L’analyse de cas des nomades sahéliens révèle comment les changements climatiques exacerbent l’insécurité dans la commune rurale de Gargando. Découvrez les défis socio-économiques et les solutions durables face à cette crise croissante : comment les populations peuvent-elles s’adapter ?
Chapitre 3: Présentation générale de notre zone d’étude
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- Localisation du Sahel
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Carte n°2: Carte du Sahel (AG Dalla. O et B. Dupuis, 2011)
La ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : le Sénégal, le sud de la Mauritanie, le Mali, l’extrême sud de l’Algérie, le nord du Burkina Faso, le Niger, l’extrême nord du Nigeria, le centre du Tchad, le centre du Soudan (notamment le Darfour et le Kordofan), le Cap-Vert. On y ajoute parfois l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti, la Somalie et le Kenya.
Mais, la région géographique formée par le Sahel ne s’enferme pas seulement dans des frontières étatiques, les pays sahéliens s’inscrivent aussi dans un mouvement général d’intégration au sein de l’espace CEDEAO2 (hormis pour le Tchad et la Mauritanie, respectivement insérés dans l’espace
2 La Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) est une Organisation intergouvernementale ouest africaine créée le 28 mai 1975. Elle est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l’ouest.
CEMAC3 et UMA4). C’est pourquoi, le terme »Sahel » aujourd’hui s’applique aussi bien à une zone agro-climatique qu’à une entité ‘’géopolitique’’.
D’un point de vue climatique, le Sahel est défini5 comme étant la zone comprise entre les isohyètes 200 et 600 mm (parfois 150 et 500 mm). Cette bande traverse six pays : la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Elle effleure le Nord Nigeria et le Nord Cameroun.
Politiquement, la zone comprend un certain nombre d’États couramment appelés »sahéliens », regroupés au sein d’une organisation commune : le CILSS6 (Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel) qui comprend neuf États membres : Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Mais le Sahel ne recouvre généralement qu’une partie du territoire de ces États et le Soudan ne fait pas partie de ce Comité.
Peuplement
Le Sahel est passé de 17 millions d’habitants en 1950 à 81 millions en 2012 (à réactualiser), soit une multiplication par 5 en 60 ans. Les projections moyennes de (G. F. Dumont, 2010) font état de 117 millions d’habitants prévisibles en 2025, puis 208 millions en 2050. Il conviendra d’examiner le fort accroissement de cette population dans les prochaines décennies. On caractérisera ici la population sahélienne à travers cinq pays à savoir le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Soudan.
Dans leur généralité ces pays présentent un peuplement très peu dense, de moins de 11 habitants/km² et fortement diversifié au total. Ces densités varient selon les territoires des pays, certains ayant de vastes espaces où la densité peut être très faible.
3 La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(CEMAC) est une organisation internationale regroupant 06 pays d’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo( Brazzaville) Gabon Tchad et Guinée Equatoriale) créée pour prendre le relais de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC). Le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à N’djamena (Tchad) et est entré en vigueur en juin 1999. Son siège est à Bangui (République centrafricaine).
4 L’Union du Maghreb (UMA) désigne l’organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb arabe à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie ainsi que la Mauritanie et dont le siège du secrétariat général est situé au à Rabat (Maroc).
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5 Cette définition donnée par http://www.oecd.org/dataoecd/22/8/38410487.pdf est en fait supposée être la zone fragile du Sahel.
6 Le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70. Il regroupe de nos jours treize (13) États membres dont : 8 États côtiers (Bénin, Côte d’ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 États enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 État insulaire (Cap Vert). (http://www.cilss.bf/spip.php?rubrique1)
Les cinq pays en question se caractérisent par une forte croissance démographique naturelle, partout supérieure à 2% par an, et même à 3% au Mali et au Niger, selon les estimations de l’année 2008, soit des taux nettement plus élevés que la moyenne mondiale (1,2%).
