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🏫 Université Frères Mentouri Constantine 1 - Faculté des Lettres et des Langues - Département des Lettres et Langue Française
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021/2022
🎓 Auteur·trice·s
El Hadef El Okki Amine
El Hadef El Okki Amine

Aperçu sur la presse électronique francophone

Émergence de la presse électronique

La notion de presse électronique renvoie à toutes les versions numériques de la presse écrite accessibles sur Internet, et aux sites exclusivement en ligne entièrement dédiés au traitement de l’actualité et de l’information en général. L’émergence de ce type de médias

est favorisée par le développement d’Internet au début de 1990 et la création du web (la toile) et des navigateurs comme « Explorer » permettant l’accès à « un nouvel espace médiatique, un nouvel espace public de diffusion de l’information, de publication et de communication » (Proulx, 2004, p. 24).

Presse électronique francophone : émergence et enjeux

Le « San José Mercury News » (États-Unis) en mai 1993 est le premier journal de l’histoire à offrir à ses lecteurs une version électronique. D’abord, hésitant à proposer leurs contenus gratuitement, les autres journaux créent progressivement leur support en ligne de peur de perdre leur lectorat et leur prestige au profit des sites d’informations. Ces versions internet attirent un public de plus en plus nombreux puisqu’elles permettent aux lecteurs de feuilleter sur un simple clic les quotidiens, hebdomadaires et magazines de leurs choix sans contrepartie financière.

Une évolution rapide qui n’est pas sans conséquence pour la presse écrite traditionnelle laquelle connaît une chute des ventes, surtout avec l’apparition des Smartphones et des réseaux sociaux et le rajeunissement des potentiels lecteurs plus sensibles aux technologies. Le sénateur français D. Assouline (2014, p. 9) parle même de la : « Descente aux enfers de la presse papier » pour décrire la domination aujourd’hui des journaux et des sites d’information numériques.

D’ailleurs, certains prédisent à moyen ou à long terme la disparition de la presse écrite surtout avec la crise de la Covid19 qui comme l’affirme le rapport 2020 de l’institut Reuters a : « Accéléré quasi certainement le passage à un futur 100 % numérique » (AFP & Szirniks, 2020).

La presse électronique francophone

En Algérie

La presse électronique en Algérie est à ses débuts exclusivement d’expression française. En effet, c’est le quotidien « El Watan » qui lance en 1997 le premier support journalistique numérique dans le pays. Il est rejoint l’année suivante par les journaux étatiques : « Horizons » et « El Moudjahid », ainsi que par des titres de presse privés comme « La Tribune » et « Le Matin » entre autres. La même année voit aussi la création du premier site d’information électronique « Algéria Interface » (disparu en 2003).

Dès lors, les journaux et plus particulièrement les pages d’informations se multiplient en ligne touchant un public de plus en nombreux, grâce notamment à une couverture internet plus large dans le pays, mais aussi parce que, comme l’affirme Taiebi Moussaoui (2016) :

« La création d’un site d’information demeure plus facile et permet d’éviter une série de lourdeurs bureaucratiques ». Toutefois, en 2020, le gouvernement algérien décide de réglementer l’activité des médias en ligne (AFP & le Figaro, 2020) en adoptant un décret imposant aux journaux électroniques d’être hébergés seulement sur des serveurs locaux.

El Watan

Sur sa page, le quotidien « El Watan », fondé le 08 octobre 1990, se présente comme le :

« Premier journal indépendant du matin, d’expression française, à être édité en Algérie ». Aussi, comme : « Un lieu de débat et de réflexion pour les intellectuels algériens ».

Selon l’outil d’analyse « ALEXA » (Ouazi, 2020), « El Watan », qui lance sa page internet en 1997, est le quotidien algérien francophone le plus lu en ligne en 2020.

Le Soir D’Algérie

« Le Soir d’Algérie » est l’un des premiers titres de presse privée à voir le jour en Algérie. Il est fondé le 03 septembre 1990. À ses débuts, il n’est disponible que l’après- midi jusqu’au 06 octobre 2001. Date à laquelle le quotidien commence à paraître le matin.

