La dynamique urbaine à Kindu révèle une croissance démographique alarmante, dépassant l’évolution des infrastructures. Cette situation engendre des inégalités et des frustrations, soulignant l’urgence d’une gouvernance participative et décentralisée pour transformer l’espace urbain et répondre aux besoins des citoyens.
Etat de la question à travers les études sur la dynamique spatiale, la gouvernance urbaine et le géogouvernance.
- Dans le cadre de la dynamique urbaine et territoriale
A ce jour, plusieurs études ont été menées dans le cadre de la gouvernance, de la dynamique urbaine et des fonctions des espaces urbains.
- Kabamba K. (2000) a abordé la dynamique régionale par l’étude des principaux changements socio-politiques et économiques intervenus au cours des quatre décennies d’avant 2000 dans le grand Kasaï. Son constat a été que la région a connu une recomposition socio-spatiale sous l’influence de plusieurs forces qui ont abouti à la réorganisation des flux d’échanges. Il en ressort une concentration des infrastructures en certains lieux de l’espace régional et l’urbanisation rapide, mais inégalement répartie.
- Du point de vue de la dynamique spatiale ou territoriale, il existe une différence entre la spatialisation et la territorialisation des activités des acteurs de gouvernance. Celle-ci a été abordée par Sack (1998) cité par Dubresson (2004). D’après lui « la distinction entre spatialisation et territorialisation est essentielle dans la mesure où elle exprime des dispositifs et des échelles de régulation très différents. La spatialisation, en préservant une unité du cadre d’action, affirme le pouvoir de régulation du tout (le système gestionnaire et politique d’une ville) sur ses parties (les dispositifs territorialisés). La territorialisation, au contraire, suscite la multiplication de systèmes locaux de régulation mal ou non coordonnés entre eux ».
Le même auteur considère que ces deux approches trahissent la différenciation sociale. Elles impliquent une classification par les lieux qui, en isolant les groupes territorialisés les uns des autres et en affaiblissant les luttes collectives, dépolitise les enjeux urbains et tend à disqualifier les échelles supérieures de régulation.
Il s’agit ici de la portée de l’action, très souvent indépendante du niveau hiérarchique de l’acteur.
- Une étude menée par des économistes et stratèges en développement français intitulée « dynamiques et inégalités territoriales : enjeux », montre que lorsque on applique une politique de développement urbain sur l’ensemble de territoire sans tenir compte de la disparité socio-physique et naturelle des villes, celle-ci aboutit à un dynamisme important des métropoles, qui concentrent les activités à haute valeur ajoutée et les populations qualifiées.
Ce dynamisme est un atout pour le pays certes, mais accentue la disparité spatiale nationale. Par conséquent elle produit Des écarts persistants d’opportunités individuelles entre territoires, des politiques territoriales aux objectifs mal définis et peu cohérents, Un avenir favorable aux métropoles, des défis nouveaux pour les territoires, … (www.francestrategie1727.fr).
- Yves MARGUERAT (sd) pense pour sa part que la croissance des grandes villes d’Afrique depuis deux ou trois décennies est spectaculaire, mais elle est loin de présenter partout les mêmes caractères. Ces différences, légères ou marquées, ne peuvent se comprendre que par les traits particuliers d’une histoire plus longue, de l’ordre du siècle dans la plupart des cas.
L’auteur affirme que le rôle de l’histoire doit être analysé pour comprendre les réalités d’aujourd’hui. C’est dans ce sens qu’il évoque l’exemple de Lomé, qui est un exemple remarquable, car sa dynamique spatiale est sous l’influence directe d’une évolution sociale originale.
Il poursuit en disant qu’on peut dire, schématiquement, que Lomé n’est pas une « ville coloniale », créée de toutes pièces par une administration omnipotente (comme la plupart des capitales africaines), et qu’elle n’est pas non plus une « ville traditionnelle », née d’un noyau villageois lentement mûri.
D’après lui la capitale du Togo est une « ville africaine non autochtone» : c’est de là que découlent les singularités de son mode de développement urbain, qui sont le produit de son premier demi-siècle d’existence.
Dans cette recherche, l’auteur retrace l’histoire de la contrée du point de vue peuplement, activités économiques et de son urbanisation qui a été favorisée par un coût foncier abordable, …
- De son côté, l’UNESCO (2004) a organisé un forum sur le thème : « Quels plans pour la ville ? Gouvernance, gestion et politique urbaines ». Cette analyse a eu à expérimenter une planification participative. Une expérience qui a le mérite d’être tentée dans notre contexte où se lit sur nos espaces un déséquilibre organisationnel très marqué ; avec la présence des espaces mieux équipés contre ceux moins équipés.
Ce forum a abouti à la conclusion selon laquelle les plans d’urbanisme participatifs, nécessaires à la gestion démocratique de l’espace urbain, posent sur le plan opérationnel et conceptuel, au moins cinq défis d’inégale importance.
- Le premier est de concilier une planification à long terme et stratégique avec les impératifs et les besoins immédiats.
- Le second est de concilier la planification du quartier où l’on vit avec celle de la ville dans son ensemble.
- Le troisième concerne l’articulation de la planification locale dans un contexte de globalisation et d’exclusion.
- Le quatrième se réfère à la légitimité des plans conçus par une petite partie de la population dont les intérêts sont souvent divergents.
- Enfin, le passage d’une planification participative à une gestion urbaine démocratique pose également plusieurs problèmes théoriques et pratiques (UNESCO, 2004).
Il semble pour l’étude ci-haut analysée, que les espaces urbains sont en pleine mutation et peinent à introduire un mode de planification et de gestion démocratique. C’est à peine, et sous contrainte de certaines organisations non gouvernementales, que certaines planifications de projets budgétaires communaux sont produites de manière participative.
- Dounia Nassori (2007), dans sa thèse sur la dynamique urbaine et le développement économique, s’est fixé comme objectif de vérifier si un certain nombre de facteurs tels que la capacité de la ville à fournir des infrastructures et des services, à assurer l’emploi et ainsi améliorer les conditions de vie, exercent une attraction de la population rurale vers des zones urbaines.
Les conclusions de cette étude n’ont pas dégagé vraiment une relation entre croissance économique et croissance urbaine. Ce qui apparaît pour nous comme une évidence, car la croissance économique dont il est question ici, n’a jamais été spatialement uniforme et multisectorielle.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la principale caractéristique de la dynamique urbaine à Kindu ?
La ville de Kindu connaît une croissance spatiale et démographique supérieure à l’évolution des infrastructures, créant des inégalités spatiales et des frustrations.
Comment la gouvernance urbaine est-elle décrite dans l’analyse de Kindu ?
La gouvernance urbaine de Kindu est présentée comme un terrain de batailles politiques où l’État reste le principal acteur de développement, secondé par des partenaires et quelques privés.
Quelles solutions sont proposées pour améliorer la dynamique urbaine à Kindu ?
La recherche propose une gouvernance participative basée sur la décentralisation à travers la stratégie ‘D 3 B’ pour développer les espaces urbains.