L’analyse comparative de l’ocytocine révèle des données cruciales sur son utilisation pendant l’accouchement, avec 32,1% des parturientes en ayant bénéficié. Découvrez comment une administration appropriée peut prévenir des complications maternelles et fœtales, et pourquoi la surveillance est essentielle.
Indications thérapeutiques
- La dystocie dynamique
Principale indication de l’utilisation des ocytociques. Elle est l’anomalie la plus fréquente des troubles de l’accouchement.
La dystocie dynamique peut se présenter sous différentes formes :
La dystocie dynamique par défaut :
- Hypocinésies de fréquence : se traduisent par l’espacement excessif des contractions utérines dont la fréquence normale est variable selon le stade du travail,
- Hypocinésies d’intensité : développent des pressions intra-ovulaires inférieures à 25mmHg.
La dystocie dynamique par excès :
- Hypercinésies de fréquence : les ondes contractiles se succèdent à la fréquence de 6 à 10 par 10 minutes, mais les valeurs du tonus de base restent normales, ce qui distingue cet état de la tétanisation,
- Hypercinésies d’intensité : elles développent dans l’œuf des pressions pouvant atteindre 70 à 80 mmHg au cours de la période de dilatation et bien plus au cours de l’expulsion [42].
La dystocie dynamique par défaut est l’indication principale de l’utilisation de l’ocytocine. Une perfusion trop rapide d’ocytocine ou une injection intramusculaire d’ocytocine crée une dystocie dynamique par excès avec danger de rupture utérine [71, 72, 73, 74, 75].
Le diagnostic de dystocie dynamique doit être posé par le praticien. Il est clinique, en l’absence de possibilité d’enregistrement cardio-tocographique.
La dystocie dynamique, par perturbation des contractions utérines doit être différenciée de la dystocie mécanique, par obstacle à la progression du mobile fœtal. Mais il faut toujours se méfier de l’existence d’une dystocie mécanique, sous-jacente à une dystocie dynamique.
Prévention de l’hémorragie de la délivrance
L’injection d’ocytocine se fait alors au moment du passage des omoplates à la vulve : une ampoule (5UI) en IM ou IVD ou accélération de la perfusion placée pendant le travail (délivrance dirigée).
Traitement de l’hémorragie de la délivrance
L’ocytocine sera administrée après s’être assuré que l’utérus est vide, en perfusion, en IV ou en intra mural.
Stimulation de la sécrétion lactée
Elle nécessite une administration de syntocinon spray nasal 40UI par ml [76, 77, 78, 79].
Césarienne
L’administration de l’ocytocine permet l’obtention d’une bonne rétraction utérine immédiatement après la naissance de l’enfant [71].
Déclenchement artificiel du travail
Cette indication est réservée à l’obstétricien. En cas de pathologie grave chez la mère, après s’être assuré de la maturité du fœtus, l’obstétricien peut décider de déclencher le travail par une perfusion d’ocytocine [41]. Ce déclenchement sera fait sous surveillance du rythme cardiaque fœtal et des contractions utérines pendant tout le travail.
Evacuation d’une grossesse molaire
La perfusion d’ocytocine sera placée lors du curetage évacuateur effectué par un opérateur qualifié et avec possibilité de transfusion sanguine [41].
Il s’agira en fait d’une aspiration associée à un curetage (à la curette mousse) sous perfusion d’ocytocine.
Test au syntocinon
En cas de grossesse à risque, l’obstétricien peut « tester » la possibilité d’accouchement par voie basse en étudiant la réactivité du fœtus à une perfusion d’ocytocine [41].
Au cours de l’épreuve du travail
La perfusion d’ocytocine a son utilité en supprimant l’anomalie contractile si fréquente en pareil cas. Elle favorise les conditions de l’épreuve et ainsi, la rend plus brève : avantage pour le fœtus. Elle donne plus vite les moyens de juger ; l’épreuve du travail grâce à elle, cesse d’être une méthode de pure expectative [42].