Cette croissance démographique naturelle s’explique essentiellement par une fécondité élevée, allant de 4,5 enfants par femme au Soudan à 7,6 au Niger. À titre d’exemples dans un rapport publié par la FAO en 2005, il ressort qu’avec 6,54 enfants par femme, le Mali possède l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde. La croissance très rapide de sa population constitue un problème fondamental pour l’amélioration du niveau de vie des Maliens.
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Fig. n°1 : Évolution de la démographie au Mali entre 1961 et 2003 (FAO, 2005 en milliers d’habitants).
Toutefois, les effets de la fécondité sur la croissance démographique sont limités par des taux encore très élevés de mortalité infantile, allant de 77 décès d’enfants de moins d’un an pour mille naissances en Mauritanie à 106 au Tchad. En conséquence, l’espérance de vie à la naissance est faible, parfois supérieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (50 ans) comme en Mauritanie (60 ans), parfois inférieure, comme au Tchad (47 ans).
Cadre physique et climat
Je limiterais ici l’étude du cadre physique au climat et à l’hydrographie qui sont directement liés à la vie économique des populations du Sahel.
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La zone sahélienne étudiée connaît un climat tropical à deux saisons contrastées : une courte saison7 des pluies irrégulières dans l’espace et dans le temps et une longue saison sèche de 10 à 11 mois (au-dessous du seuil de 100mm). Les pluies conditionnent la vie des populations et du bétail, la survie du nomadisme.
Le Sahel est situé dans le domaine climatique de transition compris entre les zones saharienne au nord et soudanienne au sud. Elle est communément subdivisée en trois sous-zones : nord-sahélienne, sahélienne typique et sud-sahélienne.
Selon (CILSS, 2012), ces dernières années les pluies sont moins nombreuses, moins abondantes unitairement, mais proportionnellement plus agressives, avec des coefficients de ruissellement d’autant plus imposants que le couvert végétal protecteur se raréfie. Les ressources en eau au Sahel sont constituées par les grands cours d’eau permanents (fleuves Niger, Sénégal, Gambie, Chari, etc.), les cours d’eau non permanents actifs pendant la saison des pluies et les eaux souterraines renouvelables. Le bilan hydrique est alors variable suivant les types de sols (CILSS, 2008). Il est défavorable, d’autant que l’évaporation est exacerbée par les températures élevées et le vent.
Quelques repères historiques des crises écologiques au Sahel
L’histoire des régions sahéliennes révèle des crises environnementales dramatiques. De nombreuses recherches font état de ces crises. Du 18ème au 20ème siècle, A. M. Bonfiglioli8 a dressé un tableau historique de principales crises écologiques survenues au Sahel selon leur nature et leur sévérité (cf. tableau n°1).
Tableau n°1: Principales crises écologiques au Sahel | ||
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Année | Nature | Sévérité |
1740 | Sécheresse Famine | Très grave |
1750 | Sécheresse Famine | Très grave |
1790 | Sécheresse | Moyenne |
1855 | Sécheresse | Moyenne |
1890 – 1895 | Peste Bovine | Très grave |
1900 – 1903 | Sécheresse | Moyenne |
1911 – 1914 | Sécheresse Famine | Très grave |
1931 – 1934 | Famine | Très grave |
1942 | Sécheresse | Grave |
1950 | Sécheresse | Moyenne |
1968 – 1973 | Sécheresse Famine | Très grave |
1983 – 1985 | Sécheresse Famine | Très grave |
7 Les caractères de la pluviométrie de ces dernières années au Sahel selon le CILSS.
8 Selon cette Source, il y a eu dans le Sahel des sécheresses qui ont été dévastatrices, car accompagnées de famines et de maladies endémiques surtout des populations pastorales qui ont perdu de la quasi-totalité de leur cheptel.
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fig2: Les principales catastrophes écologiques au Sahel (XVIIIème – XXème siècles) : Source : Initiation aux sociétés pastorales sahéliennes. N°1. La vie pastorale au Sahel. Dakar, ENDA. A.
