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Zone humide: Définition – convention de RAMSAR et problèmes

Zone humide: Définition – convention de RAMSAR et problèmes

Zones humides

Introduction

L’une des composantes de la biocénose ayant un rôle prépondérant dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes est celle des oiseaux. Ces derniers en effet, qui occupent une place de premier plan dans les différents écosystème, jouent un rôle très important dans le maintien des équilibres naturels, notamment dans la prédation, la régulation des niveaux de populations d’insectes , la dissémination des semences végétales d’une région a une autre, d’un continent a un autre, en plus de l’image esthétique et culturelle qu’ils confèrent aux sites naturels (parcs nationaux, réserves naturelles et autres ).

Répandus dans les trois dimensions de l’espace, les oiseaux représentent un groupe systématique d’observation et de mesure accessible, ils constituent un modèle biologique relativement simple a aborder pour l’étude de problèmes biologiques majeurs tels que l’évolution , les comportements et les mécanismes du partage de l’espace écologique ( Blondel,1969).

L’Algérie, qui a une position stratégique et compte, pas moins de 254 zones humides dont 42 sont classées sur le plan international pour leur importance et le rôle qu’elles jouent mais dont les préoccupations étaient, par le passé autres qu’écologiques, a pris conscience de l’importance des zones humides et du rôle qu’elle peut et veut assumer pour la sauvegarde de ces milieux , en effet parce que situées sur les deux voies de migration du flyway international ( voie de migration des oiseaux migrateurs) de l’atlantique est passant par l’Afrique du Nord .

Le rôle de site d’hivernage de ces zones, ajouté a la richesse et la diversité de leur flore ne peut que leur conférer une importance remarquable et exiger qu’ on y attache une attention particulière.

Chott El Hodna se situe dans les hauts plateaux centrales est un lieu d’hivernage propice pour de nombreux oiseaux d’eau. Dans cette contribution nous avons voulu mettre en évidence le rôle que joue ce milieu pour le maintient de la biodiversité et plus precisament l’avifaune aquatique d’une part et d’autres part inventorier et étudier l’écologie (phénologie et distribution spatio-temporelle) de toutes les espèces ayant fréquenté ce site pendant la période d’hivernage.

Notre travail est structuré en 5 chapitres :

Le premier représente une synthèse bibliographique sur les zones humides.

Le deuxième rassemble des données sur le chott : hydrologie, climatologie et principales espèces faunistique et floristiques.

Le troisième décrit la biologie de l’avifaune aquatique rencontrée dans la zone d’étude.

Le quatrième dénommé matériel et méthodes décrit la méthodologie suivie a l’étude de l’occupation spatio-temporelle de l’avifaune aquatique dans cette zone humide durant la période d’étude.

Enfin un dernier chapitre illustre les résultats obtenus sous forme des graphes, d’histogrammes et de figures  qui montre la carte factorielle obtenus après une analyse factorielle des correspondances (A.F.C) .elles sont exquisées d’une discussion et d’une conclusion clôturant le mémoire.

Chapitre 1: Aperçus générale sur les zones humides

1. Définition de zone humide

1.1. Définition de la zone humide par la convention de RAMSAR

Au sens de la convention de Ramsar : « Les zones humides sont des étendues de marais. de marécages, de tourbières, d’eaux naturelles ou artificielles , permanentes ou temporaires où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée y compris des étendues d’eau marines dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ».

Les milieux humides sont aussi représentés par des chotts et Sebkhas, ainsi que les retenues d’eau artificielles ou barrages remaniés ou crées par l’homme (Anonyme, 1993 in Cherouana, 1996).

1.2. Définition proposée par le projet MAR de l’UNESCO

« C’est toute zone de transition entre les systèmes terrestres et aquatiques où la nappe phréatique est proche de la surface du sol, ou dans laquelle cette surface est recouverte d’eau peu profonde, de façon permanente ou temporaire » (Cherouana, 1996).

2. la convention de RAMSAR

La convention de RAMSAR sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté Le 02 Février 1971 dans la ville iranienne de RAMSAR, sur les bords de la mer Caspienne. Il s’agit du premier traité intergouvernemental mondial moderne sur la conservation et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles (F.A.O ,1971).

