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Comment les applications pratiques transforment la géogouvernance à Kindu ?

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🏫 Université Pédagogique Nationale - Faculté des Sciences - Département de Géographie-Sciences de l'Environnement
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme d'Etudes Approfondies - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
KITEMBO KABALIBALI Peter
KITEMBO KABALIBALI Peter

Les applications pratiques de la géogouvernance révèlent des dynamiques surprenantes dans la ville de Kindu, où l’absence de stratégies d’aménagement exacerbe les inégalités. Cette recherche propose une approche participative innovante, essentielle pour transformer la gouvernance urbaine et répondre aux défis contemporains.


Analysons à ce sujet quelques-uns des travaux sur la géogouvernance

  1. Lors d’un colloque international sur la gouvernance territoriale à Mahdia en Tunisie du 7-9 avril 2016, Amor Bilhedi éclaire sur le concept ‘’géogouvernance’’ en affirmant que la géogouvernance doit se réposer sur quatre piliers à savoir :
  • La collective : Référence identitaire, appartenance ;
  • La politique : maillage et contrôle spatial ;
  • La symbolique : appartenance et signification ;
  • L’historique : le temps, l’histoire, l’identité.

Cependant, l’aménagement étant L’action volontaire de re-structuration de l’espace, continue, réfléchie, programmée, optimisée et concertée d’une collectivité en vue de sa reproduction, son développement et son bien-être, Bilhedi pense que la géogouvernance exige un multiplicité des acteurs, un partage des décisions, une gestion décentralisée et en fin le bien public géré par la sphère privée.

C’est dans ce sens qu’il emboîte les pas de G Paquet (2015) qui pense que la géogouvernance exige :

  • Une gouvernance d’un, sur-par-pour, un espace géographique, un territoire ;
  • Une connaissance partagée du territoire: Accès et partage de l’information géographique: décideur/élu/expert/usager/citoyen ;
  • Une co-construction négociée du territoire de demain: contractualisation et partenariat ;
  • Un apport et centralité de l’analyse spatiale et NTIC : visualisation des effets et enjeux spatiaux et interaction des acteurs.

Il affirme qu’une démarche de la géogouvernance passe par l’étude de cas – Analyse spatiale – Modélisation – géovisualisation – Généralisation à plus grande échelle (Parcelle – Quartier – Ville – Région – Pays).

Cette analyse de la géogouvernance nous a plus intéressés dans le sens que a géogouvernance suppose que tous les acteurs parlent le même langage et partagent la même information ce qui suppose l’équilibre (des propos) des acteurs dans le débat pour co-construire les territoires.

  1. Pour intégrer l’espace et les différentes dimensions de la spatialité dans la gouvernance, Karine EMSELLEM et al (2018) ont précisé que l’élaboration du concept de géogouvernance exige la prise en compte « de la place qu’y tient l’espace et les savoirs produits par l’analyse spatiale, la dimension participative qu’il intègre (…) en vue de servir de base, à terme, au développement d’un protocole de conduite de projet de territoire … ».

A ce titre la géogouvernance s’appuie sur l’hypothèse qu’une prise de décision fondée, éclairée, voire partagée, sur l’aménagement et la gestion du territoire, ne peut se faire sans une connaissance et une compréhension des enjeux spatiaux. Son objectif étant celui de rendre intelligible la complexité des enjeux et des dynamiques qui affectent l’organisation spatiale des territoires, la géo- gouvernance remplace une approche verticale et organisationnelle classique de « ceux qui savent » face à « ceux qui acceptent », par une approche plus horizontale en réduisant la distance entre les deux groupes.

Karine EMSELLEM et al (op cit) sont donc d’accord qu’elle concerne tous les acteurs du territoire, sans distinction ni hiérarchisation. Au final, la géogouvernance est, tout à la fois, un cadre théorique et un raisonnement qui s’appuie sur des méthodologies innovantes, (…). Dans cette approche, les savoirs produits sur l’espace sont au premier plan.

L’espace devient ainsi médiateur et l’analyse spatiale vecteur de communication entre les acteurs, l’échange entre les scientifiques et les autres acteurs se faisant par le biais de représentations de l’espace. C’est d’ailleurs là que réside la force démocratique de la géogouvernance. En donnant à visualiser et à comprendre les enjeux spatiaux, elle peut permettre des échanges aux cours desquels chaque acteur peut discuter une proposition en mesurant l’écart qu’il y a entre sa représentation individuelle et ce qu’il voit sur la carte collective.

Une démarche de géogouvernance incarne autant la version matérielle de la spatialité, en donnant à voir, par exemple, l’organisation d’un territoire, que l’aspect idéel, en faisant émerger une vision co-construite d’un territoire et de ses enjeux.

  1. Ainsi, en incluant le jeu des acteurs, l’espace devient un territoire sur lequel seront prises des décisions d’aménagement que l’on souhaite idéalement co- construites pour aller vers un consensus. Pour cela, les sociétés se doivent d’être informées, consultées, voire formées sur les enjeux qui s’y affichent et les dynamiques qui le traversent pour aboutir à terme à la co-construction de tout projet qui s’y rapporte. Avant toute décision, les outils de l’analyse spatiale peuvent être utilisés pour aider à la réalisation du diagnostic territorial, à la production de connaissances et à la compréhension des enjeux ; ils peuvent l’être également pour mettre en évidence les attentes et les besoins des habitants et contribuer au partage de l’information entre acteurs du territoire. Ces outils ne se posent pas là en simples outils d’observation: ils sont envisagés comme des outils d’action à double sens, permettant non seulement de mieux faire comprendre les enjeux spatiaux aux populations concernées, mais aussi de faire connaître les préoccupations et les aspirations de ces mêmes populations aux experts du territoire, parmi lesquels les géographes.

