Analyse des flux des investissements directs étrangers en Algérie

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🏫 Université d’Oran 2 - Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Magister - 2017-2018
🎓 Auteur·trice·s
FARSI Nabila
FARSI Nabila

Le flux des IDE en Algérie après les réformes institutionnelles

  1. Le flux des IDE en Algérie après les réformes institutionnelles :

La série de mesures protectionnistes prises par le gouvernement algérien, dont la nouvelle réglementation relative aux IDE imposant une participation majoritaire algérienne de 51%, est un facteur décourageant les IDE. De même, la corruption, les lourdeurs bureaucratiques, la faiblesse du secteur financier et l’insécurité juridique relative aux droits de propriété intellectuelle sont des freins à l’investissement.

Officiellement, le gouvernement demeure engagé dans les réformes de la qualité des institutions qui agissent sur l’attractivité des IDE tel que la libéralisation économique ; et continue à rechercher l’investissement étranger dans des secteurs tels que les infrastructures, les télécommunications, l’énergie et l’eau. L’Algérie devient le seul pays de la région à avoir attribué trois licences, ouvrant ainsi le marché des télécoms à la concurrence1.

On peut également noter une réorientation des IDE sur le marché domestique à travers la multiplication des projets de développement des transports et des infrastructures. Les secteurs attirant le plus d’IDE sont l’énergie, suivi par les télécommunications et le tourisme2.

Malgré son fort potentiel (marché domestique conséquent, richesses naturelles, nombreuses opportunités sectorielles, réformes institutionnelles…), l’Algérie attire peu d’IDE : le pays obtient le plus faible ratio IDE/PIB de la région. C’est ce qui ressort du dernier rapport d’Anima intitulé « 10 ans d’investissement étrangers et partenariats d’affaires en Méditerranée 2006-2015 ».

Ce rapport indique également que le climat des affaires reste médiocre (l’Algérie a été classée 163ème sur 189 pays dans le classement Doing Business 2016 de la Banque mondiale) et l’obligation d’association avec un partenaire local (règle 49/51%) complique la mise en œuvre des projets. Une réforme du cadre de l’investissement est programmée pour améliorer la situation. « Une urgence alors que le pays doit accélérer sa diversification économique pour préparer l’après-pétrole, indique-t-on. L’Algérie a connu un pic pour les flux d’IDE en 2009 puis une baisse suite à l’instauration de la règle 49/51 et pas de décollage en vue et flux négatifs en 2015 (rachat de Djezzy par l’Etat).

Le rapport cite 5 secteurs de tête pour les IDE soient: énergie ; banque / assurance ; ciment / verre / matériaux ; médicaments ; ingénierie / conseil3. Quant aux pays de la Méditerranée, le même rapport indique qu’en 2015 il y a eu un sursaut ou attractivité retrouvée avec 38,8 Milliards de dollars investis en 2015 d’après la CNUCED (+24%) et 571 projets d’IDE et 33,0 Md € annoncés (ANIMA-MIPO) : les intentions d’investissement repartent enfin à la hausse.

Les montants annoncés doublent par rapport à 2014, essentiellement grâce à des mégaprojets en provenance du Golfe. « Mais la bonne nouvelle concerne surtout le nombre de projets détectés : il augmente franchement (+19%) pour la première fois depuis les contestations révolutionnaires de 2011. Le regain d’activité des investisseurs étrangers ne concerne toutefois que 4 pays dont la Turquie, l’Egypte et le Maroc4.

