Cette étude révèle comment le rendement riz pluvial Mali peut être optimisé grâce à l’évaluation de 45 lignées à Longorola/Sikasso. Découvrez quelles variétés promettent d’améliorer la productivité locale et transformer les pratiques agricoles.
Ce mémoire évalue le potentiel de rendement de 45 lignées de riz pluvial à la station de recherche agronomique de Longorola/Sikasso, dans le but d’améliorer la productivité du riz pluvial au Mali. L’étude identifie des lignées à haut rendement adaptées aux conditions locales.
Institut d’économie rurale (IER)
Institut de formation et de recherche appliquée
Mémoire de fin de cycle pour l’obtention du diplôme d’ingénieur avec grade de master de l’IPR/IFRA de Katibougou
Spécialité : Agronomie
Présentation du projet
Évaluation du potentiel de rendements de 45 lignées de riz pluvial (Oryza sativa) à la station de recherche agronomique de Longorola/Sikasso
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Hama Coulibaly
Dirigé par: Dr Jean Rodrigue Sangaré & Pr Aly Kansaye & M. Médoune dit Papa Khouma
Décembre 2024
Résumé :
Le riz, aliment de base pour plus de la moitié de la population mondiale, est crucial pour la sécurité alimentaire, surtout en Asie où plus de 90 % de la production mondiale a lieu. En Afrique subsaharienne, la consommation de riz a augmenté d’environ 5,5 % par an, passant de 24 millions de tonnes en 2012 à une prévision de 30 millions de tonnes d’ici 2035.
Au Mali, la superficie dédiée au riz a plus que doublé de 2000 à 2020, augmentant les rendements de 2,1 t/ha à 3,4 t/ha et quadruplant la production. Cependant, les importations restent élevées malgré cette augmentation. La population croissante et les habitudes alimentaires changeantes ont fait passer la consommation de riz par habitant de 58 à 76 kg/an entre 2010 et 2019.
Pour répondre à cette demande, il est essentiel de développer de nouvelles variétés de riz adaptées aux préférences locales. Cette étude évalue 45 nouvelles lignées de riz pluvial à Longorola. L’expérimentation a été conduite dans un dispositif Alpha lattice à 3 répétitions. Les caractères agro-morphologiques étudiés étaient : hauteur des talles, nombre de talles par plant, nombre de panicules par plant, longueur de la panicule, nombre de grains par panicule, poids de mille grains et rendement.
Les résultats ont montré des différences significatives pour tous les caractères étudiés, sauf le nombre de talles fertiles à maturité, avec des corrélations positives entre la hauteur des plantes, la longueur des panicules et le nombre de grains.
Grâce à la classification ascendante hiérarchique, trois groupes principaux de lignées ont été identifiés. Deux individus, AR19U008-F4-170-B et AR19U024-F4-06-B, ont montré des rendements particulièrement élevés et sont recommandés pour des tests plus poussés. Les 35 meilleures lignées seront testées la saison prochaine.
Introduction
Le riz (Oryza sativa) est un aliment de base crucial pour plus de la moitié de la population mondiale. La demande mondiale de riz a connu une augmentation significative, passant de 676 millions de tonnes en 2010 à 763 millions de tonnes en 2020. Cette croissance reflète l’importance croissante du riz dans les régimes alimentaires mondiaux, en particulier dans les régions à forte croissance démographique et à évolution rapide des habitudes alimentaires (OECD 2022). L’augmentation de la production du riz est un défi majeur pour les pays en développement qui dépendent de cette céréale pour assurer leur sécurité alimentaire (Moinina, Boulif, et Lahlali 2018).
Contrairement à l’Asie, le riz est le plus souvent cultivé en Afrique subsaharienne dans des conditions pluviales, ce qui exerce une forte pression sur les ressources foncières en raison de la forte croissance de la population et de la demande alimentaire. Cette céréale est l’une des cultures vivrières les plus importantes, avec une consommation qui croît plus rapidement que celle des autres denrées alimentaires (Guindo et al. 2024).
En Afrique de l’Ouest, le riz représente le plus fort potentiel de contribution à la croissance des Produits Intérieurs Bruts (PIB), (Sierra Leone 35,5 %, Guinée 32,9 %, Mali 21,8 %, Guinée Bissau 19,5 %, Nigéria 12,8 %, Sénégal 12,8 %, Côte d’Ivoire 9,9 %) et constitue un tiers de l’apport calorique (Fall, 2016).
Au Mali, le riz est un aliment de base consommé dans tout le pays. Selon les données de 2015 de la CPS/SDR, chaque habitant consomme en moyenne 73,85 kg de riz par an. La préférence des consommateurs se porte principalement sur le riz local, qui joue un rôle déterminant dans la fixation des prix sur le marché national. Cette dynamique valorise non seulement les efforts des producteurs locaux, mais elle génère également des emplois et contribue à maintenir les populations dans les zones rurales (Lamissa, Zeinabou, et Aboubacar 2004).
La croissance démographique rapide, avec un taux de 3,6 %, combinée à l’évolution des habitudes alimentaires, a conduit à une augmentation significative de la consommation de riz dans les zones rurales. Depuis 1995, cette consommation a augmenté en moyenne de 7,5 % par an. Cela souligne l’importance de la recherche et de l’amélioration des variétés de riz pour répondre à la demande croissante et assurer la sécurité alimentaire dans ces régions (OECD 2022).
En effet, la production de riz au Mali en 2022 est estimée à environ 2,88 millions de tonnes de paddy. Cette production est cruciale pour répondre à la demande croissante de riz dans le pays, en raison de la forte croissance démographique et des changements dans les habitudes alimentaires (CPS/SDR, 2022).
A cet effet, la SNDR s’est fixé comme objectif, la production de 5,5 millions tonnes de riz paddy par an à l’horizon 2025. Cette production devra, d’une part, permettre de satisfaire la consommation intérieure et, d’autre part, faire du Mali un pays exportateur de riz. Cette vision s’appuie sur la volonté politique du gouvernement d’aménager 200 000 ha de terres, ce qui portera à environ 632 000 ha les superficies totales aménagées pour la riziculture (SNDR II, 2016).
Compte tenu de la demande et des exigences de plus en plus croissantes des consommateurs, la filière se doit de se restructurer pour un accroissement de la production et un gain de compétitivité (Ouédraogo et al. 2021a).
La faible utilisation de semences certifiées au Mali est un défi majeur pour le secteur agricole. En 2010, seulement 14 % des variétés améliorées de riz pluvial étaient utilisées. Les contraintes se situent à toutes les étapes de la filière semencière, comme l’ont souligné (Haggblade et al. 2015). Pour surmonter ce défi, il est essentiel de mettre en œuvre une politique semencière efficace qui favorisera une croissance durable de la productivité et facilitera l’accès des producteurs aux semences certifiées.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente étude sur le thème « L’évaluation du potentiel de rendements de 45 lignées de riz pluvial à la station de recherche agronomique de Longorola/Sikasso ». L’objectif global est de contribuer à l’amélioration de la productivité du riz pluvial par la sélection de lignées à haut potentiel de rendement adaptées aux conditions de riziculture pluviale stricte au Mali.
Le présent mémoire est structuré en trois parties. La première partie est consacrée à l’état de connaissance (revus de littérature sur le riz), la deuxième partie présente l’étude expérimentale, et la troisième partie traite les résultats et la discussion.