Analyse des théories des firmes multinationales en Algérie

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🏫 Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou - Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion - Département des Sciences Economiques
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Magister - 2015-2016
🎓 Auteur·trice·s
GUESMIA El Hadi
GUESMIA El Hadi

Les théories des firmes multinationales sont essentielles pour comprendre l’impact des Investissements Directs Étrangers sur l’économie algérienne. Cet article met en lumière les défis liés au climat des affaires et propose des solutions inspirées des modèles internationaux pour renforcer l’attractivité de l’Algérie.


Théories d’organisation des FMN

Pour Hymer.S(1968) cité par Michalet.C.A(1976), les FMN organisent le monde1. Le phénomène de multinationalisation s’explique essentiellement par le désir des grandes FMN de réduire l’incertitude et les imperfections sur le marché. En effet, la coordination par le management est plus préférable à celle par le marché. Et d’ajouter, l’organisation de contrôle à l’intérieur de la firme va déterminer l’organisation de pouvoir à l’échelle mondiale2.

Théorie de l’internalisation et des Coûts de transaction

Le terme d’internalisation voit sa naissance chez Coase .R (1937)3. Celui-ci, cherchant à expliquer l’existence des FMN, s’est interrogé sur l’organisation de ces firmes ainsi que sur les choix auxquels elles sont confrontées. Il affirmait que la présence des coûts de transaction résulte des défaillances du marché des biens et du marché des facteurs de production. Pour Mucchielli, ces coûts peuvent être liés à l’incapacité à créer un contact entre acheteurs et vendeurs, l’incapacité à comprendre les spécifications de produit, l’impossibilité de s’accorder sur un prix de vente, les défauts dans la qualité de produit, les difficultés de transport et enfin les difficultés juridiques4.

Ces coûts de transactions sont le plus souvent des obstacles à la performance des marchés, ce qui pousse les firmes à internaliser leurs activités sur d’autres marchés plutôt qu’à exporter leurs produits. Dans la même logique, Rugman.A (1981)5 affirmait que « à chaque fois que le marché fait défaut ou quand les coûts de transactions du marché normal sont excessifs, alors l’internationalisation trouve sa justification… »

Williamson.O(1994) approfondissait par ailleurs l’analyse des coûts de transaction en recherchant les différents facteurs à l’origine de ces coûts. En effet, il considérait la firme comme une structure de gouvernement de l’entreprise plutôt que comme une fonction de production. Ce qu’il appelait « l’économie des couts de transaction »6. Dans cette structure de gouvernance, les facteurs humains ainsi que les facteurs relatifs à l’entreprise ont une importance primordiale.

Intégration verticale et intégration horizontale

Les risques que nous avons cités précédemment, mettent en évidence les imperfections, voire l’inexistence de marché, qui sont également liés à la nature de produit. Ainsi moins les droits de propriété privée sont clairement définis plus un actif ressemble à un bien public, car son utilisation par un individu n’empêche personne de l’utiliser également.

Conventionnellement parlons, pour y remédier la firme peut établir des droits de propriété sur sa technologie mais reste difficile de se garantir d’une protection complète vu le risque d’imitation qui se crée en diffusant le produit et de même la technologie. Par ailleurs la FMN peut intégrer verticalement l’utilisation des techniques ou la fourniture de ses intrants en créant des filiales à l’étranger pour les contrôler mieux (la filialisation). Elle pourra également internaliser par intégration horizontale en multipliant par exemple, l’internalisation de ses sources d’approvisionnement et cela pour le même stade de production pour mieux repartir les risques, mieux contrôler les débouchés et d’augmenter ses parts de marché(PDM). « La lutte contre les coûts de transaction engendre la multinationalisation »7.

Autrement dit, toute internalisation d’un marché étranger engendre alors une multinationalisation de la firme8.

En gros, comme nous le constatons dans le développement des déterminants de l’IDE, les trois niveaux d’analyse (firme – secteur – pays) se sont révélés tous importants, mais individuellement restent insuffisants pour expliquer la multinationalisation et l’IDE. Les explications de l’économie industrielle ont mis l’accent sur l’avantage spécifique à un secteur : l’avantage technologique ou les réactions oligopolistiques de la firme sont dues à la nature du secteur auquel elle appartient.

Les analyses organisationnelles ont souligné l’importance de l’avantage spécifique à la firme lié à sa structure décisionnelle interne, sa propriété technologique et à sa capacité entrepreneuriale. Enfin, les approches en termes de commerce international ont développé l’impact des AC des pays sur l’IDE et donc sur le comportement à la délocalisation de l’entreprise.

Bien que ces trois niveaux d’analyse s’avèrent insuffisants à expliquer le phénomène de l’IDE, néanmoins de nombreux travaux vont venir expliquer plus ce phénomène. L’objet de la section suivante.

________________________

1 MICHALET.C.A ,« le capitalisme mondial »,PUF,1976 ,p102.

2 MICHALET.C.A, ibidem.

3 COASE.R ,« the nature of the firme », 1937,Economica, vol 04, Novembre.

4 MUCCHIELLI.J.L, Op.cit, 2005, p82-83.

5 Cité dans R.Mekki, « comportements stratégiques des firmes et commerce international » : Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université du Maine, 2005, p91.

6 Williamson, Oliver E. « Les institutions de l’économie », Paris, Inter éditions, 1994.p70.

7 MICHALET .C.A. « Le capitalisme mondial », PUF, 1998, p78.

8 MUCCHIELLI.J.L, op.cit, p84.

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