La répartition des locuteurs latins dans la presse numérique francophone révèle des différences significatives entre les pratiques algérienne, française et québécoise. Cette étude met en lumière l’impact des locutions latines sur l’enrichissement des textes journalistiques et leur rôle culturel.
Analyse par type d’auteurs
Les occurrences recensées proviennent de trois sources distinctes : les journalistes, les contributeurs externes (collaborateurs, lecteurs…) et enfin de propos rapportés. Cette dernière catégorie comprend aussi les locutions issues des articles des différentes agences de presse (AFP, APS, Reuters…) ou d’autres rédactions. Cette analyse porte sur la :
Répartitions des occurrences par type d’auteurs
Le graphique 08 illustre les répartitions des occurrences par type d’auteurs.
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Graphique 08
Comparaison entre les répartitions des occurrences par type d’auteurs
Analyse du graphique 08
Journaux algériens
La comparaison démontre qu’au sein des articles algériens en général et dans chacun des journaux en particulier, la majorité des usages recensés est l’œuvre des journalistes. Dans le reste des occurrences algériennes, les deux autres types d’auteurs, affichent des chiffres proches 20,75 % et 21,51 %.
Au niveau des journaux, les « contributeurs » sont à l’origine de 38 %, leur plus grand taux, des occurrences recensées dans « Le Quotidien d’Oran » sachant que le quotidien oranais se distingue par la plus grande proportion d’articles écrits par des contributeurs dans un journal du corpus (9 %). Il est aussi avec « Liberté » (22 %), le seul journal dans lequel le taux de ce type d’auteurs (contributeurs) dépasse celui des « propos rapportés ».
Tous les journaux
Le graphique 08 confirme la domination des journalistes, ces derniers sont en effet les auteurs de la majorité des occurrences (environ 60 %), exactement quatre-cent-vingt-et-une (421). Une domination qui s’explique par le fait que la plupart des auteurs des articles de presse sont des journalistes. Toutefois, l’analyse prouve que l’ampleur de cette domination n’est pas la même dans tous les journaux.
En effet, alors qu’au sein du « Figaro », les journalistes sont à l’origine de presque 70 % des occurrences recensées dans le journal, il est constaté en revanche dans « La Presse » que la majorité des emplois des locutions latines (55,86 %) n’est pas l’œuvre des journalistes. Ces derniers, avec un taux de 44,14 %, affichent par ailleurs un chiffre proche du taux des « propos rapportés » (42,07 %).
Proportions des classes étymologiques pour chaque type d’auteurs
Dans cette analyse, nous allons relever les répartitions des classes étymologiques dans les occurrences de chaque type d’auteurs.
Chez les journalistes
Le graphique 09 rend compte des proportions de chaque classe étymologique dans les occurrences recensées chez les journalistes.
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Graphique 09
Comparaison entre les proportions des classes étymologiques dans les occurrences des journalistes
Analyse du graphique 09
Journalistes algériens
L’analyse révèle la domination des locutions de la classe I dans les occurrences des journalistes algériens devant, par ordre, les locutions des classes II et III.
Au niveau des journaux, le graphique 09 recense un seul emploi majoritaire d’une classe. Il s’agit de la classe I qui est présente dans environ les deux tiers (2/3) des occurrences des journalistes de « Liberté ».
À souligner l’emploi équilibré relevé des trois classes dans les usages dénombrés chez les journalistes du « Soir d’Algérie ». En effet, les deux classes I et II affichent des taux identiques (34,21 %) et proches de celui de la classe III (31,5 %).
Tous les journaux
Le graphique 09 démontre, à l’inverse de ce qui est constaté dans les occurrences des journalistes algériens, que c’est la classe II qui domine majoritairement les occurrences des journalistes français et québécois alors que les locutions de la classe I apparaissent dans environ le tiers (1/3) de ces occurrences.
L’analyse révèle également que les journalistes français (17 %) et québécois (12 %) recourent moins à l’usage des locutions de la classe III que leurs homologues algériens (20 %).