Présentation de siège
L’emploi de l’ocytocine n’est plus discuté qu’au moment de son application. Certains le restreignent à la période d’expulsion. Pour d’autres au contraire, en dehors des cas de parfaite eutocie, la perfusion d’ocytocine dans la période de dilatation, donne la clé du pronostic et du traitement, elle est systématiquement utilisée pour l’expulsion. Elle a transformé la ligne de conduite dans cette présentation et a amélioré le pronostic fœtal [42].
Contre-indications
Elles sont classiquement divisées en contre-indications absolues et contre-indications relatives [75, 42].
Contre-indications absolues
- La souffrance fœtale aiguë
Elle se traduit par une bradycardie, par l’émission de méconium qui teinte le liquide amniotique donnant un liquide épais et verdâtre. Au moment de la contraction utérine, l’apport sanguin (en oxygène) au fœtus diminue et cela d’autant plus que la contraction est plus forte.
Un fœtus en souffrance fœtale aiguë qui a déjà peu de réserve ne supportera pas l’intensité des contractions sous l’ocytocine. Il risque de mourir [42].
La dystocie mécanique dont :
- disproportion foeto-pelvienne : (bassin généralement rétréci, gros fœtus, hydrocéphalie)
- tumeur prævia
- présentation vicieuse : transversale, oblique (épaule), front.
L’existence de certaines cicatrices utérines :
Cicatrices de césarienne corporéale, de certaines hystéroplasties, de résection de la corne utérine, de myomectomies ayant largement ouvert la cavité utérine.
Les contre-indications relatives [42]
- Au-delà du quatrième accouchement, chez la multipare dont l’utérus est fragile, mieux vaut s’abstenir d’ocytocine. Mais on peut admettre des exceptions, en milieu chirurgical, lorsque la dilatation est déjà avancée.
- Le placenta prævia est pour beaucoup une contre-indication, même après rupture large des membranes ; se méfier d’un segment inférieur parfois rendu fragile par l’insertion des villosités choriales.
- La cicatrice d’une césarienne segmentaire reste pour certains auteurs une contre-indication. Cette légitime prudence peut cependant céder à un stade avancé de la dilatation, lorsqu’on a des renseignements sur le protocole opératoire antérieur, sur les suites opératoires et les images hystérographiques de la cicatrice.
- La toxémie gravidique sévère : prédisposition à l’embolie amniotique (mort fœtale in utero, hématome rétroplacentaire, étant une
- Prédisposition à l’embolie pulmonaire, il faut dans ce cas s’abstenir ou la faire en pesant le pour et le contre.
Précaution d’emploi
L’ocytocine doit être utilisée conformément à des protocoles établis.
L’intervalle de temps entre deux augmentations ne doit pas être < à 30 minutes. L’accélération du travail par une perfusion d’ocytocine ne doit être décidée qu’en cas de dystocie dynamique documentée. L’ocytocine doit être utilisée à la dose efficace minimale. Dans la plupart des cas de déclenchement, il convient de réduire les doses lorsque le travail est enclenché.
En cas d’accouchement dirigé, l’injection directe IM ou IV est contre indiquée [71, 78].
L’ocytocine administrée en perfusion veineuse exige une surveillance constante clinique et instrumentale ; c’est-à-dire la présence du médecin ou la sage-femme qui en règlera le débit suivant le rythme, l’intensité, la durée des contractions, le relâchement utérin et suivant le rythme du cœur fœtal. Cela du début à la fin de l’accouchement afin de prévenir une souffrance fœtale ou une hypertonie utérine, réversible à l’arrêt du traitement. Un laps de 2 heures de temps suffit à juger de son efficacité et ne doit pas être dépassé en cas d’échec.
En cas d’hémorragie de la délivrance et atonie du post-partum, il est nécessaire de s’assurer de la vacuité utérine avant d’administrer l’ocytocine.
