Comment le cadre théorique influence-t-il la régénération naturelle à Milolé ?

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🏫 Ecole Nationale des Eaux et Forêts - Direction des Etudes - Département Aménagement des Forêts et Environnement
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur de Conception - 2014-2015
🎓 Auteur·trice·s
MANEMBE Serge Morel
MANEMBE Serge Morel

Le cadre théorique de régénération révèle des résultats surprenants sur la régénération naturelle des essences commerciales dans l’AAC 2012 de SEEF à Milolé. Alors que certaines espèces prospèrent sans préférence, d’autres montrent des affinités marquées pour des milieux spécifiques, soulevant des questions cruciales pour la gestion forestière.


RESULTATS

Caractéristiques des sites

Répartition spatiale des trouées et parcs à bois

Les figures 12 et 13 montrent la répartition spatiale des trouées et des parcs. On peut observer que les trouées d‟abattage sont plus ou moins proches les unes des autres. Les parcs sont localisés à proximité de la route principale d‟exploitation.

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Figure 13. Carte de répartition des trouées

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_12]

Figure 14. Carte de répartition spatiale des parcs

Surface des trouées et parcs à bois

La surface des trouées d‟abattage varie de 52 à 669 m2. La taille moyenne d‟une trouée d‟abattage est de 177,3 m2  21,29 m2. La taille des parcs à bois varie de 506 m2 à 3364 m2 pour une surface moyenne de 1364,2 m2  45,05 m2. Le tableau 2 regroupe les superficies des sites sauf les pistes dont la largeur n‟a pas été mesurée.

Tableau 2. Taille des sites

Surface (m2)

Trouées d‟abattage

Parcs à bois

Pistes de débardage

Totale

5318

13642,17

Moyenne

177,3

1364,2

Maximum

668,9

3364

Minimum

51,6

506,25

Relation entre diamètre des arbres abattus et surface des trouées

Les calculs donnent un modèle de régression linéaire y  3,473x 195,748, avec un coefficient de détermination R2 ajusté de 0,2955. La figure 14 est une représentation de cette droite de régression. Ainsi 29% de la variation de la surface s‟explique par la variation du diamètre. Le test t de Student montre que la régression de la surface des trouées versus le diamètre des arbres abattus est significative (avec  0,01).

Le tableau 3, donne les résultats des tests de la pente de régression.

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_13]

Figure 15. Représentation de la droite de régression des moindres carrés sur le nuage de point des diamètres versus la surface des trouées

Tableau 3. Résultats de la régression des surfaces de trouées d‟abattage sur les diamètres des arbres abattus

Estimation des

paramètres

Ecart-type des estimateurs

de la droite de régression

t value

Pr(>|t|)

β0

-195.7484

105.1977

-1.861

0.07331

β1

3.4730

0.9572

3.628

0.00113 **

R2  0,3198 , R2ajusté  0,2955 , dl  28 ,  0,01

Signif. codes: 0 „***‟ 0.001 „**‟ 0.01 „*‟ 0.05 „.‟ 0.1 „ ‟ 1

Régénération des essences et affinités entre espèces et types de milieux

Comparaison entre essences exploitées et essences présentes dans les trouées

Dans les 30 trouées inventoriées, l‟examen des souches montre que 4 essences commerciales ont été coupées à savoir : Cylicodiscus gabunensis, Lovoa klaineana, Aucoumea klaineana et Pterocarpus soyauxii. L‟inventaire dans ces trouées, a révélé la régénération de 6 essences commerciales: Canarium schweinfurthii, Tetraberlinia polyphilla, Celtis tessmannii, Tetraberlinia bifoliolata, Aucoumea klaineana et Pterocarpus soyauxii. Parmi les 4 essences coupées, 2 sont présentes dans la régénération au sein des trouées (Pterocarpus soyauxii et Aucoumea klaineana).

Analyse de la régénération en essences commerciales Densités relatives des plantules dans les sites échantillonnés

D‟une manière générale la densité relative d‟Aucoumea klaineana est plus élevée dans les trois sites. Elle est de 60% dans les trouées, 74% dans les parcs et de 76% dans les pistes. Ensuite vient celle de Tetraberlinia polyphilla dans les trouées (36%) et dans les pistes (20%). Puis, vient celle de Pterocarpus soyauxii et de Tetraberlinia polyphilla dans les parcs respectivement (16% et 6%).