Selon l’outil d’analyse « ALEXA » (Ouazi, 2020), « Le Soir d’Algérie », qui crée son site internet en novembre 1998, est le troisième quotidien algérien francophone le plus consulté en ligne en 2020.

Liberté

« Liberté » est un quotidien algérien indépendant créé le 27 juin 1992. Sur sa page, il se présente comme un journal qui : « Défend les principes de démocratie, de justice et les idéaux de liberté et de presse ». Sa devise est « Le droit de savoir et le devoir d’informer ».

Selon l’outil d’analyse « ALEXA » (Ouazi, 2020), « Liberté », qui initie sa version en ligne en 1998, est le deuxième quotidien algérien francophone le plus lu en ligne en 2020. Le 14 avril 2021, le journal cesse de paraître après 30 ans d’existence suite à la liquidation de l’entreprise détentrice du journal.

Le Quotidien d’Oran

« Le Quotidien d’Oran » est un journal algérien créé en 1994. D’abord, réservé à la région de l’Oranie seulement, il devient national en 1997. Il est décrit par l’hebdomadaire français d’information Courrier International (s. d. -b) comme un titre de presse : « Sérieux,

surtout lu par les cadres, il rassemble les meilleures signatures de journalistes et d’intellectuels d’Algérie dans son édition du jeudi ».

Selon l’outil d’analyse « ALEXA » (Ouazi, 2020), Le Quotidien d’Oran, qui lance sa version en ligne en janvier 2001, est le quatrième quotidien algérien francophone le plus consulté en ligne en 2020.

En France

Les premières versions numériques des journaux français sur Internet apparaissent au milieu des années 90. Mais « plusieurs journaux se disputent la paternité du premier site sur le web » (Lebert, 1999, p. 64), à savoir : « Le Monde », « Libération » « l’Humanité » et

« Ouest-France ». Ainsi, en 1994, « Le Monde » propose en ligne seulement des articles de son mensuel « Le Monde diplomatique », avant de créer un site en 1996 dédié au journal. Aussi, « Libération » en 1995, partage en ligne un contenu réduit de sa version papier.

À l’inverse, dès son lancement en numérique « en septembre 1996, L’Humanité a été le premier quotidien français à proposer la version intégrale du journal sur le web » (Lebert, 1999, p. 65). Par contre, pour l’Institut national de l’audiovisuel (INA) c’est « Ouest- France » en 1995 (Simon, 2019) qui est le précurseur.

Au début, les titres de presse hexagonaux optent pour la gratuité de leurs versions en ligne, mais dès 2002 avec « Le Monde », les journaux français changent de stratégie en proposant des articles en ligne gratuits, et d’autres payants pour les abonnées.

Le Figaro

« Le Figaro » est fondé le 15 janvier 1826. Au début simple feuille satirique, il devient quotidien à partir du 16 novembre 1866. Son nom renvoie au personnage du Figaro dans la pièce de théâtre « Le mariage de Figaro » (1778) œuvre de Beaumarchais (1732-1799). D’ailleurs, la devise du journal : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » est l’une des répliques du personnage.

Journal dont la ligne éditoriale penche à droite dans l’échiquier politique hexagonal (Balbir, 2017), « le Figaro » est le quotidien national français payant le plus lu tous les supports confondus en 2021 (AFP & Decant, 2021). Il lance sa version numérique en 1999, proposant un contenu exclusivement gratuit. Mais à l’instar des autres quotidiens français, le journal lance à son tour une version payante « Le Figaro Premium » en 2015. En 2020, il revendique plus de deux-cent-mille (200 000) abonnés numériques (Debouté, 2020).

Au Québec

Les trois principaux journaux québécois se dotent d’une version numérique au milieu des années 1990 (Carbasse, 2009, pp. 65-66). Le premier à le faire est « Le Journal de Montréal » en 1996, via le portail internet Canoë (Canadian Online Explorer). L’année suivante (1997), c’est le quotidien « Le Devoir » qui propose son contenu en ligne. De son côté, « La Presse » lance sa version électronique en 2000.

