, il est déjà venu cinq fois, mais Boucard lui expliqua l’absence du patron, tout d’un coup Desroches intervint et fixa une heure nocturne pour consulter l’avoué, le client sort, les clercs formulent en s’amusant plusieurs hypothèses sur le bonhomme et sur sa vraie identité.
La rencontre Chabert/Derville
Roman :
P35-p54 :
A l’heure fixée, Chabert rend visite l’étude, mais le portier a lui répondu que l’avoué n’a pas encore arrivé, mais le client têtu monta jusqu’au maitre clerc Boucard : « le portier lui répondit que M. Derville n’était pas rentré »22
En attendant l’arrivée de M. Derville, Boucard continua de classer les dossiers en négligeant la présence du client qui avait dessiné un faux sourire sur son visage livide, le clerc arrogant commença d’expliquer la nature du travail à l’étude et comment les choses se passent « après être rentré le patron discutera chaque affaire , lire tout, passera peut être quatre ou cinq heures à sa besogne , puis il me sonnera et m’expliquera ses intentions.
», puis il ne s’occupa plus de lui ,quelque instants plus tard , le patron rentra portant un costume de bal et resta immobile en regardant son singulier client à travers le peu de lumière sortie d’une bougie, Chabert était aussi immobile, si dépourvue d’intelligence, malpropre et timide, il se leva rapidement pour saluer l’avoué, subitement sa perruque est enlevé, un crane fendu est apparu, épouvantable à voir pour les deux hommes de loi.
Derville a pris la parole pour s’interroger sur l’identité du client : « Monsieur à qui ai-je l’honneur de parler ? » Mais il était étonné par sa réponse.
L’inconnu souhaitait expliquer son affaire à part : « je désirais ne confier qu’à vous le secret de ma situation », alors Derville fit un signe à Boucard qui disparut.
Derville demanda à Chabert d’aller au fond sans aucun détour car ses minutes sont précieuses : « …pendant le jour je ne suis pas trop avare de mon temps, mais au milieu de la nuit les minutes me sont précieuses. Ainsi, soyez bref et concis. Allez au fait sans digression. »23
S’asseyant donc face à face, en feuilletant ses dossiers, Derville écouta son client.
A ce moment Chabert commença une longue diatribe, ou il raconta avec lucidité les détails de son histoire, ses mésaventures, sa souffrance, ses souvenirs traumatisants le lendemain de la bataille d’Eylau et enfin son retour à Paris :
« Monsieur, dit le défunt, peut-être savez-vous que je commandais un régiment de cavalerie à Eylau. J’ai été pour beaucoup dans le succès de la célèbre charge que fit Murat, et qui décida de la victoire »24
La chose qui a attiré l’attention de l’avoué et qui le poussa à abandonner ses affaires courantes et suivre attentivement son plaideur.
Après la longue diatribe du colonel, Derville a enfin dit que l’affaire est grave et qu’ils doivent y réfléchir à tête reposée : « L’affaire est grave, dit-il enfin machinalement. Même en admettant l’authenticité des pièces qui doivent se trouver à Heilsberg, il ne m’est pas prouvé que nous puissions triompher tout d’abord. Le procès ira successivement devant trois tribunaux » 25
Ces mots ont donné à nouveau l’espoir au colonel, Derville a également donné des avances sous forme du prêt : « j’ai gagné ce soir trois cent francs au jeu, je puis bien employer la moitié de cette somme à faire le bonheur d’un homme ».
Le colonel sentit les pièces d’or à travers le papier, puis il quitta l’étude en revoyant l’or à la lumière basse dans la rue : « Quand le colonel se trouva dans la rue et devant un réverbère, il retira de la lettre les deux pièces de vingt francs que l’avoué lui avait
données, et les regarda pendant un moment à la lumière. Il revoyait de l’or pour la première fois depuis neuf ans ».26
Film :
00 :21 :00 /00 :37 :00
Vers minuit, Chabert frappe la porte de l’étude, le maitre clerc croit que son patron est revenu pour récupérer ses clés, mais c’était Chabert qui se présente comme convenu à l’étude, Boucard l’introduit et le fait attendre.
En attendant l’arrivée de Derville, le maitre clerc en profite pour dresser un portrait élogieux de son patron, tout d’un coup, Derville rentra, il accueille son client et lui demanda de raconter son histoire sans digression, puis il l’écoute en feuilletant ses dossiers.
Chabert commença un long monologue de son récit, il raconte sa souffrance, ses mésaventures, ses souvenirs traumatisants, il a été seulement interrompu par un flash-back sur le champ de la bataille ou seul les chevaux et le feu sont mouvants, des morts jetés, des objets accumulés, Chabert raconte comment il a été blessé et protégé du piétinement par le corps de son cheval, puis tenu pour mort et recueilli et soigné en Prusse.
Après avoir entendu son singulier client, Derville a aussi commencé un monologue pour parler de son métier d’avoué et la vision de la société qu’il procure.
Enfin, Derville accepte la cause du colonel, puis lui rappela que c’est contre sa propre femme qu’il va plaider pour avoir gain de cause. A la porte l’avoué donna à son client une aide financière.
Après la sortie de son client, Derville demeuré tout seul, se dit que cet homme dit la vérité ou qu’il est « le plus habile comédien ».27
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Questions Fréquemment Posées
Comment Chabert est-il présenté lors de sa première visite à l’étude de Derville ?
Chabert est présenté comme un personnage humilié face aux visages insouciants de six clercs, demandant poliment à Simonin si son patron pouvait l’accueillir.
Quelle est la réaction des clercs face à la présence de Chabert ?
Les clercs négligent la présence du client en continuant leurs affaires, et discutent entre eux de la vraie identité du visiteur.
Comment se déroule la rencontre entre Chabert et Derville dans le roman ?
Lors de la rencontre, Chabert attend l’arrivée de M. Derville, mais le portier lui répond que l’avoué n’est pas encore arrivé, tandis que Boucard, le clerc, néglige la présence du client.