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Analyse comparative : Optimisation de la chaîne logistique humanitaire du PAM en Mauritanie

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🏫 AFI-L'UE – L'Université de l'Entreprise
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021
🎓 Auteur·trice·s
El Hassen DIALLO
El Hassen DIALLO

L’analyse comparative de la chaîne logistique du Programme Alimentaire Mondial en Mauritanie révèle des défis logistiques inattendus dans un contexte d’urgence. Cette recherche met en lumière des solutions innovantes pour optimiser l’efficacité des opérations humanitaires, essentielles pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante.


Section 2 : Analyse de l’environnement de PAM

Sous-section 1 : Macro environnement

La Mauritanie est un pays aride à revenu intermédiaire de la tranche inférieure du nord- ouest de l’Afrique, bordé d’un côté par l’océan Atlantique. Bien qu’elle ait considérablement amélioré la réduction de la pauvreté et de la malnutrition chronique, sa population en croissance rapide reste confrontée à des défis majeurs, notamment l’insécurité alimentaire, la malnutrition, l’inégalité entre les sexes et la dégradation des terres. Au Sahel, les déplacements de population et les crises fréquentes liées au climat posent de nouveaux défis ;

Un peu moins d’un quart de la population vit dans la pauvreté et la malnutrition reste répandue[6]. Les derniers chiffres montrent une malnutrition aiguë globale et une malnutrition aiguë sévère affectant respectivement 11,6 et 2,3 pour cent des enfants de moins de 5 ans pendant les pics critiques de la période de soudure, les chiffres chutant respectivement à 9,8 et 1,6 pour cent les années non urgentes.

De plus, pendant la période de soudure, 23 des 52 départements du pays ont des taux de malnutrition aiguë globale de 15 pour cent – le niveau fixé par l’Organisation mondiale de la santé comme seuil d’urgence – ou plus. Un enfant sur cinq souffre de malnutrition chronique, ce qui coûterait au pays 759 millions de dollars par an en pertes économiques[6].

74 pour cent des pauvres de Mauritanie vivent dans des zones rurales, une grande partie de la population dépendant de l’agriculture pour survivre. Parmi ceux-ci, 60 pour cent sont des petits exploitants agricoles et 20 pour cent des travailleurs saisonniers sans terre propre ; beaucoup sont des femmes désavantagées en raison d’une discrimination persistante et d’un fardeau inégal de travail non rémunéré. On estime que 12,5 pour cent des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent, principalement dans l’agriculture, ce qui les expose aux pires formes de travail des enfants.

Avec 90 pour cent de la production agricole basée sur la subsistance, un grand nombre de personnes sont vulnérables aux effets d’événements tels que les sécheresses, les inondations et les invasions acridiennes, qui sont tous aggravés par l’érosion rapide des sols et la désertification due au changement climatique. Une série de sécheresses majeures en 2011, 2014 et 2017 a affaibli les communautés et endommagé les écosystèmes, obligeant de nombreuses personnes à faire face en mangeant moins d’aliments de moins bonne qualité et en vendant du bétail à un prix inférieur à sa valeur marchande.

Les tensions au sein des communautés agricoles augmentent en période de crise et les ressources naturelles – telles que les stocks de pêche – sont surexploitées. De mauvaises installations de stockage et de transport signifient que jusqu’à 30 pour cent des produits agricoles sont perdus après la récolte.

Ajoutant aux problèmes de la Mauritanie, l’instabilité régionale continue d’affecter le pays même à une époque de relative sécurité. Des afflux réguliers de Maliens fuyant la violence ont porté la population du camp de Mbera à environ 56 000 réfugiés, mettant à rude épreuve les communautés d’accueil et les ressources environnementales limitées.

