Stratégies de changement de comportement pour la sécurité à la CIDT

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🏫 INSTITUT NATIONAL DE FORMATION SOCIALE - ECOLE DES ASSISTANTS SOCIAUX
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de CYCLE DES ASSISTANTS SOCIAUX - Septembre 2020
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Le changement de comportement sécurité est essentiel pour réduire les accidents de travail à la CIDT. Cet article propose une stratégie de communication ciblée, abordant les enjeux politiques, économiques et sociaux qui influencent le respect des consignes de sécurité au sein de l’organisation.


Réponses aux problèmes du groupe

Diagnostic social

Le diagnostic social, c’est nommer de façon claire et précise le problème dont souffre l’usager.

Concernant la CIDT, le diagnostic social est relatif au problème du nombre élevé des accidents du travail du au non-respect des consignes de sécurité et à l’insuffisance de communication sur les AT.

Besoins du groupe

Après étude du milieu institutionnel, les entretiens avec les employés de l’usine de Bouaké de la CIDT et les membres du CSST, nous retenons que ces derniers ont des besoins de formation, de sensibilisation et de renforcement d’équipements de protection individuelle (EPI).

Besoin de formation

En considérant le nombre élevé des accidents du travail à la CIDT, renforcer les capacités des personnes en charges de l’encadrement et de la sensibilisation des travailleurs en matière de sécurité en entreprise constitue une réponse adéquate car malgré les actions du CSST, les AT ne font qu’augmenter.

Besoin de sensibilisation

La sensibilisation sera utile à encourager les membres du groupe au respect des mesures de sécurité ensuite s’étendra sur l’ensemble des travailleurs. Elle permettra d’appréhender la nécessité et les bénéfices des consignes de sécurité au travail tant pour le travailleur que pour l’employeur.

Besoin de renforcement d’EPI

L’inadaptation de certains équipements de protection individuelle (EPI) à certains secteurs d’activités expose les travailleurs à des accidents au cours de l’exercice de leurs fonctions. Aussi, l’obtention d’EPI adapté à leur secteur d’activité est une solution susceptible de favoriser la réduction des AT à la CIDT.

Activités menées

Dans le but d’atteindre notre objectif, nous avons commencé notre intervention par une formation.

Le mercredi 28 février 2020, à 10 heures 15 minutes, au bureau du chef de l’usine CIDT de Bouaké s’est déroulée une formation sur les accidents du travail et leurs impacts. Etaient présents les sept (07) membres du groupe de travail, le formateur (responsable de l’équipe de la QHSE de la CIDT) et l’AS.

Après les formalités d’usages notamment l’installation et la présentation des participants, l’établissement des règles de prise de parole etc. nous sommes entrés dans le vif du sujet qui nous réunissait. Nous avons sensibilisé les membres du groupe sur le bien-fondé de renforcer leurs capacités en matière de protection en milieu du travail en ce sens que chaque travailleur a ses propres aspirations, habitudes et manière d’agir qui lui sont intrinsèques.

Ensuite, nous leur avons demandé de présenter selon eux les éventuelles causes des accidents de travail dans leurs sections d’activités et quelles solutions ils proposeraient.

Dans leur propos, certains ont relevé l’inadaptation de certains équipements de protection individuelle (EPI) à leur secteur d’activité ; d’autres parlent de négligence d’autres collègues dans l’utilisation des équipements déjà disponibles.

Tout ce préalable a donné au formateur l’occasion de répondre aux préoccupations des participants. Il a par ailleurs communiqué sur les causes des accidents du travail, les conséquences et les stratégies de lutte contre ce phénomène en entreprise ( l’écoute du travailleur…).

Après le départ du formateur, les membres du groupe ont exprimé leur satisfaction et nous ont rassurés de leur total engagement à œuvrer pour réduire au maximum le nombre des accidents de travail à la CIDT.

Pour conclure, nous avons remercié les membres du groupe pour leur franche collaboration et de façon concertée, nous avons établi un calendrier de visite des sections d’activités au sein de l’usine de Bouaké avec la visée de répertorier les éventuelles causes d’AT dans ces sections.

