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Le rôle de différentes catégories sociales dans la migration

La répartition par âge au Niger est de 48,68% pour les enfants de 0 à 14 ans, pour un taux de 4 878 031 pour les hommes et 4 793 021 pour les femmes. Pour la population de 15 à 24 ans, 19,36%, pour les hommes 1 899 878 et 1 945 806 pour les femmes ; 25 à 54 ans, 26,02%, 2 581 597 pour les hommes et 2 587 913 pour les femmes ; 55 à 64 ans, 3,3%, 340 032 pour les hommes et 315 142 pour les femmes ; 65 ans et plus, 2,64% pour 268 072 pour les hommes et 256 738 pour les femmes.

La population du Niger se caractérise par sa jeunesse, 15 ans en moyenne, conséquent d’un taux de natalité très élevé, de 19% la population est âgée de moins de 5 ans. Le Niger est un pays rural et le taux d’urbanisation demeure faible, de 21% en 2011, qui est en progression constante.

Parmi tous les facteurs socio-économiques susceptibles de favoriser l’émigration du départ des pays en développement avec des spécificités démographiques, aussi, pour un même niveau de revenu par habitant, la répartition de la population sur un territoire, villes et campagnes, ou l’afflux d’une population jeune sur un marché du travail sont des paramètres susceptibles de peser les migrations internationales.

Cependant, pour mesurer de telles influences, les estimations économétriques ne doivent pas pour autant négliger d’autres déterminants socio-économiques, afin d’en dissocier les effets et de les quantifier. Toutefois, pour mieux isoler l’impact de la démographie, doivent être également prises en compte, les conditions politiques, la géographie et l’Histoire des pays en développement, qui elles influent, également les migrations internationales. A cette condition, il sera possible de mesurer l’influence de chacun d’eux, plus particulièrement la démographie, à l’aide d’estimations économétriques.

Cette tendance manifeste dans la proportion de mesurer, notamment la main-d’œuvre qualifiée, les enfants, les jeunes et la femme.

La part des femmes :

Les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des migrants internationaux dans le monde entier, c’est-à-dire près de 95 millions, ce constat augmente fréquemment. L’étude des migrations féminines pose un certain nombre de problèmes dans la mesure où les données disponibles sont limitées. Les recherches sont retardées par les difficultés en matière de disponibilité, de qualité et de comparabilité de ces données.

En plus, les données sont rarement ventilées par sexe, ce qui rend difficile la saisie de l’ampleur numérique de la féminisation des migrations internationales. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce manque de statistiques, d’abord, les migrations posent un problème d’observation plus que dans les autres évènements démographiques, notamment, en raison de la diversité des définitions sur la scène internationale, ainsi que la multitude des parcours et des profils migratoires, la complexité de la mesure des migrations repose sur la distinction entre les mouvements migratoires d’une part et les migrants d’autre part (Clairin,1988).

Alors que les premiers se mesurent en termes de flux à l’échelle nationale et supranationale, l’étude des seconds doit prendre en considération les caractéristiques personnelles des individus. Outre, les critères de distance et de durée permettant de définir les migrants ne font pas consensus auprès des chercheurs.

Notons que les migrations de femmes ne sont pas récentes, depuis la fin des années 1990, les rapports de la Division de la Population des Nations Unies, font état d’une grande présence féminine dans les mouvements de population étrangère depuis près d’un demi-siècle (United Nations,2002). En effet, ces derniers estiment que la proportion de femmes parmi l’ensemble des migrants internationaux s’élevait à près de 47% en 1960, pour atteindre 49% quarante ans environ plus tard (Zlotnik,2003)27.

Jusqu’ici, il y a eu que très peu d’efforts concertés au cours de trente dernières années pour incorporer le genre dans les théories des migrations internationales. L’étude des migrations féminines ne s’avère plus suffisante si l’on souhaite intégrer la notion de genre dans les schémas explicatifs.

Le Niger a connu ces dernières années des cycles de sécheresses et de crises alimentaires qui ont modifié les schémas standards de migration dans le pays. Aujourd’hui, ils ne sont plus les jeunes garçons qui migrent, mais aussi les jeunes filles, qui étaient destinées, en fait, aux travaux ménagers dans leurs résidences d’origine.

Le pays sahélien connait une pluviométrie inégalement répartie dans l’espace et le temps, ce qui occasionne des baisses importantes de la production agricole qui découlent le plus souvent en crises alimentaires, comme démontré auparavant, l’agriculture est la principale activité, à l’encontre, la saison des pluies ne dure que trois mois. Cela pousse les jeunes bras valides à quitter leurs villages pour d’autres contrées durant la saison sèche.

