La gouvernance urbaine à Kindu révèle des inégalités croissantes face à une urbanisation rapide. Cette étude propose une approche innovante de géogouvernance participative, essentielle pour transformer les défis en opportunités de développement équitable et durable.
Chapitre cinquième :
LES PERSPECTIVES DE GESTION URBAINE À KINDU
Ce dernier chapitre de notre étude se propose de projeter dans le futur une géogouvernance basée sur l’équité spatiale de la ville de Kindu. Elle s’articule autour de trois principaux aspects :
- Les stratégies spatiales de développement, où nous proposons une modélisation de la gouvernance à partir de la plus petite unité sociale ;
- Les perspectives de gestion à travers un diagnostic actualisé ;
- Les perspectives financières de la ville.
La ville de Kindu est héritière de plusieurs situations qui lui imposent son état actuel. Plusieurs études DSRP (2005), PDU (2010), Monographie du Maniema (2011) et PAP (2015) considèrent que Kindu a longtemps été caractérisée par une dégradation générale du tissu économique, une insuffisance des infrastructures et une faible capacité dans la gestion de la chose publique.
Les stratégies spatiales de développement : vers une décentralisation affirmée ?
L’aménagement du territoire, pour jouer son rôle, doit trouver une échelle spatiale à partir de laquelle les différentes actions peuvent être menées d’une façon plus rationnelle. Et cet espace doit être d’un niveau plus bas que le territoire national difficile à appréhender de par la complexité et l’hétérogénéité de ses réalités (Cavailhès et al, 2002).
En RD Congo, la constitution en vigueur a prévu une structuration spatiale d’ordre géopolitique. Ainsi, l’espace national est subdivisé en entités »décentralisées », dont chacune est dotée d’une personnalité juridique lui permettant d’organiser à travers les lois y relatives l’espace local.
C’est le cas des villes en général et de la ville de Kindu en particulier, qui jouissent d’une autonomie leur reconnue par les lois en vigueur : loi sur la libre administration des provinces, l’autonomie financière, décentralisation…..
La stratégie spatiale du développement bien que locale, doit être en accord avec les stratégies régionales et nationale (Mashini, 2013).
En ce qui concerne la ville de Kindu dont il est question dans cette étude, nous proposons la stratégie très simple que nous résumons en »D 3B », qui signifie tout simplement : « le développement de la base par la base et pour la base ».
Considérant l’avenue comme « unité socio-spatiale », au plus bas de la hiérarchie territoriale bien que ne pouvant nullement remplacer aucunement le quartier, qui du reste est reconnu constitutionnellement et scientifiquement comme îlot d’où doit partir toute analyse spatiale liée à l’aménagement urbain, cette unité peut dans ce cas jouer le rôle de structure d’impulsion.
Nonobstant la collaboration en termes de gestion des entités qui existe entre les chefs des rues, les chefs des blocs et les chefs des quartiers. Nous illustrons et schématisons cette stratégie dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 26 : Niveau A (le plus bas) de la stratégie « D 3B » : l’avenue
Tableau n° 26 : Niveau A (le plus bas) de la stratégie « D 3B » : l’avenue | |
---|---|
Parameter/Criteria | Description/Value |
Niveau | A (le plus bas) |
Stratégie | D 3B |
Unité | Avenue |
Source : Conception de l’auteur
A son niveau, le bloc qui est constitué d’un certain nombre d’avenues et qui est considéré ici comme second niveau, rassemble, échelonne et regroupe par affinité les différents problèmes soulevés au profit du quartier tel que présenté ci-dessous.
Tableau n° 27 : Niveau moyen de la stratégie « D 3B »
Tableau n° 27 : Niveau moyen de la stratégie « D 3B » | |
---|---|
Parameter/Criteria | Description/Value |
Niveau | Moyen |
Stratégie | D 3B |
Unité | Bloc |
Source : Conception de l’auteur
Plusieurs blocs formant ainsi un quartier (unité civique de la ville), ceux-ci vont à leur tour faire le même exercice au profit de la commune qui en fait autant pour l’hôtel de ville.
La ville étant le niveau le plus élevé dans cet espace territorial, aura l’avantage par cette stratégie de gagner en temps et en énergie, mais aussi elle visualisera la totalité de problèmes à résoudre exprimé par les communautés urbaines. Cette stratégie évitera aussi le parachutage des projets, la politisation des actions publiques ainsi que le tâtonnement des acteurs.
Cette base des données ainsi conservée, nécessitera une mise à jour dans un intervalle de temps en fonction du taux de la croissance démographique et spatiale.
Ci-dessous, la modélisation du schéma »D 3B »
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[21_gouvernance-urbaine-a-kindu-strategies-innovantes_46]
Quartier
Com
H V
Quartier
Av
Av
Bloc
Av
Av
Av Bloc
Av
Figure 16 : Schématisation de la stratégie »D 3B » au travers des unités socio-spatiales (Source :De la conception de l’auteur)
Légende : Av : avenue, Com : commune, H.V : hôtel de ville : Cadre organique territoriale reconnu juridiquement
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les principales caractéristiques de la gouvernance urbaine à Kindu ?
La gouvernance urbaine à Kindu est caractérisée par des batailles politiques où l’État est le principal acteur de développement, soutenu par des partenaires et des acteurs privés.
Comment la stratégie ‘D 3B’ contribue-t-elle à la gestion urbaine à Kindu ?
La stratégie ‘D 3B’ signifie ‘le développement de la base par la base et pour la base’, et propose une gouvernance participative pour améliorer l’aménagement urbain à Kindu.
Quels défis la ville de Kindu rencontre-t-elle dans son développement urbain ?
Kindu fait face à une croissance spatiale et démographique supérieure à l’évolution des infrastructures, entraînant des inégalités spatiales et des frustrations parmi les habitants.