Le paradigme OLI des IDE est analysé dans le contexte algérien, mettant en lumière l’impact des réformes institutionnelles sur l’attractivité des investissements directs étrangers entre 2000 et 2016. L’étude révèle comment la qualité des institutions influence le climat d’investissement en Algérie.
- La théorie éclectique et le paradigme O.L.I :
- L’approche éclectique :
- La théorie éclectique et le paradigme O.L.I :
(J.H.Dunning 1977, 1980, 1993 …) a synthétisé les éléments les plus importants dans l’explication des IDE. Il propose ainsi trois conditions exigées pour que la firme fasse des investissements à l’étranger. Ces conditions sont : les avantages spécifiques (de pocéssion), les avantages de localisation et les avantages d’internalisation. Dunning groupe ainsi la plupart
1 MUCCHIELLI J-L., 1985, Les firmes multinationales : mutations et nouvellesperspectives, Economica, Paris.
des théories sur les IDE en ce qu’il appelle la théorie « OLI » qui constitue une synthèse de la théorie des l’internationalisation et des coûts de transactions1.
- Le paradigme OLI :
Cette théorie, connue également sous le nom de paradigme OLI (Ownership, Localisation, Internalisation), suggère la présence de trois avantages qui expliquent le choix d’IDE par une firme multinationale, il s’agit de la propriété d’avantages spécifique, de localisation et d’internalisation; se rattache à un niveau d’analyse : « O » à la concurrence imparfaite, « I » à l’internalisation et à l’organisation de la firme, « L » à l’avantage comparatif du pays d’accueil2.
- Ownership : Les avantages spécifiques à la firme répondent à la question « pourquoi les firmes vont-elles à l’étranger ?» la réponse est parce qu’elles détiennent un avantage spécifique qui surpasse à long terme les coûts occasionnés par la présence à l’étranger. Ces avantages liés à la possession d’actifs tangibles ou intangibles susceptibles d’être exploités de manière rentable à une échelle relativement large (technologie, actifs incorporels (brevets, noms de marque), réseaux de commercialisation, savoir faire, expérience managériale et les économies d’échelle). L’avantage spécifique représente l’avantage exclusif que peut avoir la firme multinationale vis-à-vis des firmes locales du pays d’accueil. Il consiste en la maîtrise d’un produit nouveau, d’un nouveau processus de production ou d’un actif intangible comme la réputation de la qualité du produit.
- Localisation : Les avantages de localisation répondent à la question « ou l’entreprise doit- elles s’implanter? » n’incluent pas seulement les dotations en ressources naturelles, mais aussi les facteurs économiques et sociaux tel que la taille du marché, les infrastructures, le degré de développement, la culture, les réglementations, les institutions politiques et environnementales et le système politique (stabilité, démocratie, degré de corruption…) pour objectif de maximiser le plus ses avantages spécifiques. Donc l’avantage de localisation est généralement lié aux caractéristiques du pays hôte. En effet, en produisant à l’étranger, la firme peut éviter les barrières naturelles ou artificielles à l’échange comme les droits de douane, les quotas à l’exportation ou l’importation, les coûts de transports, etc.
3 Dunning J-H. (1998),―The Eclectic Paradigm of International Production: A Restatement and Some Possible Extensions―, Journal of international Business Studies-spring, pp.14-18.
4 Dunning J.H. (2001), ―The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past, Present and Future―, International Journal of Economics of Business, Vol.8, n°2, p.173-190
- Internalisation : Les avantages d’internalisations répondent à la question « quelle forme d’organisation l’entreprise va-t-elle choisir pour s’implanter à l’étranger? » l’entreprise a le choix entre plusieurs méthodes pour se déployer à l’international:
Exportation; délégation (distribution, licence, sous-traitance);partenariat (co-entreprise, joint-venture, participation…); filiale locale contrôlé à 100% (création type greenfield ou acquisition). La firme retiendra la forme qui lui permet de maximiser ses avantages spécifiques et de bénéficier des avantages liés à la localisation ainsi que de minimiser les coûts de transactions.
Tableau N° 1-02 : Récapitulatifs des différents avantages à la multinationalisation
Tableau N° 1-02 : Récapitulatifs des différents avantages à la multinationalisation | ||
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Avantage spécifique O | Avantage à la localisation L | Avantage à l’internalisation I |
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Source : Dunning (1988) Muchielli (1985)
En effet, une implantation à l’étranger par le biais des IDE n’est possible que si les trois avantages spécifiques (O, L, I) sont réunis. En revanche, si l’avantage des coûts à la localisation L n’existe pas en présence des deux autres avantages O et I, la firme préfère exporter vers les marchés étrangers. La vente de licence sera le choix le plus favorable si elle ne détient qu’un avantage au niveau de l’industrie O ; (J.H.Dunning 1988)5.