Le PAM travaille en Mauritanie depuis 1964, fournissant des secours, des moyens de subsistance et des services aériens humanitaires. Aujourd’hui, le PAM s’attaque aux causes de la vulnérabilité tout en travaillant avec le gouvernement pour atteindre ses objectifs de réduction de l’insécurité alimentaire à moins de 5 pour cent, d’éradication de l’insécurité alimentaire grave et de réduction de la malnutrition aiguë mondiale à moins de 2 pour cent d’ici 2030[6].

Le PAM a pour rôle principal de lutter contre la faim et malnutrition pour ce faire il doit faire face à ses situations trop complexes et mobiliser tous les ressources nécessaires (humaines, financières, matérielles, technologique et aussi logistique) pour pouvoir répondre à ces demandes pas évidentes vu le niveau de d’enclavement de la Mauritanie ceci représente des défis énormes pour l’organisation ;

Etant formé dans le domaine de la logistique et transport et voulant rendre service à ma nation cette étude permettra de découvrir le mode de fonctionnement de ces grandes institutions, et de pouvoir en tirer des leçons qui s’avéreront très utile pour la suite de ma carrière universitaire et professionnelle.

Sous-section 2 : Micro environnement

Le PAM fournit des secours d’urgence, un appui aux moyens d’existence et des services aériens d’aide humanitaire en Mauritanie depuis 1964[7] ; le programme a des défis stratégiques montreuses est une vision à long terme d’éliminer la malnutrition ou d’insécurité alimentaire et d’aider les sinistrés victimes de dommages liés au catastrophe naturelles ou des changement climatique aride dans ce pays.

Le présent plan stratégique de pays comprend six effets directs stratégiques qui se renforcent mutuellement :

Effet direct stratégique 1 : Les personnes touchées par une crise vivant dans les zones ciblées, y compris les réfugiés, sont en mesure de subvenir à leurs besoins alimentaires et nutritionnels essentiels pendant et après la crise.

Effet direct stratégique 2 : Les populations en situation d’insécurité alimentaire vivant dans les régions ciblées, y compris les enfants d’âge scolaire, ont accès tout au long de l’année à une alimentation adéquate et nutritive.

Effet direct stratégique 3 : L’état nutritionnel des populations vulnérables sur le plan nutritionnel vivant dans les zones ciblées, y compris les enfants ainsi que les filles et les femmes enceintes et allaitantes, s’améliore tout au long de l’année.

Effet direct stratégique 4 : Les populations en situation d’insécurité alimentaire et les communautés exposées aux chocs climatiques vivant dans les zones ciblées disposent tout au long de l’année de moyens d’existence plus résilients et de systèmes alimentaires durables.

Effet direct stratégique 5 : Les institutions nationales disposent de capacités accrues pour gérer, d’ici à 2030, des politiques et des programmes en matière de sécurité alimentaire, de nutrition et de protection sociale, y compris un système de protection sociale adaptative (réactif face aux chocs).

Effet direct stratégique 6 : Les partenaires de l’action humanitaire et de développement ont accès à des services communs leur permettant d’intervenir tout au long de l’année dans les zones ciblées.

Le présent plan stratégique de pays concorde avec les résultats stratégiques du PAM 1, 2, 4, 5 et 8, le cadre de partenariat des Nations Unies pour le développement durable pour 2018-2022 et la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.

  • PAM et la pandémie de la COVID -19

Avant l’apparition de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), on estimait que près de 168 millions de personnes auraient besoin d’une assistance et d’une protection humanitaires en 2020, le chiffre le plus élevé des dernières décennies[9]. Le Rapport mondial sur les crises alimentaires de 2020[10] avertissait en outre que 11 millions de personnes supplémentaires se trouvaient en situation de « crise », voire pire, c’est-à-dire en phase 3 ou plus du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire[11].

La situation d’urgence liée à la COVID-19 a aggravé les formes de vulnérabilité préexistantes, influant sur les capacités et le comportement des acteurs locaux, nationaux et internationaux et compromettant la résilience des économies et des sociétés. En conséquence, 183 millions de personnes de plus sont sur le point de basculer en phase de « crise » si elles subissent des chocs supplémentaires.

