Analyse comparative des stratégies d’insertion des talibés : quelles solutions?

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🏫 Université Aube Nouvelle
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence professionnelle - Mai 2021
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L’analyse comparative des talibés révèle des conditions de vie alarmantes au Burkina Faso, où la mendicité est souvent la seule option. Cette étude met en lumière les initiatives du GTENF pour transformer ces défis en opportunités d’insertion socioéconomique, offrant des solutions prometteuses pour l’avenir des jeunes talibés.


CHAPITRE III : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS

Ce chapitre est consacré à la présentation et à l’analyse des données obtenues afin de pouvoir vérifier les hypothèses émises au début de notre travail.

Dans le cadre de notre stage qui s’est déroulé au sein GTENF, nous avons conçu et administré un questionnaire qui vise à apporter certaines réponses à la situation des talibés. Nous proposerons des suggestions mettre en place pour améliorer la situation des talibés et les insérer professionnellement.

Présentation des résultats

Les résultats de notre étude sont repartis de la manière suivante :

Répartition par sexe

Nous présentons dans cette rubrique la répartition de nos enquêtés selon le genre afin de préciser la composer du groupe d’étude.

Graphique 1: Répartition par sexe

Nombre

0

10

20

30

40

50

Féminin Masculin

7

39

Source : données de notre étude, novembre 2019

Ce graphique montre que la 85% des talibés sont de sexe masculin contre 15% féminin. La majorité des mendiants sont des hommes de tout âge. Mais avec le phénomène des déplacés internes, on constate un nouveau phénomène de mendiant de sexe féminin, notamment de jeunes filles et leurs mères.

Profession/domaine

Ce deuxième volet, nous permet de présenter les domaines d’intervention des enquêtés et cela a pour objectif de faire ressortir la diversité de la population enquête.

Graphique 2: Profession/domaine

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_2]
[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_3]

Autres 4

Consultant/coordonnate… 5

Enseignant-chercheur

Maître coranique

Talibé Management de projet…

3

3

25

6

0

10

20

30

Management de projet

pour organisme de développement

Talibé

Maître coranique Enseignant-chercheur

Source : données de notre étude, novembre 2019

L’analyse de ce graphique révèle que nos enquêtés sont de plusieurs professions. En effet, 13% de nos interrogés font partie du groupe Management de projet pour des organismes de développement, 6.5% sont des maîtres coraniques, 10.9% sont des consultants, 8.7% autres et la grande majorité sont des talibés soit 54%.

Âge

Graphique 3: Âge

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_4]
[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_5]

30..39

31%

+de 40

0%

20..29

8%

10..19

61%

10..19 20..29 30..39 +de 40

Source : données de notre étude, novembre 2019

L’âge des répondants varie de 10 à plus de 40 ans

Pays

Graphique 4: Pays

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_6]
[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_7]

30

3

4

5

4

Burkina

Guinée

Niger

Mali

Sénégal

Source : données de notre étude, novembre 2019

Les pays des répondants sont les suivantes : Burkina Faso (65.2%), Guinée (6.5%) le Niger (8.7%) le Mali (10.9%) le Sénégal (8.7%).

Talibé

Depuis combien de temps êtes-vous talibés

Graphique 5 : Ancienneté en tant que talibés

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_8]

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Moins d’un an

1 – 10 ans

+ de 10 ans

Total

Nombre Pourcentage (%)

Source : données de notre étude, novembre 2019

La durée de la mendicité varie selon la cause, la période, l’environnement.

Fréquentez-vous une école coranique

Graphique 6 : Fréquentation de l’école coranique

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_9]
[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_10]

Non

Oui

8

6

4

2

0

11

Non

Oui

12

10

14

16

14

Source : données de notre étude, novembre 2019

14 élèves sur 25 fréquentent l’école coranique, contre 11.

Si oui, depuis combien de temps ?

Graphique 7 : Temps de fréquentation de l’école coranique

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_11]

Pourcentage (%) Nombre

100

80

60

40

20

0

9

36

Moins d’un an

13

52

1-10 ans

3

12

+ de 10 ans

25

100

Total

Titre du graphique

Source : données de notre étude, novembre 2019

36% des enquêtés fréquente l’école coranique depuis moins d’un an, 52% de 1-10 ans et enfin 12% fréquentent l’école depuis plus de 10 ans.

