Les méthodes d’intervention accidents de travail sont essentielles pour élaborer une stratégie de communication efficace visant à modifier les comportements à la CIDT. Cet article explore les approches individualisées, de groupe et communautaires pour réduire l’incidence des accidents professionnels.
PROCEDURE D’INTERVENTION
La procédure d’intervention explicite la méthode et les étapes de réalisation de notre projet.
Justification du choix de la méthode d’intervention
Elle consiste à présenter les différentes méthodes d’intervention en service social et de donner la raison du choix d’une méthode. Il en existe trois qui sont : la méthode d’intervention sociale individualisée, la méthode d’intervention sociale de groupe et la méthode d’intervention sociale communautaire.
La méthode d’intervention sociale individualisée
Ou case work est utilisée par le travailleur social pour aider l’individu et/ou sa famille à résoudre ses problèmes par l’utilisation de ses possibilités, de celles de son entourage et de toutes les ressources de la société.
Du fait du grand nombre de personnes touché par le problème des accidents de travail, cette méthode n’est pas appropriée à notre projet.
La méthode d’intervention sociale communautaire
Permet au travailleur social d’intervenir chez les personnes habitant un quartier ou un village pour résoudre avec leur participation leurs problèmes communs.
La visée en utilisant cette méthode est l’action collective sur des situations sociales.
S’appliquant à un quartier ou un village, elle n’est pas appropriée à notre projet.
La méthode d’intervention sociale de groupe
Est une méthode d’intervention qui mise sur le potentiel d’aide mutuelle présent dans un groupe et qui s’appuie sur une démarche structurée visant d’une part à aider les membres à satisfaire leurs besoins socioémotifs ou à accomplir certaines tâches et d’autre part à favoriser l’acquisition de pouvoir par les membres du groupe.
Cette démarche orientée à la fois vers les membres du groupe en tant qu’individu et vers le groupe dans son ensemble, s’inscrire généralement dans le cadre des activités d’un organisme de service (TURCOTTE et LYNDSAY, 2014).
Nous travaillerons avec un groupe de sept (07) personnes. Ainsi, cette méthode est la mieux indiquée en ce sens qu’il qu’elle nous permettra de constituer un groupe de travail qui se chargera non seulement de réfléchir aux stratégies de lutte contre les AT mais aussi veillera au respect des dispositions sécuritaires en vigueur à la CIDT.
Diagnostic du groupe
C’est la première étape en service social de groupe. Il se compose de l’axe du groupe, de la composition du groupe, de la présentation des membres du groupe et l’objectif du groupe.
Justification du choix de l’axe du groupe
Selon DARVEAU-FOURNIER et HOME (1981), en service social de groupe, il existe quatre (4) axes : le changement personnel, le développement de l’individu et du groupe, le changement social et l’humanisation des services.
Le changement social
Les structures sociales et les institutions sont la cible du changement. Le changement recherché est la solution d’un problème collectif à l’extérieur du groupe.
Le changement personnel
Le membre en tant qu’individu est la cible du changement. Le changement recherché est la solution d’un problème identifié.
L’humanisation des services
Les employés ou l’organisation sont la cible du changement. Le changement recherché est l’amélioration de la qualité des services offerts par l’organisme.
Le développement de l’individu et du groupe
Le membre et le groupe sont la cible du changement. Le changement inclut à la fois le développement de l’individu et du groupe, de même que le développement social au milieu.
L’axe du groupe qui convient à notre intervention sociale est l’humanisation des services. Cette orientation nous permettra de constituer un groupe de travail qui se chargera de trouver des stratégies de communication sur les AT mais aussi de mettre en œuvre des actions visant le contrôle du respect des consignes de sécurité à la CIDT.
Composition du groupe
En service social, nous avons deux types de groupes : le groupe naturel ou spontané et le groupe formé ou structuré ou organisé.
Le groupe naturel ou spontané
Se constitue sur la base d’un évènement particulier, de l’attraction entre les personnes ou de la similitude des besoins ou des intérêts.
Le groupe formé ou structuré ou organisé
Résulte d’une intervention extérieure aux membres. Il est mis en place pour répondre à des objectifs définis ou des impératifs particuliers (TURCOTTE et LYNDSAY, 2014).
Pour notre projet, il a été question de réunir les membres du groupe. C’est donc un groupe structuré. Ce groupe a été mis en place sur la base de certains critères que sont:
- Être employé de la CIDT;
- Accepter de faire partie du groupe
- Être responsable de section d’activité ou membre du CSST
- Travailler à l’usine de la CIDT Bouaké
- Être coopératif
- Résider à Bouaké
Les démarches allant dans le sens de la formation du groupe du travail se sont déroulées du 17 au 27 Février 2020.