Le travail du géographe se complexifie et se diversifie: expert de l’espace, qui pose des diagnostics sur les potentialités spatiales, propose des aménagements de territoires, réalise des visualisations, voire des simulations des résultats possibles pour le compte le plus souvent de collectivités territoriales ; il devient aussi par nécessité géogouvernant, c’est-à-dire expert dans la transmission des connaissances sur le territoire: savoirs profanes des habitants vers les élus (les décideurs) et les experts scientifiques ou professionnels, et savoirs experts de ceux-ci vers les élus et les habitants.

Ces allers-retours entre acteurs du territoire, ce rôle de formateur du géographe envers la société civile, même implicite, pour ce qui concerne les contenus scientifiques liés au territoire, peut être joué par d’autres « communicants ». Mais l’expérience montre (Masson-Vincent, 1998) que les géographes sont, de toutes les personnes ressources, parmi les plus efficaces et les plus pertinentes pour effectuer ce passage de la connaissance – notamment quand il doit déboucher sur des propositions d’aménagement de l’espace de vie de tous les acteurs.

L’interface entre le territoire, les élus, les outils et les citoyens est encore à inventer. C’est le défi de la géogouvernance que de donner du sens à la décision politique. Ce pourrait être le rôle du géographe que de faire prendre conscience aux divers acteurs de la divergence de leurs schémas de pensée et de leurs pratiques. Une géogouvernance effective nécessite une complexification des outils proposés par la géomatique pour présenter de manière visuelle et dynamique, donc davantage compréhensible, des objets qui jusque-là ne l’étaient pas parce qu’abstraits – ainsi des représentations sociospatiales et des valeurs affectées à un territoire (proche ou lointain, pratiqué ou fantasmé). Les présupposés des uns et des autres étant mis en évidence, le dialogue entre les acteurs s’en trouverait favorisé.

  1. De son côté, sans développer à proprement parler les aspects de la géogouvernce, Ramazani Shadari (2021) affirme qu’en dépit du régionalisme politique et aux textes légaux qui garantissent une large autonomie de gestion aux provinces de la République Démocratique du Congo, celles-ci sont cependant étouffées dans la pratique par l’encombrante tutelle du pouvoir central. Cette situation plombe leur émancipation et leur développement. Pour relever ce défi, l’auteur plaide pour la libération des provinces constitutionnellement régionalisées. À cet effet, il forge le néologisme Moyen- État pour désigner l’entité relais, c’est-à-dire la province que la Constitution institue en lui attribuant des pouvoirs classiques comme le pouvoir législatif et exécutif. Chaque Moyen-État pourra élaborer son Plan de Développement Régional qui n’aura la chance de réussite qu’à l’observance de certains garde- fous.

Nous nous démarquons des études ci-haut évoquées à deux niveaux :

Premièrement, il s’agit du cadre spatial. La ville de Kindu qui intéresse notre étude est un champ nouveau. Mise à part une recherche monographique menée dans le cadre de la Coopération Belgo-Congolaise (CTB) et le Musée Royal de Tervuren, aucune autre étude fouillée sur la gouvernance urbaine n’y a été faite. Il s’agit de l’ouvrage ‘’Maniema espace et vie’’ publié par une équipe des scientifique sous la direction de Omasombo Tshonda (2011).

A ce titre nous reconnaissons à l’ouvrage le mérite d’avoir produit un diagnostic provincial relativement complet du Maniema. Celui-ci est partie des origines de la province jusqu’aux années 2011. Il s’en est suivi un inventaire de ses richesses (humaines, naturelles et culturelles). L’étude citée a relevé les acteurs socioéconomiques et politiques qui ont animé la province au fil des temps.

Deuxièmement, il y a lieu de signaler la particularité de l’approche que nous utilisons. Il s’agit d’une conjugaison de deux thématiques. L’analyse spatiale basée sur un diagnostic des potentialités et des opportunités comparée aux équipements de base d’encadrement urbain et leur territorialisation. D’où une recherche touchant à la question de spatialisation urbaine par les différents acteurs évoluant et agissant dans la ville de Kindu, en lien avec la géogouvernance. C’est-à-dire l’analyse de la répartition spatiale des actions du développement.


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que la géogouvernance à Kindu ?

La géogouvernance à Kindu est un cadre théorique qui s’appuie sur des méthodologies innovantes, intégrant une prise de décision éclairée et partagée sur l’aménagement et la gestion du territoire.

Quels sont les piliers de la géogouvernance selon Amor Bilhedi ?

Les quatre piliers de la géogouvernance selon Amor Bilhedi sont : la collective (référence identitaire), la politique (maillage et contrôle spatial), la symbolique (appartenance et signification), et l’historique (temps, histoire, identité).

Comment la géogouvernance peut-elle améliorer la gouvernance urbaine à Kindu ?

La géogouvernance peut améliorer la gouvernance urbaine à Kindu en favorisant une approche participative et décentralisée, permettant à tous les acteurs de co-construire le territoire et de partager des informations géographiques.

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