Comment l’approche sémiologique révèle la photographie ?

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🏫 Université d'Etat d'Haïti - Institut d'Etudes et de Recherches Africaines d'Haïti IERAH/ISERSS
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence - 2015
🎓 Auteur·trice·s
Assédius BELIZAIRE
Assédius BELIZAIRE

Approche sémiologique de la photographie

Notre guide principal est le message photographique élaboré par Roland Barthes de la réflexion et des analyses de cas en seconde partie du mémoire100. La photographie de presse est un message, avance-t-il. Son ensemble est constitué d’une source émettrice, un canal de transmission et un milieu récepteur, continue-t-il.

A distance des théories préconisant l’intervalle de temps spatiotemporel entre le « ici » et le « là » de la structure de la photographie, Barthes tente d’avancer la double structure de la photographie qualifiant de la structure linguistique et l’autre imagique101.

En effet, de ces deux structures l’une est déjà connue, celle de la langue, l’autre, celle de la photographie, est à peu près inconnue. Pour Barthes, l’amalgame des aspects linguistiques et imagiques de chaque photo s’articule à travers ce que Barthes appelle le paradoxe photographique102. Celui-ci a rapport avec le message photographique proprement dit, ce que transmet la photographie.

En outre, pour Barthes, la photographie transmet la scène elle-même, le réel littéral. Selon lui, de l’objet à son image il y a certes une réduction (proportion, perspective, couleur), mais cette réduction n’est pas transformation… certes l’image n’est pas le réel ; mais elle en est du moins l’analogon parfait et c’est cette perfection analogique qui définit la photographie.

Ainsi, le statut particulier de l’image photographique : c’est un message sans code, c’est-à-dire un message continu.

98 (« Approche_semiologique.pdf » 2015, p 26)

99 Introduction à l’image et à la sémiologie de l’image, http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf, P 20

100 (Barthes Roland, n.d.)

101 (Ibid., p 28)

La photographie se donnant pour une analogie mécanique du réel, son premier message emplit en quelque sorte pleinement sa substance et ne laissant aucune place au développement d’un message seconde103. Elle serait, dans toutes les structures de l’information, la seule à être exclusivement constituée et occupée par un message « dénoté », i-e privé de toute recours à un code ou analogique.

Tandis que, le message connoté comporte un plan d’expression (Signifiant) et un plan de contenu (Signifié)104. La connotation, imposition d’un sens second au message photographique proprement dit, s’élabore aux différents niveaux de production de la photographie (choix, traitement technique, cadrage, mise en page)105.

Selon Barthes, les trois premiers procédés de connotations : trucage, pose, objets en séparation avec les trois derniers : Photogénie, esthétisme, syntaxe.

Dans les trois premiers procédés, la connotation est produite par une modification du réel lui-même (dénoté), continue Barthes. Le trucage est un rapprochement artificiel des deux visages… la signification n’est possible qu’avec la réserve des signes. Cette attitude devient signe pour une certaine société, i-e au regard seulement de certaines valeurs.

Par-là, le code de connotation est historique106. En photographie, c’est la pose du sujet qui prépare la lecture des signifiés de connotation. En photographie, ces objets sont des inducteurs courants d’associations d’idées. Dans la photogénie, le message connoté est donc l’image elle-même, « embellie » par des techniques d’éclairage, d’impression et de tirage.

En photographie, c’est une ambiguïté de parler d’esthétisme : lorsque la photographie se fait peinture c’est soit pour se signifier elle-même comme « art », soit pour imposer un signifié d’ordinaire plus subtile et plus complexe que ne le permettaient d’autres procédés de connotation La syntaxe, enfin, est une lecture discursive d’objets – signes à l’intérieur d’une même photographie107.

En ce qui a rapport à une contradiction entre le texte et l’image, en premier lieu Barthes affirme que le texte constitue un message parasite, destiné à connoté l’image. La connotation est est vécu comme la résonnance naturelle de la dénotation fondamentale constituée par l’analogie photographique.

En second lieu, Barthes affirme que l’effet de connotation est différent selon le mode de présentation de la parole ; plus la parole est proche de l’image moins elle semble la connoter… 108 .

En ce qui a rapport avec l’insignifiance photographique109, Barthes avance que le code de connotation était historique ou « culturel » ; les signes y sont des gestes, des attitudes, des expressions, des couleurs ou des effets, doués de certains sens en vertu de l’usage d’une certaine société : la liaison entre le signifiant et le signifié reste historique.

Selon lui, la signification est en somme le mouvement dialectique qui résout la contradiction entre l’homme naturel et l’homme culturel. Grace à son code de connotation, la lecture de la photographie est donc très historique, elle dépend du « savoir du lecteur »… Selon Barthes, il existe deux types de connotation, une « connotation « cognitive » » et une « connotation idéologique»110.

En premier lieu, la connotation cognitive, dont les signifiants seraient choisis, localisés dans certaines parties de l’analogon. Donc, la lecture dépend de ma culture, de ma connaissance du monde… En second lieu, la connotation idéologique est une connotation forte, elle exige un signifiant très élaboré volontiers d’ordre syntaxique…

La dénotation est une forme impuissante à modifier les options politiques : aucune photographie n’a jamais convaincu ou démenti personne (elle peut confirmer), dans la mesure où la conscience politique est peut-être inexistante en dehors du logos : la politique c’est ce qui permet tous les langages, affirme Barthes.

L’image traumatique, un type d’image photographique, est très courant, principalement dans ce mémoire. Le trauma c’est ce qui suspend le langage et le bloque la signification.

Les photographes traumatiques (Incendies, naufrages, morts violents saisi « sur le vif» ) est celle dont il n’y a rien à dire : la photo-choc est par structure insignifiante : aucune valeurs, aucun savoir, à la limite aucune catégorie verbale ne peuvent avoir prise sur le procès institutionnel de la signification, selon Barthes.

103 (Ibid, p 129)

104 (Ibid, p 130)

105 (Ibid, p 132)

106 (Ibid., même page)

107 (Ibid, p 134).

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98 (« Approche_semiologique.pdf » 2015, p 26)

99 Introduction à l’image et à la sémiologie de l’image, http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf, P 20

100 (Barthes Roland, n.d.)

101 (Ibid., p 28)

102 (Ibid., p 28)

103 (Ibid, p 129)

104 (Ibid, p 130)

105 (Ibid, p 132)

106 (Ibid., même page)

107 (Ibid, p 134).

108 (Ibid, p 134).

109 (Ibid, p 134).

110 (Ibid, p 134).


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que l’approche sémiologique de la photographie selon Roland Barthes?

L’approche sémiologique de la photographie, selon Roland Barthes, est un message photographique qui comprend une source émettrice, un canal de transmission et un milieu récepteur.

Comment Barthes définit-il le paradoxe photographique?

Pour Barthes, le paradoxe photographique est l’amalgame des aspects linguistiques et imagiques de chaque photo, où la photographie transmet la scène elle-même, le réel littéral.

Quels sont les procédés de connotation en photographie selon Barthes?

Les trois premiers procédés de connotation selon Barthes sont le trucage, la pose, et les objets en séparation, tandis que les trois derniers sont la photogénie, l’esthétisme, et la syntaxe.

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