L’administration d’ocytocine en maternité révèle des pratiques cruciales au cours de l’accouchement. Découvrez comment une utilisation appropriée de cette hormone peut prévenir des complications maternelles et fœtales, et pourquoi 32,1% des parturientes en ont bénéficié.
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Faculté de Médecine
Département de Gynéco-Obstétrique
Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du grade de Docteur en médecine, chirurgie et accouchement
FREQUENCE ET INDICATION DE L’ADMINISTRATION DE
L’OCYTOCINE AU COURS DU TRAVAIL D’ACCOUCHEMENT
« Cas de l’hôpital provincial général de référence JASON SENDWE »
Par KABWE KIKOMBWE Jérôme
Octobre 2022
RESUME
L’ocytocine est une hormone peptidique surtout connue pour son rôle dans l’accouchement et l’allaitement. Son utilisation s’est généralisée au cours de l’accouchement dans nos maternités. Les récentes recommandations de bonne pratique du Collège national des sages-femmes de 2016 et de la Haute autorité de santé de 2017 préconisent même une limitation drastique de ses indications. Pour prévenir les complications tant maternelles que fœtales, l’utilisation de l’ocytocine au cours de l’accouchement exige une surveillance stricte.
Notre travail s’est fixé comme objectifs de déterminer la fréquence de l’administration de l’ocytocine au cours de l’accouchement, préciser les caractères sociodémographiques des parturientes et de décrire les indications.
Nous avons réalisé une étude descriptive transversale à collecte de données prospective portant sur la fréquence et indication de l’ocytocine en maternité du 01 Juillet 2021 au 01 Janvier 2022 à l’hôpital provincial général de référence Jason SENDWE.
Le taux d’utilisation d’ocytocine obtenu dans notre étude est 32,1%. L’hypocinésie était l’indication la plus rencontrée avec 83,56%, la commune Annexe était plus représentée avec 36,99% de parturientes, la tranche d’âge comprise entre 18-35 ans était majoritaire avec 79,45%, les ménagères étaient plus représentées avec 72,60%, 84,93% de parturientes étaient mariées, 76,71% de parturientes avaient un niveau d’instruction Secondaire, 38,36% étaient nullipares. Plusieurs accouchements étaient dirigés par les médecins soit 73,97%, 67 parturientes ont accouchés par voie basse soit 91,78%, la majorité des nouveau-nés étaient vivants soit 89,04%.
L’ocytocine rend d’énormes services en obstétrique à condition qu’elle soit bien indiquée, bien utilisée et bien surveillée.
Mots clés : Ocytocine, indication, fréquence, accouchement, Sendwe.
INTRODUCTION
Le gynécologue-obstétricien R.Merger déclare que : « l’accouchement médicalisé est favorable à condition de ne pas être de simples recettes ou des méthodes ‘standard ’ mais des prescriptions non systématiques, réfléchies et adaptées à chaque circonstance ».
Ainsi diverses méthodes mécaniques ou pharmacologiques peuvent être utilisées au cours de l’accouchement dirigé entre autres l’ocytocine pour diminuer la mortalité maternelle et périnatale car la maternité sans risque est le défi majeur de toute action visant à améliorer la santé maternelle et infantile ; qui constituent l’une des priorités d’aujourd’hui [1].
