L’ergonomie au travail est essentielle pour instaurer des procédures efficaces en matière de santé et sécurité. Cet article détaille comment un responsable QSE peut intégrer ces principes dans un système de management tout en tenant compte des évolutions normatives et de l’économie circulaire.
Chapitre IV.
FOCUS SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL 39 40
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Source : https://www.happymanut.net/news/trouble-musculo-squelettique-manutention-ergonomique/
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Source : direct-signaletique.com
Il existe un vaste panel de thématiques propres à la santé et à la sécurité au travail, mais il convient de se concentrer sur deux sujets importants qui concernent toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité :
- FOCUS SANTE : L’ergonomie et l’ambiance d’un poste de travail : point de départ de la QVT
- FOCUS SECURITE : Prévention et sensibilisation d’une zone ATEX / GAZS.
§ 1. ERGONOMIE D’UN POSTE DE TRAVAIL
Dans la continuité du management de la S&ST, il est important de s’attarder sur le dernier pan du cycle PDCA, soit A pour AJUSTER, dans une logique d’amélioration continue.
En effet, le plan de prévention est un guide qui ne doit pas être suivi à l’aveugle : sa validité doit être revue à chaque réorganisation ou réimplantation des effectifs.
En conséquent, l’ergonomie d’un poste de travail doit être un point essentiel et revérifié.
Depuis l’apparition de la QVT (Qualité de Vie au travail) entre 2010 et 2013, les postes ont été reconçus afin de réduire la pénibilité au travail et les accidents ou maladies professionnelles.
L’ergonomie physique a pour but d’améliorer les gestes et les postures, grâce à l’optimisation du poste de travail et l’aménagement des conditions matérielles ; que ce soit une ergonomie de correction ou de conception.
S’il n’y a pas d’ergonomie sur un espace de travail, les conséquences peuvent être multiples :
- apparition de TMS (troubles musculo-squelettiques) liés aux gestes répétitifs ou travail sur écran
- risques psychosociaux suite au stress des conditions de travail
- absentéisme
- perte de performance de l’entreprise
La conception de postes de travail ergonomiques permet de gagner à la fois en productivité pour l’entreprise et en confort et sécurité pour les employés.
PARAMETRES A PRENDRE EN COMPTE POUR L’ANALYSE D’UN POSTE DE TRAVAIL : 41
- Les dimensions du poste de travail
- Les espaces pour les mouvements et les distances de sécurité
- Les postures forcées
- Le levage de charges
- La surveillance et la maintenance des installations
- Les modes opératoires et les moyens de travail
- La formation
HSE FORMATION – BLOC 11 – L’ergonomie au travail
§ 2. L’AMBIANCE PHYSIQUE D’UN POSTE DE TRAVAIL
Un environnement de travail désigne l’ensemble des éléments matériels et humains qui sont susceptibles d’influencer un travailleur dans ses tâches quotidiennes.
Par ailleurs, l’environnement d’un lieu de travail désigne également les conditions de sécurité, d’accessibilité et d’hygiène des locaux.
Les ambiances de travail (éclairage, ambiance thermique…) et les agents physiques (bruit, vibrations, électricité, rayonnements, pression …) constituent l’environnement des salariés et sont des éléments essentiels pour la bonne exécution d’une tâche.
Ils peuvent avoir des répercussions sur les conditions de travail (fatigue physique, stress, irritabilité) ou sur la santé des personnes exposées :
- Une ambiance sonore fatigante : musique d’ambiance forte et/ou agressive, bips des articles, conversations clientèle, cris/pleurs d’enfants, alarmes antivol, sonneries du téléphone, machines industrielles…
- Une ambiance hygrothermique et/ou une qualité de l’air dégradées : exposition au froid, aux courants d’air (entrée ouverte donnant sur rue…), à la chaleur (absence de climatisation…), à un excès d’électricité statique (air trop sec…), aux poussières, à de mauvaises odeurs, …
- Une ambiance lumineuse inadaptée : niveau ou qualité d’éclairage au poste de travail rendant la visibilité difficile (lumière tamisée, spots éblouissants…), impossibilité de voir l’extérieur et/ou absence de lumière naturelle (centre commercial, réserves…)
- Une ambiance exposante aux vibrations : soit transmises à l’ensemble du corps (véhicules de chantier, poids-lourd, chariot élévateur) ; soit aux avant-bras (marteau-piqueur, ponçeuse).
Les risques professionnels comprennent les dommages corporels des accidents du travail avec des effets aigus et immédiats ; tout comme les maladies professionnelles chroniques (surdité, cancers, maladies respiratoires, certains troubles musculo-squelettiques et allergiques, effets psychosomatiques du stress…) d’apparition tardive ou différée liées à des ambiances dangereuses diffuses sur le lieu de travail ou à l’utilisation de machines.
Il faut donc suivre une méthode de prévention des risques des ambiances de travail dangereuses :
- EPI/ EPC
- l’évaluation systématique de la présence et de la dangerosité des facteurs ambiants
- la mise à disposition de moyens de mesure (prélèvements chimiques, sonomètre, luxmètre..)
- le contrôle du respect des valeurs limites d’exposition (Médecine du travail)
- les visites médicales permettant de surveiller la santé des travailleurs exposés
L’employeur, à l’aide de son responsable RSE, doit analyser, éliminer ou maîtriser les facteurs ambiants dangereux, afin de réduire les maladies professionnelles.