M. Bonfiglioli (sans date).
Dans le cadre de notre recherche documentaire, des informations non exhaustives, tirées des archives de la période coloniale, font également référence à diverses crises ayant profondément marqué la vie des populations locales. Parmi elles, on relève la récurrence des sécheresses souvent conjuguées ou alternées avec d’autres crises notamment les épidémies animales ou les invasions acridiennes (cf. fig3).
Tableau n°2: Crises écologiques de la période coloniale | ||||
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Année | Nature de l’aléa | Dommages | Zone touchée | Source |
1891 – 1893 | Peste bovine | Non évalués | Tout le Sahel | GALLAIS citant MALFROY |
1892 | Epidémie animale | Non évalués | Tombouctou | Mohamed BEN SAID |
1894 | Sécheresse | Non évalués | Tombouctou | Du Commandant Supérieur Tombouctou au Gouverneur de Kayes. |
1899 | Sécheresse | Disette de grains | Haoussa du Cercle de Gao | Rapport général sur la politique du cercle |
1902 | Grande sécheresse | Seulement 6 ou 7 chutes de pluies | Cercle de Gao | Capitaine LACROIX |
1903 | Moyenne Sécheresse | Une vingtaine de chutes de pluies. Grande partie du mil planté a séché sur pieds sans arriver à la maturité. | Cercle de Gao | Capitaine LACROIX |
1913 | Epidémie de péripneumonie | Non évalués | Sud du cercle de Tombouctou. | Télégramme officiel Région Tombouctou |
1913 – 14 | Sécheresse extrême | Famine dont semblable jamais vu depuis près de 100 ans a fait périr quantité de personnes. | Toute la Région de Tombouctou | Rapport de mission DEMARET. |
1915 – 1917 | Peste bovine | Tout le Sahel Ouest | GALLAIS citant MALFROY | |
1919 – 1920 | Peste bovine | Tout le Sahel Ouest. | ||
1926 | Sécheresse | Récolte déficitaire | Soudan | Direction Affaires économiques. |
Tableau n°3: Autres crises écologiques | ||||
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Année | Nature de l’aléa | Dommages | Zone touchée | Source |
1937 | Epidémie animale | Décimation des troupeaux | Nord de Bourem et de Kidal, canton de Bamba, Ménaka et Ansongo. | Rapport économique 1er trimestre, cercle de Gao. |
1940 | Insuffisance notable de pluies | Déficit des récoltes. | Cercle de Gao | |
1955 | Sécheresse extrême | Mares et puisards asséchés prématurément et les pâturages très insuffisants. Nombreux nomades déclarent ne pas avoir le souvenir d’une année aussi mauvaise. | Cercle de Gao | Rapport politique 1956 du Commandant du Cercle de Gao. R. GOUTAL. |
1958 | Invasion acridienne | Ampleur jamais connue depuis 6 ans. Sur les rives et dans l’hinterland, on voyage au milieu des criquets et des sauterelles de tous les âges. | Cercle de Gao. | Bulletin mensuel R. GOUTAL |
fig n°3 : Quelques crises écologiques de la période coloniale (Source: Mohamed Gareyanne Lyon3, 2008)
3 Présentation des régions du nord du Mali
Pour mieux cerner la problématique de notre étude, il est important de présenter un aperçu du contexte historico-géographique et socio-économique de notre zone d’expérimentation.
Les régions du nord du Mali couvrent une superficie totale de 934.641 km² avec une population de 1.097.799 habitants. Il s’agit des 6ème, 7ème et 8ème régions administratives du Mali, (Tombouctou, Gao et Kidal), qui résultent de nombreux découpages et remaniements territoriaux opérés depuis la période coloniale. La plus vaste est la région de Tombouctou avec 497.926 km², soit 40,12% du territoire national. Sous la première République du Mali (1960-1968), les régions septentrionales étaient toutes regroupées sous le nom de Région de Gao.
A partir de 1977, la région de Gao fut subdivisée9, en régions de Tombouctou et Gao. La région du Kidal quant à elle fut créée10 le 08 août 1991 sous la transition du CTSP (Comité de Transition pour le Salut du Peuple) issu du renversement du Général Moussa Traoré par le Président Amadou Toumani Touré (ATT).