I.5.4. Pratiquez-vous une autre activité ou d’autres activités (apprentissage d’un métier)

Graphique 8 : Apprentissage d’un métier

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_12]

140

120

100

80

60

40

20

0

32

8

Oui

68

17

Non

100

25

Total

Nombre Pourcentage

Source : données de notre étude, novembre 2019

I.5.5. Lequel des métiers ?

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_13]

Nombre Pourcentage (%)

100

80

60

40

20

0

Pourcentage (%)

Nombre

Meulier Menuiserie Commerce

Apprenti

maçon

Total

Source : données de notre étude, novembre 2019

25 % des talibés qui s’essayent à une activité sont meulier, 25% font de la menuiserie, 37,5 % font du commerce et 12.5% sont apprentis maçons.

Maître coranique :

Depuis quand êtes-vous maître coranique ?

Graphique 5 : Ancienneté en tant que maître coranique

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_14]

100

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

67

33

2

1

3

Moins de 10 ans + de 10 ans Total

Nombre Pourcentage (%)

Source : données de notre étude, novembre 2019

67 % des enquêtés sont des maîtres coraniques de 0-10 ans, 33% ont plus de 10 ans.

Les causes de la mendicité

Tableau 1: Causes de la mendicité

[6_analyse-comparative-des-talibes-au-burkina-faso_15]

Économique

24%

Religieuse

26%

Culturelles

Sociale

33%

17%

Religieuse Culturelles Sociale Économique

Source : données de notre étude, novembre 2019

La cause première de la mendicité était d’ordre religieux. Avec l’évolution et la situation sécuritaire dans la sous-région qui en découle, les causes sont devenues nombreuses à savoir : sociale, culturelle, économique. Les données du graphique le montrent.

Associations

  • Le ROCARE

Le ROCARE a pour mission la promotion de l’expertise africaine afin d’influencer positivement les pratiques et politiques éducatives. L’éducation est un des moteurs de la transformation et de la compétitivité en Afrique où la recherche en éducation doit aiguillonner l’évolution des systèmes éducatifs. Cette recherche doit être imprégnée des valeurs et contraintes locales.

Il a été porté sur les fonts baptismaux en 1989 à Freetown, Sierra Leone. À l’heure actuelle, le ROCARE gère un large éventail de programmes et de projets dans ses dix-sept pays membres. Ces pays sont :

 les dix pays francophones : le Bénin, le Burkina Faso, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, la République centrafricaine, le Sénégal et le Togo ;

 les deux pays bilingues : le Cameroun et la Mauritanie ;

 le pays lusophone : la Guinée-Bissau ;

 et les quatre pays anglophones : la Gambie, le Ghana, le Nigeria et la Sierra Leone.

Conçu au départ en tant que forum informel dont la principale mission consistait à regrouper les chercheurs en éducation de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le ROCARE a apporté une contribution remarquable à la création d’une base de connaissances sur la recherche en éducation et à son utilisation en vue d’améliorer les pratiques d’éducation et d’élaborer des politiques axées sur les preuves en Afrique de l’Ouest et du Centre.

À présent, il est généralement admis que le ROCARE est devenu l’une des principales institutions de recherche en éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre. Sans aucun doute, depuis sa création en 1989, la collaboration entre le ROCARE (en matière de recherche en éducation) et les Ministères de l’Éducation de la région, la Communauté des bailleurs de fonds et les universités ont favorisé la production de connaissances et l’utilisation des technologies afin d’améliorer l’éducation dans la région.

Cependant, le ROCARE entre à présent dans une nouvelle phase de renouveau institutionnel qui requiert l’organisation d’activités visant à continuer de maintenir sa place en tant que première ressource pour la recherche en éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Une nouvelle orientation stratégique est nécessaire dans l’actuel environnement de l’éducation caractérisé par une baisse des ressources financières, de la qualité et de la pertinence de l’éducation. La Vision, la Mission, les Valeurs, les Objectifs généraux et les Buts du ROCARE. La vision, la mission, les valeurs, les objectifs généraux et les buts du ROCARE sont au cœur de ce que le Réseau représente. En tant qu’organisation, il assure la planification et utilise constamment les résultats de l’évaluation de ses activités en vue d’assurer son renouveau organisationnel.

