Comment la technologie révolutionne la gratuité de l’éducation en RDC ?

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🏫 UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE - FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L’EDUCATION - DEPARTEMENT DE GESTION ET ADMINISTRATION DES INSTITUTIONS SCOLAIRES ET DE FORMATION
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence - 2019-2020
🎓 Auteur·trice·s
NDJETE IMBILE
NDJETE IMBILE

L’impact de la technologie sur l’éducation révèle des défis cruciaux liés à la gratuité de l’enseignement primaire en République Démocratique du Congo. Découvrez comment les obstacles politiques et économiques affectent la qualité de l’apprentissage à Matete et ce que cela signifie pour l’avenir éducatif.


Analyse différentielle des résultats

Au cours du dépouillement de nos items, nous avons remarqué comme s’il existait une certaine relation entre les opinions des enseignants et les variables réseau d’enseignement, qualification et ancienneté. En cela, nous avions estimé que les opinions seraient influencées par variables ci-haut énumérées.

En conséquence, comme il a été bien signalé, l’option principale de ce travail c’était la recherche de l’adéquation gratuité de l’école et qualité de l’enseignement pour espérer un rendement meilleur. Cependant, nous allons ici mesurer la relation entre les trois variables et les opinions des enseignants sur

« l’incidence de la gratuité de l’enseignement, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l’enseignement. » Voir Question n°11.

Rappel question n° 11 : Pensez-vous que, l’école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l’enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l’enseignement ?

Tableau 37: Opinions des sujets sur l’impact de la gratuité de l’enseignement au Congo, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l’enseignement selon le variable réseau d’enseignement

Impact

Réseaux d’enseignement ou régime de gestion des écoles

Total

ENC

ECC

ECP

ECK

ECS

ECI

ECR

ECM

ECL

ECF

Positif

2

5

4

1

0

1

2

1

1

1

18

Négatif

11

30

7

4

5

4

0

2

3

4

70

Sans avis

0

0

0

0

0

0

1

0

1

0

02

Total

13

35

11

05

05

05

03

03

05

05

90

Remarque : Après avoir dégagé les fréquences théoriques des fréquences observées, suivant la règle, nous avons opté de calculer le Chi-deux avec la correction de YATES dont les calculs détaillés sont renvoyés dans les annexes du travail.

X2= [(𝑓𝑜−𝑓𝑒)−0,5] 2

𝑓𝑒

La formule pour calculer le Chi-deux, correction de YATES est:

X2=Chi-deux ou Chi-carré ; fe= Fréquence théorique ; fo= Fréquence observée dl= Degré de liberté

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 18, la valeur chi-deux calculée est de 249.681, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 28.869. Nous résolvons de rejeter l’hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable réseau d’enseignement. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

Tableau 38 : Opinions des sujets sur l’impact de la gratuité de l’enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l’enseignement selon le variable Qualification.

Impact

Qualification

Total

D4

D6

P6

G3

L2

Positif

7

7

3

1

0

18

Négatif

3

52

9

4

2

70

Sans avis

1

0

1

0

0

02

Total

11

59

13

05

02

90

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 8, la valeur chi-deux calculée est de 26.020, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 15.507. Nous résolvons de rejeter l’hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable qualification. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

Tableau 39: Opinions des sujets sur l’impact de la gratuité de l’enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l’enseignement selon le variable Ancienneté.

Impact

Ancienneté

Total

1-9ans

10-19ans

20-29ans

30ans+

Positif

10

5

2

1

18

Négatif

7

15

29

19

70

Sans avis

0

0

1

1

02

Total

17

20

32

21

90

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 6, la valeur chi-deux calculée est de 11.867, et celle-ci est inférieure à la valeur tabulaire 12.592. Nous résolvons de valider l’hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets ne sont pas significativement influencées par la variable ancienneté. Donc, il y a incompatibilité entre les variables comparées.

Discussion des résultats

Rappelons que nous n’avons pas été les premiers à parler de la gratuité de de l’enseignement au Congo, et par honnêteté intellectuelle, nous étions obligés de retracer la part des prédécesseurs. Sur ce, nous avons retenu trois travaux antérieurs dont un mémoire de licence rédigé par Arlette Malu (2009-2010); et deux articles publiés : un article par le professeur Gratien Mokonzi (2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013).

Après dissection de ces travaux antérieurs par rapport à notre regard sur le sujet commun de la gratuité de l’enseignement primaire en République Démocratique du Congo, nous avons dégagés beaucoup des points de convergents, des réalités similaires voire complémentaires et moins sont les contradictions apparentes.

Il sied de rappeler ici que le mémoire de Arlette Malu Masiala (2009-2010) s’interrogeait des causes qui entravaient de rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire en RDC alors que garantie par la loi fondamentale du pays depuis 2006. Ses investigations l’ont poussé à conclure que la gratuité restait lettre désuète par manque de volonté politique des tenants du pouvoir.