3. Cadre juridique international des zones humides : La convention de RAMSAR 1971

Cette convention a trait à la conservation des zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau et résulte de trois projets élaborés par l’union internationale de la conservation de la nature (U.I.C.N) :

  • Le projet Mar pour la conservation des marais.
  • Le projet Aqua pour la conservation des lacs et des rivières.
  • Le projet Telma pour la conservation des tourbières.

Cette convention, véritable instrument juridique, est le cadre légal de protection internationale des zones humides surtout celles inscrites à la liste de la dite convention (Chalabi, 1990).

4. Les zones humides en Algérie

De part la position géographique et stratégique de l’Algérie, on y compte plus 254 zones humides (Medouni, 1996). Sa configuration physique et la diversité de son climat lui confèrent d’importantes zones humides.

– La frange Nord-Ouest et les hautes plaines steppiques se caractérisent par des plans d’eau:

  • salé : Chotts.
  • non salée (la nappe phréatique n’est pas très profonde) : Dayas

– La partie Nord-Est : renferme de nombreux lacs d’eau douce, des marais, des ripisylves et des plaines d’inondation.

– Le Sahara renferme les oasis, dans le réseau hydrographique des massifs, montagneux du Tassili et du Hoggar on assiste à des sites exceptionnels alimentés par des sources d’eau permanentes appelées Gueltas (Bakhti, 2005).

4.1 La classification des zones humides en Algérie

4.1. 1. Répartition géographique

D’après (Chalabi, 1990), les zones humides algériennes sont regroupées en six régions géographiques distinctes, chaque région est formée par un ou plusieurs secteurs abritant chacun au moins un site.

La liste des régions et des secteurs est la suivante:

Région Nord-Est :

  •  Secteur d’el kala (3 sites).
  •  Secteur de Mekhada (3 sites).
  •  Secteur de Fetzara (1 site).
  •  Secteur de Skikda (3 sites).

Région constantinoise :

  •  Secteur de Sétif (8 sites).
  •  Secteur d’Oum El Bouaghi (12 sites).

Région sud-Est:

  •  Secteur de Biskra (8 sites).
  •  Secteur de Touggourt (8 sites).

Région de centre :

  •  Secteur de Réghaia (1 site).
  •  Secteur de Boughzoul (3 sites).

Région Sud Centre :

  •  Secteur de Menia (2 sites).

Région de l’OUEST : (25 sites).

Le Chott El Hodna fait partie de la région Sud-est au sein du secteur de Biskra

4.1.2. Classification écologique des zones humides en Algérie

Morgan et Boy 1982 (in Cherouana, 1996), ont mis au point une méthode de la classification des zones humides du pourtour méditerranéen. Les principaux sites Algériens ont été classés sur la base de cette méthode. Les critères utilisés pour définir les valeurs pour la conservation des sites humides sont surtout d’ordre écologique, à savoir:

– L’importance en tant qu’unité de conservation du point de vue.

  • a – de la fragilité.
  • b – de la superficie.
  • c – des menaces.

– La représentativité.

– La richesse et la diversité.

  • a – en espèces.
  • b – en habitats.

– Si le site est naturel ou artificiel.

– La rareté:

  • a- en espèces.
  • b- du site.

– La valeur potentielle du site.

– L’utilisation dans le cadre de l’éducation, la sensibilisation et du Tourisme.

(Chalabi, 1990) distingue onze (11) catégories de zones humides ayant des caractéristiques écologiques différentes :

  • Sites marins artificiels :

– Salines.

– Salines d’Annaba.

  • Sites marins naturels :

– Lac Mellah.

– Garaet El -Hours (Guerbes).

  • Sites à végétation inférieure à 30 % Chotts et Sebkhates sans végétation.

– Sebkhas Djendli.

– Chott Gadaine.

– Chott El- Golea.

– Chott Ain Beida (Ouargla).

  • Sites à végétation émergente supérieure à 30 % à domination de phragmites :

– Marais de la Mekhada.

– Marais de la Macta (Mascara, Oran, Mostaganem).

  • Site de la végétation émergente supérieure à 30 % à domination de scripes :

– Lac Fetzara (Annaba).

  • Site artificiels : Barrage sans végétation:

– Barrage de Boughzoul.

– Barrage de Ain Zada (Ain Zada).

– Barrage de Sidi Abed.