La Vision

La vision consiste à devenir, d’ici à 2020, une institution qui est à l’avant-garde de la fourniture de services de recherche pour le développement de l’éducation en Afrique.

La Mission

La mission consiste à promouvoir l’expertise africaine en matière de recherche en éducation et une culture de recherche afin d’améliorer les politiques et pratiques d’éducation dans les pays membres du ROCARE. Elle concerne, par conséquent, le renforcement des capacités de recherche et de la collaboration entre les chercheurs, praticiens et décideurs dans le domaine de l’éducation.

Les Valeurs

Les plans stratégiques du ROCARE sont imprégnés des valeurs qui éclairent toutes ses activités ; celles-ci sont indiquées ci-après :

 la réceptivité aux communautés d’éducation qu’il dessert ;

 la collaboration avec un large éventail de partenaires ;

 la participation démocratique au processus de prise de décision en ce qui concerne ses projets de recherche ;

 l’objectivité en matière de recherche en éducation (afin de veiller, dans la mesure du possible, à ce que les conclusions de sa recherche soient indépendantes des conditions de sa recherche et soient interprétées correctement) ;

 le partage d’informations pertinentes ;

 et le maintien de principes éthiques en matière de recherche en éducation.

Les Objectifs généraux

Les objectifs généraux du ROCARE sont indiqués ci-après :

 renforcer les capacités nationales et régionales pour la recherche et l’évaluation des politiques dans le domaine de l’éducation ;

 améliorer la qualité et la pertinence de la recherche en éducation pour les praticiens et décideurs en éducation ;

 diffuser les résultats de la recherche afin de stimuler le dialogue public et le plaidoyer en éducation ;

 renforcer le réseau en tant qu’institution régionale durable ;

 assurer le mentorat des jeunes chercheurs ;

 encourager les décideurs à participer aux programmes du ROCARE et à d’autres activités.

Les buts

Les buts du ROCARE sont indiqués ci-dessous :

 être une communauté de recherche établie en vue de promouvoir le développement du secteur de l’éducation dans la région ;

 produire et publier du matériel de recherche et de développement en éducation de qualité et en quantité en tenant compte des pleines capacités de l’institution ;

 disposer d’une structure organisationnelle qui assure l’obligation de rendre compte ;

 fournir constamment des services de recherche en éducation qui satisfassent les besoins d’éducation de ses différents mandants.

C’est l’un partenaire de travail du GTENF à travers sa structure mère l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique (ADEA).

  • L’Association IQRA

Elle est une ONG à but non lucratif au Burkina Faso, elle a été créée en 2010 et reconnue par les autorités du Burkina Faso par agrément de la reconnaissance légale de l’organisation : N°2013/001354/MATS/SG/DGLP/DOSOC qui l’autorise à exercer au Burkina Faso. Il compte 73 membres et a pour but l’instauration d’une paix et un développement socio-économique et culturel durable au Burkina Faso et dans le monde par la promotion des couches défavorisées et vulnérables dont le groupe privilégié est celui des enfants fréquentant les foyers coraniques et des enfants en situation de rue.

L’Association IQRA a pour objectifs de :

 promouvoir une paix durable et un développement harmonieux et équitable;

 créer, maintenir et promouvoir un partenariat national et international pour une paix et un développement durable;

 Promouvoir le genre et les droits des personnes vulnérables telles que les femmes, enfants, les personnes vivant avec un handicap, les malades, etc. ;

 Contribuer à l’alphabétisation des couches vulnérables et à la promotion d’une éducation de base de qualité au sein des foyers coraniques.

Ses domaines d’intervention sont entre autres : (1) Éducation et alphabétisation ; (2) Lutte contre les maladies et la promotion de la santé maternelle et infantile ; (3) Promotion de la solidarité et de l’humanitaire ; (4) Promotion de la sécurité alimentaire et lutte contre la pauvreté ; (5) Protection des enfants et des personnes vulnérables ; (6) Lutte contre le chômage et la protection de l’emploi des jeunes ; (7) Promotion de l’accessibilité à l’eau, l’hygiène et l’assainissement ; (8) Protection de la paix sociale et du genre ; (9) Gouvernance locale et promotion des droits des femmes et des enfants.

