Comment le SIG transforme l’alerte inondation à Tongo-Bassa ?

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🏫 Université de Douala - Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Département de Géographie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - Août-2020
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L’alerte inondation Tongo-Bassa révèle une problématique cruciale : l’occupation non réglementée des lits de cours d’eau exacerbe les risques d’inondation. Cette recherche innovante propose un système d’information géographique pour transformer la prévention et protéger les populations vulnérables face aux catastrophes naturelles.


PERSPECTIVES :

VERS UNE INTERGRATION DE LA DIMENSION « ALERTE » DANS PREVENTION DES RISQUES D’INONDATIONS.

Lorsque la prévention des risques d’inondations suppose de mener des actions avant les inondations pour réduire les dommages vis à vis des populations exposées, le SIG de prévention des risques d’inondation peut servir d’outils de notification des alertes après autorisation de l’autorité compétente en charge du déclanchement des alertes, et après validation de l’ampleur du risque par l’autorité compétente.

Selon la méthode de l’inondabilité ou « comment prévenir le risque d’inondation », la prévention des inondations intègre trois volets obligatoires :

  • La culture du risque (La population est concernée par les inondations, la population doit être informée et sensibilisée sur le risque, la culture du risque est nécessaire pour une prévention efficace.)
  • L’annonce de la crue (Elle est basée sur des modèles en temps réel des durées des crues, de l’étendue des inondations, et de la vitesse locale des écoulements.)
  • Et la gestion du risque (Prise en compte du régime hydrologique, prise en compte des différents aspects de la gestion de l’eau : restructuration, ressource en eau, écosystème aquatique, usage économique.)

La notification par SMS (Short Message Services) est un des moyens les plus efficaces d’optimiser l’annonce de la crue. De ce fait, le SIG permettrait donc une approche d’annonce intelligente de la crue aux pollutions exposées pour les raisons suivantes :

  • Priorité d’alerte aux personnes les plus vulnérables : Grace aux attributs des données ménages, le SIG offrirait la possibilité d’envoyer des SMS en priorisant les ménages les plus vulnérables (Ménage contenues dans le lit mineur et moyen des rivières, ménage en matériaux provisoires, ménage contenant des personnes de troisième âge, des femmes, des enfants, et des personnes à mobilité réduite…)
  • Alertes personnalisées aux populations vulnérables : Les informations attributaires présentes dans les données ménages offriraient les possibilités d’envoyer des messages personnalisés et adaptées à la particularité de chaque ménage et aux mesures particulières à prendre pour garantir leur sécurité, leur survie.
  • Les sensibilisations avant, pendant, et après les inondations : La sensibilisation serait plus efficace si elle se fait avant, pendant, et après le risque. La connaissance du risque en sortirait d’avantage renforcée, et les mesures d’urgence progressivement plus adoptées par la population selon les phases du risque.
  • Production des rapports d’alerte : Le SIG veillerait à l’effectivité de la réception des SMS par les habitants vulnérables, et dans le cas contraire, le SIG pourrait renvoyer de nouveau les SMS et produire un rapport d’alerte faisant état des SMS transférés avec succès et des SMS non transmis.

VERS UNE MISE A JOUR PERMANENTE DES DONNEES SUR LES INONDATIONS

Les données sociodémographiques, les données de territoire, et les données d’alea permettent d’alimenter le SIG de prévention des risques d’inondation. Si ces données sont très anciennes cela induit des graves répercussions sur les résultats des analyses, et donc sur les informations utiles à la décision.

La mise à jour des données à une fréquence parfaitement définie permettrait d’avoir des données d’entrée qui produiront des résultats prêts à l’usage en temps de crise.

Au-delà de l’évaluation des enjeux et de la prise de décision en temps de crise, l’actualisation des données sur les inondations permettrait une meilleure planification des zones inondables (Etablissement / révision des PPRI).

Les travaux d’aménagement des zones inondables nécessitent également des données actualisées sur les hauteurs des crues, les zonages de crues, la topographie, l’occupation du sol, etc…

L’identification des personnes vivant en zones à risque d’inondation pourrait servir d’indicateur de mesure du danger. Un fichier constamment actualisé permettrait également de suivre les tendances sociodémographiques en zone inondable et d’agir plus efficacement en faveur des couches défavorisées.