  • Sites artificiels : Barrage avec végétation:

– Barrage de Cheffia.

– Barrage de Zerdezas.

– Barrage de Guenitra.

  • Chott et Sebkhates sans végétation :

– Granol Sebkhas d’Oran (Oran). Sebkhas Guella

– Sebkhas Ezzemoul

– Chott El Hodna (M’sila). Chott Ettaref.

– Garaet Guellif. Garaet Ank Djemel.

– Sebkhas Djendli. Sebkhas Tinsilt.

– Chott El Beïda (Ouargla). Chott El Fraïn.

– Sebkhas El Hamiett. Sebkhas Bazer.

– Chott Merounes. Chott Sidi Khouiled.

– Chott Chergui (Saida). Chott Bel Djloud.

  • Oasis:

-Oasis de chegga (Biskra).

-Kerdache.

-Lac Temacine.

-Lac Megarine.

  • Sites peu salés à végétation aquatique inférieure à 5%

-Lac Gharabs.

  • Lac d’eau douce permanente:

-Lac Tonga (Taref). – Lac Oubeïra (Taref).

– Lac des oisaux (Taref). – Lac de Réghaia.

En résumé le chott El Hodna est une zone humide naturelle non côtière, temporaire, sans végétation et relativement salée.

4.2. Les zones humides Algériennes d’importance internationale

Les zones humides internationales (ou d’importance internationale) au nombre de 42 (Tableau n° 01) sont par définition même d’une importance exceptionnelle, elles représentent les meilleurs exemples d’écosystèmes des zones humides du point de vue de leurs fonctions écologiques et hydrologiques leur biodiversité et de leur importance socio-économique.

5. les différentes fonctions des zones humides

Fonctions biologiques:

Productivité biologique (pèche, chasse, coquillage, agriculture extensive adoptée, biomasse)

Habitat et niche écologique pour les espèces animales.

Zone de réserve de protection et d’étude écologique (conservation de gènes, espèces animales et végétales en voie de disparition).

Fonction de zone de relais et support de vie pour d’autres écosystèmes adjacents.

Fonctions de régulation hydrologique:

Réservoir d’expansion des crues, régulation des débits, actions anti-érosives pour les zones humides littorales.

Fonction d’échange avec les nappes aquifères.

Fonction de loisir, de détente et d’observation.

Rôle historique et archéologique.

Rôle économique

(Mustin, 1982 in Anonyme, 1984).

Tableau n° 01 : Type et localisation administrative des 42 sites humides algériens d’importance internationale

