Comment le cadre théorique transforme notre compréhension du bassin versant ?

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🏫 Université D'État d'Haïti - Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire - Département de Génie Rural
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur-Agronome - 2020
🎓 Auteur·trice·s
Wisly ALCIME
Wisly ALCIME

Le cadre théorique du bassin versant révèle des pertes de sol alarmantes de 1798,60 t/ha/an dans le micro bassin versant de Tiravine. Ces résultats, dépassant le seuil tolérable, soulignent l’urgence d’une gestion améliorée des ressources naturelles pour préserver cet écosystème fragile.


CHAPITRE II

Revue de littérature

Cadre conceptuel

Bassin versant

Le terme bassin versant peut être vu de plusieurs façons mais celle utilisée en hydrologie est la plus générale, la plus polyvalente et sert de base aux autres définitions. Ainsi, il est vu comme le territoire sur lequel toutes les eaux de surface s’écoulent vers un même point appelé exutoire du micro bassin versant (Gangbazo, 2004). Un bassin versant comporte généralement un cours d’eau principal et ses tributaires. Sur ce, le territoire du bassin versant est délimité par la ligne de partage des eaux qui suit les points culminants du territoire (Gangbazo, 2004). En effet, ces définitions précédentes sont aussi valables pour un micro bassin versant. Car il est la plus petite unité incluant un bassin versant.

Diagnostic biophysique

D’après Georges(2008), ce concept de diagnostic biophysique consiste en :

  1. Un inventaire du patrimoine à protéger à savoir le substratum physique (le sol, le sous-sol) et la végétation ;
  2. Une analyse des aptitudes des terres et leurs occupations actuelles pour faire ressortir leur utilisation optimale ;
  3. L’indentification d’incompatibilité d’usage du territoire pour y proposer des mesures de remédiation ;
  4. L’identification des potentialités et vulnérabilités du milieu ainsi que les opportunités et les menaces. Les menaces doivent être anticipées alors les potentialités sont à mettre en exergue ou en valeur.

Perte de sol

Le sol peut être affecté de façon naturelle et anthropique respectivement l’érosion et l’artificialisation provoquent des pertes de sol.

Dégradation des BV

La dégradation des bassins versants se rapporte à leur perte de valeur dans le temps, le potentiel de production des terres et de l’eau (Sheng, 1993).

Comportement hydrologique d’un bassin versant

Le bassin versant constitue l’unité de référence en hydrologie et possède un exutoire pour tous ses écoulements superficiels. Son rôle est de collecter les eaux de pluie et concentrer les écoulements dans le cours d’eau principal. D’après Legout(2012), le comportement hydrologique varie d’un bassin versant à l’autre et est fonction des mécanismes qui vont évoluer au niveau de cet espace géographique. Ainsi, il est influencé et contrôlé par ces paramètres qui suivent :

  1. La géométrie ou la configuration du bassin versant ;
  2. La géométrie des canaux de drainage ;
  3. L’occupation de sols ;
  4. La nature du sol et du sous-sol.

Occupation de sols

L’occupation de sols constitue une description physique de l’espace, elle est définie comme la couverture biophysique de la surface des terres émergées (FAO, 1998), c’est-à-dire tous ceux qui recouvrent le sol. Tenant compte de cette définition, on a comme types d’occupation de sol : bois et forêts, surface des eaux, habitation et réseaux de communication, zones d’activités, mines chantiers et carrières, espaces verts et périurbains, territoires agricoles et les pistes agricoles.

Topographie

La topographie représente la configuration et la forme d’un milieu. Dans ce cas il se confond avec le terme relief (CIAT, 2011).

Dégradation des sols

La dégradation des sols peut être définie comme un manque de capacité physique, chimique ou biologique du sol pour répondre à une production agricole. Elle peut être naturelle telle que l’érosion et la migration ou l’accumulation d’éléments en profondeur, provoquée lorsque cela découle de l’utilisation de l’homme comme la salinisation des sols, l’acidification des sols, l’érosion anthropique. Entre autre, ce qui conduit à la réduction de la capacité du sol à se reproduire. Néanmoins, les pratiques culturales inadaptées, les surpâturages, l’abattage des arbres et l’urbanisation sont à la base de la dégradation au niveau du micro bassin versant de Tiravine. Ainsi, faisons-nous un rappel de l’un des principaux facteurs de la dégradation des sols dans le monde et en Haïti, plus particulièrement, qu’est l’érosion.

Érosion

Selon la FAO(1994) cité par Georges(2008) l’érosion vient du verbe latin

« ERODERE » qui signifie « RONGER ». Elle constitue l’ensemble de phénomènes qui contribuent, grâce à l’action d’un agent d’érosion le plus souvent « l’eau » qui vise à modifier les formes de relief à savoir les sommets de plateau, les rebords de plateau, les talus, les terrassements et les versants (Georges, 2008).

Elle se manifeste généralement sur les sols agricoles et qui s’aggrave par certains parquets techniques. Cependant, elle peut être liée directement par les techniques de travail du sol (Jean, 2017).