Une connaissance renforcée des zones inondables pourrait faciliter l’intérêt des acteurs du secteur de l’assurance en zone inondable, permettant ainsi aux personnes exposées aux inondations de bénéficier des services d’assurance appliqués à leurs logements et à leurs équipements.

CONCLUSION GENRALE

Il était question pour nous de proposer un SIG de prévention des risques d’inondation pour le BV du Tongo-bassa. Nous sommes parties du postulat que la prévention du risque d’inondation dans le BV du Tongo-bassa nécessite un traitement logique des données dans un SIG et l’exploitation des résultats du traitement pour l’alerte.

Pour affirmer ou pour infirmer cette hypothèse, nous avons mobilisé l’approche SIG qui est constituée autour cinq activités à savoir : l’Acquisition, l’Affichage, l’Analyse, l’Abstraction et l’Archivage des données géographiques. Ces cinq activités constituent les « 5A » couramment énumérés dans la littérature géomatique.

Selon le strict respect de la méthode SIG, nous avons d’abord eu pour premier activité l’acquisition de données, qui nous a renvoyé à toutes les taches permettant de collecter des données géographiques. Cela a donc impliqué le recueil des données obtenues tant au sol et au sous-sol (par relevés topographiques, relevés GPS, enquêtes géomatiques…) que dans l’air ou sous les mers (par télédétection).

Après, nous avons procédé à l’affichage de ces données. A cette étape, des conversions de format de données, des géoréferencements et des digitalisations ont été nécessaires pour afficher les différentes données géographiques dans un environnement logiciel ou sur un support plan à des fins visuelles et d’interprétation.

Ensuite, nous nous sommes attelés à l’analyse des données. A ce niveau, nous avons mis l’accent sur la superposition, le croisement et l’interrogation des données géographiques afin de mettre en évidence des informations préalablement invisibles dans la base de données, et utiles à notre mission.

De plus, l’abstraction nous a permis d’utiliser ces données géographiques à notre disposition pour en faire des modélisations, des simulations spatio-temporelles, des analyses prédictives. Les extrants sur format Excel ont été considérés comme des résultats utiles aux alertes.

Enfin, l’archivage nous a permis une meilleure gestion et une meilleure administration de nos données d’entrée et de nos données de sorties réutilisables. Nous avons fait appel à un SGBDs (Système de Gestion de Base de Données Spatiales) pour organiser les données et faciliter leurs accès à toute fin utile.

Les modélisations et simulations faites sur ordinateur le long de ce travail ont été vérifiées sur le terrain pour s’assurer de leur cohérence (notamment la zone inondable).

D’autres résultats obtenus sont également reproductibles conforment aux exigences de la méthode expérimentale (lignes de crête des bassins et des sous bassins, les indices morphométriques…)

Rendu donc au terme de notre mission, nous dirons que les différents objectifs de départ ont été atteints à savoir :

  • Répertorier puis classifier les zones à risque d’inondation ainsi que les enjeux.
  • Collecter, sélectionner puis administrer les données du SIG de prévention des inondations.
  • Et créer un processus de traitement automatique des données pour obtenir la liste des résidents vulnérables.

En perspective, un SIG de prévention plus étendue pourrait intégrer des capacités de notification des personnes vulnérables par SMS, faisant ainsi du SIG un outil de contribution au renforcement de la connaissance du risque d’inondation par la population, et un outil d’aide à la communication en temps réel avec des personnes exposées au danger d’inondation.


Questions Fréquemment Posées

Comment le SIG aide-t-il à prévenir les inondations à Tongo-Bassa ?

Le SIG de prévention des risques d’inondation permet de modéliser les facteurs de risque, d’identifier les résidents vulnérables et de générer des alertes pour sensibiliser les populations.

Quelles sont les méthodes utilisées pour l’alerte inondation à Tongo-Bassa ?

La notification par SMS est utilisée pour optimiser l’annonce de la crue, en priorisant les ménages les plus vulnérables et en envoyant des alertes personnalisées.

Pourquoi est-il important de mettre à jour les données sur les inondations ?

La mise à jour des données permet d’avoir des informations précises pour la prise de décision en temps de crise et d’améliorer la planification des zones inondables.

Quels sont les volets obligatoires pour prévenir les inondations selon l’article ?

Les trois volets obligatoires pour prévenir les inondations sont la culture du risque, l’annonce de la crue et la gestion du risque.

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