La densité relative de Canarium schweinfurthii dans les sites est très faible, avec pour les trouées (1,5%), pour les parcs (0,9%) et pour les pistes (0,5%). Celtis tessmannii a une densité de 2% dans les pistes et de 0,4% dans les trouées. Tetraberlinia bifoliolata, Paraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus ont de faible densité relative dans les parcs. Ces essences n‟ont pas été observées dans les pistes et les trouées. La figure 15, présente la variation la variation des densités relatives des essences commerciales en fonction des sites.

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Figure 16. Variation des densités relatives en fonction des sites

Densités absolues dans les sites

Pour les trouées d‟abattage, Aucoumea klaineana a une densité absolue au dessus de 3 plantules par m2. Tetraberlinia polyphilla avoisine 2 plantules par m2, quant à Canarium schweinfurthii, sa densité absolue est proche de 0,1 plantule au m2. Trois essences (Tetraberlinia bifoliolata, Celtis tessmannii et Pterocarpus soyauxii), ont de très faibles densités absolues dans les trouées. Ici, Distemonanthus benthamianus et Paraberlinia bifoliolata n‟ont pas été observés.

Dans les parcs à bois, Aucoumea klaineana a une densité supérieure à 2 plantules au m2. Pterocarpus soyauxii a une densité de 0,5 plantule au m2. Paraberlinia bifoliolata, Tetraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus ont des densités très faibles dans les parcs à bois. Canarium schweinfurthii, Tetraberlinia polyphilla et Celtis tessmannii n‟ont pas été observées.

La figure 16, présente les densités absolues dans les trouées et les parcs.

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_15]

Figure 17. Densités absolues dans les trouées et parcs

Taux de régénération dans les sites échantillonnés

Les meilleurs taux de régénération observés dans les trois sites sont essentiellement ceux de Aucoumea klaineana (70% dans les parcs à bois, 60% dans les trouées et 50% dans les pistes). Celtis tessmannii et Tetraberlinia polyphilla ont des taux de régénération de 50% dans les pistes. Tetraberlinia polyphilla a un taux de régénération de 40% dans les parcs et de 36 % dans les trouées.

Pterocarpus soyauxii montre un taux de 30% dans les pistes et dans les parcs. Canarium schweinfurthii présente un taux de régénération de 20% dans les parcs et de 13% dans les trouées. Ensuite, nous constatons que dans les parcs Paraberlinia bifoliolata, Tetraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus ont des faibles taux de régénération (10%).

Dans les trouées, Celtis tessmannii, Tetraberlinia bifoliolata et Pterocarpus soyauxii ont des taux de régénération très faibles. Dans les pistes, nous n‟avons pas observé de régénération de Canarium schweinfurthii, Paraberlinia bifoliolata, Tetraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus.

La figure 17, présente les taux de régénération dans les sites

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Figure 18. Taux de régénération dans les sites

Distribution des effectifs de plantules par classe de hauteur

Les figures ci-dessous (18 à 25) montrent que Aucoumea klaineana, Pterocarpus soyauxii et Tetraberlinia polyphilla, sont les seules essences présentes dans toutes les classes de hauteur. Les autres essences (Canarium schweinfurthii, Paraberlinia bifoliolata, Celtis tessmannii, Tetraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus) n‟ont été observées que dans quelques classes de hauteur.

Canarium schweinfurthii, montre des sujets les plus hauts (˃120 cm) dans les trouées où cette essence semble libre de croître. Dans les parcs, cette essence ne dépasse pas 50 cm. Dans les pistes elle est dans la classe de hauteur de 30 à 40 cm (la figure 18). Paraberlinia bifoliolata, ne se trouve que dans la classe de hauteur de 20 à 30 cm (figure 20).

Dans les parcs, Celtis tessmannii est dans les classes de hauteur de 90 à 100 cm et de plus de 120 cm. Dans les pistes, cette espèce est remarquée dans les classes de 20 à 30 cm, 30 à 40 cm, 60 à 70 cm et 70 à 80 cm. Alors que dans les trouées, cette espèce se signale dans la classe de hauteur de 20 à 30 cm (figure 21).

