Objectifs du Millénaire pour le DD : la lutte contre la pauvreté

Objectifs du Millénaire pour le DD : la lutte contre la pauvreté

3.2.1. Lutter contre la pauvreté – Objectifs du Millénaire pour le développement durable

Le grand défi à relever par le développement durable est celui de la meilleure redistribution des revenus ou autrement dit, de la réduction de la pauvreté. La réduction de la pauvreté est de nos jours d’une si grande importance qu’elle est le premier des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Les technologies de l’information et de la communication sont devenues des enjeux majeurs du développement et jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. Le retard économique et technologique considérable des pays du Sud et plus particulièrement de l’Afrique constitue sans aucun doute un handicap à l’éradication de la pauvreté.

Il n’existe malheureusement pas de solutions miracles pour combler ce manque de moyens logistiques et technologiques qui freinent le développement du continent, mais il existe des initiatives intéressantes qui méritent d’être mentionnées comme le mouvement des «logiciels libres»*1 développé sur la base de coopérations volontaires, qui démontre que l’esprit de partage peut conduire à produire des applications performantes.

Les logiciels libres présentent les caractéristiques suivantes :

  •  Ils sont librement utilisables : un individu peut se servir d’un logiciel libre pour l’usage de son choix, qui ne sera pas dicté par l’éditeur du logiciel.
  •  Ils sont librement modifiables : les utilisateurs peuvent regarder le code source du logiciel, afin d’étudier le fonctionnement et éventuellement l’adapter à leurs besoins ; ce qui est indispensable dans une optique de partage des connaissances : le meilleur moyen pour qu’un informaticien apprenne à maîtriser les technologies de l’information est de lire les codes sources écrit par ses prédécesseurs.
  •  Ils sont librement redistribuables : on peut donc en faire des copies, et les installer sur un nombre quelconque d’ordinateurs, contrairement aux logiciels propriétaires qui sont livrés avec une licence par poste. Les utilisateurs sont donc libres d’utiliser et de redistribuer ces logiciels libres sans dépendre des aléas d’une société de logiciels propriétaires.

Les premières Rencontres africaines des logiciels libres se sont déroulées à Ouagadougou (Burkina Faso) du 27 septembre au 7 octobre 2004. La promotion des TIC est désormais au cœur des préoccupations des dirigeants. Et même dans les pays les moins avancés, comme le Burkina Faso. «Nous devons donc faire preuve de plus en plus de créativité que les autres.

Il nous faut faire des choix technologiques compatibles à la fois avec nos ressources et nos engagements internationaux, notamment en matière de propriété intellectuelle et de droit d’auteur» argumente Justin Thiombiano, le ministre des Postes et Télécommunications burkinabé.

Dans ce pays, en effet, une licence Windows coûte seize fois le salaire mensuel minimum garanti. Dans ces conditions, il n’est pas envisageable d’assurer un accès démocratique équitable aux outils et techniques d’information sans recourir aux logiciels libres.

Les logiciels libres sont créateurs d’emplois, ils peuvent entraîner la constitution de plusieurs sociétés spécialisées dans la maintenance ou le développement personnalisé encourageant ainsi une production complémentaire ou concurrente. Le logiciel libre adapté sur place est créateur de plus d’emplois locaux que le logiciel propriétaire importé qui ne peut être mis à jour que par son éditeur. Il en découle une concurrence plus équitable et une meilleure maîtrise des technologies de l’information et de la communication par les usagers locaux.

La lutte contre la pauvreté ne réside pas seulement dans le fait d’oeuvrer pour disposer de plus de ressources. Mais c’est aussi savoir orienter ses dépenses, les minimiser afin de réinvestir les économies réalisées.

L’absence ou le faible niveau des coûts de licences liés à l’utilisation des logiciels libres génère une marge supplémentaire qui peut être réinvestie dans du matériel. Cette économie peut également servir à couvrir les frais d’adaptation du logiciel libre aux besoins de l’entreprise et à former les utilisateurs ou mieux, à financer des projets de développements utiles pour la communauté.

La conscience de l’importance des logiciels et de la capacité à les concevoir localement est très aiguë dans les pays africains francophones. En relation avec leurs partenaires anglophones, ceux-ci veulent définir une position commune pour promouvoir l’utilisation des logiciels libres au niveau planétaire, dans le cadre des discussions sur la société de l’information. «Nous avons manqué les deux premières révolutions de l’ère moderne : l’agricole et l’industrielle. L’Afrique ne saurait être en reste dans la société de l’information», affirme Mamadou Decroix Diop, ministre de l’Information, de la Communication et de la Promotion des technologies de l’information du Sénégal.

