L’analyse comparative de la gouvernance urbaine de Kindu révèle des inégalités croissantes face à une urbanisation rapide. Comment la décentralisation et la stratégie ‘D 3 B’ peuvent-elles transformer cette dynamique et offrir des solutions durables aux défis actuels ?
Méthodologie de l’étude
Dans ce travail, nous avons utilisé plusieurs méthodes et techniques. Il s’agit notamment de celles liées à la collecte des données et au traitement de celles-ci.
Les méthodes utilisées
Nous pouvons en citer ici quelques-unes :
Méthode analytique et descriptive
Pour comprendre les faits géographiques observés sur un espace, résultants de l’aménagement de celui-ci, il est impérieux de mener une analyse approfondie puis passer par une description des éléments constitutifs afin de bien les placer dans leur contexte spatio-temporaire.
Dans le cadre de travail, ces méthodes nous ont servi à analyser et à décrire les différents complexes spatiaux, c’est-à-dire les différents quartiers de la ville dans leur évolution. C’est le cas par exemple de l’évolution spatiale, de la croissance démographique et de l’implantation des équipements publics.
Méthode systémique
Etant donné que la gouvernance locale est multi-acteurs et n’exclus aucune partie prenante, nous avons fait recourt à la méthode systémique qui nous a permis d’inventorier les différents intervenants et d’analyser les différentes actions (publique et/ou privées) produites dans la ville de Kindu. Il s’agit d’analyser les différents systèmes induits par ces acteurs.
Méthode comparative
Au plan méthodologique, le problème de l’appréhension des dynamiques spatiales et du changement qui s’en suit, consiste à concilier l’approche des évolutions temporelles avec la variabilité spatiale des phénomènes.
C’est pourquoi nous avons fait recourt à cette méthode qui nous a permis de comparer l’évolution démographique au fil du temps, l’évolution territoriale de la ville ainsi que l’évolution des équipements d’encadrement urbain à Kindu.
Cette comparaison nous a aussi permis d’identifier les nouveaux acteurs qui ont intervenus en fonction de la succession dans le temps et dans l’espace de différents éléments géographiques.
Méthode hypothético-déductive
L’approche déductive et hypothétique nous a permis de faire des propositions d’une gouvernance future de la ville de Kindu. C’est avec elle que nous avons mis en place une proposition de stratégie basée sur une gouvernance participative en tenant compte d’une décentralisation à la base par le plus bas niveau de la subdivision administrative.
Les techniques de l’étude
Nous nous limitons ici à nos investigations sur le terrain qui indiquent les approches ci-après :
Observation du terrain
Une observation de terrain armée des connaissances et des savoirs géographiques, nous a permis d’aborder une analyse comparée des faits.
Pour y parvenir comme le veut notre étude, nous nous sommes servis de (du) :
- Contexte naturel du territoire abordé, qui a présenté des contraintes et des atouts ayant une incidence sur l’organisation de l’espace géographique, mais aussi sur les relations entre les acteurs ;
- L’organisation de l’espace géographique, au travers de la répartition des objets, de l’interaction entre ces objets, des forces et faiblesses de cette organisation, de l’influence des contextes (naturel et social) et de l’évaluation de la mise en œuvre des politiques actées dans le cadre des différents documents de programmation, d’orientation et de prescription ;
- L’organisation des acteurs de la ville de Kindu ou diagnostic stratégique, dont l’intervention par superposition ou non autour d’acteurs clés, a produit une cartographie en « maillagement ».
La technique documentaire
Au vu de la continuité de questions à résoudre par la gouvernance, trop souvent ponctuée par les événements qui, de temps en temps changent des orientations en faisant intervenir des nouveaux acteurs, le recours à la technique documentaire nous a été d’une grande utilité.
Celle-ci nous a permis non seulement de comprendre et connaître le fait, mais de nous fixer par rapport aux indicateurs retenus sur leurs évolutions et d’en proposer de projections dans le temps, pour parvenir à une durabilité du cadre de vie du citoyen urbain de Kindu.
A ce sujet, l’analyse de la documentation à travers laquelle les différents acteurs se sont exprimé et ont exprimé leur volonté de valoriser leur espace d’action et de vie, a mérité un regard approfondi.
Les enquêtes
En ce qui concerne la récolte des données, nous nous sommes servis des enquêtes de terrain. A ce sujet, un questionnaire (en annexe) a été élaboré et administré aux différents acteurs et services tant publics que privés de la ville de Kindu. Il s’agit de la Mairie, la SNEL, la REGIDESO, l’inspection de santé et certains services étatiques qui gèrent le sol dans la ville. C’est dans ce cadre qu’est intervenue l’analyse FFOM.
La conjugaison de toutes ces méthodes et techniques est justifiée par l’évolution et la multiplicité des acteurs urbains. Ces approches nous sont parues pertinentes dès lors que l’inventaire et la description des acteurs, de leur actions ainsi que des relations qu’ils entretiennent nous permettra de nous prononcer sur la qualité de la gouvernance et la cohésion des acteurs.
