Étude de cas : Impact des initiatives du GTENF sur l’éducation non formelle au Burkina Faso

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🏫 Université Aube Nouvelle
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence professionnelle - Mai 2021
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L’analyse des dispositifs éducatifs au Burkina Faso révèle des défis majeurs pour l’insertion socioéconomique des talibés. En examinant les initiatives du Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle, cette étude propose des solutions innovantes pour transformer leur réalité et améliorer leur avenir.


CHAPITRE II : CADRE GÉOGRAPHIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

Notre préoccupation dans le présent chapitre est de présenter le champ de notre recherche à travers la présentation du GTNEF dans ses grandes articulations et également de convoquer les éléments méthodologiques qui serviront de bases à nos travaux.

Cadre géographie

Dans cette rubrique, nous nous intéressons au GTNEF à travers sa structuration et ses missions.

Présentation du GTNEF

Le Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle (GTENF) est l’un des neuf groupes de travail de l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique (ADEA). Il a été mis en place en 1996 à Dakar par les ministères africains d’éducation et de formation, les agences de développement s’investissant en éducation et d’autres partenaires du public et du privé. Sa vision est que « l’exercice effectif du droit à une éducation de qualité pour toutes et tous dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie, au service du développement des individus et de leurs collectivités, soit une réalité en Afrique, en conformité avec les engagements internationaux et sous régionaux ».

Au départ, le Groupe avait pour ambition d’étudier la nature et l’impact des formes variées d’éducation offertes hors du cadre scolaire pour les enfants non scolarisés et les enfants déscolarisés, les adolescents et les adultes. Progressivement ces objectifs ont été élargis de manière à mieux contribuer au développement de l’éducation en Afrique. L’éventail de ses interventions a été aussi étendu vers cinq directions principales :

 Le déploiement, au niveau continental, d’une plateforme d’échanges sur le non formel ;

 L’identification et la diffusion d’initiatives porteuses sur le non formel ;

 Le renforcement des capacités des prestataires du non formel ;

 La consolidation des partenariats entre le public, le privé et la société civile en général ;

 La contribution à la mobilisation des ressources, notamment financières.

Ces directions reflètent les axes stratégiques de l’ADEA qui s’articule autour (1) du dialogue politique (2) du renforcement de la coopération entre pays africains (3) du travail analytique (4)

de la gestion du savoir et (5) du renforcement des capacités organisationnelles. Le GTENF est coordonné par un bureau basé à Ouagadougou, Burkina Faso, au niveau de l’institution hôte, l’Association pour la Promotion de l’Éducation Non Formelle (APENF). Il est conseillé par un Comité consultatif. Ses activités sont relayées au niveau des pays, par des groupes de travail nationaux, qui s’engagent pour la promotion et la reconnaissance de l’éducation non formelle au niveau national.

Historique

Dans quel contexte a été créé le Groupe de travail sur l’éducation non formelle ?

Le Groupe de travail sur l’éducation non formelle (GTENF) de l’Association pour le développement l’éducation en Afrique (ADEA) a été fondée en 1996 à Dakar, avec la participation et le soutien de deux entités :

 (1) les ministères d’éducation africains, dont ceux du Sénégal, de la Namibie, du Lesotho, de Zanzibar, de la Mauritanie, de la Gambie, du Burkina Faso et du Ghana ;

 (2) les agences d’aide au développement telles que la Direction du Développement et de la Coopération (DDC – Suisse), le Secrétariat du Commonwealth basé à Londres, le Club du Sahel et l’UNESCO, notamment le Bureau régional de l’éducation en Afrique (BREDA) et l’Institut pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL).

Plus tard, d’autres pays et agences se sont ajoutés de manière plus ou moins ponctuelle. Un noyau d’agences a pris la responsabilité de promouvoir ce sous-secteur et, en son sein, la DDC joue le rôle de principal soutien.

Vision et mission

La vision du GTENF : Que « l’exercice effectif du droit à une éducation de qualité pour toutes et tous dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie, au service du développement des individus et de leurs collectivités, soit une réalité en Afrique, en conformité avec les engagements internationaux et sous régionaux ».

La mission du GTENF est de promouvoir une vision intégrée d’une éducation de base diversifiée comme fondation d’un apprentissage tout au long de la vie, aux niveaux national, régional et international.