Au niveau économique, les journaux québécois n’adoptent pas la même stratégie en ligne. En effet, si « Le Journal de Montréal » et « La Presse » sont totalement gratuits (à condition de créer un compte), d’autres quotidiens en revanche, comme « Le Devoir », après quelques articles lus gratuitement, exigent des abonnements payants pour accéder à la totalité des publications. À souligner que depuis 2020, les formats numériques dépassent en nombre de lecteurs les formats papier (Centre d’études sur les médias, 2021).

La Presse

« La Presse » sur sa page internet se présente comme : « Un média d’information francophone de référence au Canada » dont la mission est : « De produire une information de qualité accessible gratuitement au plus grand nombre ». Fondé en 1884, il est « le plus ancien quotidien francophone d’Amérique du Nord » (Courrier International, s. d. -a).

Le journal démarre, comme souligné au-dessus, sa version en ligne en 2000, sous l’appellation « Cyberpresse », cette dernière sera abandonnée en 2011, date à laquelle le journal change de logo et reprend son nom « La Presse » pour son site web. En 2013, le quotidien lance son application pour téléphones et tablettes « La Presse+ ».

En 2018, avec « l’adhésion massive à La Presse+ » (La Presse, 2017), le journal abandonne sa version papier et opte pour le 100 % numérique gratuit tout en faisant auprès de ses lecteurs des appels de dons.

La qualité linguistique comme stratégie de fidélisation des lecteurs

La numérisation du paysage médiatique a poussé les journaux traditionnels à adopter plusieurs stratégies afin de monétiser l’information. Ainsi, alors que certains titres de presse ont misé sur les dons et/ou la publicité pour maintenir la gratuité en ligne (les journaux algériens, La Presse). D’autres (Le Figaro) ont préféré lancer des versions payantes via divers abonnements.

Mais, quelle que soit la stratégie adoptée par ces journaux, l’objectif est identique, il s’agit de fidéliser le maximum de lecteurs (Labracherie, 2017) pour attirer d’une part des annonceurs publicitaires et de l’autre des abonnées pour les versions payantes. Une quête qui pousse ces médias, à chercher continuellement à produire du contenu de qualité surtout pour séduire le lectorat « prémium » (cadres, dirigeants, hauts revenus, intellectuels…), cible prioritaire des journaux.

En effet, une étude datant de 2015 de l’organisme français « Audipresse » (aujourd’hui ACPM) révèle que 98,6 % de cette population lit la presse écrite, quel que soit le support en Hexagone (ADN, 2015). Une catégorie de potentiels lecteurs représentant en France pour l’année 2010 « un pouvoir de consommation de 75 milliards d’euros annuels » (Larroque, 2010)

Le contenu de qualité se manifeste dans un journal francophone par une information crédible et pertinente, mais aussi par l’usage d’un français également considéré de

« qualité ». En effet, des études marketing démontrent que les consommateurs évaluent positivement ou négativement le sérieux d’une entreprise, entre autres, par la « qualité » de la langue employée dans les produits que cette société propose (Pedraz-Delhaes & Sénécal, 2009).

Pour les journaux, les produits en question sont les articles, qui de surcroît reposent essentiellement sur un contenu linguistique, destiné à la consommation des lecteurs. Par conséquent, l’emploi régulier d’unités phraséologiques latines contribue à améliorer la perception de ces lecteurs vis-à-vis du journal et de l’auteur de l’article puisque comme indiqué précédemment dans la partie consacrée au latin, l’usage de la langue de Cicéron est synonyme de sérieux et d’une grande culture. Deux qualités pouvant séduire les prémiums.

Conclusion

Ce chapitre nous a permis de relever la présence de plusieurs latins dans la langue française, et de situer l’utilisation de la langue de Cicéron dans le registre soutenu. En deuxième lieu, la partie consacrée à la phraséologie nous offre les outils nécessaires pour identifier et catégoriser étymologiquement les locutions latines.

En dernier lieu, à travers ce chapitre, nous avons pu constater l’importance accordée par les journaux en ligne à la qualité linguistique de leurs articles.

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