Graphe N°03-01 : Montant des projets déclarés d’IDE en Algérie durant la période 2002-2014 (millions de DA)

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Source : Hafid ilias ; Investissement direct etranger en algerie Attractivite et opportunites, Universite de Djillali Liabes, Sidi Bel Abbes, Algerie

Après les flux négatifs enregistrés en 2015 avec le rachat de l’opérateur télécom Djezzy par l’Etat, l’investissement étranger retrouve un niveau très proche de la moyenne des années 2012 à 2014 (environ 1,5 milliards de dollars), qui se situe bien en deçà du fort potentiel du pays. Les investisseurs continuent à espérer l’amélioration du climat des affaires et la réforme du cadre de l’investissement pour saisir les nombreuses opportunités sectorielles en Algérie et au marché domestique conséquent. Le projet de loi finances (PLF) 2017 adopté en octobre 2016 propose de nouvelles incitations fiscales pour les entreprises et investisseurs. Une réforme des missions de l’ANDI (Agence Nationale de Développement de l’Investissement)5 est également à l’étude. En plus la promulgation d’un nouveau code d’investissement introduit des baisses d’impôts et des incitations fiscales notamment pour les produits et services importés destinés à lancer des projets d’investissements.6

Graphe N°03-02 flux entrant des IDE en Algérie (million USD)

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Source : Base de données de la Banque Mondiale de la période 2013-2016.

Conclusion

Les investissements étrangers en Algérie ont suivi une évolution contrastée depuis les années 70. Après une décennie de quasi-absence, une véritable reprise des flux d’IDE est constatée depuis 1996, grâce aux réformes institutionnelles et au cadre d’appui à l’investissement. Depuis 2000, l’Algérie attire un nombre important d’investisseurs étrangers, qu’ils soient de pays développés ou de pays en développement.

Les secteurs d’activité attractifs se diversifient aussi. La mise en place de l’accord d’association avec l’union européenne (UE) ouvre des perspectives positives pour les IDE en Algérie. Plusieurs organismes sont chargés des investissements étrangers en Algérie, que ce soit au niveau des ministères ou des administrations relevant de ces ministères, du conseil national de l’investissement (CNI) ou encore de l’agence nationale de développement de l’investissement (ANDI). Le constat révèle que l’Algérie a déployé beaucoup d’efforts depuis ces quelques dernières années.

Les rapports des institutions financières internationales montrent que l’environnement institutionnel en Algérie est inefficace dont les résultats des organisation qui évalue le climat des affaires le prouve tel que « Doing Biseness, Haritage Foundation, World Economic Forum…etc » car l’Algérie se classe souvent en queue de liste avec un flux des IDE trop faible se qui traduit par une peu d’attractivité des IDE cela du à l’absence de l’état de droit, d’un système judicaire inefficace et d’un système politique non performant entrave les investissements productifs et les initiatives privées. Les études empiriques des économistes néo institutionnelles montrent l’existence d’un lien fort et positif entre les institutions et le flux entrant des IDE en Algérie.

Les investisseurs continuent à espérer l’amélioration du climat des affaires et la réforme du cadre de l’investissement pour saisir les nombreuses opportunités sectorielles de ce pays au marché domestique conséquent. Le projet de loi finances (PLF) 2017 adopté en octobre 2016 propose de nouvelles incitations fiscales pour les entreprises et investisseurs. Une réforme des missions de l’ANDI (Agence Nationale de Développement de l’Investissement) est également à l’étude.

De ce fait, une économie ne peut pas réaliser une bonne performance en l’absence des institutions efficaces qui protègent les droits de propriété et les contrats.

Conclusion générale

L’introduction du phénomène institutionnel dans l’appréhension des déterminants de l’attractivité des nations en matière d’IDE se révèle intéressante en ce qu’elle propose une nouvelle piste dans l’étude du choix de localisation des firmes à l’étranger sans oublier bien sur les déterminants usuels tels que la taille de marché du pays hôte, son potentiel de croissance et l’importance de ses ressources physiques et humaines expliquent toujours et de manière significative les performances des pays en termes d’attractivité. Les résultats empiriques montrent que seule l’attractivité des pays de l’OCDE et des pays asiatiques est sensible, dans une perspective de long terme, à la qualité de leurs structures institutionnelles.