Les prostaglandines peuvent potentialiser l’effet de l’ocytocine et réciproquement. En conséquence, l’utilisation simultanée de deux produits doit être faite avec précaution.
L’induction pharmacologique du travail par dinoprostone ou ocytocine augmente le risque de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) en post-partum, dans de très rares circonstances. Le risque est augmenté d’autant plus que la femme présente d’autres facteurs de risque de CIVD tels que : 35 ans ou plus, complications pendant la grossesse et âge gestationnel supérieur à 40 semaines. Chez ces femmes, l’ocytocine ou autre alternative thérapeutique, doit être utilisée avec prudence et le praticien doit être alerté par des signes de CIVD (fibrinolyse).
Interactions médicamenteuses
Il faut user de prudence lorsqu’on administre de l’ocytocine au cours d’une anesthésie au cyclopropane, car cela peut augmenter le risque d’arythmie. Dans les cas où l’on emploie un vasoconstricteur à titre prophylactique tout en pratiquant l’anesthésie caudale continue, une hypertension sévère peut survenir si l’ocytocine est donnée moins de 3 à 6 heures après le vasoconstricteur. On a signalé que l’élévation brusque et marquée de la pression artérielle qui se produisait dans de telles circonstances était corrigée par l’administration intraveineuse de chlorpromazine. L’halothane aggrave l’effet hypotenseur et réduit l’action utérotonique de l’ocytocine.
Il existe une synergie entre la prostaglandine E2 et l’ocytocine, de sorte que l’administration parentérale simultanée de ces deux produits permet de réduire sensiblement la quantité d’ocytocine nécessaire. Si l’on a employé la prostaglandine E2 par voie orale, il faut attendre au moins une heure après la dernière dose de prostaglandine E2 avant de procéder à une perfusion d’ocytocine. Il faut également laisser s’écouler un intervalle suffisant, en général une journée, avant de donner de la prostaglandine E2 à des patientes qui ont reçu de l’ocytocine. L’ocytocine doit être considérée comme potentiellement arythmogène, surtout en présence d’autres facteurs de risque de torsades de pointe (p. ex. prise de médicaments qui allongent l’intervalle QT ou antécédents de syndrome du QT long).
Effets indésirables
- Maternels
- Rarement : nausées, vomissements, troubles du rythme, CIVD
- Très rarement : une perfusion trop prolongée d’ocytocine peut entraîner un effet antidiurétique qui se manifeste par une intoxication par l’eau transitoire avec céphalées, nausées, vomissements puis coma avec convulsions, confirmé par une hyponatrémie.
- Fœtaux
- Ictère néonatal (• Fragilisation des GR • Conséquence d’une immaturité hépatique)
Surdosage
Le surdosage peut provoquer :
- hypercinésie utérine,
- une hypertonie utérine,
- une rupture utérine,
- une souffrance fœtale,
- une mort fœtale
Présentation et formes
Il existe :
- L’ocytocine en spray nasal 40 UI/ml
- L’ocytocine 5 UI/ml, solution injectable, ampoule de 1 ml, boîte de 3 ampoules,
- L’ocytocine ampoule de 10 UI/ml.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les principales indications de l’administration d’ocytocine lors de l’accouchement?
La principale indication de l’utilisation des ocytociques est la dystocie dynamique, qui peut se présenter sous différentes formes, notamment la dystocie dynamique par défaut et par excès.
Comment l’ocytocine est-elle utilisée pour prévenir l’hémorragie de la délivrance?
L’injection d’ocytocine se fait au moment du passage des omoplates à la vulve, soit en intramusculaire ou en intraveineux, ou par accélération de la perfusion placée pendant le travail.
Dans quels cas l’ocytocine est-elle administrée pour le déclenchement artificiel du travail?
L’indication de déclenchement artificiel du travail par ocytocine est réservée à l’obstétricien, généralement en cas de pathologie grave chez la mère, après s’être assuré de la maturité du fœtus.