Le 17 Février 2020 aux environs de 10 heures 30 minutes, nous nous sommes entretenus avec le chef d’usine de la CIDT à Bouaké, responsable du Comité de Sécurité et de Santé au Travail. Il s’est agi de lui faire part des résultats de l’analyse documentaire que nous avons réalisée à la Direction des Ressources Humaines de la CIDT faisant état d’une augmentation du nombre d’accident de travail en 2019.
Nous lui avons par ailleurs exprimé notre désir de constituer un groupe de travail composé de responsables de section d’activité et de membres du CSST. Après quelques questions de compréhension sur le projet, il a exprimé son adhésion à notre projet d’intervention. Aussi, nous a-t-il énumérés ses collaborateurs qui pourraient remplir les critères de sélection du groupe.
Avec cette autorisation du chef d’usine, nous sommes rendus auprès des différents responsables de section d’activité. C’est ainsi que le 18 Février 2020, nous avons rencontré les responsables de l’atelier de fabrication et de la maintenance à 10h32 minutes et à 16heures 15 minutes.
Le jour suivant, nous nous sommes entretenus avec les responsables de la logistique, du produit fini et les chefs d’équipes. Le 20 Février 2020, ce furent les membres du CSST qui ont été rencontrés. Tous ces entretiens ont eu pour but de leur expliquer notre projet d’intervention et les amener à adhérer volontairement à notre intervention.
Au cours des échanges, nous avons insisté sur le fait que pour mener à bien notre intervention relative à la réduction du nombre d’accidents de travail à la CIDT, il est indispensable que les responsables de section d’activité et les membres du CSST soient impliqués.
Cette équipe permettra aux participants de changer eux- mêmes de comportement en matière de sécurité au travail mais aussi d’œuvrer de concert pour la sensibilisation des travailleurs et la surveillance du respect des mesures de protection en vigueur au sein de la CIDT.
Ceci étant, nous avons tenu une réunion au bureau du chef d’usine de Bouaké le 25 Février 2020 à 09 heures 10 minutes. Cette rencontre s’est tenue avec un effectif de huit (08) personnes.
Après installations des participants, nous avons remercié les uns et les autres de leur présence et leur intérêt pour la cause de la protection des travailleurs.
Nous avons par la suite proposé l’ordre du jour qui s’est décliné en deux (02) points à savoir : la constitution du groupe de travail, et divers. Durant cette réunion qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale, les participants ont eu le temps de s’exprimer librement sur les points qu’ils trouvent nécessaires à élucider.
Après les échanges sur les préoccupations des participants en matière d’autorisation de la Direction Générale pour la mise en œuvre du projet, ils nous ont exprimé leur totale adhésion.
Pour finir, nous leur avons signifié que notre intervention se tiendra dans le temps imparti à notre stage. De ce fait, elle vise leur autonomisation dans la continuité des actions de prévention et de contrôle du respect des mesures de protection individuelles et collectives. La prochaine réunion a été fixée au mercredi 04 mars 2020.
Présentation des membres du groupe
Notre groupe de travail est composé de huit (08) membres y compris l’Assistant Social stagiaire. Afin de respecter le code de déontologie qui régit le service social, nous désignerons les membres du groupe par des pseudonymes qui reflètent leurs personnalités. Ainsi, nous avons : LÔBLEÏ, DOBOGNON, DOBOPAHA, GLADION, PKOUZAHI, GNONKLAHA, PKIBLEHÊ.
LÔBLEÏ (le tenant des lieux)
Agé de 38 ans et de nationalité ivoirienne. Il est père d’une fille de 3 ans. Domicilié à Bouaké, il est employé à la CIDT depuis 16 ans. En charge de la gestion de l’usine, LÔBLEÏ dit adhérer d’office au projet en ce sens que le Comité de Santé et Sécurité au Travail (CSST) dont il est le président œuvre au sens de la protection des travailleurs. Mais aussi, cette initiative lui permettrait de bénéficier de notre appui dans la communication pour le changement de comportement de ses équipes en matière de protection au travail.