Par contre, les articles du professeur Gratien Mokonzi (2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013) étaient publiés dans un contexte où la gratuité de l’enseignement était déjà en application (à partir de la rentrée scolaire 2010-2011) pour les classes de 1ere, 2e et 3e à travers la république hormis les provinces de Kinshasa et de Lubumbashi. Les deux recherches allaient dans le sens d’évaluer l’incidence de la gratuité sur le rendement scolaire.

Notre recherche intervient aussi dans un contexte où la gratuité est déjà en application. Mais, cette fois, elle est généralisée à travers toute la république et ce pour toutes les classes du primaire.

Bien entendu, nous allons focaliser beaucoup plus l’attention sur le rapport entre notre étude et les deux dernières recherches qui vont presque dans un même sens. Car, pour Arlette Malu, ce qui empêcherait en premier lieu la mise en application de la gratuité de l’enseignement serait le manque de volonté politique. Alors que dans notre contexte avec les deux autres articles, il y a des éventuels prétextes d’une volonté politique.

Bien que les trois recherches soient menées dans différents milieux dont les provinces de Bas-Congo, Bandundu, Kinshasa et Kisangani, les résultats paraissent similaires, si pas les mêmes. Dans tous les cas, Il est à déplorer la considération : « les déclarations des autorités sur la gratuité souffrent d’une absence notoire des politiques de planification stratégique». Cette assertion revient plusieurs fois dans toutes nos recherches.

Voici les similitudes observées :

  1. Les plaintes sont unanimes, tant la déclaration de 2010 que celle de 2019, la gratuité de l’enseignement est toujours introduite dans un contexte d’improvisation, et cela sur base des calculs politiques. Pour les études antérieures, la déclaration politique du président Joseph Kabila est intervenue le 30 Août 2010, soit 7 jours avant la rentrée scolaire 2010-2011. Les auteurs traduisent la déclaration politique de 2010 en une stratégie pré-électorale, puisque c’était la veille des élections de 2011. Nous aussi, avons estimé que la déclaration du président Felix Tshisekedi au meeting, samedi le 02/03/2019 n’était pas fondée sur des perspectives pédagogiques, mais surtout au remplissage des tableaux politiques pour atténuer les tensions post-électorales.

Comme son prédécesseur qui convoqua le table ronde sur la gratuité la veille de la rentrée scolaire 2010-2011, cette fois, elle est intervenue le 22 Août 2019 soit une semaine avant la rentrée scolaire 2019-2020 suite aux diverses manifestations des enseignants qui se montraient sceptiques à la gratuité n’ayant pas de garantie sur leur prise en charge. Qui vont participer dans ces assises ? Une sous-commission composée des experts de l’administration publique (Ministres de l’EPSP, budget, du plan et des Finances), les conseillers du Président de la République, et les organisations de la société civile. Les praticiens de l’éducation n’ont pas été intéressés.

Suite à la modicité des recettes de l’état, évalué à 4,9 milliards USD, les membres de la sous-commission optent pour une mise en œuvre progressive de la gratuité de l’éducation de base tout en échelonnant les besoins pour une période de trois ans (2020-2022). La résolution sera rejetée en bloc par la présidence. Qu’en est-il de la suite aujourd’hui !

  1. Dans leurs recherches, au Bas-Congo comme au Bandundu, la gratuité avait comme conséquence directe l’accroissement des effectifs scolaires. Voyons aussi dans notre étude comment le taux d’accroissement des effectifs scolaires s’élève jusqu’à 111%.
  2. Dans leurs recherches, la gratuité était contourné par l’invention des nouveaux concepts (savons des enseignants au Bandundu ; transports des enseignants et achats des manuels au Bas-Congo) pour exiger aux parents de continuer à financer la scolarité de leurs enfants. Ici à Kinshasa, les vocables tels que réfection des bâtiments scolaires, fabrications des bancs, soutien aux enseignants non payés…sont d’actualités.
  3. Alors que les autres déplorent l’insuffisance d’un dispositif pédagogique adéquat, notre recherche vient déceler un bon nombre de faiblisses, parmi

lesquelles l’insuffisance des capacités d’accueils, la modicité de l’enveloppe salariale des enseignants, la dégradation de la pédagogie avec tous les effets collatéraux, etc.

Malgré les similitudes, chacune des recherches avait son originalité, sa visée principale, d’où, les écarts ne peuvent que figurés. Notamment :

  1. La recherche de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013) menée dans les provinces de Bandundu et du Bas-Congo s’est limitée à déceler les écarts entre la nouvelle politique de la gratuité et les réalités sur le terrain.
  2. La recherche de Gratien Mokonzi (2012) prévoit, qu’au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l’enseignement, d’éditer une loi spécifique devant organiser la gratuité et en fixer les contours, d’une part, et de mettre en place des institutions chargées du suivi de son application, d’autre part. Il s’agit là des mesures juridique et pratique indispensables pour rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire en République Démocratique du Congo.
  3. Notre étude est une contribution à la mise des politiques éducatives. Derrière des politiques gouvernementales, nous voudrions que toutes les réformes à venir dans le secteur de l’enseignement soient toujours envisagées dans une perspective pédagogique et la variable qualité doit être au centre des préoccupations éducatives. Pour nous, la gratuité doit nécessairement rimer avec la qualité. Pour y parvenir, nous en appelons à la refondation de l’action gouvernementale autour de la gratuité de l’enseignement. Que les décideurs fassent un examen objectif de cette première phase, déceler les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités afin de projeter ce qui convient le mieux pour consolider une gratuité qui promeut la qualité.

