Étude de cas sur l’impact des associations dans le Grand Âge

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages

L’impact des associations sur le Grand Âge est analysé à travers des études de cas, mettant en lumière leur rôle dans la prévention, les liens intergénérationnels et la complémentarité avec les services publics. Cette recherche évalue objectivement les enjeux et bénéfices de ces organismes pour le vieillissement.


Partie II : Etude du cas des associations opérant dans le Grand Âge

Cette section étudie sous le prisme de deux associations et de spécialistes du Grand Âge l’impact des associations intervenant dans le Grand Âge. Elle vise à comprendre en toute objectivité par une approche terrain l’impact, les enjeux, les limites et les bénéfices des organismes en consultant des personnes directement, ponctuellement et indirectement liées à ce domaine. Avant d’exposer le cas, nous présenterons notre méthodologie et les organismes et intervenants impliqués dans l’étude.

Présentation de l’étude de cas

Méthodologie de l’Étude

Notre problématique s’inscrit dans le contexte de questions contemporaines pour lesquelles les solutions ne sont pas disponibles. Même si la présence d’associations opérant dans le Grand Âge n’est pas nouvelle, son existence est fortement dépendante d’une prise de conscience envers un enjeux sociétal, d’un socle cultutrel philantropique, d’une volonté et des motivations de créer une initiative par le biais d’une association pour y répondre durablement.

Elle nous amène à nous interroger si sa pratique est bénéfique, ou peut même s’avérer être un piège (Donada, 1997). La méthode choisie pour mener cette étude est inductive, ce qui signifie que nous ne voulons remettre en cause aucune hypothèse préétablie. Au contraire, nous avons laissé les idées émerger tout au long de la recherche empirique (Eisenhardt et al., 2016).

Ces aperçus nous aideront à envisager les formes possibles que cette étude pourrait prendre. La conduite d’une étude de cas est justifiée par la nécessité d’analyser les interactions humaines complexes intervenant au sein d’environnement socio-organisationnel spécifique. De plus, les associations du Grand Âge modernisent les services de compagnie, de stimulation cognitive et physique, ainsi que de soutien psychologique.

Cette modernisation passe aussi par la création de nouvelles associations, souvent par des acteurs expérimentés dans le domaine du Grand Âge (association & entreprise), cependant peu de ces nouvelles initiatives et leurs résultats sont documentés.

Les deux associations choisies sont des exemples de ce phénomène. Tous deux partagent une vision et une ambition communes : répondre efficacement aux besoins du Grand Âge en tenant compte du fait que la perception de la séniorité a considérablement évolué au cours des trois dernières décennies. Elles reconnaissent l’importance de s’adapter aux besoins et aux

envies des individus sans se focaliser exclusivement sur l’âge, évitant ainsi de s’enfermer dans des stéréotypes dépassés plus conformes au réel.

L’analyse de cette question revêt une grande pertinence, car elle permet d’évaluer le développement, la diversité, et la longévité des associations centrées sur le Grand Âge, en grande partie déterminées par leur aptitude à ajuster leurs initiatives et services pour répondre efficacement à cet enjeu en constante évolution. Elle souligne que l’adaptation aux exigences contemporaines et la prise en compte des besoins sont essentielles pour offrir une gamme variée de services pertinents dans ce domaine.

Les données proviennent d’observations personnelles obtenues en qualité de “bénévole” dans ces deux associations, et en interrogeant des acteurs de terrain et intéressés par le sujet du Grand Âge. L’entretien semi-dirigé a été utilisé car il permet de suivre le raisonnement de l’interlocuteur. Même si l’intervieweur oriente la discussion avec les thèmes de recherche, l’objectif de l’interview semi-dirigée est de laisser suffisamment de liberté à la personne consultée pour qu’elle puisse exprimer ses pensées sur le sujet.

A cet effet, tous les thèmes sont amorcés par des questions ouvertes afin d’engager un dialogue avec l’interlocuteur. Ainsi, les obstacles rencontrés sur le terrain apparaissent de manière organique puisque les répondants ont pu parler librement de leurs expériences vécues (Greabner et al., 2012). Les participants aux entretiens ont été sélectionnés pour leur connaissance approfondie du contexte du cas et des phénomènes, à savoir bénévoles, bénéficiaires, proches de bénéficiaires, responsable d’association, sociologue et influenceuse silver.

Aussi, cet échantillon a été choisi en raison de sa proximité avec la problématique des associations du Grand Âge. Eisenhardt et Greabner (2007) recommandent en effet de choisir les informateurs en fonction de leur niveau de compréhension et d’appréciation du cadre contextuel riche et complexe. Aussi, les personnes interrogées ne proviennent pas des mêmes fonctions, du même niveau hiérarchique ni de la même perspective (Eisenhart et Graebner, 2007).

