Quelles meilleures pratiques pour la géogouvernance à Kindu ?

Les meilleures pratiques d’aménagement urbain révèlent une réalité troublante à Kindu : malgré une croissance démographique rapide, l’absence de stratégies efficaces engendre des inégalités criantes. Cette recherche propose une approche innovante de gouvernance participative, essentielle pour transformer les défis urbains en opportunités durables.

Les infrastructures de distribution d’électricité

La ville de Kindu est actuellement alimentée en énergie électrique par la centrale hydroélectrique de Lutshulukulu située à 101 km. Celle-ci se trouve comme nous l’avons dit, dans un état vétuste et obsolète. Elle fournit à la ville près d’un Méga Watts, qui du reste n’arrive pas à couvrir le besoins en énergie.

D’après nos enquêtes et les données de la SNEL en notre possession, la ville possède plusieurs cabines de distribution d’énergie. La principale est située dans la commune de Kasuku dans les anciennes installations de la SNEL qui jadis était jumelées à celles de la REGIDESO. Signalons que dès sa création, Kindu n’était alimenté que par une centrale thermique jusqu’en 2007.

Les cabines étaient réparties comme suit : deux dans la commune de Mikelenge (RENATELSAT et Lufungula) et trois dans la commune de Kasuku (la sous- station REGIE, Lumumba et aeroport). A ces jours, la répartition des cabines par commune se présente comme suit :

Tableau 9 : Répartition des cabines électriques par commune.

Source : SNEL Kindu (2019)

20

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

CABINE PAR COMMUNE

KASUKU MIKELENGE ALUNGULI

Figure 8 : Concentration des cabines électriques par commune (Source données du tableau 9)

60

Figure 10 : Abonnés SNEL par commune (Source données du tableau 9)

Le tableau et le graphique ci-dessus révèlent une disparité criante dans la répartition des cabines et des abonnés de la SNEL dans les communes de la ville de Kindu.

Les raisons derrière cette disparité restent la centralité de la commune de Kasuku qui concentre la majeure partie des activités socioéconomiques. Etant l’ancien centre de la ville, la commune de Kasuku concentre plus de 65% d’institutions de la ville.

Il s’observe aussi un écart entre le nombre d’abonnés et celui des ménages de la ville. Comme nous l’avons déjà signalé, la population de Kindu se démène tant bien que mal pour satisfaire ses besoins en énergie, d’où elle recourt aux panneaux solaires, groupes électrogènes et bois.

Les infrastructures sanitaires

Comme nous l’avons signalé plus loin, le secteur sanitaire est l’un de plus convoité par les différents acteurs de la gouvernance dans la ville de Kindu. Il sied de signaler que les privés y sont présents à hauteur de 60 % contre 40 % pour les publics en ce qui concerne les hôpitaux. Il est de même de centres de santé où les privés gardent 74,6% contre 25,4% pour le public.

Nos enquêtes nous ont amené à présenter une cartographie de localisation de structures sanitaires par zone de santé qui sont au nombre de deux dans la ville de Kindu. Le tableau ci-dessous présente les structures sanitaires par zone de santé et par secteur privé ou public.

Tableau 10 : Répartition des structures sanitaire par zone de santé

Source : enquête 2019

Plusieurs des structures sanitaires privées ne remplissent pas les normes et fonctionnent dans des conditions parfois inacceptables. Notons qu’au cours de l’année 2019, il y a eu augmentation de 6 Médecins Spécialistes au niveau de l’Hôpital MAPON.

40

30

20

10

CS PRIVES

CS PUBLICS

HGR PRIVES HGR PUBLICS

0

ZS KINDU I

ZS KINDU II

Figure 11 : répartition spatiale des infrastructures sanitaires (Source données du tableau 10)

Il sied de rappeler ici que, le secteur de santé est l’un des plus envahis par le privé. Les deux zones de santé ayant presque la même superficie dans leur prolongement vers les périphéries de la ville, la zone de santé de Kindu I est mieux servie que celle de Kindu II

62

[12_meilleures-pratiques-pour-la-geogouvernance-a-kindu_31]

Carte 7 : Infrastructures sanitaires importantes à Kindu

63

Tableau 11 et 12 : Nombre de médecins et capacité d’accueil des infrastructures sanitaires

1. Hôpitaux généraux de référence

1. Centres de Santé et Hôpitaux privés

Source : Rapport 2019 de la Division provinciale de santé du Maniema

Légende : Nbr : nombre, CA : capacité d’accueil

En essayant d’appliquer un buffer de 2 km comme distance maximale à parcourir par un malade pour atteindre un hôpital de référence, il ressort que plusieurs espaces sont au-delà de deux Km.

