Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Peleforo GON COULIBALY - Sciences Sociales - Département de Sociologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
SATCHI Elie
SATCHI Elie

L’industrie cotonnière en Côte d’Ivoire est marquée par la précarité de l’emploi, notamment parmi les travailleurs saisonniers de la CO.I.C à Korhogo. Cette étude qualitative explore les raisons de leur persistance dans des conditions de travail difficiles, en s’appuyant sur la théorie de l’identité professionnelle de Claude Dubar.


DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU CHAMP D’ETUDE

CHAPITRE 1 :

PRESENTATION DE LA CO.I.C

La genèse de l’implantation de la COIC

Dans sa politique de vulgarisation et de développement de l’agriculture en côte d’ivoire, l’État ivoirien a créé plusieurs sociétés d’État dont la CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile). Après Les nombreux problèmes socio-économiques que connaissent le pays, l’État a décidé de la privatisation de celle-ci. Ainsi en 1998, des nouvelles sociétés telles que La Compagnie Cotonnière Ivoirienne (LCCI), IVOIRE COTON et CIDT NOUVELLE sont créés.

Elles sont chargées en effet, de créer des structures d’encadrement des producteurs, de promouvoir la culture du coton, et de collecter et égrener le coton graine. Cependant, en 2002, la LCCI va rencontrer des problèmes financiers et ne peut par conséquent régler ses créances. En Décembre 2005 suite à l’implication des paysans favorable à un nouvel acteur pour redynamiser la filière, la faitière Yébèwongno voit le jour1.

En effet, La faitière agricole Yébèwognon, en langue locale signifie «entendez-vous pour qu’on réussisse ensemble». Elle a été créée en décembre 2006. Elle rassemble un groupe de producteurs aux intérêts communs. Son rôle est de s’assurer du bon suivi de l’encadrement depuis la plantation jusqu’à la commercialisation du coton Soutenue par son leader, elle met des intrants à la disposition de ses coopératives.

La faitière Yébèwognon représente le fournisseur principal de coton graine de la CO.I.C et assure une grande partie de l’approvisionnement de ses usines en coton graine). En Mars 2008, suite à l’appel d’offres lancé en vue de la privatisation de LCCI, la Faitière Yebêwognon acquiert une part du marché. Après trois années de Bonne gestion, la faitière donne naissance en janvier 2009 à une structure anonyme spécialisée dans l’égrenage et l’exportation de la fibre de coton, dénommée Compagnie Ivoirienne de Coton -Société Anonyme en abrégé ‘‘COIC-SA’’ (S. I. A. Ouattara, 2018).

Aujourd’hui, la Compagnie Ivoirienne de Coton de Korhogo dispose de quatre unités d’égrenage de coton. Elles sont dénommées Korhogo 1 ; Korhogo 2 ; Korhogo 3 et Korhogo 4. La première unité date de 1960 à l’époque de la CIDT et est situé dans le quartier Kôkô entre le grand marché et le quartier Banaforo selon la direction des Ressources Humaine de la COIC.

C’est à partir de cette unité que les trois autres ont vu le jour. Les trois autres unités d’égrenage sont situées dans le quartier Natio Kobadara. Cependant Korhogo 2 et 3 sont côte à côte dans le même espace mais, Korhogo 4 est à une centaine de mettre de là. Il faut noter aussi qu’il y-a deux autres industries de coton non loin des trois unités d’égrenage de coton de la COIC.

Industrie cotonnière en Côte d'Ivoire : étude sur la CO.I.C

Il s’agit de l’industrie Titrisation de Grain de Coton et de Raffinage d’huile végétale (COTRAF-SA) spécialisé dans la trituration des graines oléagineuses : coton, karité, colza, tournesol, palmier et coprah. Et la Société Ivoirienne Cotonnière des Savane (SICOSA) exerçant elle aussi dans l’égrenage de coton.

[img_1]

Image n°1 : Egreneuse de coton à Korhogo 4

Source : Elie SATCHI

Organisation structurelle de la COIC et ses missions

Organisation structurelle de la COIC

Coiffée par un conseil d’administration, de manière générale, la Compagnie ivoirienne de Coton se présente comme suite : 1) le conseil d’administration ; 2) le directeur général ; 3) le conseil de développement agricole ; 4) conseil en développement industriel ; 5) le service informatique ; 6) assistant (e) de direction ; 7) le service achat ; 8) le directeur administratif et financier ; 9) le directeur logistique ; 10) directeur ressources humaines ; 11) directeur production agricole ; 12) directeur industriel ; 13) directeur commercial.

Les quatre unités d’égrenage de coton dénommées Korhogo 1, 2, 3 et 4, sont sous la supervision d’un contremaître. Il est chargé d’assurer le bon fonctionnement des unités industrielles : la gestion du personnel et le matériel de travail. L’ouverture des unités d’égrenage est marquée par la campagne de production de coton qui débute généralement dans le mois de décembre ou janvier et prend fin en mars ou avril.

Après cette étape, vient l’inter-campagne. Il s’agit de la révision des machines. Démonter, réparer, et remettre à leur état initial, c’est le rôle qu’effectuent les travailleurs saisonniers au côté des permanents. Cependant, seuls les saisonniers retenus sont habilités à rester pour effectuer cette tâche. Après cette phase, vient le remontage des machines révisées, d’octobre à novembre.

