L’Industrie des Technologies de l’information et de la communication

Le défi à relever est de développer davantage l’industrie des TIC, que ce soit pour la production de biens (matériels, logiciels, etc.), ou celle des services (informatiques et réseautiques). C’est un secteur industriel émergent en pleine structuration et pouvant ouvrir de grandes perspectives d’exportation et d’emploi.

Dans cette perspective de promotion de l’industrie TIC nationale la stratégie e-Maroc 2010, a prévu le lancement de plusieurs chantiers ciblés incluant l’accompagnement des entreprises du secteur TIC, l’aménagement de […]

Économie du savoir

Troisième partie

L’insertion du maroc dans l’économie du savoir

Chapitre II

Stratégie e-Maroc

Stratégie d’insertion du Maroc dans la société de l’information et du savoir

Section 4

Positionnement de l’Industrie des TIC

[…] l’accompagnement des entreprises du secteur TIC, l’aménagement de lieux dédiés, l’appui à l’exportation et l’encouragement de la Recherche & Développement et de l’innovation.

1) Repères et réalisations

Le contrat progrès APEBI-Gouvernement constitue un véritable tournant pour le développement du secteur TIC dans notre pays. Il est venu renforcer les mesures et programmes lancés dans le cadre de la politique volontariste de l’Etat pour dynamiser le secteur TIC en développant notamment un tissu technologique sur l’ensemble du territoire national.

a- Dynamisation du Partenariat Public-Privé

Dès son démarrage, la stratégie e-Maroc 2010 a oeuvré pour mobiliser les différentes parties prenantes, en particulier en tissant des partenariats public-privé (PPP) solides et pérennes. Le recours à ce partenariat s’explique par le fait que le PPP constitue une voie de solution réelle pour financer les projets, tout en bénéficiant des compétences clés, du Savoir-faire et des méthodes de fonctionnement du secteur privé.

Ainsi, le programme e-Gouvernement peut être cité à titre d’exemple de PPP. En effet, et en plus de sa mission première de développement de l’administration électronique, ce programme s’est fixé aussi comme objectif de participer au développement du secteur producteur de services et d’équipements TIC. Ce programme est de plus en plus considéré comme un vecteur important de création et de consolidation d’une ingénierie et de dynamisation de la Recherche & Développement nationales.

De plus, et dans le cadre de sa politique volontariste, le gouvernement a conclu en Septembre 2006 le « Contrat Progrès 2006-2012 » avec les professionnels du secteur représentés par l’APEBI. Ce contrat constitue un véritable cadre de redynamisation du PPP, et confirme la ferme volonté du secteur privé des TIC à contribuer au développement de la société de l’information et du savoir dans notre pays. En effet, d’ambitieux objectifs chiffrés y ont été indiqués, dont les plus importants sont :

  • porter le chiffre d’affaires du secteur de 26 milliards DH en 2004 à 60 milliards DH
  • en 2012 (dont 38 milliards DH pour les télécoms et 1.8 milliards DH à l’export) ;
  • créer 33 000 emplois dans le secteur des TIC sur la période 2006-2012 ; doubler la contribution (de 5% à 10%) de l’industrie des TIC au PIB, à l’horizon 2012 ;
  • augmenter l’utilisation des TIC, avec un objectif de 50 000 entreprises équipées en et 1.8 million d’abonnés Internet d’ici à 2012.
  • Parmi les principales mesures préconisées par le contrat programme et qui sont en voie de mise en œuvre :
  • Le soutien à l’innovation et à la création de valeur ajoutée, par la mise en place d’un fonds, d’une dotation initiale de 100 MDH, d’aide à la réalisation des projets innovants ;
  • L’incitation à la Recherche et Développement, par la mise en lace du « Fonds national de soutien à la recherche scientifique et au développement technologique » pouvant financer jusqu’à 50% du coût total des projets R&D lancé par une entreprise ;
  • La Facilitation de l’accès aux financements des PME du secteur TIC, par la mise en place du Fonds National de Mise à Niveau et du Fonds de Garantie de la Restructuration Financière ;
  • Le déploiement accéléré de l’administration électronique en prenant en considération la taille des entreprises du secteur dans l’élaboration des dossiers des appels d’offres afférents aux projets e-gouvernement ;
  • Le développement des ressources humaines et de la formation, visant la mise à disposition de 11.500 diplômés dans les TIC dont 4.700 de niveau ingénieur ;
  • La création de zones d’accueil dédiées aux activités TIC, technopôles & technoparcs bénéficiant d’infrastructures évoluées et de l’intégration des services ;
  • L’achèvement de l’arsenal juridique pour créer la confiance numérique, et développer les moyens de paiement à distance (commerce électronique).
  • Il serait enfin souhaitable que ce programme puisse intégrer un dispositif financier supplémentaire pour un accompagnement adapté aux différents cycles de vie de l’entreprise depuis sa création jusqu’à la phase d’exploitation. De mesures telles que la mise en place d’incitations fiscales, de fonds d’amorçage, de capital-risque sont très attendues à ce niveau.

b- Renforcement du tissu technologique sur l’ensemble du territoire national

La majorité des nouvelles entreprises du secteur, est confrontée à des problèmes de viabilité, de pérennité et d’accompagnement dans leur développement par les banques et les pouvoirs publics. C’est dans la perspective de porter des solutions durables à ces problèmes, qu’un programme de renforcement du tissu technologique a été lancé.