Les entretiens semi-dirigés ont duré environ une heure et ont été enregistrés afin de rester fidèle au discours utilisé par les personnes interrogées. Les données recueillies sont qualitatives, c’est-à-dire qu’elles offrent une analyse approfondie du phénomène organisationnel et socioculturel afin d’identifier les bénéfices et les limites de ces associations et de leur impact. Pour cette raison, les résultats de l’étude ont été textuellement présentés plutôt que de données numériques : « les personnes qui construisent leurs réalités organisationnelles sont des « agents bien informés », c’est-à- dire que les personnes dans les organisations […] peuvent expliquer leurs pensées, leurs intentions et leurs actions ». (Gioia et

al. 2012).

L’échantillon est constitué avec des personnes un lien avec ces associations et un intérêt pour le Grand Âge. Leurs expériences nous permettent de retracer mais aussi de constater et d’apprécier l’impact des associations du Grand Âge entre parties prenantes internes et externes aux associations choisies comme cas d’étude.

Présentation de l’Étude

Cette étude vise à comprendre en toute objectivité l’impact, les enjeux, les limites et les bénéfices des organismes en consultant et en interrogeant des personnes directement, ponctuellement et indirectement liées à notre problématique et à son domaine.

Notre principale intention est de comprendre l’impact et l’action du développement et la diversité des associations dans le domaine du Grand Âge. Nous avons cherché à déterminer si ces associations sont en mesure de répondre de manière plus adaptée aux besoins des personnes de plus 65 ans, en offrant de nouvelles alternatives, des alternatives pouvant être qualifiées “de meilleure qualité” qui se détachent de l’approche strictement médicale prévue par le service public ou le secteur privé. Nous avons souhaité explorer comment ces associations se positionnent en prenant en compte les réalités socio-géographiques et les attentes individuelles, plutôt que de se concentrer uniquement sur l’âge.

En outre, nous avons examiné comment cette démarche initiée par les associations peut influencer positivement le secteur de la Silver économie notamment en s’intéressant à la perception de Asmae Chouta directrice de l’Agence AutonomY et de l’association INVIE, des organisations dédiées à favoriser l’autonomie à domicile des personnes âgées et des individus en situation de handicap, tout en œuvrant pour accroître l’attrait du territoire. En 2019, Asmae Chouta note que la Silver Économie est en pleine croissance mais son offre n’est pas toujours en adéquation avec les besoins des usagers. Malgré une abondance d’idées et d’innovations, l’identification des besoins et l’articulation de l’offre ne répondent pas aux attentes des usagers, des aidants, des aidés et des professionnels.

Nous nous sommes également penchés sur la diversité des associations opérant dans ce domaine, cherchant à comprendre ce que cette réalité révèle. Nous nous sommes aussi interrogés sur la possibilité que ces associations soient le signe d’un aveu de faiblesse rencontré par le secteur privé et des pouvoirs publics. Enfin, nous avons envisagé si cela pouvait refléter une évolution positive et pérenne au sein de la société.

Présentation des participants

Dans le cadre de cette étude, notre focalisation s’est portée sur deux associations récemment établies qui ont dévié de l’approche conventionnelle du vieillissement en mettant davantage l’accent sur la prévention de l’isolement. Pour chacune de ces organisations, nous avons mené des entretiens avec des responsables, des bénévoles, des bénéficiaires, ainsi qu’un proche de bénéficiaires.

Les deux associations en question sont Paris en Compagnie, une initiative soutenue par la ville de Paris qui vise à organiser des sorties courtoises entre des bénévoles et des individus âgés de plus de 60 ans, tout en proposant des appels de courtoisie. La seconde association, Chez Daddy, se spécialise dans la création de cafés conviviaux situés au rez-de-chaussée de résidences autonomes destinées aux personnes de plus de 65 ans. Ces cafés sont des espaces dynamiques qui proposent régulièrement des activités visant à encourager la création de liens sociaux et intergénérationnels entre les adhérents, les visiteurs, les bénévoles et les responsables de la structure.

De plus, nous avons sollicité l’expertise du sociologue Serge Guérin, spécialisé dans les questions liées au vieillissement et à la « seniorisation » de la société, afin de comprendre l’importance de ces initiatives et les enjeux liés à l’intergénération. Nous avons également exploré la notion de représentation de l’âge, notamment la nécessité pressante de modifier l’image du « Grand Âge » pour transformer sa perception collective dans la réalité.

Dans cette optique, nous avons interviewé Caroline Ida Ours, une influenceuse senior qui, depuis six ans, est devenue l’une des personnalités les plus marquantes en France pour les personnes de plus de 60 ans. Elle a contribué à dépeindre une réalité plus positive et normale de cet âge à travers des collaborations avec des marques telles que Promincor-Lingerie française, Kiwi, Darjeeling, ainsi qu’avec des associations comme Les Petits Frères des Pauvres.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top