Le logo du GTENF se présente sous une forme ovale (pour signifier l’inclusion), encadrant deux parties (les enfants déscolarisés et les adultes analphabètes) et séparée par un livre ouvert. Le logo est en français et anglais (pour marquer la dimension continentale) avec les couleurs rouges et or (qui sont celles de l’ADEA).

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Objectifs et stratégies

Les objectifs du GTENF

Au départ, le Groupe avait pour objectifs d’étudier la nature et l’impact des formes variées d’éducation offertes hors du cadre scolaire pour les enfants, les adolescents et les adultes. Progressivement, ces objectifs et l’éventail de ses interventions ont été élargis de manière à mieux contribuer au développement de l’éducation en Afrique.

Actuellement, ceux-ci sont alignés aux axes stratégiques de l’ADEA qui prennent en compte les leçons tirées de la Biennale de Maputo, de la Triennale de Ouagadougou et de l’Audit institutionnel de 2013. Ils se formulent comme suit :

Objectif général

Promouvoir en Afrique une éducation de qualité pour tous qui intègre et valorise l’éducation non formelle dans le cadre d’une approche holistique.

Objectifs spécifiques

  1. promouvoir une vision holistique dans le développement d’un socle commun de compétences pour l’ensemble des systèmes éducatifs africains ;
  2. renforcer les partenariats entre les différentes parties prenantes du non formel en Afrique, en particulier les États, les agences, les associations et les prestataires qui s’investissent dans l’ENF ;
  3. appuyer les formules alternatives éducatives dans la perspective d’un apprentissage tout au long de la vie ;
  4. contribuer aux travaux analytiques sur des thèmes prioritaires tels que :

 Les systèmes éducatifs innovants par rapport à la mise en place d’une approche intégrée et diversifiée de l’éducation de base ;

 les approches alternatives pertinentes liant qualité de vie des apprenants et processus d’apprentissage, avec un accent sur les formations professionnalisantes ;

 les mécanismes qui permettent, aux niveaux international et décentralisé, d’allouer plus de fonds durables à l’ENF ;

 Les politiques et pratiques valorisant le patrimoine culturel et historique de l’Afrique dans l’éducation et la formation, en particulier les politiques qui intègrent les langues africaines en éducation ;

  1. développer et mettre en œuvre une stratégie efficace de communication et de gestion du savoir ;
  2. contribuer à la mobilisation de ressources nécessaires pour une mise en œuvre efficace.

Quelles stratégies pour le GTENF ?

Le groupe fait du plaidoyer et de la communication pour partager les bonnes pratiques et proposer des exemples à suivre et à dupliquer. Il conduit des travaux analytiques sur des thématiques pointues et diversifiées. Il assure également la coordination de certaines initiatives qui sont en phase de pilotage. Il favorise la formation de groupes de travail nationaux (GTN) afin que ceux- ci constituent des lieux de rencontres des acteurs et parties prenantes dans le domaine de l’ENF, développent au niveau national des réseaux d’échanges d’informations et d’expériences et forment des entités aptes à promouvoir l’ENF.

Dans ce cadre de ces stratégies, le GTENF répond aux besoins exprimés par les équipes nationales. En même temps, il agit de façon proactive en émettant des idées novatrices qui poussent les équipes nationales et les ministères de l’Éducation à évoluer de façon plus constructive dans leurs programmes et objectifs.

Activités du GTENF

Quelles sont les activités actuelles du GTENF ?

Les activités du GTENF consistent essentiellement à encourager et soutenir les pratiques et politiques, ainsi que la recherche dans le domaine de l’ENF. C’est ainsi que le GTENF dans son plan de travail actuel envisage de :

 poursuivre la vulgarisation du cadre d’orientation stratégique sur la vision holistique en vue de promouvoir une éducation de base répondant aux aspirations de tous les publics cibles africains ;

 mettre en œuvre les leçons tirées et les recommandations de la triennale en développant une approche conceptuelle et méthodologique sur un socle commun de compétence qui intègre le NF ;

 savoir-faire endogènes dans le but d’améliorer les relations entre l’école et la communauté ;

 élaborer un tableau de bord d’indicateurs sur le droit à l’éducation décontextualisée et qui prend en compte la vision holistique et le concept de l’apprentissage tout au long de la vie ;

 renforcer le travail sur les langues en appuyant les activités du Pôle de Qualité interpays sur l’alphabétisation et les langues nationales ;

 capitaliser les bonnes pratiques en matière d’intégration des TIC dans l’enseignement ; soutenir, en collaboration avec l’UIL et l’ACDI, les programmes et projets visant à soutenir et d’autonomiser les jeunes vulnérables en Afrique ;

 appuyer, en collaboration avec la Corée du Sud, le PNUD et les autres groupes de travail, les revues par les pairs des systèmes d’éducation et de formation du Burkina Faso, du Congo et de l’Angola.