Donc, les études telles que présentées ne se contredisent pas tellement, elles sont plutôt complémentaires. La première étude fait état des lieux de la gratuité, la deuxième insiste sur le juridisme et les aspects administratifs, et enfin, la nôtre se préoccupe des questions pédagogiques et des politiques pour les reformes scolaires.

3.3. Vérification des hypothèses

Avant d’aborder notre étude sur les défis de la gratuité de l’enseignement au Congo, nous avons commencé par les enquêtés préliminaires. Sur ce, nous avons anticipés les réponses en prédisant que:

1° Les défis lancés à la gratuité dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d’accueils, mauvaises conditions d’apprentissages, manque d’outils de formation, faible budget de l’Etat et celui alloué à l’éducation, mauvais paiement des enseignants, etc.

2° Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l’enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

3° Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

4° Pour stabiliser la mise en œuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d’orienter le cadre d’action.

Quant aux résultats après les investigations, nous voulons pour épargner nos lecteurs de détails bien clairs dans la partie présentation des résultats; une façon aussi d’éviter la redondance. Néanmoins, commentons brièvement.

En réponse à nôtre première hypothèse, le tableau 26 fait montre l’expression de 77 enseignants soit 85,56% qui ont répondu que la gratuité de l’enseignement au Congo est loin d’être stable. De même 1e Tableau 27 résume presqu’à 100% les principaux problèmes crées par la gratuité.

Pour les enquêtés, le gouvernement a mis la charrue devant le bœuf, c’est- à-dire, la gratuité n’a pas été bien préparée; plusieurs facteurs et barrières d’instabilité ont été évoqués, notamment la démotivation due au mauvais traitement ou faible rémunération, le pléthore d’élèves, la détérioration des conditions d’apprentissages dont l’insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de 380.000 enseignants nouvelles unités non payés. Sans s’attarder, nous disons, la première hypothèse est confirmée.

Quant à la deuxième hypothèse, le tableau 35 démontre 70 enseignants soit 77,78% considèrent que, lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de l’école primaire impactera négativement sur la qualité de l’enseignement. Ils estiment que la réussite des objectifs éducatifs en faveur de l’éducation pour tous est étroitement liée à la régularisation des facteurs sans lesquels les résultats seraient virtuels. Parmi ces facteurs, la motivation des enseignants, les conditions d’apprentissages, les exigences pédagogiques. Ils font remarquer ici que le recrutement massif des élèves sans critère d’intégration sera aussi l’une des causes qui occasionnera la baisse du rendement scolaire. Ces raisons évocatrices que réalistes nous ont conduit à la confirmation de l’hypothèse. Donc, la deuxième hypothèse est confirmée.

Au regard de la troisième hypothèse, le tableau 33 illustre l’expression de la majorité, 60 enseignants, soit 66,67% des sujets contre 29, soit 32,22% ont arboré que, du point de vue des indicateurs, le moment n’était pas encore indiqué pour se lancer dans une telle aventure. Outre, Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% se disent n’avoir pas été préparé à accueillir la gratuité. La gratuité a été introduite dans un contexte d’improvisation, mentionnent-ils.

S’il faut déduire, nous dirons que les pressions qui rongent la gratuité de l’enseignement aujourd’hui découlent autrement d’une absence presque totale du processus de planification. Sur cette base, la troisième hypothèse est confirmée.

Pour chuter par la quatrième hypothèse en rapport avec la mise en place des politiques éducatives visant à la stabilisation du pari de la gratuité, la quasi- totalité des réactions des enquêtés font état d’une série de recommandations ou propositions qui concourent à la réussite de la gratuité. Le Tableau 36 illustre bel les propositions faites par les enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l’enseignement et parvenir à l’adéquation gratuité-qualité. Ceci prouve à suffisance l’importance d’un cadre référentiel des politiques éducatives en matière des reformes scolaires. Sans crainte d’être contredit, notre quatrième hypothèse est confirmée. Le bilan note que toutes les hypothèses sont confirmées.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les défis de la gratuité de l’enseignement primaire en RDC?

L’article met en lumière les obstacles politiques et économiques qui entravent l’application de la gratuité de l’enseignement primaire en République Démocratique du Congo.

Comment l’effectif pléthorique affecte-t-il la qualité de l’enseignement en RDC?

Les travaux examinent les conséquences de l’effectif pléthorique sur la qualité de l’enseignement et la motivation des enseignants.

Quelle est l’influence des qualifications des enseignants sur la gratuité de l’enseignement?

Les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable qualification, indiquant une compatibilité entre les opinions sur l’impact de la gratuité de l’enseignement et la qualification des enseignants.

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