DOBOGNON (le travailleur)
Agé de 33 ans, DOBOGNON est de nationalité ivoirienne et père de 2 enfants. Domicilié à Bouaké, il est agent depuis 06 ans à l’usine de la CIDT-Bouaké. Il précise que dans sa section d’activité, il y a suffisamment d’EPI cependant, le respect des mesures de sécurité au travail n’est pas total. Et ce, à cause de la négligence de ses collaborateurs. Aussi, adhère-t-il au projet afin d’amener ses collaborateurs à comprendre le bien fondé du respect des consignes de protection en vigueurs.
GLADION (Homme fort)
GLADION est âgé de 49 ans et travaille depuis 2009 à la CIDT. Il est de nationalité ivoirienne et il vit à Bouaké. Il est marié et père de 04 enfants. Selon lui, il adhère au projet pour participer à la lutte contre les accidents du travail à la CIDT. Il indique par ailleurs que certains EPI octroyés à ses collaborateurs ne sont pas adaptés à leur service. Ce qui les expose à des accidents de travail. Ce projet permettra d’amener ses collègues à comprendre l’importance de respecter les mesures de sécurité au travail mais surtout d’être dotés d’EPI adéquats.
DOBOPAHA (le travail est mieux)
De nationalité Béninoise, DOBOPAHA est âgé de 42 ans et père de 03 enfants. Il travaille depuis 2003 au sein de l’usine de la CIDT-Bouaké et réside à Bouaké. Il explique qu’au niveau des équipes qu’il dirige, il dénote le non-respect des consignes de sécurité. Car pour lui, même s’ils doivent produire des résultats, ils ne se rendent pas compte des dangers qu’ils courent en ne prenant pas en compte les recommandations qui leur sont données. Il accepte de participer au projet afin de faire comprendre à ces coéquipiers l’importance de se protéger au travail mais encore d’améliorer leurs conditions de travail.
PKOUZAHI (soutien au travail)
PKOUZAHI est une jeune guinéen de 27 ans qui travaille à la CIDT depuis 07 ans. Il est père d’un enfant. Il pense que la lutte contre les accidents de travail est une cause noble pour laquelle il s’engage. Ce projet lui permettra d’acquérir des connaissances relatives aux mesures d’hygiènes et de sécurité au travail et pour ainsi amener ses collègues à éviter les accidents au travail.
GNONKLAHA (l’Ainé de tous)
Agé de 53 ans, GNONKLAHA est de nationalité ivoirienne. Il est père de 03 enfants et exerce à la CIDT depuis 15 ans. Il affirme que la majorité des accidents de travail dans sa section d’activité sont dues au manque de concentration de la part de ses collaborateurs. Il souhaite faire partie du groupe afin d’apprendre d’autres technique de sensibilisation à l’endroit de ses collaborateurs car dit-il en dépit de la disponibilité des EPI, les travailleurs ne sont pas suffisamment informés sur les impacts des accidents de travail. Il souhaite faire partie du groupe de travail afin d’avoir des stratégies de sensibilisation qui lui permettront d’encadrer son équipe.
PKIBLEHÊ (Courage)
PKIBLEHÊ est de nationalité ivoirienne et père de 03 enfants. Il est âgé de 43 ans et il est agent de la CIDT depuis 22 ans. Pour sa part, il affirme que les accidents de travail dans sa section d’activité sont dus à l’empressement et la négligence des ouvriers dans l’exercice de leur fonction. En effet, ces derniers ne portent pas les EPI sous prétexte qu’ils les ralentissent dans leur travail. Il s’engage dans ce projet pour avoir des techniques de communication pour faire changer de comportement à ses collaborateurs en matière de prise en compte des mesures de sécurité au travail.
ROLE DE L’ASSISTANT SOCIAL AU SEIN DU GROUPE
L’Assistant Social a pour rôle premier d’aider les membres du groupe à se constituer en groupe de travail afin d’être plus efficace dans leurs interventions. Il est en outre un facilitateur et un éducateur. De ce fait, il est amené à montrer aux uns et aux autres les dangers du non-respect des mesures de sécurité sur le lieu de travail et les conséquences qui découlent des accidents de travail tant au niveau du travailleur que de l’entreprise.
Et ce, en vue pousser chaque participant à personnellement changer de comportement dans la gestion des risques en entreprise mais aussi être un agent de suivi et d’encadrement de ses pairs.
Pour atteindre cet objectif, l’AS animera des réunions, organisera une formation, réalisera des entretiens et des visites sur des secteurs d’activités.
Objectif du groupe
L’objectif du groupe de travail est de favoriser le changement de comportement des travailleurs afin de réduire de façon considérable le nombre des accidents du travail à la CIDT.