Ce qui rejette ces espaces en dehors des zones d’influence et expose ces populations aux risques liés à l’éloignement des structures sanitaires.

Ainsi, les gestionnaires de la ville sont interpellés pour parvenir à une répartition équitable comme nous le proposons dans les pages qui suivent.

[12_meilleures-pratiques-pour-la-geogouvernance-a-kindu_32]

ZONE D’INFLUENCE DES HOPITAUX

Carte 8 : Zones d’influence des hôpitaux

Les infrastructures scolaires

Comme pour le secteur sanitaire, le secteur scolaire ou de l’éducation est aussi partagé entre le public et le privé. Cependant, la répartition n’est toujours pas équitable entre les trois communes de la ville de Kindu.

Du point de vue qualité des infrastructures surtout au niveau primaire et secondaire, elle décroît plus on s’éloigne du centre-ville.

65

Cependant nos enquêtes ont révélé une nette progression de nombre d’écoles et institution d’enseignement supérieure. Le détail dans le tableau ci-dessous :

Tableau n° 12 : Population scolaire par régime de gestion

Légende :

ECCAT : écoles conventionnées catholiques ECP : écoles conventionnées protestantes ECI : école conventionnées islamiques

ECK : école conventionnées kimbanguistes EP : écoles privées

D’après nos enquêtes, ces chiffres ont presque triplé en 2019 comme l’indique les tableaux pris in extenso dans le rapport de l’hôtel de ville de Kindu. Ci- dessous

Tableau 13a et 13b : Effectifs des écoles et des élèves (primaire et secondaire) en 2019

Ecoles primaires

1. Ecoles secondaires

Source : hôtel de ville de Kindu

La ville de Kindu compte 341 écoles primaires et 169 écoles secondaires hébergeant respectivement 148.309 élèves et 35.592 élèves soit un total de 183 901 élèves représentant ainsi environ 2/5 de la population urbaine à Kindu.

Il se fait remarquer que la gratuité de l’enseignement de base commencée en province a favorisé l’accroissement du taux de fréquentation.

En appliquant le même exercice fait pour les structures sanitaires sur les infrastructures scolaires, le constant reste le même. Les bonnes écoles sont concentrées dans le centre-ville et rejette de ce fait les écoles dites de sauvetage dans les espaces auréolaires.

Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, les privés se sont lancé dans le secteur éducatif en construisant pour certains quelques écoles de bonne qualité et de bonne réputation dans la ville de Kindu.

Nous citons à titre d’exemple l’ancien premier Ministre MATATA PONIO, l’église catholique qui compte quelques écoles de renommé, le complexe Mwamba et bien d’autres privés.

Cependant, nous déplorons la présence de nombreuses écoles organisées dans les maisons d’habitation ne remplissant pas toutes les conditions requises. Ce sont ces écoles qui sont éparpillées dans des zones éloignées du centre-ville.

Cette situation concerne à la fois les privés et le public qui s’empressent à organiser les activités éducatives sans préalablement réunir les conditions y relative.

Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales sources d’énergie à Kindu?

La ville de Kindu est alimentée en énergie électrique par la centrale hydroélectrique de Lutshulukulu, qui se trouve dans un état vétuste et fournit près d’un Méga Watts, insuffisant pour couvrir les besoins en énergie.

Comment est répartie la distribution d’électricité à Kindu?

La répartition des cabines électriques à Kindu montre une disparité, avec la commune de Kasuku concentrant la majeure partie des cabines et des abonnés, représentant plus de 65% des institutions de la ville.

Quel est le rôle du secteur privé dans les infrastructures sanitaires à Kindu?

Le secteur privé représente 60% des hôpitaux et 74,6% des centres de santé à Kindu, bien que plusieurs structures privées ne remplissent pas les normes et fonctionnent dans des conditions parfois inacceptables.