La qualité de vie au travail et le bien-être des salariés sont aussi au centre des démarches de RSE, car mettent en valeur l’angle social.
Une entreprise responsable et performante, c’est une entreprise qui garantit et respecte le bien-être individuel et collectif de ses collaborateurs et collaboratrices.
Selon l’annexe de l’article 13 de l’ANI 2013 42 propose les « éléments descriptifs destinés à faciliter l’élaboration d’une démarche de qualité de vie au travail dans le cadre du dialogue social » répartis en dix champs d’action :
- LA QUALITE DE L’ENGAGEMENT DE TOUS A TOUS LES NIVEAUX DE L’ENTREPRISE.
- LA QUALITE DE L’INFORMATION PARTAGEE AU SEIN DE L’ENTREPRISE.
- LA QUALITE DES RELATIONS DE TRAVAIL.
- LA QUALITE DES RELATIONS SOCIALES, CONSTRUITES SUR UN DIALOGUE SOCIAL ACTIF.
- LA QUALITE DES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DE L’ORGANISATION DU TRAVAIL.
- LA QUALITE DU CONTENU DU TRAVAIL.
- LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE.
- LA POSSIBILITE DE REALISATION ET DE DEVELOPPEMENT PERSONNEL.
- LA POSSIBILITE DE CONCILIER VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PERSONNELLE.
- LE RESPECT DE L’EGALITE PROFESSIONNELLE ENTRE HOMMES ET FEMMES.
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Source : https://www.anact.fr/accord-national-interprofessionnel-du-19-juin-2013-relatif-la-qualite-de-vie-au-travail
Source : https://www.anact.fr/indicateurs-de-sante-et-qualite-de-vie-au-travail-la-methode-anact
§ 3. PRÉVENTION ET SENSIBILISATION D’UNE ZONE ATEX / GAZS
- DÉFINITION ZONE ATEX – ATMOSPHÈRE EXPLOSIVE :
Une atmosphère explosive est un mélange dans l’air, dans les conditions atmosphériques, de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussière, dans lequel, après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.
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Il s’agit donc d’une combustion extrêmement rapide.
En plus des activités notoirement à risque (pétrochimie, silos à grains, industrie de transformation du bois…), les textes réglementaires ATEX concernent également les chaufferies (gaz ou fioul), les sites où sont stockés des liquides inflammables (solvants, peintures), les équipements utilisant dans certaines conditions des liquides combustibles (fioul, huiles..), les activités impliquant des gaz inflammables de type acétylène, propane ou hydrogène, les opérations de charge de batteries, les manipulations de billes de polyéthylène,…
La réglementation ATEX concerne tous les secteurs d’activité.
Dans le but d’unifier les divers textes existant au niveau de l’Union européenne, les directives ATEX (ATmosphères EXplosives) 1999/62/CE et 94/9/CE sont d’application obligatoire sur l’ensemble de la Communauté Européenne depuis le 1er juillet 2003.
- PRÉVENTION DES RISQUES EN ATMOSPHÈRE EXPLOSIVE 44:
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Source : https://www.apave.fr/formation/atmosphere-explosive-atex
- SENSIBILISATION GAZS :
Parmi les gaz toxiques, les gaz asphyxiants sont parmi les plus fréquemment rencontrés en milieu professionnel et les plus souvent mortels.
L’asphyxie, privation en oxygène de l’organisme, provoque des graves malaises et de sérieuses conséquences respiratoires pouvant aller jusqu’au coma et être mortelles. 45
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La difficulté ou l’arrêt respiratoire peuvent être induits par un obstacle mécanique (inondation des voies aériennes, compression laryngée ou thoracique…) ou par des produits asphyxiants (gaz ou vapeurs)qui agissent en perturbant l’oxygénation des tissus :
- Soit par asphyxiant simple: travail en espace confiné, gaz carbonique CO2 (locaux non aérés, cuves, fosses, galeries…) ou hydrocarbures type méthane propane ( silots, citernes, cales de bateaux…)
- Soit par axphyxiant biochimique : monoxyde de carbone (métallurgie, incendie)
- PRÉVENTION DES RISQUES GAZS :
- L’information et la formation régulières des salariés (particulièrement les intérimaires et les nouveaux embauchés) sur les risques encourus et les procédures d’évacuation
- Les installations utilisant des gaz asphyxiants industriels doivent faire l’objet d’une analyse de risques stricte et minutieuse
- Diminuer les émissions de vapeurs, de gaz ou de fumées, favoriser leur évacuation et développer l’automatisation des tâches, ce qui permet de limiter le contact avec l’ambiance polluée
- L’utilisation de dispositifs mécaniques comme la ventilation générale ou ventilation locale par des hottes, ainsi que la présence d’installations et de matériel de premier secours et d’appareils de protection respiratoire (masque filtrant)
- Prôner un système de détection de gaz à poste fixe en complément de détecteurs de gaz portables (oxygénomètre ou tubes colimétriques).
- L’identification des locaux à risques d’asphyxie avec la signalétique de prévention appropriée, l’affichage de consignes de prévention
HSE FORMATION – BLOC 13 – Sensibilisation GAZS
HSE FORMATION – BLOC 12 – Sensibilisation ATEX pour § A