Cette étude révèle comment le rendement riz pluvial peut être optimisé grâce à l’évaluation de 45 lignées à la station de recherche agronomique de Longorola/Sikasso. Quelles lignées pourraient transformer la productivité du riz au Mali ?
Milieu d’étude et structure d’accueil
Milieu physique d’étude
L’essai a été installé à la station de recherche agronomique de Longorola, située dans le village de Longorola, commune de Sikasso, à environ 7,5 km du CRRA/Sikasso (figure1). La station de recherche agronomique de Longorola (SRA) est un bas-fond aménagé par l’IER et couvre une superficie d’environ 10 ha en zone inondée et 11 ha sur le plateau.
Situation géographique de la région de Sikasso
L’actuelle région de Sikasso connaît depuis l’avènement de l’indépendance un développement prodigieux. Les villes secondaires sont devenues des centres urbains très importants grâce à une urbanisation galopante. De nombreux villages, grâce à la pratique d’une agriculture et d’un élevage modernes, connaissent une vitalité économique remarquable. Les activités minières prospèrent pour soutenir ce dynamisme et rationaliser les différents moyens.
La Région a été restructurée en trois nouvelles régions : Sikasso, Bougouni et Koutiala.
- Région de Sikasso recomposée en cercle : Nièna, Kadiolo, Kignan ;
- Région de Koutiala : recomposé, M’pessoba, Yorosso
- Région de Bougouni : recomposé, Kolondièba, Yanfolila, Koumantou et Ouéléssébougou ;
Les arrondissements existants sont : Sikasso central, Blendio, Dandérésso, Dogoni, Finkolo, Kignan, Kléla, Nièna, Nkourala, Lobougoula pour la région de Sikasso.
Troisième région administrative du Mali, elle est située au Sud du territoire national. Elle est comprise d’une part entre le 4° 30’ et le 12° 30’ de latitude nord et d’autre part entre 4° 30’ et 8° 45’ de longitude ouest (Coulibaly, 2020). Elle est limitée au Nord par la région de Koutiala, au Sud par la République de Côte d’Ivoire, à l’Ouest par la région de Bougouni, à l’Est par la République du Burkina Faso et au Nord-Ouest par la région de Koulikoro (Coulibaly 2013).
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Figure 1 : Carte de la région de Sikasso.
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Relief
La région de Sikasso présente un relief tabulaire relativement tourmenté, avec une altitude moyenne comprise entre 350 et 400 mètres. Çà et là, émergent quelques collines et plateaux gréseux qui dépassent rarement 700 mètres d’altitude. Les vallées sont, dans l’ensemble, encaissées. Ce relief tabulaire se situe dans le prolongement du plateau de Banfora (Burkina Faso) et s’étend entre les petits affluents de la Bagoé et du Banifing.
Climat
La position Sud de la région de Sikasso lui confère par rapport au reste du pays un climat relativement plus humide. La saison froide y est assez douce. L’isotherme annuelle oscille autour de 28 °C. Les moyennes annuelles de température minimales et maximales à Sikasso sont respectivement de 19 °C et 38 °C. La région est caractérisée par une forte pluviosité en hivernage. Les pluies commencent dès la deuxième quinzaine d’avril et se prolongent jusque vers le mois de novembre en année normale. Le maximum de précipitation a lieu au mois d’août. La pluviométrie moyenne annuelle normale est de 1,300 mm en 90 jours.
Cependant, depuis quelques années, la moyenne pluviométrique annuelle normale ne dépasse guère 900 mm, consécutive à une sécheresse persistante qui sévit dans les pays du Sahel depuis plus d’une dizaine d’années.
La Végétation et le sol
C’est la forêt claire et la savane qui caractérisent le mieux la végétation de la région, surtout dans sa partie méridionale. Elle se dégrade au nord et laisse parfois apparaître quelques graminées sauvages. La strate arborée est composée d’essences dépassant rarement 20 mètres de haut. Les arbres au tronc court ont une écorce épaisse, craquelée. Leur aspect noueux et tourmenté rappelle qu’ils ont beaucoup supporté l’action des feux de brousse, une activité particulièrement importante dans cette région pendant la saison sèche.
