Les méthodes d’analyse phytosanitaire bois sont essentielles pour évaluer le risque lié à l’exportation de bois vers le port de Douala. Cette étude met en évidence une infestation plus élevée des bois en grume par rapport aux bois débités, soulignant l’importance de l’origine du bois.
Méthode
Pour parvenir à une bonne analyse du risque phytosanitaire (identification et caractérisation des insectes), il est important de suivre un canevas qui respectent l’art des règles scientifiques afin d’avoir des résultats fiables et exploitables, qui peuvent faire l’objet d’une publication. Les différentes étapes utilisées sont :
Inspection Phytosanitaire
Il s’agit d’un examen visuel officiel de végétaux, de produits végétaux ou d’autres articles réglementés afin de déterminer la présence ou l’absence d’organismes nuisibles et/ou de s’assurer du respect de la réglementation phytosanitaire (Nimp 5)
L’inspection est décrite par les étapes suivantes :
Observation générale du site
A cette étape il a été fait un repérage entier des zones de stockages des marchandises ensuite une estimation du nombre des différents lots et en outre une supervision dans l’ensemble des marchandises sur les éventuels signes de la présence d’insecte (galerie sur l’écorce, présence de sciure sur le tronc etc…). A la fin de cette étape, une analyse de la faisabilité de l’expérience est également menée.
Echantillonnage du bois
Les différents parcs à bois comptent des milliers de grumes et de bois débité (bois transformé) destinés aux exportations au travers de l’Amérique, l’Asie, l’Europe et dont l’analyse entier de ces lots serait impossible à cause du nombre et aussi du surpeuplement du parc qui rend l’accès à certain endroit quasi impossible.
Comme méthode d’échantillonnage de la marchandise il a été utilisé un échantillonnage pragmatique. L’échantillonnage pragmatique consiste à choisir dans le lot les unités les plus commodes (par exemple, les plus faciles d’accès, les moins coûteuses et les plus rapides à obtenir), sans qu’il y ait de sélection des unités de manière aléatoire ou systématique (NIMP 31).
Collecte des insectes et conservation des insectes
Une fois les unités de l’échantillon choisit, les insectes sont collectés dans le procédé suivant : La surface du bois est pulvérisée à l’aide d’un insecticide ce qui déloge les insectes de leurs galeries ou ceux qui sont sous l’écorce du bois. Les insectes sont par la suite collectés à la main puis introduit dans l’alcool à 70°C afin de tuer l’insecte tout en conservant leur structure.
Mesure du coefficient d’infestation
Le coefficient d’infestation est une technique proposée pour estimer les attaques des organismes nuisible. Elle est basée sur l’observation des galeries creusées par la larve dans la souche (CIRAD Journal). Il y a une relation directe entre l’étendue de la zone périphérique présentant des galeries et le nombre de larves ou d’insecte qui se sont développées.
Une marchandise saine a un coefficient d’infestation de valeur 0 et qu’elle serait de 100 si les galeries étaient présentes sur tout le pourtour. Dans un premier temps, le barème de cotation contient donc les notes 0-20-40-60 et 100. Le barème de cotation suivant est celui maintenant adopté.
0 – pas de galerie,
5 – présence de traces de galeries,
10 – infestation intermédiaire entre 5 et 20,
20 – présence de galeries sur environ un quart de la surface du bois
30 – note intermédiaire entre 20 et 40,
40 – présence de galeries sur environ la moitié de la surface du bois
60 – présence de galeries sur environ les trois quarts de la surface du bois
100 – présence de galeries sur la totalité du pourtour de la surface du bois
La note 0 n’est attribuée qu’aux unités ne présentant aucune galerie aussi petite et étendue soit-elle, sinon elle reçoit la note 5. La valeur 10 est donnée pour une attaque déjà nette mais très localisée. 20-40-60 correspondent à la présence de galeries sur un quart, deux quarts ou trois quarts de la marchandise. Il n’est pas nécessaire qu’elles soient effectivement dans un, deux ou trois secteurs ayant chacun une étendue d’un quart du pourtour de la souche. 1es galeries peuvent intéresser différents points. C’est l’addition de l’étendue de chacune de ces zones qui doit représenter un, deux ou trois quarts du pourtour de la souche.
Il faut en outre préciser, et ce point est important, qu’il ne s’agit pas, lors de l’observation de l’unité, d’estimer le nombre de galeries car les causes d’erreurs ou variations seraient beaucoup trop grandes, mais bien l’étendue des zones attaquées.
Les différents coefficients d’infestation collectés sur chaque échantillon sont analysés en fonction de leur provenance, la forme à laquelle la marchandise est exportée (grume ou débité). A la fin de cette évaluation nous aurons les informations sur les marchandises les plus infestées, le coefficient d’infestation moyen des marchandises, les marchandises les moins infestées etc…
Identification et caractérisation des insectes
Une fois un insecte capturé, il s’agit de l’identifier. Cette partie demande d’utiliser une loupe binoculaire et des connaissances en morphologie des insectes. Les critères d’identification sont pour la plupart du temps discrets, subtiles et difficilement observables, comme la présence ou non de soies. Pour identifier un insecte, il existe ce que l’on nomme des « clés d’identification » ou ‘clés de détermination ». Ces clés fonctionnent sur un système qui repose sur une succession de description d’un ou plusieurs caractères morphologiques spécifiques. Après leur identification, les insectes sont par la suite pris en photo. Les insectes sont à la fin conservée dans l’alcool.
Evaluation du risque phytosanitaire
L’évaluation du risque phytosanitaire. Elle comporte trois phase :
- Phase 1 : Catégorisation de l’organisme nuisible ; Le processus de catégorisation envisage, pour chaque organisme nuisible, si les critères de la définition d’un organisme de quarantaine sont remplis (NIMP 11). Les différentes familles d’insectes collectés sont comparées à la liste des insectes de quarantaine dans l’union Européenne
Tableau 1 Organismes de quarantaine prioritaires dans l’Union Européenne. (Organisation de la protection des végétaux, France) | ||
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Ordres | Famille | Espèces |
Coléoptère | Buprestidae | Agrilus anxius Gory |
Buprestidae | Agrilus planipennis Fairmaire | |
Curculionidae | Conotrachelus nenuphar | |
Cerambycidae | Anoplophora chinensis | |
Cerambycidae | Anoplophora chinensis | |
Curculionidae | Anthonomus eugenii Cano | |
Cerambycidae | Aromia bungii | |
Scarabaeidae | Popillia japonica Newman | |
Diptère | Tephritidae | Anastrepha ludens |
Tephritidae | Bactericera cockerelli | |
Bactrocera zonata | ||
Lépidoptère | Noctuidae | Spodoptera frugiperda |
Tortricidae | Thaumatotibia leucotreta | |
Lasiocampidae | Dendrolimus sibiricus | |
Hémiptère | Triozidae | Bactericera cockerelli |
- Phase 2 : évaluation de la probabilité d’introduction (entrée et établissement) et de dissémination. (NIMP 11) ..Apres la catégorisation des différents insectes a la phase 1 de l’évaluation du risque phytosanitaire, les informations sur la reproduction et durée d’incubation des œufs de chaque famille sont comparées à la rémanence des pesticides utilisés pour traiter le bois, les conditions de voyage de la marchandise permet de se prononcer sur le probabilité d’introduction et la dissémination des insectes lors du voyage et à la destination car le risque phytosanitaire est lié à la présence d’un organisme nuisible à l’arrivé de la marchandise sur le territoire étranger.