En conclusion de cette recherche, nous avons essayé de montrer l’importance des institutions en matière d’attractivité des IDE en Algérie. Les études empiriques faites par les économistes néo-institutionnels sur plusieurs pays attestent que les institutions exercent un effet positif sur le flux des IDE. Ainsi, les pays dotés de bonnes institutions garantissant la protection des droits de propriété et le respect des contrats ont une forte attraction des investissements directs étrangers car la protection des droits de propriété favorise l’attraction des IDE. Tandis que les économies qui possèdent un cadre institutionnel inefficient découragent les initiatives privées et les investissements productifs locaux ou étrangers.

Après avoir analysé et étudier les données publiées par les organisations internationales spécialisées à la diffusion d’une fréquence annuelle les données constituant le climat d’investissement tel que : DOING BUSINESS, HERITAGE FOUDATION, WORLD ECONOMIC FORUM, INTERNATIONAL TRANCPARENCY….. etc ; on a constaté que l’Algérie est classée en queue de liste ce qui traduit qu’elle possède une faible qualité des institutions malgré les réformes institutionnelles déployées pour attirer et séduire les investisseurs étrangers et pour promouvoir les IDE en Algérie.

Suivant l’indice de la liberté économique publié par HERITAGE FOUNDATION, l’Algérie est souvent classée en queue de liste 172ème place en 2016 et classée en 152ème position en 2015 ; ce qui confirme que cette dernière est un pays fermé. Et ce la ce traduit par un effet négatif sur le flux des IDE en Algérie et c’est un entrave qui limite le désir des investisseurs étrangers de localiser leurs firmes en Algérie7.

En analysant les résultats concernant l’indice de la compétitivité mondiale publié par WORLD ECONOMIC FORUM qui étudie l’ensemble d’institutions, de politiques publiques et de facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays ; l’Algérie est classée en 87ème rang en 2016 par rapport à la 79ème position en 2015. Donc, suivant l’indice de la compétitivité mondiale dont l’Algérie est classée en queue de liste, donc elle peu compétitive et loin d’être attractif en matière des investissements directs étrangers et cela du à la bureaucratie de d’administration algérienne, la rigidité des banques algériennes qui empêchent le financement de les projets, La non qualification de la main d’œuvre et l’instabilité du cadrage juridique l’inadéquation des infrastructures de base, loin des standard nationaux, sont autant de facteurs qui entament sérieusement la volonté des investisseurs même les plus aventuriers. Pour résoudre ce problème elle doit adoptée plus de réformes dans les secteurs suivants : infrastructure ; développer ses institutions ; marché des produits, marché de travail, importé plus de technologie, ouvrir son marché financier….etc.

D’après les indicateurs de DOING BUSINESS qui mesure les réglementations de 189 pays concernant 11 domaines du cycle de vie d’une entreprise. Le rapport annuel publié par la BM (Doing Business 2016) affirme que l’Algérie est un pays qui n’attire pas les investissements directs étrangers à cause de la dégradation de son climat des affaires ainsi les difficultés qui caractérisent l’environnement économique, politique et réglementaire où il n’est pas intéressant d’investir.

A travers ses multiples indicateurs, la Banque Mondiale classe l’Algérie au 163ème rang mondial sur un total de 189 pays. Donc l’Algérie se retrouve ainsi parmi les 26 économies les plus sous-développées dans le monde et malgré les efforts fournis par les autorités pour diversifier l’économie nationale et lutter contre la corruption et la bureaucratie, le secteur des affaires en Algérie se dégrade de plus en plus.

Suivant l’indice de perception de la corruption publié par TRANSPARENCY INTERNATIONAL, L’année 2016 a montré que, dans le monde entier, la corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique et fournissant un terreau fertile à la montée des politiciens populistes8. Suivant cet indice l’Algérie est classée en 108ème position sur 176 pays ce qui prouve que notre pays est corrompu. En revanche la corruption est un coût nuisible supporté par les investisseurs étrangers qui les découragent d’implanter leurs firmes dans notre pays.