Par contre, les vallées sont ourlées par une bande de végétation constituant les galeries forestières qui tranchent nettement sur le paysage environnant.
Le sol est dans l’ensemble pauvre et fragile. Composé tantôt d’argile rouge et de latérite, tantôt de schiste cristallin d’où émergent des affleurements de grès siliceux parmi lesquels on trouve des blocs isolés de granite. Il se couvre en certains endroits de collines dont la maigre végétation dissimule parfois mal la roche mère que les intempéries désagrègent chaque année, formant des dalles plus ou moins larges et épaisses.
Un humus maigre et peu profond recouvre le sol presque partout imperméable. Ce qui explique sans doute l’aridité de la terre durcie par les rayons solaires.
Le régime des eaux se ressent de cette imperméabilité. Les points d’eau sont rares. En dehors des villages bâtis sur les bords d’un cours d’eau, presque toutes les agglomérations possèdent des puits dont la profondeur varie suivant la composition du terrain. C’est dans ce cadre naturel que les paysans doivent résoudre les problèmes matériels.
Hydrographie
L’essentiel du réseau hydrographique de la Région de Sikasso est constitué par le sert également de limite naturelle avec la Région de Koutiala, et la Bagoé qui sert également de limite naturelle avec la Région de Bougouni. Cependant, la circonscription pendant l’hivernage est sillonnée par plusieurs rivières au régime irrégulier et torrentiel.
Les plaines très fertiles, arrosées par ces cours d’eau, offrent à la région de grandes potentialités agropastorales.
Faune
La végétation assez fournie procurait à la faune abri et nourriture : éléphants, buffles, bubales, phacochères, cynocéphales. Les oiseaux sont également nombreux et variés : Rolliers, Calaos, outardes, perdrix. Il y a beaucoup de reptiles : couleuvres, vipères, pythons. Les insectes prolifèrent également par l’action conjuguée de la chaleur et de l’humidité.
Cependant, malgré sa richesse, le pays souffre de prélèvement excessif dû aux activités de chasse. Ainsi, la disparition progressive du gibier et la progression des aires de culture obligent les chasseurs à aller souvent loin des villages. D’ailleurs, depuis une dizaine d’années, la chasse est interdite sur l’ensemble du territoire national.
Milieu humain
Population
La Région de Sikasso compte une population totale de 1 533 123 habitants. Parmi eux, 760 239 sont de sexe masculin et 772 884 de sexe féminin. Le rapport de masculinité est de 98,4, ce qui signifie qu’il y a légèrement plus d’hommes que de femmes. La proportion des femmes est de 50,4 % (INSTAT, Novembre 2023).
La population de Sikasso est une population extrêmement jeune. Ainsi, les moins de 15 ans (0-14 ans) représentent un effectif de 738 363, soit 48,16 % de la population totale ; les 15-24 ans, avec un effectif de 284 228, représentent 18,54 % de la population totale et enfin, les 15-34 ans, avec un effectif de 477 373, représentent 31,2 % de la population totale. En outre, quelle que soit la tranche d’âges considérée, il y a plus de jeunes hommes que de jeunes femmes (INSTAT 2023)
En ce qui concerne les ethnies dominantes, on retrouve les groupes suivants : Sénoufo, Minianka, Bambara, Peuls et Gana. Ces communautés contribuent à la richesse culturelle et à la diversité de la Région.
Les langues
La langue sénoufo, plus connue au Kénédougou sous le nom Siénéré ou Sipiré, comprend plusieurs dialectes, mais les plus connus sont le « Tagoua », le « Mboin », le « Nanérégué », le « Folo », etc. Le minianka ou dialecte bamanan sénoufo est parlé dans le Nord, surtout dans la zone de Kouoro.
Le « Samogho » est parlé par l’ensemble de cette communauté qui peuple le sud de Sikasso. Cependant, une variété dialectale très originale est parlée dans les localités de Koura, Ngoinso, Fakokourou et Siraninkoroba, et diffère totalement du samogho des autres contrées. Enfin, le « Dioula » langue mandé reste la plus populaire, car il est la langue commerciale et est parlée et comprise par une bonne partie de la population.