Nom de la zone humide Type de zone humide Wilaya
1-Lac Tonga Lac d’eau douce côtier, marais et aulnaie El Tarf,
2-Lac Oubeïra Lac d’eau douce côtier El Tarf,
3-Le lac des oiseaux Lac d’eau douce côtier El Tarf,
4-Chott Ech Chergui Chott salé, continental saumâtre et d’eau douce. Saïda, Nâama, El Bayadh
5-Guerbes Plaine d’inondation côtière, lacsd’eaux douces et saumâtres. Skikda
6-Chott El Hodna Chott et sebkha continentaux, M’Sila et Batna
7-Valéee d’Iherir Gueltates d’eau douce Illizi
8-Gueltates d’issikarassene Gueltates d’eau douce Tamanrasset
9-Chott Merouane et Oued Khrouf Chott contnental El Oued et Biskra
10-Marais de la Macta Marais côtier et Oued Mascara, Oran et Mostaganem
11-Oasis de Ouled Saïd Oasis et foggara Adrar
12-Sebkha d’Oran Sebkha ou lac salé continental Wilaya d’Oran
13-Oasis de Tamentit et Sid Ahmed Timmi Oasis et foggara Adrar
14-Oasis de Moghrar et Tiout Oasis et foggara Nâama
15-Zehrez Chergui Chott et sebkha contnentaux Djelfa
16-Zehrez Gharbi Chott et sebkha contnentaux Djelfa
17-Gueltates d’Affilal Gueltates Tamanrasset
18Grotte de Ghar Boumâaza Grotte karstique continentale et oued Tlemcen
19Marais de la Mekhada Marais d’eaux douces etsaumâtres El Tarf
20-Chott Melghir Chott et Sekha salés continentaux El Oued et Biskra
21-Lac de Réghaïa Lac, marais et oued côtiers Alger
22-Lac Noir Tourbière morte El Tarf,
23-Aulnaies de AïnKhiar Aulnaie et oued d’eau douce El Tarf,
24-Lac de Béni Bélaïd Lac, marais, aulnaie et ouedcôtiers d’eau douce Wilaya de Jijel
25-Cirque de Aïn Ouarka Lacs et sources d’eaux chaudeset froides, cirque géologique Nâama
26-Lac de Fetzara Lac d’eau douce Annaba
27- Sebkhet El Hamiet Lac salé saisonnier Sétif
28-Sebkhet Bazer Lac salé permanent Sétif
29-Chott El Beïdha-Hammam Essoukhna Lac salé saisonnier, prairie humide Sétif
30-Garaet Annk Djemel-El Merhssel Lac salé saisonnier Oum el Bouaghi
31-Garaet Guellif Lac salé saisonnier Oum el Bouaghi
32-Chott Tinsilt Chott et sebkha Oum el Bouaghi
33-Garaet El Taref Lac salé permanent Oum el Bouaghi
34- Dayet El Ferd Lac saumâtre permanent Tlemcen
35-Oglat Edaïra Lac saumâtre Naama
36-Les Salines d’Arzew Lac salé saisonnier Oran
37-Le lac de Tellamine Lac salé saisonnier Oran
38-Le Lac Mellah Lac d’eau saumâtre El Tarf
39-Sebkhet El Meleh(Lac d’El Goléa) Lac salé Ghardaia
40-Chott Oum Raneb Lac salé Ouargla
41-Chott Sidi Slimane Lac saumâtre permanent Ouargla
42-Chott Aïn El Beïda Lac salé Ouargla

Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), DGF. Algérie (2006/2007)

6. Problèmes des zones humides

Les principales causes de la régression des zones humides algériennes sont:

Le drainage, la pollution, la perte et/ou la perturbation des habitats, l’agriculture et la pèche (Medouni, 1996).

6.1. Drainage : les zones humides et les oiseaux d’eau sont en permanence menacés souvent de façon accrue par les projets de mise en valeur, les programmes d’assèchement et d’irrigation.

6.2. Pollution : En Algérie les eaux douces ont subi de grave altération au cours de ces dernière années par l’intermédiaire de:

La charge humaine.

Les métaux lourds.

6.3. Perte et/ou perturbation des habitats

La disparition des habitats naturels a eu des conséquences désastreuses pour la flore et la faune, certaines espèces se sont éteintes d’autres ont beaucoup perdu de leur étendue et de leur densité.

6.4. L’agriculture

Il existe certains types de zones humides (marais, zones inondables) qui sont utilisés pour l’élevage et la récolte des matériaux (bois, roseaux, tourbe), comme est le cas du marais de Mekhada qui est utilisé pour le pâturage extensif, notamment dans la partie sud où le marécage laisse progressivement place à la prairie humide (Triplet et al, 1991 in Medouni, 1996).

De même les pompages illicites pour l’agriculture et les modes d’irrigation archaïques qui dilapident une considérable quantité d’eau vitale pour l’avifaune aquatique (Anonyme, 1993 in Medouni, 1996)

6.5. La pèche: Certaines pratiques font de la pèche un danger pour le renouvellement des ressources marines, on note l’utilisation d’explosifs qui aboutit a une modification de substrat entraînant la disparition de tout être vivant dans cette zone (Anonyme, 1993 in Medouni, 1996).

6.6. Autres problèmes

Comme autres problèmes affectant les zones humides algériennes, il faut ajouter la mise à feu des roselières, le surpâturage, le braconnage et le manque d’équipements de surveillance des écosystèmes marins et lacustre, enfin signalons la faiblesse de la législation concernant les activités d’exploitation et de protection des milieux marins (Medouni, 1996).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Ecologie et occupation spatio-temporelle de l’avifaune aquatique du chott EL Hodna
Université 🏫: Département de biologie - Option: écosystèmes Forestiers
Auteur·trice·s 🎓:

Albane L. Harzallah I. Hocini N
Année de soutenance 📅: Mémoire pour obtenir le diplôme d’ingénieur d’Etat en écologie végétale et environnement 2008/2013
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