À souligner que le seul emploi relevé d’une locution de la classe IV est l’œuvre d’un journaliste du Figaro (article n° 210). Il en découle que dans le corpus, seuls les journalistes du quotidien français recourent aux locutions latines de l’ensemble des classes étymologiques définies dans la partie théorique.
Chez les contributeurs
Le graphique 10 illustre les proportions de chaque classe étymologique dans les occurrences recensées chez les contributeurs.
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Graphique 10
Comparaison entre les proportions des classes étymologiques dans les occurrences des contributeurs
Analyse du graphique 10
Contributeurs des journaux algériens
Il ressort des données illustrées par le graphique 10 que les contributeurs dans les journaux algériens emploient en moyenne majoritairement les locutions de la classe II. Ils utilisent du reste les locutions de la classe I plus que celles de la classe III.
Au niveau des journaux, il est à noter l’absence des locutions de la classe III dans les occurrences des contributeurs du « Soir d’Algérie ». L’analyse montre en outre que c’est chez les contributeurs d’« El Watan » que la classe I enregistre son plus faible taux (8 %) et qu’à l’inverse la classe III affiche son taux le plus élevé (41 %).
Tous les journaux
Le graphique 10 démontre qu’à l’instar des contributeurs des journaux algériens, ceux du « Figaro » utilisent en majorité des locutions issues de la classe II contrairement à ce qui est constaté dans le journal « La Presse ». En effet, dans les occurrences des contributeurs du journal québécois, l’analyse révèle la domination des locutions de la classe I.
À signaler que les taux affichés par la classe III dans les occurrences des contributeurs du « Figaro » (14 %) et de « La Presse » (15 %) diffèrent de peu du taux moyen relevé dans les occurrences des contributeurs algériens (16 %).
Les données du graphique 10 permettent de constater enfin l’absence des locutions de la classe IV chez les contributeurs du Figaro.
Dans les propos rapportés
Le graphique 11 détaille les proportions des classes étymologiques dans les occurrences des propos rapportés.
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Graphique 11
Comparaison entre les proportions des classes étymologiques dans les propos rapportés
Analyse du graphique 11
Au sein des journaux algériens.
L’analyse révèle la présence en moyenne des locutions de la classe I dans les deux tiers (2/3) des occurrences des propos rapportés au sein des journaux algériens. Alors que dans le dernier tiers (1/3), la classe II devance la classe III. À noter aussi la domination de la classe I au niveau des journaux.
Le graphique 13 démontre également les absences dans certains cas des classes II et III. La première dans les occurrences des propos rapportés au sein de « Liberté » et la seconde au sein de celles d’« El Watan » et du « Soir d’Algérie ».
Tous les journaux
La comparaison dressée par le graphique 11 permet de constater le même ordre de répartitions des classes au sein de « La Presse » et dans les journaux algériens avec la présence majoritaire de la classe I.
Par contre, il est constaté qu’au sein du « Figaro » cette classe possède un taux identique à la classe II (39,06 %). À souligner en outre que le journal français se distingue par une autre égalité entre les classes III et IV (10,94 %.). Cette dernière (la classe IV) affiche d’ailleurs son taux le plus élevé tous types d’auteurs confondus.
Synthèse des résultats
Il ressort de l’analyse que :
- Les journalistes algériens en moyenne utilisent le plus souvent les locutions de la classe I, alors que les journalistes français emploient majoritairement les locutions de la classe II comme leurs homologues québécois, mais sont les seuls à faire usage des locutions de la classe IV.
- Les contributeurs des journaux algériens (en moyenne) et français recourent majoritairement aux locutions de la classe II, alors que les contributeurs du journal québécois font appel aux locutions de la classe I le plus souvent.
- Les occurrences issues de propos rapportés se distinguent par un emploi majoritaire des locutions de la classe I au sein des journaux algériens et dans la Presse, alors qu’il est relevé une double égalité dans le Figaro. La première entre les classes I et II, et la seconde entre les classes III et IV.