En 2013, près de 7500 foyers coraniques fréquentés par 149 000 enfants ont été recensés au Burkina selon le CERFI (Cercle d’Études, de Recherche et de Formation Islamique). En plus de sa situation sécuritaire actuelle, au Burkina Faso, ces milliers de foyers coraniques, évoluent dans

l’informel, et se caractérisent par l’absence de programmes d’éducation à la citoyenneté et à l’instruction civique.

C’est dans un tel contexte que l’association IQRA œuvre à travers ses projets afin de donner aux enfants hors des systèmes formels d’éducation, une opportunité d’accéder à une éducation de qualité ou à des formations professionnelles.

Cette ONG est l’un des premiers partenaires du GTENF dans la mise en œuvre des actions en lien avec les jeunes vulnérables.

C’est le partenaire de travail du GTENF à sur les questions d’insertion des jeunes vulnérables dans le tissu socioéconomique et surtout des talibés.

  • L’Association pour la Promotion de l’Éducation Non Formelle (APENF)

Créée le 17 juin 1997 et officiellement reconnue sous le récépissé N°99- 3003/MATS/SG/ DGAT/DLPAJ du 23 juillet 1999. Elle est un groupe de réflexion dynamique, composé de personnes-ressources compétentes en Éducation Non Formelle ENF. Elle compte environ 400 membres et couvre tout le territoire national.

Les organes de l’APENF sont : un Conseil d’Administration, le secrétariat exécutif, les coordinations régionales dans les 13 régions et les cellules de suivi-évaluation provinciales dans les 45 provinces du Burkina Faso.

L’APENF dans sa nouvelle vision veut être un partenaire stratégique, un pool de compétences et une référence en ENF au service des populations. Son objectif principal est d’œuvrer à la promotion de l’éducation non formelle de qualité telle que définie dans la Loi d’Orientation de l’Éducation du Burkina Faso.

L’APENF dispose d’un plan d’action Ti-manegdo 2013-2016 dont la mise en oeuvre a commencé en 2013.

Plusieurs missions guident la vision de l’APENF dont :

 Promouvoir la vision holistique de l’Éducation ;

 Apporter une contribution remarquable à la dynamique et aux acquis significatifs du sous- système de l’éducation non formelle ;

 Assurer un plaidoyer permanent en faveur d’une éducation non formelle de qualité ;

 Travailler à être un acteur incontournable sur la scène du dialogue politique ;

 Accompagner les efforts de l’État dans sa politique d’éducation non formelle selon la stratégie du faire faire notamment en mettant à disposition des communes et des opérateurs/trices les compétences nécessaires ;

 Créer ou renforcer les cadres de concertations des opérateurs/trices et acteurs/trices en éducation non formelle ;

 Participer activement au processus de validation et de certification des innovations éducatives ;

 Mener des recherches pour le développement de l’éducation non formelle dans le cadre de la vision holistique et capitaliser les expériences.

 Promouvoir les innovations éducatives en ENF ;

 Renforcer les capacités de ses membres et des acteurs en ENF ;

 Soutenir l’environnement lettré multilingue ;

L’APENF dans sa nouvelle vision veut être un partenaire stratégique, un pool de compétences et une référence en éducation non formelle au service des populations :

 un partenaire stratégique en ÉDUCATION NON FORMELLE des Ministères en charge de l’éducation, de la formation ;

 un pool de compétences efficace au niveau communal ; une référence au niveau national, sous régional et international.

Elle est le principale partenaire et l’hôte du GTENF au Burkina Faso.


Questions Fréquemment Posées

Quelle est la répartition par sexe des talibés au Burkina Faso?

Le graphique montre que 85% des talibés sont de sexe masculin contre 15% féminin.

Quel pourcentage des talibés fréquente une école coranique?

14 élèves sur 25, soit 36%, fréquentent l’école coranique depuis moins d’un an.

Quels métiers les talibés apprennent-ils?

25% des talibés qui s’essayent à une activité sont meuliers, 25% font de la menuiserie, et 37,5% sont apprentis maçons.

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