Quelles applications pratiques pour la répression de la cybercriminalité en 2023 ?

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🏫 Université Officielle de Mbujimayi - Faculté de Droit - Département de Droit privé et judiciaire
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licencié - 2023-2024
🎓 Auteur·trice·s
Henri Thomas LUPANTSHIA KANGOMBA
Henri Thomas LUPANTSHIA KANGOMBA

Les applications pratiques de la cybercriminalité révèlent des lacunes majeures dans la législation congolaise, souvent sous-estimées. Cette étude comparative met en lumière les défis juridiques entre les systèmes français et congolais, offrant des solutions cruciales pour renforcer la lutte contre ce fléau numérique.


TITRE 2. ÉTUDE COMPARATIVE DE LA RÉPRESSION DE LA CYBERCRIMINALITÉ ENTRE LES DROITS FRANÇAIS ET CONGOLAIS À L’ÈRE DU CODE CONGOLAIS DU NUMÉRIQUE

Ce dernier titre va dans un premier temps étudier comparativement la répression de la cybercriminalité entre les Droits Français et Congolais ; pour ensuite faire de propositions pour l’amélioration de la répression de la cybercriminalité en Droit Congolais.

CHAPITRE 1ER. ÉTUDE COMPARATIVE DE LA RÉPRESSION DE LA CYBERCRIMINALITÉ EN DROITS FRANÇAIS ET CONGOLAIS À L’ÈRE DU CODE CONGOLAIS DU NUMÉRIQUE

Section 1ère:

DES INFRACTIONS ET PEINES COMPARÉES

L’étude comparative des infractions et des peines prévues en matière de répression de la cybercriminalité en droit français et congolais à l’ère de l’ordonnance-loi n° 023/10 du 13 mars 2023 portant Code Congolais du Numérique (CCN) met en lumière les similitudes et les différences dans les approches législatives, ainsi que dans les sanctions appliquées pour lutter contre la cybercriminalité dans les deux pays.

Cette étude s’articule autour des types d’infractions, des sanctions associées, et des mécanismes de mise en œuvre.

§1er. Contexte législatif et cadre juridique

  1. Le droit français

La France dispose d’un cadre juridique complet pour réprimer la cybercriminalité, principalement à travers le Code pénal, mais aussi via la Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004 et le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

La législation française prévoit des sanctions pénales lourdes pour divers types d’infractions numériques, telles que l’accès frauduleux aux systèmes informatiques, la fraude, le piratage, la diffusion de logiciels malveillants, ou encore le cyberharcèlement.

Le droit congolais (RDC)

Le Code Congolais du Numérique (CCN) a été promulgué par l’ordonnance-loi n° 023/10 du 13 mars 2023 pour lutter contre les cyberinfractions et encadrer l’usage du numérique en RDC.

Ce code regroupe les dispositions relatives aux crimes numériques, à la protection des données personnelles, ainsi qu’à la cybersécurité. Il a été conçu pour répondre aux défis liés à l’essor des technologies numériques et à l’augmentation des infractions en ligne.

§2. Comparaison des infractions et peines prévues

  1. Infractions en droit français

Le droit français prévoit un large éventail d’infractions en matière de cybercriminalité, notamment :

  • Accès frauduleux à un système informatique (Article 323-1 du Code pénal) : Cette infraction est punie de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende.
  • Entrée frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données (Article 323-2) : Cette infraction est également sanctionnée par des peines de prison (jusqu’à 5 ans) et des amendes élevées.
  • Diffusion de virus ou de logiciels malveillants (Article 323-3) : Le code prévoit des peines de prison allant de 3 à 5 ans et des amendes importantes.
  • Usurpation d’identité et fraude électronique : Les peines peuvent aller de 2 à 5 ans de prison, selon la gravité de l’infraction.
  • Cyber harcèlement : Le Code pénal prévoit des peines de prison allant de 1 à 3 ans, accompagnées d’amendes.

Infractions en droit congolais (RDC)

Le Code Congolais du Numérique (CCN) reprend un certain nombre d’infractions similaires à celles du droit français, mais avec un accent particulier sur la sécurisation des infrastructures numériques et la protection des données personnelles.

