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🏫 Université Peleforo GON COULIBALY - Sciences Sociales - Département de Sociologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
SATCHI Elie
SATCHI Elie

L’emploi précaire en Côte d’Ivoire est analysé à travers le prisme des travailleurs saisonniers de la CO.I.C à Korhogo. L’étude révèle les motivations qui poussent ces travailleurs à persister dans des conditions difficiles, en s’appuyant sur la théorie de l’identité professionnelle de Claude Dubar.


Université Peleforo Gon Coulibaly

UFR : Sciences sociales

Département de sociologie

Master de sociologie

Option : Travail et entreprise

Mémoire de master

Emploi précaire en Côte d'Ivoire : étude des saisonniers

Emploi précaire et rapport au travail dans les industries cotonnières ivoiriennes : cas des travailleurs saisonniers de la compagnie ivoirienne de coton « CO.I.C » de Korhogo

Satchi Elie

Encadreur :
ADOH Bissè Blanche Danielle N’guessan
Maitre-Assistant, Sociologie

Superviseur :
Prof GACHA Franck Gautier
Maître de Conférences

2021-2022

Résumé

La précarité de l’emploi affecte de nombreux secteurs d’activité, notamment celui de la filière cotonnière. En Côte d’Ivoire, cette filière, principalement implantée dans le nord du pays, a connu de profondes difficultés organisationnelles et financières, entraînant la faillite de plusieurs entreprises cotonnières. Pour faire face aux inégalités entre travailleurs salariés et améliorer les conditions de travail, l’État ivoirien a mis en place diverses mesures visant à garantir la protection sociale de tous les travailleurs.

La Compagnie Ivoirienne de Coton de Korhogo (CO.I.C) s’inscrit dans cette dynamique en œuvrant pour la sécurité et la protection sociale de son personnel. Toutefois, malgré leur rôle central dans les activités économiques de l’entreprise, les travailleurs saisonniers de la CO.I.C font face à des conditions de travail de plus en plus précaires.

Malgré cela, ils continuent d’exercer leur emploi. La présente étude, intitulée « Emploi précaire et rapport au travail dans les industries cotonnières ivoiriennes : le cas des travailleurs saisonniers de la Compagnie Ivoirienne de Coton de Korhogo », vise à comprendre les facteurs qui expliquent le maintien des travailleurs saisonniers dans leur poste malgré la précarité. Pour ce faire, une approche qualitative a été adoptée, mobilisant la théorie de l’identité professionnelle de Claude Dubar.

Mots clés : emploi précaire, rapport au travail, industrie cotonnière, travailleurs saisonniers.

Abstract

Job insecurity affects many sectors, particularly the cotton industry. In Côte d’Ivoire, this agricultural sector is predominantly located in the northern part of the country and has faced serious organizational and financial challenges, leading some cotton companies to bankruptcy. To address inequalities among wage earners and improve working conditions, the Ivorian government has implemented several measures to ensure social protection for all workers.

The Ivorian Cotton Company of Korhogo (CO.I.C) has committed to these efforts, aiming to provide security and social protection for its workforce. However, despite being central to the company’s economic operations, CO.I.C’s seasonal workers face increasingly precarious working conditions. Yet, they continue to perform their duties. This study, entitled « Precarious Employment and Work Relations in the Ivorian Cotton Industry: The Case of Seasonal Workers at the Ivorian Cotton Company of Korhogo », seeks to understand the factors that lead seasonal workers to remain in their jobs despite these difficult conditions. A qualitative approach was adopted, drawing on Claude Dubar’s theory of professional identity to analyze the phenomenon.

Keywords: precarious employment, work relations, cotton industry, seasonal workers.

Avant-propos

Ce travail s’inscrit dans le cadre du mémoire de recherche du deuxième cycle universitaire de Master de Sociologie. Cette étude résulte de notre protocole de recherche élaboré en 2020. Elle porte sur l’emploi précaire et le rapport au travail des travailleurs saisonniers de la Compagnie Ivoirienne de Coton de Korhogo et s’engage à valoriser l’emploi décent dans le monde du travail.

Il s’agit donc comme l’OIT de promouvoir l’emploi et l’entreprise, de garantir les droits au travail, d’étendre la protection sociale et d’encourager le dialogue social.

En effet, le but fondamental de l’OIT aujourd’hui est que chaque femme et chaque homme puissent accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité (BIT, 1999).