Ces régions sont limitées au nord par la République d’Algérie, au sud par la région de Mopti, à l’ouest par la République Islamique de Mauritanie, à l’est par le Niger. Administrativement, ces régions comptent 13 cercles11, quatre dans les régions de Kidal et Gao et cinq pour la région de Tombouctou (voir Tableau n°3 et carte n°8).
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9 Ordonnance N° 77-44/CMLN portant réorganisation territoriale et administrative de la République du Mali.
10 Ordonnance N° 91-039/P-CTSP déterminant les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales de la République du Mali qui abroge l’ordonnance N° 77-45/CMLN du 12 juillet 1977.
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11 Le cercle étant le deuxième niveau des entités administratives après la région (équivalent de la préfecture de la préfecture).
Carte n°3: Régions administratives de notre zone d’étude (AG Dalla O et B. Dupuis, 2010)
Le 14 décembre 2011, suite à des pressions politico-sociales de la part des leaders communautaires, des élus locaux et des députés du nord du Mali, voulant plus de poids à travers la création de nouvelles entités administratives et politiques, le gouvernement du régime d’ATT adopte un projet de loi12 portant création de deux nouvelles régions dans le Nord du Mali.
Il s’agit des régions de Taoudéni et Ménaka. Le nombre des régions au nord du Mali est ainsi porté à cinq au lieu de trois.
L’objectif de L’Etat est aussi de créer une forme de vie avec des infrastructures socio-économiques dans ces zones désertiques. Ainsi l’État sera mieux représenté et ceci lui facilitera la surveillance et la gestion de ces vastes territoires. Cependant, le déclenchement de la guerre survenue au nord du Mali en janvier 2012 et le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 n’ont pas permis la mise en œuvre de ce projet qui est jusqu’ici suspendu.
Les régions du septentrion malien sont à la lisière méridionale du Sahara dans la zone sahélo-saharienne et géographiquement situées entre les latitudes 15° et 25°. Les phénomènes liés à la sécheresse ont considérablement affecté les activités agro-agricoles en diminuant périodiquement les surfaces traditionnellement inondables ; par exemple, les terres inondables du Delta du fleuve Niger sont passées de 30.000 Km² en 1960, à 5.000 Km² en 198013. Malgré la présence du fleuve Niger qui traverse deux de ces trois régions (Gao et Tombouctou), les régions du Nord présentent des contraintes physiques alliant l’aridité des sols à une désertification et à un ensablement qui limitent pratiquement l’espace vital à la seule vallée dudit fleuve.
Regions | Cercles |
---|---|
Tombouctou | Diré, Goundam, Gourma-Rharous, Niafunké et Tombouctou |
12 Conseil des Ministres du 7 Décembre 2011 http://www.journaldumali.com/article.php?aid=3960
13 Selon le rapport qui est rédigé par Abdoulaye Bayoko du CNRST de Bamako sous la coordination de Célestin Dembélé, chargé de programme GRN & Climat à la Délégation Intercooperation pour le Sahel. C’est dans le cadre de l’introduction du thème “changements climatiques” comme une des priorités de la Délégation Intercooperation pour le Sahel.
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Ce rapport constitue une base préliminaire pour l’élaboration de la stratégie par la fondation suisse pour le développement et la coopération « Intercooperation » au Sahel.
Gao | Ansongo, Bourem, Ménaka et Gao |
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Kidal | Abeibara, Tessalit, Tin-Essako et Kidal |
fig n°4: régions et cercles du nord du Mali, 2010
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Carte n°4 Les cercles des régions et cercles du nord du Mali (AG Dalla O. et B. Dupuis, 2011)
3.4. Présentation de notre Commune expérimentale : Gargando
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La Commune Rurale de Gargando a été créée par la loi no 96-059 du 04/11/1996. Elle est limitée au nord par la Commune Rurale d’Adarmalane. Au nord-ouest par la Commune Rurale de Râz-El-Mâ. Au nord-Est par la Commune de M’Bouna. À l’est par les communes de Télé et Goundam. À l’Ouest par la Commune Rurale de Tilemsi et celle d’Aljounoub. Au sud-Ouest par les Communes de Djanké et Soumpi. Au sud par la Commune de Soboundou. Au sud-Est par la Commune Rurale de Tonka. La commune n’est pas encore délimitée à cause du morcellement de l’ex arrondissement de Gargando en deux communes : Gargando et Adarmalane.
carte n°5 : Commune rurale de Gargando (Source: AG DALLA O.)