Adresses du Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle – Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique

Tél. : (+226) 25 36 58 45

E-mail : gtenf@fasonet.bf

Site web : www.adeanet.org/gtenf

Démarche méthodologique

Tout travail de recherche ne peut se limiter à une étude théorique et vague du thème à traiter. Afin d’obtenir des informations et résultats fiables, il est nécessaire d’adopter une méthode bien définie. Nous présentons dans cette partie, celle que nous avons adoptée dans notre étude. Pour cela, nous définissons le champ de l’étude et l’échantillon choisi, avant de présenter les outils utilisés pour la collecte et l’analyse des données, ainsi que les difficultés rencontrées au cours de nos recherches.

Champ de l’étude

Nous avons effectué un stage de 03 mois du 16 mai au 16 août 2018 au Groupe de travail sur l’éducation non formelle (GTENF).

Population cible et échantillonnage

Population cible

La population cible englobera les jeunes en situation de rue, dont les talibés, les maîtres coraniques et ONG et associations œuvrant dans le domaine de l’insertion des jeunes talibés au Burkina Faso et dans la sous-région.

Échantillonnage

L’échantillon est constitué de 46 personnes au total sur la base du choix raisonné. Le guide d’entretien a été administré à cinq (5) personnes soit :

 Le chargé de programmes Zankey Faba du GTENF (10 septembre 2018 à 9 heures) ;

 Le consultant Zankey Faba auprès du GTENF (13 septembre 2018 à 13 heures) ;

 La coordinatrice de l’association IQRA (25 septembre 2018 à 10 heures) ;

 Un maître coranique ((15 septembre 2018 à 16 heures) ;

 Un parent de talibé (15 septembre 2018 à 11 heures).

Pour les enquêtes (questionnaires) : nous avons 41 enquêtés au total soit ; 6 professionnels des projets et programmes, 25 talibés, 2 maîtres coraniques, 2 enseignants-chercheurs, 4 ONG/Associations et 4 autres enquêtés.

Pour constituer l’échantillon de notre étude, nous avons opté pour un échantillonnage raisonné. Parmi l’ensemble les personnes potentielles à enquêter suggérées par l’association, nous avons retenu 46 personnes.

Méthode de travail

Techniques et outils de collecte de données

Les techniques et outils de collecte de données que nous avons mise en œuvre sont basés sur la recherche documentaire, le questionnaire et l’observation participante.

Recherche documentaire

Cette activité s’est attelée à faire le point de la littérature relative à notre sujet d’étude. À ce propos, et pour mener à bien notre étude, nous avons procédé d’une part à une recherche documentaire au niveau du Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle ; de l’Association pour la Promotion de l’Éducation Non Formelle ; du ministère de l’Éducation nationale et de

l’Alphabétisation ; du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité Nationale ; du ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi ; du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique ; du ministère de la Justice, Garde des Sceaux ; de l’Association IQRA ; du Cercle d’études de recherche et de formation islamiques ; de l’Association pour la Promotion de l’Éducation Non Formelle ; à la bibliothèque de l’Université Aube Nouvelle et l’Université Joseph KI-ZERBO et de l’Institut Panafricain pour le Développement, Afrique de l’Ouest et Sahel (IPD-AOS).

Cette recherche documentaire nous permettra de collecter des données relatives aux politiques sur les jeunes vulnérables au Burkina Faso et dans la sous-région et leur insertion socioéconomique et de certains documents tels que des rapports et mémoires sur le sujet. Tous ces documents nous ont servi de balises.

II.3.1.2. Les entretiens

La collecte des données qualitatives s’est déroulée selon un calendrier préétabli ave les personnes à enquêter. Pour notre étude, nous avons spécifiquement fait des entretiens individuels.

En effet, pour ce qui concerne le guide d’entretien administré aux personnes-ressources, nous avons choisi de prendre le chargé de programmes Zankey Faba du GTENF, le consultant principal du projet Zankey Faba, la coordinatrice de l’association IQRA, un maître coranique, un parent de talibé. Les réponses données par ces derniers ont été bénéfiques pour notre étude en ce sens qu’elles viennent renforcer les réponses issues du questionnaire administré aux répondants des enquêtes.