Sommaire

Remerciements III

Avant-propos IV

Liste des sigles et abréviations V

Liste des tableaux et images VI

Introduction 7

Première partie : Cadre théorique et méthodologique 9

Chapitre 1 : Cadre théorique 10

Chapitre 2 : Cadre méthodologique de l’étude 35

Deuxième partie : Présentation générale du champ d’étude 41

Chapitre 1 : Présentation de la COIC 42

Chapitre 2 : Le système de protection sociale en Côte d’Ivoire 49

Troisième partie : Présentation des résultats et discussions 53

Chapitre 1 : Le sens du travail pour les travailleurs saisonniers au sein de la COIC 54

Chapitre 2 : Les rapports professionnels de travail des saisonniers de la COIC 57

Chapitre 3 : Les enjeux identitaires qui favorisent leur maintien en dépit des conditions de travail précaire 60

Chapitre 4 : Discussion sur le maintien des travailleurs saisonniers dans l’emploi précaire 64

Conclusion 70

Bibliographie 71

Annexes 75

Table des matières 82

Introduction

Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2022), le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire a connu une baisse significative de 2008 à 2018 après la hausse observée de 2002 à 2011 due à la crise socio politique dans ce courant de ces années, il est ainsi passé de 59.3% en 2011 à 44.5% en 2015 pour finalement atteindre 39.45% en 2018, avec un indice de Gini passé de 0.5 en 2002 à 0.36 en 2019.

Selon l’Enquête Nationale sur la Situation de L’Emploi et le Secteur Informel (ENSESI, 2016), la population en âge de travailler en Côte d’Ivoire était estimée à 14 870 704 sur une population totale projetée de 23 681 171, soit une proportion de 62,8%. Elle est relativement jeune (63,0%) avec un âge variant entre 14 et 35 ans et réside majoritairement en milieu urbain (52,8%). Cette population est majoritairement constituée de main-d’œuvre (58,2%) avec environ 4 individus sur 10 classés hors main-d’œuvre (41,8%).

De plus, cette étude montre que la main-d’œuvre est composée des personnes en emploi et de celle au chômage. Elle est estimée à 8 658 707 personnes, ce qui représente 58,2% de la population totale en âge de travailler. La population en emploi est estimée quant à elle, à 8 418 055 personnes, soit 97,2% de la main d’œuvre.

La Côte d’Ivoire regorge de plusieurs secteurs d’activités employant des salariés de toutes les catégories sociales. D’entre ceux-ci, nous pouvons mentionner le secteur agro-industriel notamment la filière cotonnière.

Avant la crise militaro-politique de septembre 2002, le coton employait environ 200 000 producteurs et faisait vivre près de 3,5 millions de personnes. En outre, cette culture a permis le développement des activités industrielles fondées sur l’égrenage du coton-graine, la filature et l’huilerie (S. Y. Koffi, 2013).

Selon une étude menée par S. I. A. Ouattara (2018) portant sur « Changement de direction et relations de travail en entreprise dans un contexte de fragilité socio-politique: Le cas de la coic dans le nord de la Côte d’ivoire », la filière coton fortement représentée dans la partie septentrionale du pays a connu de graves difficultés organisationnelles et financières conduisant certaines sociétés cotonnières à la faillite. C’est le cas de La Compagnie Cotonnière Ivoirienne (LCCI), l’une des plus importantes sociétés cotonnières de la région, contrainte à la fermeture en 2006. Cette situation a eu pour conséquences la suppression de 350 emplois directs et 400 temporaires.

A partir de 2007, avec la reprise socio-économique, on enregistre le retour de l’investissement privé dans la filière. La faitière agricole dénommée Yebêwognon, suite à la liquidation des actifs de la LCCI, devient propriétaire de deux usines de l’ex-LCCI. Situées dans le département de Korhogo, les 2 usines (korhogo1 et Korhogo2), acquis par la faitière vont donner naissance le 1er janvier 2009 à la Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC), structure d’égrenage et d’exportation de la fibre, qui présente toutes les caractéristiques d’une véritable société cotonnière.

Notre champ d’étude est principalement la COIC et ses unités d’égrenages de coton. Etant donné que les travailleurs saisonniers de cette structure, en dépit de la précarité de leur emploi se maintiennent dans cet emploi, nous en chercherons donc les raisons selon les données empiriques réalisées par notre étude.

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