La comparaison par contre nous permettra de cerner la problématique des différentes dynamiques spatiales et de nous prononcer sur l’équité spatiale, alors que l’approche hypothético-déductive nous permettra de proposer pour Kindu une stratégie de réorganisation de l’espace urbaine.
Ainsi donc, la gouvernance qui guide l’aménagement du territoire doit faire recours à ces approches car, en tant que réflexion théorique et prospective sur l’espace, elle se situe aux confluents des approches géographiques et économiques. En tant qu’action sur l’espace, elle se réfère aux diverses politiques, économiques et réformes administratives mises en œuvre par l’Etat. Et enfin en tant que pratique de l’espace, elle est avant tout une pratique sociale visant l’appropriation de l’espace en mettant en jeu l’ensemble des rapports sociaux existant dans une société donnée.
Délimitation de l’étude
Il est recommandé au chercheur de bien situer sa recherche pour éviter de naviguer à vue et de s’encombrer des données inutiles. C’est pourquoi, il est bon de circonscrire la recherche dans le temps et dans l’espace.
Dans l’espace, ce travail concerne la ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, une des vingt-six provinces de la RD Congo. Une section de l’étude présentera la ville et la situera dans son contexte historique et géographique.
Dans le temps, cette étude va se focaliser plus sur les trente dernières années. C’est-à-dire de 1988, date à laquelle Kindu est passé du statut de chef-lieu de district à celui du chef-lieu de province, jusqu’à 2020, date de nos investigations sur le terrain.
Difficultés rencontrées
Cette étude a été menée dans un contexte où sa réalisation n’a pas échappé aux difficultés inhérentes à toute recherche.
Les plus remarquables sont :
- La non disponibilité des certaines données suite, soit à la mauvaise conservation des archives, soit à la destruction de celles-ci ;
- L’indifférence de certain renseignant ;
- La grande difficulté à résidé dans la conceptualisation de la thématique.
Plusieurs discussions, ont eu lieu avec notre promoteur ;
- La situation sanitaire liée à la pandémie de la covid-19 ainsi les grèves répétées à l’ESU ne nous ont pas facilité les choses.
Pour contourner toutes ces difficultés, nous nous sommes armé de la patience et avons attendu le mot des autorités pour la reprise de nos investigations sur le terrain. Pour ce qui concerne les données complémentaires nous avons fait recours à l’internet et à la lecture des rapports administratifs.
Structure de l’étude
Cette étude est subdivisée en cinq chapitres encadrés par une introduction et une conclusion générales.
Le premier chapitre aborde la croissance urbaine de Kindu, avec une présentation brève de différents quartiers de la ville. Nous analysons l’étalement urbain à travers les différents quartiers de la ville.
Le deuxième chapitre aborde les équipements d’encadrement urbain. Il s’agit en effet, d’une analyse de l’évolution spatio-temporelle des unités d’encadrement urbain. C’est à ce niveau que sera effectuée une comparaison entre l’évolution démographique de la ville de Kindu et l’évolution des unités d’encadrement de la vie urbaine de celle-ci.
Le troisième chapitre soulève les enjeux de la gouvernance urbaine à Kindu. Il est question de fixer le cadre spatial de la recherche à travers une présentation sommaire de la ville de Kindu. Il s’agit aussi d’identifier à travers un inventaire, les différents acteurs et leurs actions sur le terrain ainsi que les différents problèmes à résoudre par la gouvernance territoriale.
Le quatrième chapitre quant lui aborde les problèmes de gouvernance territoriale à Kindu. Ces problèmes sont identifiés en termes de défis à relever. Ce chapitre traite aussi des différentes possibilités de développement de la ville de Kindu. Pour les aborder, nous nous sommes basé sur différentes potentialités de la ville, pour en faire un soubassement sur lequel reposent les perspectives d’avenir.
Le cinquième et dernier chapitre aborde la question de la gestion future de la ville de Kindu que nous présentons ici en termes de perspectives et/ou prospectives. Celles-ci sont abordées selon les différents secteurs. Elles ouvrent la voie pour d’autres thématiques possibles à aborder pour l’étude de cette ville au centre-Est de la RD Congo.
Questions Fréquemment Posées
Comment la gouvernance urbaine est-elle analysée à Kindu ?
L’analyse de la gouvernance urbaine à Kindu est présentée comme un terrain de batailles politiques où l’État reste le principal acteur de développement, secondé par des partenaires et quelques privés.
Quelles méthodes ont été utilisées pour l’étude de la gouvernance à Kindu ?
Les méthodes utilisées incluent la méthode analytique et descriptive, la méthode systémique, la méthode comparative et la méthode hypothético-déductive.
Pourquoi la ville de Kindu connaît-elle des inégalités spatiales ?
La ville de Kindu connaît des inégalités spatiales en raison d’une croissance spatiale et démographique supérieure à l’évolution des infrastructures, ainsi que de l’absence de stratégies d’aménagement urbain et de coordination.