Composantes de l’économie sociale: tissu associatif
PARTIE II – L’ECONOMIE SOCIALE EN CHIFFRE
Chapitre1: Etat des lieus de l’économie sociale au Maroc
Les nouvelles orientations politiques constituent incontestablement le support d’un véritable décollage de l’économie sociale. Celle-ci pourrait constituer un potentiel remarquable d’intégration et de lutte contre la pauvreté, le chômage et l’exclusion.
Section1
Les composantes de l’économie sociale
1. Les associations au Maroc
Les associations sont d’abord des outils de réponses à des besoins non-monétaires des citoyens. Elles cherchent à offrir, en combinant toutes les formes possibles de financement (fonds publics, dons, ventes de biens et services) des services que les pouvoirs publics, par obligation (déficit des finances publiques) ou par volonté politique, n’assurent plus.
C’est sur elles que reposent de plus en plus des fonctions de régulation, de gestion de dispositif à financement public (aide aux personnes, insertion, sport, tourisme social, éducation populaire).
La dynamique du mouvement associatif au Maroc a été, dès le début des années 90(1), animée d’une vocation à l’action en faveur du développement et de la promotion des droits économiques et sociaux.
1-1 Emergence et dynamique du tissu associatif
Au Maroc, les associations ont un rôle important à jouer dans la réduction de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion et, de fait, plusieurs associations – parmi les innombrables qui ont vu le jour ces quinze dernières années – enregistrent des résultats louables dans ce domaine.
Le développement des secteurs associatif a suscité de ce fait de nombreux espoirs.
Depuis les années 1995, tout particulièrement, il a pris un véritable essor, au plan socioculturel tout d’abord (équipement sportif, culturels, tourisme social), puis dans le secteur économique avec le micro-financement, le développement, l’environnement(2).
On estime à 30.000 actuellement le nombre des associations répertoriées au Maroc, leur développement devrait tendre à pallier les effets produits par le désengagement de l’Etat, au niveau social en générale, et plus précisément, dans les secteurs particulièrement vulnérables tel que le rural isolé ou des bidonvilles.
Bien qu’on ne puisse nier l’apport positif de l’action associative dans la lutte contre l’exclusion, certains constats s’imposent néanmoins: le secteur associatif n’est pas parvenu à se définir et à fonctionner comme un ensemble solidaire qui peut avoir un poids à un niveau décisionnel face à l’Etat ou aux bailleurs de fonds.
Les associations sont soumises à une demande et à une pression considérable pour intervenir sur des problèmes de leurs compétences, mais aussi, plus largement, pour prendre en charge tous les problèmes que les pouvoirs publics ne peuvent pas ou ne savent pas résoudre.
Si les associations contribuent par leur action à atténuer l’impact social de l’exclusion, elles n’en déresponsabilisent pas moins l’Etat en la déchargeant de sa vocation première, qui est de financer et de fournir les services économiques et sociaux de base.
S’ouvre là un champ stratégique de la construction des partenariats associations/ institutions locales. Il ne peut y avoir de résultats tangibles à l’échelle nationale que s’il y a synergie Etat/opérateurs privés/ secteur associatif.
1-2 Les associations et leurs domaines d’interventions:
A partir des dénominations de nombreuses associations(3) on peut comprendre comment leurs domaines d’intervention sont différents.
Et pourtant, en même temps, certains mots clés reviennent avec insistance: développement, culture, éducation, environnementale, développement durable, etc. parfois on a l’impression de retrouver des termes qui fonctionnent presque comme (mot de passe) qui semble indiquer une sorte d’adaptation aux règles du système international.
En effet l’utilisation par stratégie ou par conviction, de ces mots et ces objectives ou modalités d’intervention de la part des associations nationales doivent être mises en relation avec le scénario national qui détermine non seulement le choix politiques mais aussi et surtout les financements
Souvent les associations sont liées à des projets des organisations internationales présentes sur le territoire national, tels que le PNUD ou l’UNESCO, mais aussi à des projets et des actions des ministères nationaux. (4)
Par ailleurs, d’autres associations qui bien travaillant dans les mêmes domaines se distancient d’une façon évidente des lignes d’actions des projets gouvernementaux.
(1): Séminaire conjoint CAFRAD/OFPA. Sur la clarification des missions de l’Etat, de la société civile et du secteur privé dans la convenance économique et la lutte contre la pauvreté en Afrique, « la société civile au Maroc » par Rachid El HOUDAIGUI faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Tanger 24-27 mai 2004.
(2): Source: Rapport général sur le développement humain au Maroc
(3): l’estime approximative des associations présentes au Maroc est peu près de 30.000, il n’y a de documentes officiaux a ce propos. Un premier recensement été réalisé dans le 1998 par la section marocaine d’ « Amnesty International ». Dans le 1999 l’AMAPPE a établi un répertoire. Ensuite, l’Espace Associatif a publié une étude sur les diagnostics et les droits des associations et successivement deux autres études sur l’action associative au Maroc (1998, 1999, 2002).
(4): sources: Annuaires statistiques 2005 des coopératives et unions des coopératives publiées par l’ODCO (office de développement de la coopération)
L’Economie Sociale Au Maroc
Ce sont des associations qui travaillent sur les aspects sociaux et culturels du développement, sur le processus participatif et donc sur la réalisation d’une gouvernance locale, sur la promotion des droits de l’homme (en tant que premier pas vers un processus de démocratisation).