La pandémie de COVID-19 intervient à un moment où la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires sont déjà sous pression. Les retombées socioéconomiques s’en ressentiront au niveau des flux de trésorerie et des liquidités des producteurs, des petites et moyennes entreprises agro-alimentaires et des institutions financières du fait de la diminution de la capacité de production, des débouchés commerciaux, des envois de fonds et des emplois ainsi que de l’augmentation imprévue des frais médicaux. Il est également vraisemblable que la pandémie aura aussi des répercussions sur l’assistance alimentaire. Les pays les plus riches pourraient réaffecter des ressources pour faire face à la COVID-19, ce qui aurait une incidence sur leurs budgets consacrés à l’aide. Venant encore s’ajouter à ces perspectives inquiétantes, des signes de l’imminence d’un évènement climatique quasi-mondial tel que El Niño ou La Niña obligent à intensifier les activités de préparation pour que la malnutrition et l’insécurité alimentaire ne s’aggravent pas dans les pays qui pourraient être touchés.

La situation mondiale a accentué la pression sur les gouvernements et les acteurs humanitaires, y compris le PAM et ses partenaires, qui doivent mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux besoins opérationnels qui ne cessent de croître. À la différence de la plupart des crises auxquelles le PAM a été confronté par le passé, la pandémie frappe directement à la fois les pays qui constituent sa base de donateurs et ceux dans lesquels il intervient.

Pour relever ces multiples défis, le PAM : intensifie son action au sein de la communauté internationale dans son ensemble et assure des services communs qui permettent de mener des actions humanitaires même lorsque les frontières sont fermées et que les transports mondiaux sont en péril ; se met en quête d’innovations pour faire face à l’insécurité alimentaire à tous les niveaux de la société, tout en veillant à préserver les acquis ; et intensifie son action en réponse aux sollicitations des gouvernements et des communautés qui ont besoin d’un appui à la fois pour subvenir à leurs besoins immédiats et pour se relever des crises en étant plus résilients afin de pouvoir mieux résister aux crises protéiformes futures[12].

Le Plan de gestion pour 2021-2023 prévoit que pour venir en aide à 101 millions de bénéficiaires en 2021, soit une augmentation du nombre de bénéficiaires de 15 pour cent par rapport au chiffre indiqué dans le Plan de gestion pour 2020-2022, le PAM a besoin de 12,3 milliards de dollars É.-U. pour répondre aux besoins opérationnels. Les mutations annoncées dans le Plan stratégique du PAM pour 2017-2021 en matière de stratégie et de programmation sont désormais profondément ancrées dans les processus de planification du PAM.

La génération suivante de plans stratégiques de pays qui ont été formulés fait apparaître de plus en plus clairement les programmes et les partenariats porteurs de transformations à mettre en place pour réaliser le changement ambitieux consistant à mener des programmes qui s’appuient sur l’aide d’urgence de façon à sauver des vies et à changer la vie des bénéficiaires.

Le déficit de financement de 4,9 milliards de dollars (40 pour cent) prévu pour 2021 réduira la capacité du PAM à concrétiser sa vision stratégique et ses engagements mondiaux et limitera les moyens dont il dispose pour venir en aide de manière adéquate à toutes les populations touchées. Ce déficit de financement reste le plus marqué pour les activités relatives aux interventions face à une crise, obligeant à donner la priorité à l’assistance vitale en faveur des populations dévastées par les conflits, les déplacements ou la sécheresse. Cette hiérarchisation des priorités risque de réduire les possibilités pour le PAM de mettre à profit les partenariats opérationnels, d’appuyer les systèmes nationaux en vue de renforcer la résilience et la cohésion sociale et de s’attaquer aux facteurs systémiques à l’origine des crises, ce qui se solderait par une augmentation des coûts à long terme pour la communauté internationale à mesure que les acquis du développement s’évanouissent.