Tetraberlinia bifoliolata est présent dans deux des classes de hauteur les plus élevées. Il s‟agit de la classe de 90 à 100 cm pour les parcs et de la classe de plus de 120 cm pour les trouées et les parcs (figure 22). Distemonanthus benthamianus est uniquement présent dans les parcs. Il appartient à la classe de hauteur la plus élevée (>120), il est absent dans les trouées et les pistes (figure 23).

Aucoumea klaineana, se trouve en abondance dans la classe de hauteur de 10 à 20 cm. Sa régénération est abondante et manifeste dans les parcs (120 plantules). Il est aussi présent dans les plus grandes classes (>120) dans les trois sites. Ainsi nous avons dans les trouées 6 plantules, dans les parcs 6 plantules et 3 plantules dans les pistes (figure 24).

Pterocarpus soyauxii, est observé dans les parcs précisément dans les classes de hauteur allant de 10 à 20 cm jusqu‟à 40 à 50 cm. Il est également observé dans deux grandes classes : 100 à 110 cm et de 110 à 120 cm. Dans les trouées, il est observé uniquement dans la classe de 10 à 20 cm. Dans les pistes il se signale dans deux classes de hauteur, 20 à 30 cm et 40 à 50 cm (figure 25).

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Figure 19. Effectifs de Canarium schweinfurthii par classe de hauteur

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Figure 20. Effectifs de Tetraberlinia polyphilla par classe de hauteur

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_19]

Figure 21. Effectifs Paraberlinia bifoliolata par classe de hauteur dans les Sites

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_20]

Figure 22. Effectifs du Celtis tessmannii par classe de hauteur

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Figure 23. Effectifs de Tetraberlinia bifoliolata par classe de hauteur

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_22]

Figure 24. Effectifs de Distemonanthus benthamianus par classe de hauteur

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_23]

Figure 25. Effectifs d‟Aucoumea klaineana par classe de hauteur

[3_cadre-theorique-de-la-regeneration-naturelle-des-essences_24]

Figure 26. Effectifs du Pterocarpus soyauxii par classe de hauteur

Affinités entre espèces et types de milieux

L‟analyse canonique de correspondance montre que Celtis tessmannii et Tetraberlinia polyphilla se régénèrent préférentiellement dans les pistes de débardage. La régénération de Canarium schweinfurthii, Paraberlinia bifoliolata, Tetraberlinia bifoliolata et Pterocarpus soyauxii est associée aux parcs à bois où ces essences prospèrent mieux. Aucoumea klaineana semble coloniser indifféremment tous les sites. La figure 26, montre l‟affinité entre espèces et différents milieux).

Lorsqu‟on analyse individuellement les axes factoriels, on constate que les pistes 15 et 16 contribuent grandement à la création de l‟axe 2. Les parcs et les pistes contribuent énormément à la création des axes 1 et 2. Les parcs pour l‟axe 1 et les pistes pour l‟axe 2. Ainsi, Celtis tessmannii contribue plus fortement à la réalisation de l‟axe 2.

Tetraberlinia polyphilla, contribue plus significativement à la réalisation de l‟axe 1. Paraberlinia bifoliolata, Tetraberlinia bifoliolata et Distemonanthus benthamianus ont un même niveau de contribution à la création de l‟axe 1. Ces espèces performent mieux sur les pistes de débardage et dans les parcs à bois. Pour le cas de Celtis tessmannii, l‟analyse canonique montre à travers les valeurs que c‟est une espèce rare ; elle n‟est signalée que sur les pistes 15 et 16.

La figure 27, représente les résultats de l‟affinité entre espèces et types de milieux par l‟analyse canonique de correspondance.

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Figure 27. Affinité espèces et différents milieux mise en évidence par l‟analyse canonique de correspondance


Questions Fréquemment Posées

Quelles essences commerciales se régénèrent dans l’AAC 2012 de SEEF à Milolé?

L’inventaire a révélé la régénération de 6 essences commerciales: Canarium schweinfurthii, Tetraberlinia polyphilla, Celtis tessmannii, Tetraberlinia bifoliolata, Aucoumea klaineana et Pterocarpus soyauxii.

Quelle est la densité relative d’Aucoumea klaineana dans les différents sites?

La densité relative d’Aucoumea klaineana est de 60% dans les trouées, 74% dans les parcs et de 76% dans les pistes.

Comment la taille des trouées d’abattage est-elle mesurée?

La taille des trouées d’abattage varie de 52 à 669 m2, avec une taille moyenne de 177,3 m2 ± 21,29 m2.

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