Donc ; ces résultats confirme notre hypothèse de recherche que ‘existence des institutions efficientes et de bonne qualité provoque un environnement et un climat d’investissement efficace, de sorte qu’ils représentent l’un des déterminants fondamentaux de l’attractivité des IDE.

En Algérie, la réalité montre que la médiocrité de l’environnement institutionnel en Algérie (faible protection des droits de propriété, corruption, faible état de droit, bureaucratie, rigidité du système financier….) ce qui engendre par la suite des entraves et des obstacles pour attirer des investisseurs étrangers à se délocaliser en Algérie qui sont : les lenteurs des procédures administratives, complexité de la législation, difficulté à l’accès au foncier industriel, Les lois ne sont pas toujours favorables aux investisseurs étrangers (par exemple les nouveaux investissements doivent être majoritairement locaux est associé à une économie peu performante. Cette économie est dominée par les activités de commerce et les services où la création des entreprises reste encore faible par rapport à d’autres pays en développement ce qui influe sur l’attractivité des IDE en Algérie malgré que cette dernière possède les points forts qui sont :

  • Les faibles coûts des intrants énergétiques (Gaz, carburants & électricité) : le gaz industriel est 22 fois moins cher que la moyenne européenne, l’électricité est 6 fois moins chère ;
  • La main d’œuvre qualifiée et bon marché ;
  • Des réformes institutionnelles récentes afin d’encourager les investissements étrangers ainsi que divers incitatifs pour encourager l’investissement ;
  • La proximité de l’Algérie vis à vis de l’Europe.
  • L’établissement de plusieurs accords multilatéraux (accord d’association entre l’Algérie et l’UE, la GZALE,.. ).

En plus, les réformes ont permis de changer le paysage économique. Le pays doit avoir en point de mire l’insertion dans l’économie internationale. La stratégie d’ouverture doit accélérer le redéploiement industriel et permettre au pays d’intégrer des réseaux internationaux de production. La compétitivité du pays passe par la diversification du tissu industriel local.

Le développement territorial est un paramètre crucial et un gage de modernisation du pays. La stratégie concernant les services n’est pas clairement affichée, alors qu’en Tunisie et au Maroc, des investissements ont profité à l’hôtellerie pour valoriser les caractéristiques territoriales des régions. Le tourisme en Algérie n’est pas exploité efficacement compte tenu du fort potentiel (littoral plus de 1200 km, le désert, etc.) dont dispose le pays.

Sans oublier l’économie informelle. Faute d’un contrôle systématique de l’Etat sur les activités économiques et d’une législation appropriée aux nouveaux mécanismes introduits par l’économie de marché, une multiplication des petites activités informelles se concentrant surtout dans le petit commerce et les services sont apparues comme mode de survie dans un marché de l’emploi en crise.

Parallèlement à cette économie informelle, des comportements illégaux d’agents économiques se sont développés sur le marché. (Fraude fiscale, corruption, le détournement des fonds publics, etc.).

La faiblesse de l’autorité publique s’est traduite par un décalage des lois par rapport aux réalités économiques, ce qui a provoqué un désordre institutionnel qui a accentué les comportements illégaux des acteurs économiques. Des agents économiques qui évoluent dans un cadre juridique officiel mènent des activités économiques entachées d’irrégularités. Des entreprises créées dans le respect du cadre légal (respect des modalités administratives, registre de commerce, etc.) usent de procédures illégales dans l’exercice de leur activité, souvent avec la complaisance de certains agents de l’Etat.

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1 Abdellatif Benachenhou: »les nouveaux investisseurs « alpha design. Mai2006.op cit.p164

2 http:// Algérie\investissement-direct-etranger-ide.htm

3 (www.animaweb.org/mipo)

4 http://www.algerie-eco.com/2016/11/08/investissement-lalgerie-attire-dide-selon-anima/

5 https://www.transparency.org

6 www.wissal.dz/index.php/economies/3632-climat-des-affaires-l-

7 www.heritage.org/index/country/algerie.

8 https://www.transparency.org

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