Comment le cadre théorique transforme la prévention des inondations à Douala ?

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🏫 Université de Douala - Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Département de Géographie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - Août-2020
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Le cadre théorique de la prévention des inondations révèle des enjeux cruciaux pour la gestion des risques dans le bassin versant du Tongo-Bassa. En identifiant les zones vulnérables, cette recherche offre des solutions innovantes pour protéger les populations face aux inondations récurrentes.


LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE DU BASSIN VERSANT

Il est de type dendritique et est orienté Sud-Est / Nord-Ouest avec pour cours d’eau principal le Tongo-bassa. Le bassin de réception est assez hiérarchisé. Le réseau hydrographique compte quatre cours d’eaux principaux avec plus 90 affluents (de plus de 150m) qui convergent vers elles.

L’une des quatre cours d’eau principaux, le Ngim, draine un sous bassin versant endoréique constitué de trois lacs, dont deux au septentrion, qui reçoivent les eaux du cours d’eau principal.

Par excès d’eau en saison des pluies, les excédents d’eau débordent parfois l’ultime lac récepteur, pour se déverser dans la rivière Tongo-bassa, le sous bassin étant conquis temporairement à l’exoréisme, chemine alors ses eaux jusqu’au Wouri.

Les trois autres cours d’eau possèdent tous un réseau permanemment exoréiques (figure 11), ce qui signifie que, l’écoulement des eaux est par contrainte orienté jusqu’à la mer à travers un canal d’écoulement de 1,46 km qui ne bute pas sur un cône de déjection, mais qui bute plutôt sur les anastomoses du fleuve Wouri envahi par la forêt de mangrove à Bonamoussadi pour enfin mourir dans la mer.

La carte (figure 11) illustre la structure le réseau hydrographique du BVTB et ses sous bassins versants.

[15_cadre-theorique-pour-la-prevention-des-inondations-a-douala_10]

Source: Azimut Geocarte, CUD, DIGAC, Tchameni Franck DIT 2017

Figure 11 : Structure du réseau hydrographique du BVTB et ses sous bassins versants.

[15_cadre-theorique-pour-la-prevention-des-inondations-a-douala_11]

Ngim

70

Source: Azimut Geocarte, CUD, DIGAC, Tchameni Franck DIT 2017

Figure 12 : Hydrographie des sous bassins versants du bassin du Tongo-Bassa

Un zoom sur les sous bassin versants laisse paraitre une hiérarchisation des rivières repartit dans quatre sous bassin versant au total à savoir :

  • Le sous bassin de Bonamoussadi (112,51 Hectares)
  • Le sous bassin du Ngim (747,65 Hectares)
  • Le sous bassin du Nkondi (1070,57 Hectares)
  • Et le sous bassin du Ngongue (2457,93 Hectares)

Les sous bassins du Nkondi et du Ngongue acheminent permanemment leurs eaux dans la rivière Tongo-Bassa. Le sous bassin de Bonamoussadi quand à lui déverse directement ses eaux dans le Wouri après un parcours de près d’un kilomètre seulement.

La particularité de ce sous bassin est qu’il ne possède quasiment pas de réseau hydrographique. L’essentiel de son régime dépend du réseau de drainage définit par son bassin de réception.

Du fait de sa très petite superficie, et de sa proximité avec la rivière Tongo-bassa, il a été intégré dans le Bassin versant du Tongo-bassa bien que ses eaux ne convergent pas vers elle. Le sous bassin du Ngim est plutôt endoréique.

Mais ce dernier intègre le bassin versant du Tongo-bassa parce que par saison, une partie des eaux contenues dans l’ultime lac récepteur déborde pour rejoindre les eaux du Tongo-Bassa.

Par ailleurs, le sous bassin du Nkondi a été établi comme partie intégrante du sous bassin du Ngongue bien qu’au niveau de la confluence des deux rivières le Nkondi soit nettement plus long (plus d’un kilomètre) et que son débit s’emble être supérieur au débit du Ngongue en apparence.

L’ordre de Strahler implémenté pour tenter de simuler l’opulence et la puissance des différents tronçons des rivières nous a révélé cinq catégories de rivières que nous avons classées de la manière suivante :

Tableau 9 : Tableau d’interprétation de l’ordre de Strahler

Tableau d’interprétation de l’ordre de Strahler
Parameter/CriteriaDescription/Value
Catégories de rivièresClassification selon l’ordre de Strahler

Source: Strahler

Nous constatons dans notre bassin que les rivières de puissance moyenne naissent très tôt dans notre hiérarchisation hydrographique (figure 13), or cette catégorie de rivière est très fréquemment responsable des crues dévastatrices dans la zone d’étude.

Les rivières d’ordre 4 (Forte puissance) sont localisées presque à la moitié du réseau hydrographique. Les eaux se jettent dans le Wouri avec une puissance très forte d’ordre 5. A ce niveau, des crues largement supérieures à deux mètres sont parfois enregistrées.