Prenons un second exemple. Le secteur de la téléphonie mobile s’est forgé une place de choix dans la société et dans l’économie. L’idée du «m-commerce» ou la possibilité de faire des achats par l’intermédiaire d’un téléphone portable commence à faire son chemin. Des systèmes de paiement mobiles utilisent un simple téléphone ; plus besoin de cartes de crédit qui peuvent s’avérer très chères et de toute façon très peu disponibles dans les pays en développement.

Au Bangladesh1, il est intéressant de constater comment un service aussi standard peut être adapté au contexte local caractérisé par la pauvreté, un faible taux de communication journalier par individu, le manque d’électricité… en assurant à la fois rentabilité économique et progrès social dans les villages les plus reculés du pays.

L’un des opérateurs locaux, Grameen Telecom1, avec près de 400 000 abonnés mobiles, propose aux villageois volontaires – majoritairement des femmes – un prêt pour l’achat d’un kit terminal, à base de téléphone portable, comprenant si nécessaire une batterie rechargeable sur panneaux solaires. Ce prêt d’environ 350 euros est remboursable sur deux à trois ans, à raison de 5 euros par semaine selon le principe du «micro-crédit». Il ne s’agit pas d’une expérience ponctuelle, mais d’un projet qui vise à un déploiement national d’ores et déjà bien engagé : 5000 «phone ladies» aujourd’hui, 50 000 villages dans les cinq ans à venir !

1 Le Bangladesh ne fait pas partie de la Francophonie mais il nous a semblé intéressant de mentionner cette initiative qui peut tout à fait servir d’exemple aux pays francophones.

A Saint-Louis au Sénégal, on propose aux pêcheurs des services Internet qui visent à améliorer leur sécurité et la productivité de la filière de pêche locale. En effet, les pêcheurs ont à faire face à deux problèmes majeurs : les dangers de la navigation côtière : chaque année, une trentaine d’entre eux se noient en mer en traversant la «barre» avec leur pirogue, et la commercialisation du poisson qui, une fois arrivé au port, ne trouve pas forcément preneur ; près du tiers du poisson pêché ne peut être commercialisé ou correctement consommé, faute de pouvoir être acheminé dans un délai suffisamment court étant donné les températures élevées.

Un service d’information météo quotidienne par Internet est donc mis à la disposition des pêcheurs au cybercafé du port. L’opérateur du cybercafé, infomédiaire, guide les pêcheurs qui, pour la plupart, ne maîtrisent ni la micro- informatique, ni la lecture, ni la langue.

Ils peuvent ainsi accéder à une base de données «Capacité de Transport» qui est renseignée et consultable à distance par les différents acteurs de la filière de la pêche et qui indique les horaires et les taux de remplissage, l’itinéraire prévu des camions, etc. Ces services contribuent clairement à améliorer et à garantir les revenus des pêcheurs et aussi à assurer une meilleure gestion des ressources alimentaires locales.

Nous mentionnerons pour terminer cette initiative très astucieuse : certains établissements universitaires et des ONG déploient des activités d’ingéniosité dans la récupération des vieux ordinateurs (avant Pentium III) pour les configurer à l’aide du système d’exploitation Linux, puis les interconnectent avec un serveur de nouvelle génération (Pentium IV et plus).

On peut citer le projet «Accès communautaire aux NTIC – projet Coop Acantic»1. Ce modèle d’Intranet donne aux vieux ordinateurs les mêmes performances d’accès Internet que le serveur. Par rapport aux sources d’énergie, des initiatives, comme celles basées sur le principe de la dynamo de bicyclette, sont tout à fait encourageantes. Le recyclage des déchets électroniques et informatiques apparaît non seulement comme un important marché de commerce électronique, mais aussi et surtout comme une activité nécessaire à la protection de l’environnement.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Information sur le développement durable, pays francophones
Université 🏫: Conservatoire National Des Arts Et Métiers - Institut National des Techniques de la Documentation
Auteur·trice·s 🎓:
Claire Eguibeguy

Claire Eguibeguy
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté en vue d’obtenir le DESS en Sciences de l’information et de la documentation spécialisées - le 18 octobre 2005
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