6 Dunning J.H. (1988), ―International Business in a Changing World Environment―, in Multinationals, Technology and Competitiveness, Unwin Hyman Ltd. London, 1988, p.9-29.
Tableau N° 1-03: Paradigme OLI et modes de pénétration des marchés étrangers
Tableau N° 1-03: Paradigme OLI et modes de pénétration des marchés étrangers | |||
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Mode de pénétration des marchés étrangers : | Avantages | ||
O | L | I | |
Investissement direct | + | + | + |
Exportation | + | – | + |
Licence | + | – | – |
Source : Dunning (1988) Muchielli (1985)
- La théorie de la réaction oligopolistique :
La théorie de la réaction oligopolistique de (Knickerbolker 1973) basée sur le principe (follow the leader) c-à-d lorsque une entreprise dite leader de l’oligopole s’implante à l’étranger dans le but de modifier à son avantage la structure du marché, par réaction les autres entreprises du secteur imitent le leader en investissant elles aussi à l’étranger afin de rétablir leurs part de marché.
L’entreprise leader d’abord puis dans un comportement défensif les autres suiveuses. Cette approche présente un réel pouvoir explicatif en particulier pour certains secteurs comme l’automobile par exemple de PGT et Citroën en Russie.
- La théorie d’adaptation institutionnelle :
La théorie de l’adaptation institutionnelle à l’IDE étudie la capacité d’un pays d’attirer, d’absorber et de préserver l’IDE. Les influx d’IDE dépendent de quatre institutions: le gouvernement, le marché, l’éducation et le milieu socio-culturel. Elle vise aussi à analyser l’importance des institutions du pays d’accueil dans la détermination des flux d’IDE.
Cette théorie élaborée par Wilhelms et Witter en 1998 intègre des variables : Microéconomiques (concernant l’investisseur) ; Macroéconomiques (couvrant les caractéristiques de l’économie réceptrice de l’IDE) ; Des variables méso économiques (représentant les institutions liant l’investisseur et le pays hôte tel que les agences du gouvernement qui publient les politiques concernant l’IDE). 7
Un des points qui distinguent cette conception des autres est qu’elle accorde plus d’importance aux variables dites « méso ». Le concept d’adaptation institutionnelle à l’IDE ainsi développé par ces auteurs, met en corrélation quatre concepts dans le modèle suivant :
1 Rapport de Recherche Présenté et soutenu par Mercier SALNAVE, Déterminants et Impact de l’Investissement Direct Etranger sur la croissance économique en Haïti (1970 – 2000), Août 2004, Canada p27-28.
IDE= α0+ α1.G+ α2.M +α3.E+ α4.S
G : le concept d’adaptation du gouvernement à l’IDE ;
M : adaptation du marché ;
E : Adaptation de l’éducation ;
S : Le concept d’adaptation de la réalité socioculturelle.
Ces quatre concepts constituent ce que les auteurs appellent le concept d’adaptation institutionnelle à l’IDE, et illustrent la capacité d’un pays d’attirer, d’absorber et de préserver les IDE. Les travaux de (Mourisset et Neso 2002)8 ont montré quant à eux que les procédures administratives complexes, nécessaires à l’établissement et au fonctionnement des affaires, découragent l’entrée des flux d’IDE.
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1 MUCCHIELLI J-L., 1985, Les firmes multinationales : mutations et nouvellesperspectives, Economica, Paris. ↑
2 Dunning J-H. (1998),―The Eclectic Paradigm of International Production: A Restatement and Some Possible Extensions―, Journal of international Business Studies-spring, pp.14-18. ↑
3 Dunning J.H. (2001), ―The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past, Present and Future―, International Journal of Economics of Business, Vol.8, n°2, p.173-190. ↑
4 Dunning J.H. (1988), ―International Business in a Changing World Environment―, in Multinationals, Technology and Competitiveness, Unwin Hyman Ltd. London, 1988, p.9-29. ↑
5 Rapport de Recherche Présenté et soutenu par Mercier SALNAVE, Déterminants et Impact de l’Investissement Direct Etranger sur la croissance économique en Haïti (1970 – 2000), Août 2004, Canada p27-28. ↑