Le réseau de drainage de l’ensemble de la zone d’étude est quant à lui différent du réseau hydrographique et sa mise en évidence montre une hiérarchisation beaucoup plus concentré et plus étendu car il intègre les écoulements temporaires tels que les cours d’eau temporaires observables en saison des pluies, mais, surtout les torrents.

C’est donc un complexe composés de plusieurs milliers de petits circuits hydrologiques qu’on peut mesurer en fonction de l’échelle d’observation.

[15_cadre-theorique-pour-la-prevention-des-inondations-a-douala_12]

Source: Azimut Geocarte, CUD, DIGAC, Tchameni Franck DIT 2017

Figure 13 : Ordre des rivières de Strahler et le réseau de drainage du bassin du Tongo-Bassa

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Nous avons déterminé quelques indicateurs du réseau hydrographiques du BVTB.

La densité hydrographique

Où : 𝑵𝒊 est le nombre de cours d’eau du bassin versant 97 et A la superficie du bassin versant 44, 8427 Km² La densité du réseau hydrographique est 2,16 km2

𝑭 =

∑𝒏 𝟏 𝑵𝒊

𝒊=

𝑨

Le nombre moyen de canaux d’écoulement par unité de surface est donc de 2,16 canaux ce qui fait état d’un réseau hydrographique moins dense. Toutefois, le seuil d’observation peut influencer les indicateurs de densité.

La densité de drainage de Horton

Où : 𝑳𝒊 est la longueur total des cours d’eau 82,620 Km

𝑫 =

𝒏 𝟏 𝑳𝒊

𝒊=

𝒅

𝑨

et A la superficie du bassin versant 44, 8427 Km²

La densité de drainage du bassin versant est 1,84 Km/Km²

A entendre la nomenclature de l’indice, on croirait que le calcul tiendra compte de tout le circuit de collecte du bassin versant y compris les circuits torrentiels. Mais, ce coefficient en réalité ne tient compte que de la longueur totale du réseau permanent.

En pratique, la valeur de la densité de drainage dépend beaucoup de l’échelle d’observation, mais elle varie de 3 à 4 pour les bassins qui n’ont pas encore un réseau hydrographique très ramifié, et dont le développement n’est qu’à un stade limité.

Partant de notre seuil d’observation, la valeur obtenue dans notre cas témoigne de la très faible densité de drainage du réseau hydrographique du point de vue hydrologique.

Cela pourrait s’expliquer par le fait que globalement, le site du bassin versant est situé en zone de plaine, (Le bassin sédimentaire du Wouri) la plaine ne permettant généralement pas le développement des réseaux hydrographiques très denses.

La pente moyenne du cours d’eau principal

Où : 𝑯𝒎𝒂𝒙 est l’altitude à la source du cours d’eau 25,47m

𝑯𝒎𝒂𝒙 − 𝑯𝒎𝒊𝒏

𝑷𝒎𝒐𝒚 = 𝑳

𝑯𝒎𝒊𝒏 l’altitude à l’exutoire du cours d’eau 0,08m et L la longueur du cours d’eau principal 7, 893 Km La pente moyenne du cours d’eau principal est 3,21 %

On peut conclure que le principal cours d’eau de notre bassin versant a particulièrement une pente très faible par rapport à la pente de l’ensemble du réseau hydrographique calculée plus haut (10,39%).

La pente moyenne d’un cours d’eau peut aider à déterminer sa vitesse d’écoulement. Une pente relativement faible conditionne une vitesse d’écoulement relativement faible, qui à son tour conditionne une sédimentation relativement accelérée.

La pente moyenne permet donc d’évaluer la vitesse d’un cours d’eau et de savoir si un cour d’eau est en phase de sédimentation ou d’érosion. Une analyse plus exhaustive peut déterminer les parties du troncon de la riviere responsable de ces deux actions.

Le resultat obtenu nous permet donc d’affirmer que la rivière du Tongo-bassa est une rivière de vitesse faible en phase de sédimentation, ce qui augmente gravement le risque de crue.


Questions Fréquemment Posées

Quel est le type de réseau hydrographique du bassin versant du Tongo-Bassa?

Il est de type dendritique et est orienté Sud-Est / Nord-Ouest avec pour cours d’eau principal le Tongo-Bassa.

Combien de sous bassins versants sont identifiés dans le bassin du Tongo-Bassa?

Quatre sous bassins versants sont identifiés : Bonamoussadi, Ngim, Nkondi et Ngongue.

Pourquoi le sous bassin de Bonamoussadi est-il intégré dans le bassin versant du Tongo-Bassa?

Il a été intégré dans le bassin versant du Tongo-Bassa bien que ses eaux ne convergent pas vers elle, car une partie des eaux contenues dans l’ultime lac récepteur déborde pour rejoindre les eaux du Tongo-Bassa.

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