Ce village, essentiellement composé des fractions issues de la tribu Kel Ansar (qui se revendiquent comme des descendants des Ansar de Médine), est le village qui compte le plus de personnes instruites Touaregs au Mali.
La communauté des ressortissants des Gargando est largement répandue sur tout le Mali et comprend les Cherifène, les Kel Razaf, les Idnane, les Kel Tinakawate, Kel-Tich-Ghayen, les Kel Indierene, les Kel Emmimalane, etc., bien que les limites géographiques de la commune ne reflètent pas la réalité sociologique des populations.
L’administration de l’État y est représentée par le sous-préfet, la Santé par le chef de poste médical et l’Éducation par les directeurs des écoles. Sa population est très laborieuse et fait preuve de beaucoup de cohésion en dépit des multiples aléas de tous ordres. Le mouvement associatif est en plein essor mais manque cruellement de partenaires pour financer les différentes activités. Dans les années 1970, une partie de la population de Gargando a été plus ou moins chassée à la faveur des réformes agraires du lac Horo vers le Mema, ce qui disloqua des familles entières et participa au dépeuplement de l’arrondissement.
L’élevage transhumant est la principale activité. C’est elle qui fait vivre toute la population. Des activités secondaires sont menées çà et là : artisanat, petit commerce. La commune est très enclavée. Le commerce s’effectue avec les communes voisines. Son relief est marqué par des plaines et des dunes. Son climat se caractérise par des grands écarts de température pouvant se situer parfois entre 9° en hiver et 45° en été. Le vent dominant est le harmattan.
Son réseau hydrographique, alimenté par la nappe phréatique, comprend des oueds, des mares, des puits traditionnels et quelques puits pastoraux.
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2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001. ↑
3 Auchan Les 4 Temps, La Défense. ↑
9 Ordonnance N° 77-44/CMLN portant réorganisation territoriale et administrative de la République du Mali. ↑
10 Ordonnance N° 91-039/P-CTSP déterminant les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales de la République du Mali qui abroge l’ordonnance N° 77-45/CMLN du 12 juillet 1977. ↑
11 Le cercle étant le deuxième niveau des entités administratives après la région (équivalent de la préfecture de la préfecture). ↑
13 Selon le rapport qui est rédigé par Abdoulaye Bayoko du CNRST de Bamako sous la coordination de Célestin Dembélé, chargé de programme GRN & Climat à la Délégation Intercooperation pour le Sahel. C’est dans le cadre de l’introduction du thème “changements climatiques” comme une des priorités de la Délégation Intercooperation pour le Sahel. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la localisation du Sahel?
La ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : le Sénégal, le sud de la Mauritanie, le Mali, l’extrême sud de l’Algérie, le nord du Burkina Faso, le Niger, l’extrême nord du Nigeria, le centre du Tchad, le centre du Soudan (notamment le Darfour et le Kordofan), le Cap-Vert.
Comment la population sahélienne a-t-elle évolué?
Le Sahel est passé de 17 millions d’habitants en 1950 à 81 millions en 2012, soit une multiplication par 5 en 60 ans. Les projections font état de 117 millions d’habitants prévisibles en 2025, puis 208 millions en 2050.
Quels sont les défis socio-économiques des nomades sahéliens?
Les conflits entre nomades et agriculteurs sont exacerbés par la raréfaction des ressources naturelles, ce qui pose des défis socio-économiques et politiques aux populations sahéliennes.