Le plus souvent, l’érosion du sol se manifeste lorsque les eaux des pluies ne peuvent pas pénétrer dans les horizons du sol. Cette non-absorption de l’eau par le sol peut s’expliquer soit par des eaux excédentaires lorsque l’intensité des pluies est supérieure par rapport à l’infiltration de l’eau au niveau du sol, soit lorsque le sol déjà saturé subit un épisode pluvieux.

L’érosion est fonction des conditions écologiques du sol et varie dans le temps et dans l’espace. À long terme, elle conduit à une perte de la fertilité du sol et réduit quasi-totalement la biodiversité du sol. Elle a des impacts, non seulement, sur le sol mais aussi sur la productivité et les infrastructures.

De plus, elle contribue à la désintégration et le transport de la couche arable des sols sous l’effet d’un agent dit érosif (Roose, 1994). En fonction de l’agent érosif, on distingue les types d’érosion suivante :

  • Selon INRA et IFEN(2002) cité par Aubin(2017), l’érosion hydrique qui se réalise sous l’action de la pluie. Ce type d’érosion est très connu en Haïti et c’est ce type d’érosion qui fait l’objet de notre étude. L’érosion hydrique est le déplacement des particules de sol sous l’effet de l’eau. Généralement, elle se fait sentir lorsque les eaux de pluie ne peuvent plus s’infiltrer. Le sol n’absorbe plus le surplus d’eau lorsque l’intensité de la pluie est supérieure à la capacité d’infiltration du sol ou lorsque l’eau arrive sur une surface totalement ou partiellement saturée.

L’érosion éolienne, ce type est causé par le vent.

L’érosion causée par le gel et la glace. Le gel est le principal agent érosif et provoque l’éclatement des pierres dans les hautes montagnes. Cependant, la glace est l’agent érosif principal dans les régions polaires. Elle exerce une pression assez importante conduisant l’érosion de son lit.

Étapes du processus de l’érosion des sols

D’après Jean(2017), l’érosion des sols par la pluie se déroule selon le processus qui suit :

1er) Destruction de la structure de surface par les premières gouttes de pluies qui arrivent sur le sol ;

2e) Obstruction des pores provoquant la diminution de la vitesse d’infiltration par rapport à l’intensité de la pluie ;

3e) Ruissellement, résultant de la création d’une lame d’eau sur le sol puis l’écoulement de celui-ci de l’amont vers l’aval ;

4e) Arrachement des particules de sol plus en plus grossier, cette étape s’amplifie au fur et à mesure que la vitesse et le volume de l’eau augmentent ;

5e) Au fur et à mesure que la vitesse d’écoulement de l’eau diminue, le dépôt de sédiment va se faire suivant la granulométrie des particules de sols charriées.

Les formes d’érosion

D’après ce que nous voyons dans le paysage dans un contexte érosif, on a les formes d’érosion qui suivent :

          1. ​Érosion en nappe ou érosion diffuse

L’érosion diffuse est le mouvement du sol éclaboussé qui résulte de l’élimination de la structure du sol sous l’effet du ruissellement; cette forme d’érosion se produit de façon uniforme sur la pente et peut passer de manière inaperçu jusqu’à la disparition complète de la couche arable (Arnold et al, 1989) cité par (Georges, 2008).

          1. ​Érosion en rigoles

L’érosion en rigoles est un ensemble de petits canaux bien définis résultant de la concentration du ruissellement. Ces canaux portent le nom de rigoles lorsqu’ils sont assez petits pour ne pas interférer les opérations de la machinerie. Sur un micro bassin versant en particulier sur une parcelle, l’érosion en nappe par concentration du ruissellement dans les creux conduit à l’érosion en rigole (Georges, 2008).

          1. ​Érosion en ravine

Selon Arnold et al(1989) cité par Georges(2008), l’érosion en ravine peut être issue d’une évolution de l’érosion en rigoles. Dans ce cas les rigoles sont appelées ravins lorsqu’ils ne peuvent pas être comblés par le travail du sol, ou lorsqu’ils perturbent le déroulement du travail du sol. En effet, le ruissellement, conduisant à la formation des ravins résulte généralement de la mauvaise conception des exutoires des systèmes de drainage de surface et souterrain.

          1. ​Le splash

Il s’agit d’une forme d’érosion qui transporte très peu de sédiments comparé au ruissellement, qu’il soit diffuse ou concentré. Cette forme d’érosion est importante pour détacher les particules de sol. De plus, l’impact des gouttes de pluie à la surface détache ces particules de la matrice du sol et les transporte dans l’air où la majorité de l’éclaboussure se dirige vers le bas du versant (FOX, 2008).


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce qu’un bassin versant?

Un bassin versant est le territoire sur lequel toutes les eaux de surface s’écoulent vers un même point appelé exutoire du micro bassin versant.

Comment se manifeste la dégradation des sols dans le micro bassin versant de Tiravine?

La dégradation des sols se manifeste par des pratiques culturales inadaptées, des surpâturages, l’abattage des arbres et l’urbanisation.

Quelle est la perte de sol moyenne estimée dans le micro bassin versant de Tiravine?

La perte de sol effective moyenne dans le micro bassin versant de Tiravine est estimée à 1798,60 t/ha/an, dépassant le seuil tolérable.

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