Conformément à l’évaluation stratégique récente du financement de ses activités[13] et pour combler l’écart persistant entre le niveau des contributions et celui des besoins opérationnels, le PAM prend des mesures décisives pour mobiliser des ressources plus importantes et cherche de nouvelles sources de financement tout en préservant et en diversifiant sa base de donateurs.

Il se concentre sur le secteur privé, les institutions financières internationales, les modes de financement innovants et des partenariats renforcés entre les organismes des Nations Unies, tout en intensifiant la sensibilisation quant à l’importance des financements prévisibles et souples. Le Plan de gestion pour 2021-2023 présente le programme de travail prévu du PAM et les ressources de base qu’il est proposé d’affecter au budget administratif et d’appui aux programmes (AAP) pour appuyer ses opérations.

Il présente également les propositions qu’il est envisagé de financer en faisant appel au Compte de péréquation des dépenses AAP[14].

  • La désertification en Mauritanie

La désertification est un processus au cours duquel les terres autrefois fertiles des zones sèches deviennent de plus en plus arides, perdant leur potentiel de production alimentaire et de subsistance. De nombreuses causes contribuent à la dégradation et à la perte de végétation dans la désertification, notamment la gestion non durable des terres et les variations climatiques qui exacerbent le problème en raison de l’évolution des précipitations et des températures extrêmes.

Cependant, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Les activités humaines, telles que le surpâturage et les pratiques agricoles inappropriées, jouent un rôle plus important dans la dégradation de ces paysages, donnant aux dunes de sable la possibilité de s’installer. La bonne nouvelle est que si les humains font partie du problème, ils peuvent aussi faire partie de la solution.

Comme le seul grain de sable, il est difficile pour une personne d’arrêter les dunes dans leur élan, mais lorsque les communautés se rassemblent et que l’une devient plusieurs, elles peuvent créer une force tout aussi imparable.

En Mauritanie, où les trois quarts du territoire sont désertiques et où un quart de la population n’a pas accès à une alimentation suffisante et nutritive tout au long de l’année, il est essentiel d’arrêter le mouvement des dunes de sable. On estime que les zones arides du pays se sont déplacées de 200 km vers le sud entre 1961 et 2001, ajoutant 150 000 kilomètres carrés supplémentaires au désert depuis 1970.

Le pays est exposé à des cycles récurrents de sécheresse qui entraînent une dégradation des ressources naturelles, structurellement affectant la productivité agricole et la résilience des populations. Les récoltes réduites entraînent une baisse des revenus dans les zones rurales, exacerbant la pauvreté et diminuant le pouvoir d’achat pour acheter de la nourriture.

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6 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. 2020. Aperçu de la situation humanitaire mondiale 2020. https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/GHO-2020-FR-Web.pdf

7 Lien direct disponible à l’adresse suivante : https://docs.wfp.org/api/documents/WFP-0000099398/download/

9 Rapport mondial sur les crises alimentaires de 2020.

10 Rapport mondial sur les crises alimentaires de 2020.

11 Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire.

12 WFP/EB. A/2020/7-C et WFP/EB. A/2020/7-C/Add.1.

13 Évaluation stratégique récente du financement de ses activités.

14 Compte de péréquation des dépenses AAP.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux défis logistiques du PAM en Mauritanie?

Le PAM fait face à des défis logistiques tels que l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les déplacements de population, et les crises fréquentes liées au climat.

Comment la malnutrition affecte-t-elle les enfants en Mauritanie?

La malnutrition aiguë globale affecte 11,6 pour cent des enfants de moins de 5 ans pendant les pics critiques, avec un enfant sur cinq souffrant de malnutrition chronique.

Quel est le rôle du PAM en Mauritanie?

Le PAM a pour rôle principal de lutter contre la faim et la malnutrition, en fournissant des secours, des moyens de subsistance et en travaillant avec le gouvernement pour réduire l’insécurité alimentaire.

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