II.3.2.3 L’enquête

Elle a consisté à soumettre un questionnaire à l’échantillon. À travers ce questionnaire, nous avons recueilli des informations pertinentes que nous avons exploitées pour nos analyses.

II.3.1.4 L’observation participative

Selon Sylvain Giroud et Ginette Tremblay (2009) : « l’observation est la plus vieille technique de collecte des données scientifiques qui existe ; c’est aussi considérant la science dans son ensemble – la plus répandue. Cela s’explique facilement : comme leurs objets d’études ne

pouvaient ni lire, ni écrire, ni parler, les premiers chercheurs en physique et en chimie devaient donc recourir à la seule technique possible, l’observation»30.

Pour aborder son terrain, le chercheur a plusieurs possibilités. La plus courante consiste à participer au plus près possible de la vie de la cible tout en observant attentivement tout ce qui s’y passe et s’y fait. C’est cette posture qui est appelée l’observation participante. Dans le cadre de notre étude, cette démarche nous a permis de décrire et de comprendre les comportements, les attitudes, les activités et les manières de faire de notre échantillon.

Concrètement, notre activité observatoire s’est fait toute la durée du stage pratique, dans nos différents déplacements effectués sur le terrain et dans les ateliers nationaux et régionaux ainsi qu’auprès des responsables et collaborateurs du GTENF. Tout ce temps, nous avons noué des contacts, eu des entretiens informels et formels avec ces parties prenantes de l’action liée aux talibés.

Nous avons fait des sorties terrain pour observer et toucher du doigt les éléments à prendre en compte pour notre étude.

II.3.3 Les outils de collecte, d’analyse et de traitement

Le questionnaire

Le questionnaire est une suite de questions standardisées destinées à normaliser et à faciliter le recueil de témoignages. C’est un outil adapté pour recueillir des informations précises auprès d’un nombre important de participants.

L’enquête est mise en œuvre grâce au questionnaire qui sert d’outil de recueil des données qui seront analysées dans une optique explicative. Il est administré auprès d’une population ou d’un échantillon représentatif de cette population.

Pour ce qui est de notre étude, un questionnaire qui a été adressé aux parties prenantes du domaine soit les talibés eux-mêmes, les maîtres coraniques, les ONG et associations et autres pouvant se prononcer sur la question et donner une opinion sur ce fait.

30 Sylvain GIROUX, Ginette TREMBLAY (2009), Méthodologie des sciences humaines : la recherche en action, 3e éd. Québec, ERPI, p.189

Google Forms et Microsoft Excel

Après avoir collecté nos données grâce à l’application Google Forms (logiciel d’administration d’enquêtes inclus dans la suite Web gratuite de Google Docs Editors proposée par Google), nous avons utilisé le logiciel Excel pour le traitement des données.

II.4 Limites et difficultés de l’enquête

Comme tout travail de recherche, le nôtre ne s’est pas fait sans difficulté. À ce titre, les difficultés liées à cette étude ont été essentiellement le rejet dans un premier temps des daaras et deuxièmement celle des talibés eux-mêmes à donner ou à communiquer sur leur statut.

Il faut aussi noter le fait de travailler sur la question des talibés n’est pas chose aisée dans nos milieux, car très hostiles aux enquêteurs et chercheurs.

Cependant, ces difficultés n’ont pas entaché la qualité du document ou limité notre recherche d’informations pour la structuration de notre étude.

Avec ce chapitre, nous avons circonscrit notre champ de recherche en présentant la structure qui nous a servi de cadre d’étude. Aussi, nos choix méthodologiques nous ont conduit des outils et éléments pratiques de traitement de notre sujet.


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que le Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle (GTENF) ?

Le Groupe de Travail sur l’Éducation Non Formelle (GTENF) est l’un des neuf groupes de travail de l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique (ADEA), mis en place en 1996 à Dakar pour étudier l’impact des formes d’éducation offertes hors du cadre scolaire.

Quelle est la mission du GTENF ?

La mission du GTENF est de promouvoir l’éducation non formelle et d’assurer l’exercice effectif du droit à une éducation de qualité pour tous, dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie.

Comment le GTENF contribue-t-il à l’éducation non formelle au Burkina Faso ?

Le GTENF contribue à l’éducation non formelle au Burkina Faso en déployant une plateforme d’échanges, en identifiant des initiatives porteuses, en renforçant les capacités des prestataires et en consolidant des partenariats entre le public, le privé et la société civile.

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