L’analyse de cas sur les CET révèle que 70 % des décharges sauvages sont évitables grâce à une gestion intégrée des déchets. Cette étude innovante sur le site de Ras El-Oued propose des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental et améliorer la durabilité des infrastructures.
Dépotoirs et décharges sauvages
Décharge sauvage
La décharge sauvage ou bien la décharge brute est réalisée sans aucune précaution, les usagers viennent habituellement déposer leurs déchets à la sauvette.
Elle présente de très graves inconvénients, notamment :
- L’étalement de la souillure par l’envol des papiers et des sachets,
- Le dégagement d’odeurs désagréables, et parfois de gaz toxiques,
- La pollution éventuelle des eaux de surface et souterraine,
- la présence de déchets alimentaires attire les mouches et les rongeurs, ces agents de propagation de maladies contagieuses constituent une grave menace pour la santé publique,
- L’incendie qui peut prendre dans la décharge a pour conséquence le dégagement et la propagation des fumées désagréables et très incommodantes pour le voisinage 4.
Décharge contrôlée
Une décharge est contrôlée lorsque toutes les dispositions sont prises pour éviter les nuisances dont tous les déchets entrants et sortants sont contrôlés (fig.5).
Il existe trois types de décharges contrôlées :
- Décharge traditionnelle,
- Décharge contrôlée avec compactage des ordures,
- Décharge contrôlée d’ordures ménagères préalablement broyée 9.
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Figure 05: Entrants et sortants dans un CET 10.
Classification des centres d’enfouissement
Selon le type de déchets admis il existe trois classes de CET :
CET de classe I
Réservé aux déchets dits industriels, spéciaux ou toxiques, conformément aux prescriptions réglementations, ces déchets qualifiés de dangereux sont solidifiés avant d’être stockés dans des alvéoles étanches. Les CET de classe I, assurent un confinement des déchets par une barrière géologique d’au moins 5m dont le coefficient de perméabilité est inférieur à 10-9m/s et d’une géomembrane sur le fond et les flancs de l’installation, les percolas sont drainés 10.
Un écran imperméable (géomembrane et barrière géologique) recouvre le site à la fin de l’exploitation.
CET de classe II
Destiné à recevoir les déchets ménagers et assimilés, l’exploitation concerne notamment le captage du biogaz, le drainage des eaux d’infiltration, la récupération et le traitement des lixiviats.
Une triple barrière d’étanchéité assure également la protection du sous sol. Les CET de classe II (fig.6), sont subdivisés en casiers (volumes délimités), la perméabilité du sol doit être inférieure à 10-9m/s sur au moins 3 mètres d’épaisseur 11.
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Figure 06: Coupe d’un CET de classe II 12.
CET de classe III
Réservé aux déchets inertes, peuvent être implantés sur des sites perméables.
Tableau 07: Grands types de sites de décharges (ANRED, 1986) | |
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Type de site | Description |
Décharge sauvage | Dépôt sans aucune précaution |
Décharge contrôlée | Déchets entrants et sortants contrôlés |
CET classe I | Déchets industriels spéciaux ou toxiques |
CET classe II | Déchets ménagers et assimilés |
CET classe III | Déchets inertes |
Principe général du Fonctionnement d’une ISD
Le fonctionnement d’une ISD (installation de stockage des déchets) peut s’apparenter à un réacteur bio-physico-chimique donnant lieu à des réactions et à des évolutions complexes qui aboutissent à la transformation chimique, physique et biologique des déchets.
Du fait des conditions géologiques et hydrologiques du site, de la nature des déchets stockés et du mode de gestion de l’exploitation, chaque centre de stockage est un cas unique, il n’est donc pas envisageable de déterminer avec précision un mode d’évolution qui serait applicable à tous les centres 2.
Cependant, certains phénomènes sont communs à la majorité des sites et peuvent être quantifiés, permettant ainsi de caractériser l’évolution générale d’une installation de stockage, en particulier en ce qui concerne les aspects biologiques, physico-chimiques, hydrauliques, et géotechniques :
- les matières biodégradables mises en décharge font l’objet d’une évolution biologique sous l’action des bactéries aérobies puis des bactéries anaérobies,
- en l’absence de dispositions particulières, l’eau qui s’écoule à travers la masse des déchets produit des lixiviats en se chargeant de substances chimiques et/ou biologiques,
- des réactions chimiques ou physiques conduisent à la destruction partielle de la matière et à la solubilisation de certaines molécules ou à leur transformation en gaz,
- les déchets stockés, et souvent les sols qui les entourent, sont constitués de matériaux hétérogènes sur le plan de leur qualité physique.
Les casiers et les alvéoles subissent des tassements qui modifient leurs caractéristiques mécaniques et géotechniques 2.
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Figure 07: Disposition générale d’une décharge 20.
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2 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
9 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
10 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
11 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
12 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
20 Author Name, Title, Year, p.123 ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les inconvénients des décharges sauvages ?
Les décharges sauvages présentent de très graves inconvénients, notamment l’étalement de la souillure, le dégagement d’odeurs désagréables, la pollution des eaux, et la présence de déchets alimentaires qui attirent les mouches et les rongeurs.
Quelles sont les classes de centres d’enfouissement technique (CET) ?
Il existe trois classes de CET : CET de classe I pour les déchets industriels spéciaux ou toxiques, CET de classe II pour les déchets ménagers et assimilés, et CET de classe III pour les déchets inertes.
Comment fonctionne une installation de stockage des déchets (ISD) ?
Le fonctionnement d’une ISD s’apparente à un réacteur bio-physico-chimique, où des réactions complexes aboutissent à la transformation chimique, physique et biologique des déchets.