Conformément au calendrier de visites des sections d’activités, le lundi 09 mars 2020, aux environs de 15 heures 10 minutes, nous avons visité l’atelier de fabrication à l’usine de Bouaké. Etaient présents LÔBLEÏ, PKOUZAHI et DOBOGNON. Le but de cette visite était de relever les éventuelles causes des accidents de travail, de faire l’état des EPI disponibles, manquants ou inadaptés. Cette visite a permis d’observer que les cache-nez qui leur sont octroyés n’étaient pas adaptés à l’activité des travailleurs qui d’après eux les étouffent du fait de la chaleur des machines, le besoin de lampe LED pour l’éclairage nocturne et l’absence de capot de protection sur les tours. Tout ce déficit pourrait favoriser la survenue des accidents de travail.

La visite suivante s’est déroulée le 10 mars 2020 à 09 heures 30 minutes au garage de l’usine de Bouaké. Les membres du groupe ayant participés à cette visite étaient GLADION, LÔBLEÏ et PKIBLEHÊ. Après observations et entretiens avec les employés, nous avons enregistré que certains travailleurs justifient le fait de ne pas porter les EPI par l’inadaptation de ces derniers à leur section d’activité. Par exemple, l’insuffisance des gants en cuir est susceptible d’occasionner des accidents de travail dans la mesure où les travailleurs soulèvent les matériaux métalliques et interviennent sur les machines les mains nues.

Ce même jour, nous nous sommes rendus à la section produits finis aux environs de 16 heures 45 minutes. Pour cette visite avec GNONKLAHA, LÔBLEÏ, et PKIBLEHÊ, nous avons relevé plusieurs situations susceptibles de causer des accidents de travail à savoir la chute de balles de coton sur la tête des travailleurs.

En effet, certains monceaux de balles de coton entreposées sont penchés sur un côté. Cette disposition indélicate constitue un risque pour tout travailleur au sein de l’entreprise. De plus, le non-respect des tracées par les piétons expose ces derniers à des heurts avec les chariots élévateurs. Encore, le coton issu des balles de coton cassées risque d’occasionner un incendie au contact de la chaleur provenant des chariots élévateurs ayant leur tuyau d’échappement sous la machine.

Poursuivant la série de visite des sections d’activité, le mercredi 11 mars 2020 à 10 heures 15 minutes, nous nous sommes rendus aux sections de l’aspiration et de l’égrenage avec LÔBLEÏ, DOBOPAHA, PKOUZAHI. Cette visite nous a permis de recueillir d’éventuelles causes d’accidents telles que le non port de cache-nez, de casque et une insuffisance de casque à bruit.

Cette situation favorise non seulement l’inhalation de débris de coton mais aussi expose les travailleurs à des fractures au niveau de la tête due à des chutes d’objets. Il faut cependant noter que même s’il est clairement inscrit sur une pancarte que le port des EPI est obligatoire au sein de l’usine, l’insuffisance de certains EPI tels que les casques, les chaussures de sécurité expose certains travailleurs de l’aspiration et de l’égrenage à des accidents de travail.

Le lendemain, à 09 heures 45 minutes, LÔBLEÏ, DOBOPAHA, GNONKLAHA et nous, avons effectué une visite à la section cerclage de l’usine de Bouaké. Ce fut le moment pour nous d’observer les travailleurs manœuvrer les fers du cerclage les mains nues. Les raisons évoquées sont que les fers utilisés pour cercler le coton glissent. Aussi, jugent-ils approprié d’enlever les gants pour mieux saisir les fers. Cette inadaptation des gants des travailleurs à ce secteur d’activité les exposent à des déchirures.

L’après-midi du même jour, à 15 heures 50 minutes, ce fut le tour de la section maintenance d’être visitée par les membres du groupe de travail. A cet effet, accompagné de LÔBLEÏ, DOBOGNON, PKIBLEHÊ, nous avons enregistré l’insuffisance de communication entre les travailleurs comme éventuelles causes des accidents de travail. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que lorsqu’il y une baisse de la tension électrique, les machines sont souvent déprogrammées si bien qu’un bouton active un autre niveau de la machine. Et l’insuffisance de partage d’informations entre les agents de la maintenance pourrait occasionner des accidents de travail tels que des fractures des membres supérieurs, des coupures de doigts etc.

Pour clore la série des visites des sections d’activités, le jeudi 12 mars 2020 à 14 heures 30 minutes, le groupe de travail composé de PKOUZAHI, GNONKLAHA et DOBOPAHA s’est rendu au magasin de l’usine de la CIDT-Bouaké. Cette activité a permis de relever que les EPI sont disponibles et utilisés. Néanmoins, le manque d’attention de la part du travailleur peut occasionner une cognée de la tête au fer du 2è niveau du magasin. En outre, l’absence de transpalettes pour le déplacement du matériel lourd peut occasionner des élongations lombaires.