  • En facilitant l’implantation de sociétés ce programme vise l’accélération du déploiement des lieux dédiés, décliné en trois niveaux complémentaires:
  • Des technopôles de niveau international, avec notamment CasaNearShore à Casablanca et Technopolis à Rabat, visant l’implantation de sociétés innovantes et misant sur les investissements de groupes étrangers ;
  • Des technopôles régionaux (Fès, Tanger, Marrakech) permettant de revitaliser les régions marocaines, de créer des entreprises en proximité des donneurs d’ordre qui n’ont aujourd’hui d’autre alternative que de se tourner vers les sociétés casablancaises ou étrangères, sans tirer tout le bénéfice de la montée en puissance des écoles d’ingénieurs régionales et des universités ;

Des zones d’accueil intelligentes, pépinières généralistes permettant d’offrir au niveau des grandes villes du Royaume des espaces professionnels présentant les caractéristiques minimales pour implanter et développer de nouvelles activités.

Il convient enfin de préciser la politique de lieux dédiés à l’éclosion et au développement d’entreprises du secteur TIC, en replaçant la réflexion dans le cadre d’un schéma global d’aménagement du territoire.

2) Orientations pour l’avenir

a- Renforcer la politique de développement des entreprises TIC innovantes

La stratégie e-Maroc 2010 veut mettre davantage l’accent sur les aspects industrialisation des TIC et non se satisfaire d’une société qui ne ferait que les consommer. C’est dans ce cadre que tenant compte du fait de la corrélation directe entre l’intensité de l’innovation et le contenu technologique des exportations, 0,25% du CA des Télécoms sont alloués annuellement au Fonds de soutien à la R&D en TIC.

Néanmoins, il convient d’identifier les domaines dans lesquels le Maroc peut apporter une réelle valeur ajoutée et orienter ses efforts vers la création de cette valeur. A ce niveau, l’OCDE souligne que les gouvernements peuvent agir dans quatre domaines:

  • instaurer les incitations appropriées ;
  • assurer la genèse de nouvelles connaissances ;
  • accroître l’efficacité de leurs propres investissements dans l’innovation ;
  • améliorer l’interaction entre les principaux acteurs du système d’innovation.

De plus, et comme les bases de connaissances professionnelles et spécialisées se sont accrues et commencent à dépasser les frontières des entreprises et des activités métiers, il devient de plus en plus nécessaire de développer les relations avec l’Université et en particulier avec les laboratoires de recherche.

C’est dans cet objectif et sur la base d’une analyse des besoins, et en adoptant une démarche de projet rigoureuse, qu’on devra favoriser le lancement de nouveaux incubateurs TIC en partenariat entre les Universités, les écoles d’ingénieurs, l’OFPPT et les grands groupes nationaux et ou Développer des filières TIC à travers une approche dite « Pôles de croissance ».

Le développement de nouvelles activités dans les TIC peut être facilité par la mise en place de pôles de croissance. Il s’agit de créer une dynamique et de fédérer les acteurs (la Recherche, l’Enseignement Supérieur et le Tissu d’Entreprises) autour d’objectifs communs. Cette structure articule, oriente ou réoriente les dispositifs existants d’animation, de promotion et de soutien à la recherche, aux entreprises et à la formation. Elle appuie également ses actions sur de nouveaux dispositifs qui visent à initier cette dynamique.

Cela peut prendre la forme d’un appel à projet, de commandes publiques, d’action de promotion, d’animation et de communication pour les filières, de la mise en œuvre de programmes thématiques de financement de la R&D et de l’innovation.

b- Encourager les entreprises marocaines TIC à devenir exportatrices

L’objectif est d’adopter et d’appliquer les mesures d’accompagnement nécessaires aux entreprises TIC dans leur démarche d’exportation vers les marchés internationaux porteurs en matière de retombées économiques pour le Maroc.

Bien qu’il soit maintenant reconnu que plusieurs chefs de file nationaux de cette industrie occupent des positions de premier plan dans des créneaux majeurs (monétiques et cartes à puces), de nombreux problèmes financiers, structurels et commerciaux continuent à entraver l’ouverture des entreprises TIC sur l’extérieur.

En effet, dans un grand nombre de cas, la petite taille des entreprises TIC limite les ressources qu’elles peuvent consacrer aux activités liées à la commercialisation. Ceci constitue un frein considérable à la croissance du secteur surtout qu’il s’agit de produits difficilement rentabilisables sur le seul marché marocain.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Économie du savoir, l’investissement immatériel
Université 🏫: Université Moulay Ismaïl - Faculté des Sciences Economiques Sociales et Juridiques
Auteur·trice·s 🎓:
Abdelhamid K. / Khalid H. / Noreddine H.

Abdelhamid K. / Khalid H. / Noreddine H.
Année de soutenance 📅: Mémoire pour l’obtention d’une licence - 2009/2010
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