L’ocytocine est une hormone peptidique surtout connue pour son rôle dans l’accouchement et l’allaitement. Elle est libérée en grande quantité par l’hypophyse, au cours du travail et provoque les contractions de l’utérus pour faciliter la naissance. Elle stimule également les contractions au cours du troisième stade du travail: la séparation du placenta de la paroi utérine et la compression des vaisseaux sanguins maternels après l’expulsion placentaire. [2]
Selon l’OMS, l’ocytocine est le médicament préféré pour la prévention et le traitement initial de l’hémorragie du post-partum car il est efficace en deux à trois minutes après l’injection et peut être administré à toutes les femmes. En outre, il est plus stable au cours de sa conservation que les autres utérotoniques. On estime que Plus de 830 femmes meurent chaque jour des suites de la grossesse et de l’accouchement. Les hémorragies obstétricales provoquent 25% de tous les décès maternels et qu’il s’agit de la principale cause directe de la mortalité maternelle dans le monde. [3,4]
Depuis sa commercialisation en 1970, l’ocytocine est utilisée fréquemment dans la gestion du travail. [5]
En France l’utilisation de l’ocytocine de synthèse au cours du travail spontané est une pratique très courante puisqu’elle représentait 58% des femmes en travail spontané dans l’enquête périnatale française de 2010 et encore 44% en 2016. [6]
Une étude menée au Royaume-Uni entre 2005 et 2006 montrait que seules 23 % des femmes avait reçu de l’ocytocine au cours de leur travail [7].
En Suède, ce pourcentage était seulement de 33 %, au sein d’une population dite à bas risque obstétrical [8]
En Afrique, l’administration de l’ocytocine s’est généralisée au cours de l’accouchement dans nos maternités. Une étude multicentrique faite par Decam et ses collaborateurs en Afrique de l’Ouest a montré que le taux de prescription de l’ocytocine est de 5,7% au Niger ; 10,5% au Burkina-Faso ; 19% au Sénégal ; 13% en Mauritanie et 3,5% en Côte d’Ivoire. [9]
Au Mali, une autre étude effectuée par Koné L. en 2001, indique un taux de prescription de 62 %. [10]
Si l’intérêt de l’utilisation de l’ocytocine en cas de dystocie semble consensuel, son emploi systématique, largement prôné dans les années 1970–80, n’est plus recommandé depuis longtemps [11, 12,13, 14, 15,16].
Par ailleurs, Il ressort de nombreuses études que l’utilisation d’ocytocine est l’une des premières causes de survenue d’anomalies du rythme cardiaque fœtal (RCF) du fait d’une majoration des hyperstimulations utérines [13, 16,17].
Les récentes recommandations de bonne pratique du Collège national des sages- femmes de 2016 et de la Haute autorité de santé de 2017 préconisent même une limitation drastique de ses indications [11,12].
Pour prévenir les complications tant maternelles que fœtales, l’utilisation de l’ocytocine au cours de l’accouchement exige une surveillance stricte.
Nous avons porté le choix particulier à cette étude compte tenu de la prescription presque systématique de l’ocytocine au cours des accouchements, la mauvaise utilisation et la surveillance de ce produit.
Objectifs de l’étude
L’objectif général de ce présent travail est de contribuer à l’amélioration de l’utilisation et de la surveillance de l’ocytocine au cours du travail d’accouchement.
Nos objectifs spécifiques sont :
- Déterminer la fréquence de l’administration de l’ocytocine au cours de l’accouchement
- Préciser les caractères sociodémographiques des parturientes
- Décrire les indications.
Notre étude trouve ses limites dans le temps et dans l’espace. Le cadre qui nous a servi de recherche est la maternité de l’hôpital général de référence provincial Jason Sendwe. La période d’étude s’est étalée du 01 Juillet au 01 Janvier 2022.
En dehors de l’introduction, de la conclusion et des références bibliographiques, notre travail est subdivisé en deux parties : la première partie est centrée sur la revue de la littérature et la seconde, pratique présentant les matériels et méthodes, les résultats et la discussion.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la fréquence de l’administration d’ocytocine au cours de l’accouchement?
Le taux d’utilisation d’ocytocine obtenu dans notre étude est de 32,1%.
Pour quelles indications l’ocytocine est-elle principalement administrée?
L’hypocinésie était l’indication la plus rencontrée avec 83,56% des cas.
Quels sont les risques associés à l’utilisation de l’ocytocine durant l’accouchement?
L’utilisation de l’ocytocine au cours de l’accouchement exige une surveillance stricte pour prévenir les complications tant maternelles que fœtales.