Cette étude révèle comment l’évaluation de la compétence orale FLE en 3ème année primaire peut transformer l’apprentissage des élèves. Découvrez les stratégies innovantes pour identifier et corriger les erreurs, et améliorez vos pratiques pédagogiques dès aujourd’hui.
Les Fonctions de l’évaluation selon le moment de l’apprentissage
Diagnostique… ou descriptive, pronostique, prospective : Avant Formative. ou diagnostique, formatrice : Pendant
Sommative voire normative : Après
Voyons maintenant ce que l’enseignant et l’apprenant ont à faire durant ces étapes. Il faut savoir que les trois grandes tendances de l’évaluation sont :
la centration sur l’évaluateur, la centration sur la relation éducative et celle sur l’apprenant. Néanmoins, ces trois tendances doivent se compléter afin que l’évaluation prenne tout son sens.
Par celle-ci, l’enseignant doit guider l’apprenant et également vérifier l’efficacité de ses méthodes didactiques, de sa pédagogie afin de les remettre en question si nécessaire. L’évaluation permet à l’apprenant de prendre conscience de ses progrès, facilités et difficultés. Elle le fait progresser tout en cherchant à développer son autonomie.
L’enseignant a bien sûr la tâche de concevoir l’exercice (dans les cas internes), tandis que son élève le réalisera.
Essayons de décrire, en nous inspirant des considérations de Ch. Hadji, le rôle de l’enseignant-formateur en tant qu’évaluateur. Il est celui qui doit « livrer un message qui ait du sens pour ceux qui le reçoivent » (HADJI)1.
De façon générale, on lui distingue trois grandes fonctions : expert, juge et philosophe. En tant qu’expert, il jauge la réalité. Il apprécie ensuite celle-ci selon des normes et valeurs prédéfinies et se fait juge. Enfin, il interprète ce qui se passe pour rendre intelligible la réalité et mieux la comprendre.
Cet enseignant se définit comme un pédagogue, ou plus précisément, il se situe entre «l’expert qui sait comment on apprend, et le pédagogue-praticien, qui imagine comment on pourrait faire apprendre » (HADJI). Hadji utilise de nombreuses métaphores pour expliquer son rôle.
Il le présente comme un navigateur faisant le point « pour permettre au pilote d’amener l’avion à la destination souhaitée », en déterminant des objectifs, en construisant des systèmes d’évaluation et d’interprétation, en utilisant les outils adéquats sans toutefois sombrer dans l’objectivisme, l’autoritarisme, le technicisme ou l’ivresse interprétative.
Et pour conclure son propos, il annonce : « Aussi l’évaluateur est-il finalement un médiateur dont le travail s’apparente à la fois à celui du funambule et à celui du tisserand :
du funambule, car il lui faut se mouvoir dans l’espace ouvert entre un « être » toujours en mouvement et un « devoir-être », toujours difficile à cerner ;
du tisserand, car l’essence de sa tâche est de mettre en rapport, de créer des liens, et cela d’un triple point de vue :
- en tant qu’il prononce un jugement utile à l’action, il participe au processus qui articule deux états de choses successifs (dynamique du changement) ;
- en tant qu’il prononce un jugement et produit une représentation normée, il opère la jonction entre la prescription et l’observation, et entrecroise l’essence et l’existence ;
- en tant qu’il se prononce, il prend les choses dans la toile des mots. » (HADJI)
Il faut aussi remarquer que l’évaluateur s’implique davantage, par sa présence physique et ses interventions, dans les évaluations orales. Il se doit de respecter certains codes de comportement face à un candidat plus ou moins déstabilisé ou susceptible de l’être. C’est ce que Veltcheff et Hilton ont décrit dans les « Dix règles d’or du comportement de l’évaluateur »2.
C’est donc selon le moment, selon les besoins des « acteurs », selon le contexte et selon la fonction qu’on veut lui donner que l’évaluation va être conçue. Il faudra respecter une certaine harmonie entre ces contraintes pour satisfaire toutes les personnes concernées (apprenant, enseignant, direction de l’enseignant et parents).
« En résumé la fonction à privilégier dépend de l’intention dominante de l’évaluateur », tout en considérant cette intention comme dépendante du jeu dans lequel s’inscrit l’évaluation (jeu pédagogique, jeu institutionnel, ou social).
De ce point de vue, l’évaluation sert à guider l’apprenant (jeu pédagogique), à réguler la vie scolaire et permettre une communication sociale entre les partenaires de cette vie (jeu institutionnel). Mais, elle «nourrit» l’espace scolaire en tant que lieu d’une stratégie sociale, rencontre de deux logiques : «une logique, structurelle, de production de compétences pour satisfaire aux nécessités du développement économique ; et une logique, sociétale, d’utilisation du champ par des acteurs sociaux désireux de sauvegarder ou de faire fructifier leur valeur sociale »3.
L’évaluateur, qu’il soit enseignant ou non, a donc la lourde tâche de considérer tous ces éléments pour construire une évaluation efficace. Les objets et les objectifs de l’évaluation sont donc déterminants et de ce fait à déterminer scrupuleusement, et le principe de congruence s’impose légitimement entre ces différents éléments.
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1 HADJI, Charles. 1989,6° édition 2000. L’évaluation, règles du jeu. Paris : ESF éditeur. ↑
2 La compétence d’expression orale présente selon Veltcheff et Hilton (2003 :124). ↑
3 [Référence manquante dans le texte original]. ↑