L’impact des associations en France est crucial pour le Grand Âge, en favorisant la prévention et les liens intergénérationnels. Ce mémoire analyse leur complémentarité avec les services publics et privés, ainsi que leur influence sur la perception du vieillissement dans la société française.
Partie I : Revue de Littérature
Notre sujet explore l’action des associations agissant dans le domaine du Grand Âge, en réponse au défi sociétal majeur du vieillissement de la population. Dans un premier temps, nous analyserons le paysage associatif, en s’intéressant à son rôle, sa structure, ses enjeux, et la singularité de ce domaine en France. Par la suite, nous examinerons la réalité et les défis du vieillissement en France, mettant en évidence la contribution des associations et des experts spécialisés. Notre étude repose sur une variété de sources, allant des données académiques aux statistiques, périodiques et rapports institutionnels offrant ainsi une vue complète de cette problématique.
Synthèse du Monde Associatif en France
Sous-estimé mais puissant, le Monde Associatif en France réunit une variété d’organisations à but non lucratif couvrant plusieurs secteurs allant du social à la culture. Cet héritier de la Révolution française joue un rôle crucial s’adaptant continuellement aux évolutions de la société, en collaboration avec des acteurs variés tels que l’État et le secteur privé. Ses influences reposent sur les fondements de la philanthropie à la française, se distinguant par ses spécificités culturelles, philosophiques et opérationnelles, qui le distinguent de nombreux autres pays.
Le Monde Associatif en France
Définition et Histoire du Monde Associatif en France
Le Monde Associatif se caractérise par une diversité d’organisations à but non lucratif, formées et dirigées par des citoyens engagés partageant des intérêts communs ou une même cause. Souvent oubliées, les associations sont des initiatives privées (Les Echos, 2018). Elles englobent un large éventail de domaines allant de l’humanitaire, du social et de l’environnement, à la culture, l’éducation et le sport. Elles sont fondées sur des principes de solidarité, de bénévolat et de volontariat, ayant pour mission de répondre aux besoins spécifiques de la société et de promouvoir le bien-être collectif.
En France, le tissu associatif est particulièrement dense et jouit d’une image positive auprès de la population nationale, avec 67% des Français ayant confiance dans ces organisations (Sénat, 2022). Selon Associations.gouv.fr, en 2023, 23% des Français s’impliquent bénévolement au sein d’une association, hommes et femmes de moins de 35 ans et de 65 ans et plus confondus. Cette même année, on recense 1,5 millions d’associations actives rassemblant 12,5 millions de bénévoles. Le rapport « La France associative en mouvement 2022 » indique que 146 740
associations emploient 1,8 million de salariés, soit une augmentation de + 2,7% par rapport à 2021. Selon les Echos, les associations concentrent « 1 salarié sur 10 du secteur privé », la majorité des salariés de l’enseignement, des établissements sportifs et de l’hébergement médico-social privé. Chaque année, entre 60 000 et 70 000 nouvelles associations sont créées, comparativement à seulement 30 000 dans les années 1980.
En 2022, le rapport Recherches & Solidarités sur la France associative rapporte que les domaines d’action les plus représentés dans le monde associatif sont le sport (20%), la culture (19%), les loisirs (13%), le social (7%), le lien social (7%) et la santé (4%). Cette diversité témoigne de l’engagement de la société civile pour résoudre des problèmes et améliorer la vie collective.
En 2018, Les Echos qualifient le tissu associatif de « colosse économique porté par des initiatives privées » et de « leader économique insoupçonné », contribuant à hauteur de 3,5% du PIB, soit plus de 80 milliards d’euros, dépassant l’agriculture et l’agroalimentaire réunis. Intégré à l’économie sociale et solidaire, il représente 10% du PIB et près de 14% des emplois privés en France (ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de la France, 2020).
La France reconnaît différents types d’associations, les plus courantes étant les associations de la loi 1901 et les associations reconnues d’utilité publique (ARUP). Les associations loi 1901 bénéficient de la personnalité juridique et d’avantages tels que la réception de dons et l’embauche de salariés. Plus rares, les associations reconnues d’utilité publique (ARUP) jouissent d’une reconnaissance officielle leur permettant d’exercer des activités d’intérêt général et de bénéficier d’avantages juridiques et fiscaux. Chaque année, quelques associations obtiennent ce statut, comme La Prévention Routière en 1955. En 2019, on compte 1 864 associations de ce statut. D’autres types d’associations tels que les associations agréées, de fait, étrangères et cultuelles sont soumis à des règles spécifiques.
Le monde associatif français est officiellement reconnu depuis 120 ans avec la loi Waldeck- Rousseau, également appelée Loi 1901. Cette loi garantit la liberté d’association et leur indépendance juridique, favorisant leur développement. Les racines du monde associatif remontent au Moyen Âge avec les confréries et le compagnonnage. Cependant, de la fin du Moyen Âge à la Révolution, les associations ont été réprimées par les autorités.
La Révolution française de 1789 avec le Siècle des Lumières favorise l’émergence de sociétés civiles et des premières associations caritatives et philanthropiques. Au XIXe siècle, les associations culturelles, sportives et les mouvements ouvriers se développent pour défendre les droits des travailleurs et promouvoir la cohésion sociale. Après les guerres mondiales, les associations caritatives soutiennent les victimes et les réfugiés.
Dans les années 1960 et 1970, de nouveaux
mouvements sociaux émergent portés par des associations engagées dans l’écologie, les droits de l’homme et la défense des minorités. Les associations deviennent des partenaires incontournables des politiques publiques, contribuant à l’éducation, la santé, l’environnement, la culture et le développement international, et jouant un rôle actif dans la démocratie participative et la formulation de politiques plus inclusives. Face aux défis technologiques et à la mondialisation, les associations se doivent de collaborer avec l’État et les entreprises pour rester pertinentes dans une société en évolution. Pour jouer un rôle prépondérant dans les transformations sociétales, elles doivent repenser leur modèle économique de manière proactive et axée sur l’intérêt général.