Voici quelques exemples d’infractions et de sanctions :

  • Accès illégal à un système informatique (Article 171 du CCN) : Cette infraction est punie d’une peine d’emprisonnement allant de 1 à 5 ans et d’une amende.
  • Cyber fraude et usurpation d’identité numérique (Article 172 du CCN) : Elle est sanctionnée par des peines de prison de 2 à 10 ans et des amendes.
  • Diffusion de contenus malveillants ou logiciels nuisibles (Article 173 du CCN) : Cette infraction peut entraîner des peines de prison allant de 3 à 7 ans, ainsi que des amendes substantielles.
  • Diffusion illégale de données personnelles (Article 174 du CCN) : Prévoit des peines de prison allant de 2 à 5 ans et des amendes.
  • Cyber harcèlement et injures en ligne (Article 175 du CCN) : Cette infraction est punie de peines d’emprisonnement allant de 1 à 5 ans.

§3. Comparaison des infractions principales :

  • L’accès frauduleux à un système informatique : En France, la sanction est de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende, tandis qu’en RDC, elle est d’une peine de prison de 1 à 5 ans avec une amende. La France semble avoir des sanctions plus claires et plus sévères sur certains aspects, notamment la dimension financière.
  • La diffusion de contenus malveillants : En France, cela peut entraîner jusqu’à 5 ans de prison, tandis qu’en RDC, la sanction est de 3 à 7 ans de prison, ce qui montre une volonté de sévérité accrue en RDC.
  • La cyberfraude et usurpation d’identité : Les peines en France vont de 2 à 5 ans de prison, tandis qu’en RDC, elles varient de 2 à 10 ans, ce qui reflète une répression potentiellement plus sévère pour ces infractions.

§4. Mécanismes de mise en œuvre et défis

4.1. En France

La répression de la cybercriminalité en France repose sur des mécanismes solides :

  • Les forces de l’ordre spécialisées : La France dispose de brigades spécialisées, telles que la Gendarmerie nationale, pour traiter les infractions liées à la cybercriminalité.
  • Coopération internationale : La France est membre actif d’organisations internationales comme Europol et Interpol, facilitant la lutte transfrontalière contre la cybercriminalité.
  • Mise en place de structures de surveillance : Des agences comme l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) supervisent la cybersécurité nationale.

En RDC

La mise en œuvre du Code Congolais du Numérique rencontre plusieurs défis :

  • Manque d’infrastructures et de ressources : La RDC manque de moyens matériels et humains pour faire appliquer de manière efficace les dispositions du Code du numérique.
  • Formations et sensibilisation : Il y a un besoin urgent de former les autorités judiciaires, la police et le grand public à la cybersécurité et à la lutte contre la cybercriminalité.
  • Coopération internationale : La RDC est en train de renforcer sa coopération avec des entités internationales, mais elle reste encore limitée en comparaison avec des pays comme la France.

L’étude comparative entre les systèmes français et congolais en matière de répression de la cybercriminalité montre des similitudes, notamment en ce qui concerne la reconnaissance des infractions liées à l’accès frauduleux à un système informatique, la cyberfraude et la diffusion de contenus malveillants.

Toutefois, les sanctions en RDC sont souvent plus sévères, avec des peines de prison plus longues, en comparaison avec la France.

Cependant, la mise en œuvre des lois en RDC fait face à des défis importants, tels que le manque d’infrastructures, de ressources humaines et de coopération internationale.

En revanche, la France bénéficie de mécanismes robustes, avec des structures spécialisées et une coopération internationale solide, ce qui permet une répression plus efficace des infractions numériques.

En résumé, bien que les deux pays aient fait des progrès dans la répression de la cybercriminalité, la France possède un cadre plus mature et une mise en œuvre plus développée, tandis que la RDC est en phase de structuration de sa législation et de ses capacités en matière de cybersécurité.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales infractions de cybercriminalité en droit français?

Le droit français prévoit un large éventail d’infractions en matière de cybercriminalité, notamment l’accès frauduleux à un système informatique, l’entrée frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données, la diffusion de virus ou de logiciels malveillants, l’usurpation d’identité et la fraude électronique, ainsi que le cyberharcèlement.

Comment le Code Congolais du Numérique traite-t-il la cybercriminalité?

Le Code Congolais du Numérique (CCN) a été promulgué pour lutter contre les cyberinfractions et encadrer l’usage du numérique en RDC, regroupant des dispositions relatives aux crimes numériques, à la protection des données personnelles, ainsi qu’à la cybersécurité.

Quelles sont les sanctions prévues pour la cyberfraude en droit congolais?

La cyber fraude et l’usurpation d’identité numérique sont sanctionnées par des peines de prison de 2 à 10 ans et des amendes selon le Code Congolais du Numérique.

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