Les implications politiques de la prévention des inondations sont cruciales, surtout dans des zones à risque comme le bassin versant du Tongo-Bassa. Cette étude révèle comment un système d’information géographique peut transformer la gestion des risques et protéger les populations vulnérables face aux inondations récurrentes.
III- CADRE METHODOLOGIQUE ET THEORIQUE
Les approches méthodologiques utilisées
La méthode SIG
Tout au long de notre travail, nous avons adopté la méthode SIG qui est constituée autour de cinq activités à savoir : l’Acquisition, l’Affichage, l’Analyse, l’Abstraction et l’Archivage des données géographiques. Ces cinq activités constituent les « 5A » couramment utilisés dans la littérature géomatique.
L’approche SIG a été développée pour la première fois par le géographe Dr Roger TOMLINSON lors de sa mission d’inventaire des terres du Canada auprès du Cadastre Canadien (Buckley A., 2014).
Selon le strict respect de la méthode SIG, nous avons d’abord eu pour premiere activité l’acquisition de données qui renvoie à toutes les taches permettant de collecter des données géographiques.
Cela implique donc le recueil des données obtenues tant au sol et au sous-sol (par relevés topographiques, relevés GPS, enquêtes géomatiques…) que dans l’air ou sous les mers (par télédétection).
Après, nous avons procédé à l’affichage de ces données. A cette étape, des conversions de format de données, des géoréférencements et des digitalisations ont été nécessaires pour afficher les différentes données géographiques dans un environnement logiciel ou sur un support plan à des fins visuelles et d’interprétation.
Ensuite, nous nous sommes attelés à l’analyse des données. A ce niveau, nous avons mis l’accent sur la superposition, le croisement et l’interrogation des données géographiques afin de mettre en évidence des informations préalablement invisibles dans la base de données, et utiles à notre mission.
De plus, l’abstraction nous a permis d’utiliser des données géographiques à notre disposition pour en faire des modélisations, des simulations spatio-temporelles, des analyses prédictives. Les extrants sur format Excel ont été considérés comme des résultats utiles aux alertes.
Enfin, l’archivage nous a permis une meilleur gestion et une meilleure administration de nos données d’entrée et de nos données de sorties réutilisables. Nous avons fait appel à un SGBDs (Système de Gestion de Base de Données Spatiales) pour organiser les données et faciliter leurs accès à toute fin utile.
La méthode expérimentale
Dans le cadre de ce travail, le recourt à un dispositif simplifié ou Modèle (Modèle numérique) conformément aux exigences de la méthode expérimentale s’est imposé. La mise en place du SIG de prévention des risques d’inondation a nécessité la collecte et la numérisation de nombre de données et des paramètres relatifs au site, et ayant une incidence sur le risque d’inondation.
Puis, la superposition et l’analyse logique pour produire en quelque sorte ce que nous avons appelé le Modèle Numérique du Risque d’Inondation. Ce Modèle numérique se doit donc d’être proche le plus possible de la réalité du terrain.
Les résultats de la simulation dans notre cas ont produit une liste des résidents vulnérables qui pourront être informé des mesures d’urgence à prendre après déclanchement de l’alerte par l’autorité compétente.
3. Les théories en rapport avec l’objet d’étude.
Le déterminisme naturel
Le déterminisme a été introduit en géographie physique pour expliquer l’influence du milieu naturel sur l’homme par des savants comme Emmanuel Kant (1780) puis par Karl Ritter (1820) et Leipsig (1871) avec l’avènement des premières chairs de géographie A. L. Sanguin (1984)
Ce courant de pensé introduit en géographie forme la notion de déterminisme naturel et engage un postulat qui accorde une place prépondérante au milieu naturel dans l’analyse et l’explication des paysages ainsi que des distributions spatiales (Berdoulay V., 2005 cité par Kamgho K.C.,2012)
Bien plus le déterminisme naturel étant soutenu par le principe de causalité selon lequel : « Tout fait a une cause » et que « Les mêmes causes produisent les mêmes effets », on devrait admettre que tout espace soumis aux mêmes conditions naturelles et aux mêmes facteurs socio-spatiales devrait en principe avoir des paysages identiques.
En reportant ce principe dans le contexte de notre travail, on constate clairement que dans le BV du Tongo-bassa, il ya une forte ressemblance physionomique le long des profils des cours d’eau.
Sachant que ces vallées sont soumises aux mêmes conditions hydrologiques (régime pluviométrique et exutoire unique) ; topographiques (bas fond des vallées en U) ; édaphiques (Sols hydromorphes) ; et socio-spatiales (habitats précaires et non structurées), Ne peut-on pas conclure qu’il ya là tout un mécanisme de »cause » attribuable au milieu naturel et à l’homme susceptible de produire les »mêmes effets » ?
En somme, fort de la théorie du déterminisme et de son principe de causalité, le risque d’inondation devrait donc être présent dans le BV du Tongo-bassa en tout lieu d’aménagement non réglementée situé le profil en long et en travers des lits majeurs des cours d’eau. Nous nous en somme fortement inspiré pour la délimitation des zones à risque d’inondation dans le bassin versant en question.
La théorie de la modélisation et de la simulation
La Théorie de la modélisation et de la simulation (TMS) est basée sur le formalisme DEVS (Discrete Event System Specification) ou spécification des systèmes d’évènements discrets. D’une manière simple et classique, Bernard P. Zeigler (1976) conçoit la modélisation comme l’établissement d’un Modèle pour répondre à une question. Cette définition concrète résume l’enjeu de notre travail.
Et pour une compréhension plus complète nous pouvons nous référer à Minsky, (1968) :
« Pour un opérateur O, un objet M est un modèle d’un objet A si O peut utiliser M pour répondre à des questions de A »
Il s’agit de concevoir dans un environnement informatique, les conditions permettant de réaliser dans un environnement abstrait des choses qui se réalisent habituellement dans un environnement réel afin de pouvoir solutionner un problème précis.
Le développement de la modélisation dans les disciplines telle que la géographie prend en compte la problématique de la construction et d’implémentation de tels modèles dans les SIG. La théorie de la modélisation et de la simulation s’est basée sur la théorie générale des systèmes, pour proposer des formalismes et des méthodes permettant de décrire des systèmes, le DEVS étant le plus connu Filippi J. B. (2011).
Toutefois, en nous inspirant de la théorie de la modélisation et de la simulation nous ne prétendons aucunement respecter le formalisme DEVS dans ses détails. Mais tout au moins, nous calquerons les étapes de notre modélisation sur le cycle de la modélisation et de la simulation en vigueur pour les DEVS.
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Source: R. Duboz, F. Garcia
Figure 2 : Schéma du cycle de la modélisation et de la simulation.
Questions Fréquemment Posées
Comment la méthode SIG est-elle utilisée pour la prévention des inondations à Douala ?
La méthode SIG est constituée de cinq activités : l’Acquisition, l’Affichage, l’Analyse, l’Abstraction et l’Archivage des données géographiques.
Quels sont les résultats de la simulation du Modèle Numérique du Risque d’Inondation ?
Les résultats de la simulation ont produit une liste des résidents vulnérables qui pourront être informés des mesures d’urgence à prendre après déclenchement de l’alerte par l’autorité compétente.
Quelle est l’importance de l’archivage dans la méthode SIG ?
L’archivage permet une meilleure gestion et administration des données d’entrée et de sortie, facilitant leur accès à toute fin utile.