Ainsi, lorsque tout est mis en ordre, l’égrenage de la graine de coton peut commencer.

[img_2]

Image n°2 : Réparation de la presse hydraulique à Korhogo 2

Source : Elie SATCHI

Missions de la COIC2

La Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC), a pour mission de favoriser le développement des exploitations agricoles tout en contribuant ainsi à l’amélioration du niveau de vie des populations rurales. Cela se traduit par : la Vulgarisation agricole, la distribution des intrants agricoles aux producteurs, l’achat et le transport du Coton graine, l’égrenage du Coton graine, la commercialisation de la fibre et de la graine de Coton.

Ainsi, la vulgarisation agricole consiste à introduire des innovations agricoles techniques dans le milieu paysan, mettre à la disposition des planteurs des moyens et des personnes capables de former et de les encadrer afin de leurs donner des conseils de gestion agricoles, moderniser les cultures en utilisant par exemples la culture attelée (utilisation de la force motrice animale) et de la modernisation (utilisation des tracteurs), faire la promotion rurale et à participer à l’organisation des structures paysannes.

Pour la distribution des intrants, cette étape consiste à produire et distribuer aux planteurs des semences (graine de coton), fournir des facteurs de production (engrais, herbicides, insecticides, équiper les producteurs en matériels de culture et de commercialisation.

Toutefois, l’achat et le transport du coton graine permet à la Compagnie de collecter et acheter le Coton graine des producteurs, encadrés par l’intermédiaires des OPA ayant reçus les instants. Ce Coton graine est transporté vers les usines d’égrenages.

A travers ses quatre unités industrielles, la COIC assure l’égrenage de son Coton graine collecté auprès des paysans. Généralement, l’égrenage débute en Novembre et peut s’étendre à 6 mois selon l’importance de la production.

Pour finir, en ce qui concerne la commercialisation de la fibre et de la graine de coton, la fibre de Coton est principalement destinée à l’exportation. Quand la graine de Coton, elle est vendue soit localement, soit exportée ou encore réservée aux triturateurs.

De plus, en dehors de ces quatre missions qu’elle s’est assignée, la COIC contribue l’appui aux organisations professionnelles Agricoles (OPA), à la sensibilisation à la formation et l’utilisation de la fumure organique comme engrais dans les champs et à la sensibilisation à la défense et à la restauration des sols.

Par ailleurs, son ambition est d’accroître de manière significative chaque année la production nationale et de devenir une référence de la filière Coton en Afrique. Cela se traduit par la fidélisation de leurs partenaires (producteur, fournisseurs etc.), le professionnalisme, la motivation et la réactivité du personnel, sa force d’anticipation.

Les différents postes occupés par les travailleurs saisonniers et leurs rôles

De manière générale, dans les différentes unités de production, il y a quatre équipes de travail au niveau des travailleurs saisonniers. Cependant, le nombre de saisonniers au sein de ces équipes diffère d’une unité d’égrenage à une autre. Ces travailleurs saisonniers sont placés sous la direction d’un chef de quart, qui est un employé permanent. En substance, les différentes tâches et rôles que peuvent exercer les travailleurs saisonniers à la COIC sont :

  • Agent de pont-bascule : Il est chargé de recueillir le poids des camions qui entrent dans l’usine.
  • Aspirateurs : Leur nombre peut atteindre six selon les besoins de chaque unité d’égrenage. Leur rôle est d’évacuer le coton des camions à l’aide d’un télescope hydraulique.
  • Égreneurs ou opérateurs de machines à coton : Au nombre de trois, ils sont chargés d’effectuer les opérations d’égrenage pour séparer les fibres de coton des graines. Ils assurent le bon fonctionnement des opérations de traitement et doivent signaler toute anomalie.
  • Chef de presse hydraulique : Il assure le pressage des fibres en balles.
  • Cercleur de balles : Au nombre de quatre, ils attachent les balles de coton provenant de la presse hydraulique.
  • Peseur de balles : Il est chargé de peser les balles.
  • Couseur de balles : Il est chargé de coudre les balles après le cerclage.
  • Marqueur de balles : Il est chargé de marquer les balles en y apposant un numéro et le logo de l’entreprise.
  • Surveillants de déchets : Ils sont chargés de récupérer les déchets de l’usine.
  • Cariste : Il est chargé de ranger les balles de coton après qu’elles aient été cousues et pesées, en utilisant un chariot élévateur.
  • Aide-mécanicien : Dans chaque équipe, il y a un aide-mécanicien.
  • Personnel d’entretien des locaux : Ils sont chargés de l’entretien de l’usine en enlevant les fibres de coton qui traînent.
  • Contrôleur de coton-graine : Il contrôle le coton au niveau des véhicules qui le transportent. Il prélève un échantillon pour déterminer sa qualité (premier ou deuxième choix).
  • Équipe incendie : Elle est présente pour assurer la sécurité en cas d’incendie.
  • Aide-magasinier : Il est chargé de la gestion des pièces détachées des machines (en cas de casse pendant le fonctionnement de l’usine).

[img_3]

Image n°3 : couseur balle à Korhogo 1

Source : Elie SATCHI

________________________

1 http://www.coic-sa.com/about.php

2 http://www.coic-sa.com/about.php

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top