Après les visites des sections d’activités, il était question d’organiser un atelier de partage d’informations avec les membres du groupe de travail et les responsables de l’usine de la CIDT-Bouaké et ce, afin d’être au même niveau d’informations.

Mais, la pandémie de la Coronavirus faisant, notre stage a été suspendu le 15 mars 2020 par notre institut de formation. La CIDT pour sa part, a interrompu le stage de tous ses stagiaires du 31 Mars 2020 au 01 juillet. Aussi, avons-nous continué notre stage le 01 juillet 2020 à l’usine de la CIDT à Bouaké.

Poursuivant notre projet d’intervention avec le groupe de travail, le vendredi 10 juillet 2020 de 17 heures 20 minutes à 18 heures 30 minutes, nous avons eu un atelier de partage d‘informations à la salle de réunion de la Direction de la Production Industrielle (DPI) de l’usine de la CIDT-Bouaké.

Au cours de cette rencontre, il a été décidé que lors des activités dénommées le « 1/4 d’heure de sécurité », le groupe de travail communique avec les travailleurs pour le changement de leur comportement en matière de protection au travail.

C’est dans cette optique que le mercredi 15 juillet 2020, nous avons animé une sensibilisation sur les causes intrinsèques des accidents du travail.

Cette activité qui s’est déroulée dans une ambiance chaleureuse a été l’occasion d’échanger avec les employés sur les raisons personnelles susceptibles de favoriser un accident au travail. Les travailleurs engagés joyeusement dans la séance de brainstorming ont cité entre autres, l’incompétence professionnelle, la fatigue, la distraction. A la question de savoir qu’elles pourraient être les causes intrinsèques de la distraction au travail, il est ressorti les soucis de la vie, le choc émotionnel, le manque d’argent, le surmenage. Après avoir recueillis et reformulé les idées des intervenants pour la compréhension de tous, nous nous sommes interrogés sur la manière dont on pouvait éviter la distraction au travail. Les échanges nous ont permis de comprendre que si le travailleur veut éviter des accidents au travail, il doit établir des priorités c’est-à-dire qu’il faudra considérer le fait qu’il doit continuer à travailler, être capable de travailler et être vigilant au travail.

En effet, en dépit des défis auxquels le travailleur pourrait être confronté, il lui est indispensable de continuer de travailler car, c’est grâce à sa source de revenus qu’il pourra faire face aux exigences sociales.

Pourtant, pour continuer à travailler, l’employé doit être capable physiquement ou psychologiquement. Il est donc primordial pour tout travailleur qui veut continuer à travailler et faire face à ses défis extérieurs d’être vigilant sur son lieu de travail. Ce qui lui permettra d’éviter un accident.

Même si le groupe de travail a pu mener des activités, nous notons cependant que la mise en œuvre de notre projet d’intervention a connu certaines difficultés et limites.

Difficultés et limites rencontrées

L’élaboration et la mise en œuvre de toute initiative peuvent rencontrer des difficultés et des limites. Et notre projet d’intervention n’a pas dérogé à cette règle immuable à toute entité évolutive.

Difficultés

En terme de difficultés, nous avons quelque fois eu du mal à regrouper les membres du groupe pour la tenue de nos rencontres compte tenu de leurs charges professionnelles. Par ailleurs, la pression du travail durant la période de la campagne agricole faisait que les responsables de section d’activité qui sont membres du groupe n’avaient pas suffisamment de temps pour les entretiens. De plus, la survenue de la pandémie à Coronavirus a fortement perturbé notre stage dans la mesure où nous avons dû suspendre nos actions d’intervention avec le groupe de travail du 31 mars au 01 juillet 2020 soit 03 mois. Le temps qui nous était imparti étant considérablement réduit, nous n’avons pas pu réaliser certaines activités telles le plaidoyer pour l’acquisition de nouveaux EPI en faveur des travailleurs.

Limites

Notre intervention a connu des limites dans sa réalisation. Il s’agit de la maitrise de la méthode d’intervention.

En effet, la méthode d’intervention sociale auprès des groupes est passionnante et la mieux appropriée pour notre cas parce qu’elle a permis de travailler avec des personnes qui ont les mêmes intérêts et qui vivent le même problème. Cependant, son application est plus complexe en ce sens que les charges professionnelles empêchaient certains membres du groupe d’être présents à des rencontres. Ce qui a ralenti la mise en œuvre de certaines activités du plan d’action.

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