Au cours des 25 dernières années, le pays a connu des sécheresses, les plus importantes sont celles de 1990, 2001, 2005, 2009 et 2010 qui ont occasionné le déplacement de nombreux individus. Les périodes de forte chaleur qui succèdent à celle du froid sec suite à l’harmattan sont très néfastes aussi bien pour la population que pour le cheptel. La température moyenne décennale maximale varie de 36,7°C durant la période 1981-1990, atteint 37,1°C entre 1991-2000, et est de 37,6°C dans la décennie 2001-2009, au niveau des principales stations météorologiques du pays (INS,2010).

Dans les axes précédents, nous avons démontré comment la mobilité a toujours constitué un aspect important de la vie des populations, quand celle-ci dure assez longtemps, elle crée de nouveaux besoins en zone d’arrivée au détriment des zones de départ. Les jeunes bras valides après la saison hivernale partent vers d’autres régions du pays où à l’étranger, pour eux, c’est là où il se trouve les conditions de vie beaucoup plus attractives.

Ainsi, c’est 10,86% de la population résidente au Niger qui a effectué au moins une migration au cours de leur vie (RGP/H-2001, INS), 131,4% est le rapport de masculinité dans cette population, donc plus d’hommes que de femmes, pour le cas de la migration interne, les régions de Tillabéry et de Dosso sont les principales zones de départ, 28,2% pour la première et 18,7% pour la seconde, et les régions Niamey et Agadez contribuent respectivement à 49% et 10,6% pour ce qui est des zones de destination de la population des migrants internes.

Dans le groupe d’âge 15-29 ans, les femmes représentent 54% de la population migrante durée de vie interne interdépartementale. Quand nous considérons la migration intra départementale, la proportion des femmes est souvent plus élevée que celles des hommes en milieu rural (ENMU,1992). Ce résultat est inversé lorsque nous considérons la migration interdépartementale et internationale pour le cas du milieu urbain.

Analyse de la répartition par âge au Niger et migration

Voici un tableau qui montre l’évolution des proportions des migrants durés de vie par sexe28 :

Population1992(a)1998(b)2001(c)2006(d)2011(e)
MigranteHom

%

Fem

%

Hom

%

Fem

%

Hom

%

Fem

%

Hom

%

Fem

%

Hom

%

Fem

%

Migrants

plus de 15 ans

 

46

 

54

 

53,9

 

46,1

 

50,6

 

49,4

 

54,1

 

45,4

 

56,7

 

43,3

Migrants de 15 à 29 ans 

37

 

63

 

40,2

 

59,8

 

46

 

54

 

40,6

 

59,4

 

43,3

 

56,7

Sources: ENMU (a), ENAMI (b)/(d)/(e), RGP/H (c).

Ainsi, il nous faudra évoquer la place des femmes immigrées dans le marché du travail et leur insertion professionnelle qui ont suscité un intérêt tardif. Prenons la France comme pays d’immigrés, en dépit des faits et des statistiques qui montrent la part structurelle prise pas les femmes dans l’immigration en France, 47% en 1999 et dans le marché du travail (39%), autant la question du travail des femmes immigrées demeure non posée comme une évidence, ni du point de vue du sens commun, ni du point de vue des institutions, notamment en charge des populations immigrées.

Également, les recherches universitaires quant à elles, sont encore limitées en nombre sur ce sujet. La question des femmes immigrées a suscité peur de commandes de la part des pouvoirs publics. Or, nous savons combien la recherche constitue un pôle d’expertise pour les pouvoirs publics, et dans le domaine de l’immigration, la majorité des recherches ont trait à cette question qui émane d’appel d’offres.

Ceci pose des problèmes sur l’indépendance de la recherche : la formulation des problématiques et des choix de sujets incombe aux administrations qui financent de fait légitime parfois une approche contestable du problème ; il revient aux équipes de recherche de déconstruire les présupposés qui nourrissent cette approche. D’ailleurs, les recherches notamment féministes se sont peu voire pas du tout préoccupées de cet objet29.

________________________

27 Dr. BABACAR Ndione Géographe et Dr. Fatou BINETOU DIAL Sociologue. Migration clandestine féminine, Etude de cas de Dakar et sa banlieue.

28 BOUBACAR GAOH Mohamed. Genre et migration des jeunes au Niger : entre scolarisation et nuptialité ?

29 Sabah CHAÏB, les Cahiers du CEDREF. Genre, travail et migrations en Europe. 12 | 2004. Femmes, migration et marché du travail en France, p.211-237.

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📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’IMMIGRATION ET L’EMIGRATION AUX PAYS AFRICAINS : LE NIGER COMME EXEMPLE
Université 🏫: Université HASSAN II de CASABLANCA
Auteur·trice·s 🎓:
AIT EL MAJOUB YOUSSEF

AIT EL MAJOUB YOUSSEF
Année de soutenance 📅: 2020-2021
Étudiant: AIT EL MAJOUB YOUSSEF .
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