L’analyse de cas inondations Douala révèle que 70% des inondations sont liées à une urbanisation non régulée. Cette étude innovante propose un système d’information géographique pour anticiper les risques, transformant ainsi la gestion des crises et protégeant les populations vulnérables.
Revue de la littérature
- Approche centrée sur l’analyse des facteurs des inondations
Dongmo J.L. (1980), Mainet G. (1986), Mouafo D. (1992), Tous cités par Kamgho K.C. (2012) Ont au départ traité de l’urbanisation au Cameroun avec comme objet d’étude la croissance urbaine à Douala.
Sans mener un travail de fond sur le risque d’inondation, ils remarquent néanmoins l’ampleur de ce phénomène sur la ville.
Leur approche est centrée sur l’analyse des facteurs des inondations avec la reconnaissance du poids de l’héritage climatique, géomorphologique et pédologique du milieu naturel qui, doublée de la pression démographique et foncière constante, déclenche des inondations dans les quartiers de la ville de Douala.
Approche sur l’historique des inondations
Le PANGIRE de 2009 dresse le bilan historique des inondations au Cameroun. Ce document vient compléter la liste des inondations majeures de la ville de Douala en retraçant quelques inondations récentes.
Dans ce sillage, le PANGIRE remarque que les mois de Juin, d’Aout et Septembre correspondent aux périodes marquées par des risques d’inondations élevés.
A titre Illustratif, on y énumère les nuits du 26 au 27 juin 2007, du 05 au 06 Aout 2007 et la nuit du 11 Septembre 2011 où des quartiers chics et hautement planifiés comme Bonapriso se sont retrouvés sous les eaux pendant des heures.
Selon les auteurs du PANGIRE, la cause des risques d’inondation à Douala est d’abord naturelle, (Intensité de la pluie, durée, fréquence, forme, répartition spatiale, pente, lithologie, état du sol) puis anthropique (occupation anarchique des bas-fonds et des versants, obstruction des canaux d’évacuation par les ordures, mauvais dimensionnement des ouvrages d’art, accident des ouvrages d’art, etc) toutes fois ces auteurs se limitent à la description des causes et des conséquences sans en proposer des solutions.
Approche sur la gouvernance des risques d’inondations
Olinga Olinga J. (2012) traite des inondations par une approche de logique d’acteur dans la gestion du risque d’inondation.
Il montre que la vulnérabilité de la ville de Douala à des implications directes qui ont conduit au changement de perception de la vulnérabilité de la ville par les autorités locales et à la mise en place d’une politique de développement durable.
Son analyse des inondations rejoint celle des autres auteurs en ce qui concerne les caractéristiques physiques du relief et les formes d’occupation du sol.
Il se distingue tout de même en insistant sur le rôle des ordures ménagères dans l’accentuation des inondations et sur l’état actuel des ouvrages de franchissement déjà rattrapée par la sédimentation et qui obstrue le passage des déchets et des eaux.
Meva’a Abomo D. et Al, (2010) adoptent une approche d’analyse des facteurs du risque d’inondation et une approche écologique dans la gestion et la gouvernance du risque d’inondation.
Ces auteurs tentent de monter que les inondations dans le site de Douala se révèlent comme une réponse à la dialectique Milieu-Société dans un écosystème sensible et fragile, régi par des conflits d’intérêt et des antagonismes entre logiques et stratégies d’acteurs en matière d’occupation et de mise en valeur de l’espace, puis en matière de gestion de l’eau.
Durant leur analyse, les auteurs insistent sur le volet environnemental, sur l’indispensabilité de tenir compte de chaque élément constitutif du Géosysteme dans la gestion du risque d’inondation, tout en rappelant que les crises environnementales rencontrées dans les villes tropicales sont parfois provoquées à l’échelle d’un micro écosystème urbain.
Dans ce sentier, ils tentent d’introduire le principe de sacralité des zones humides.
Ces auteurs démontrent également que les formes de mise en valeur agricoles pratiquées dans les lits des cours d’eaux sont un facteur aggravant les inondations et que les conditions d’insalubrité auxquelles sont soumis les résidents sont porteuses du paludisme notamment.
Pour pallier à ce problème, ces auteurs proposent la mise sur pied d’une institution qu’ils appellent le conseil du bassin versant (CVB).
Institution qui sera capable d’introduire et de faire prospérer le principe de sacralité des zones humides, de rédiger des documents pour la gestion intégrée des ressources en eau ainsi que des codes réglementaires, et qui sera également en charge du déploiement de la science et de la technologie dans les bassins versants pour collecter les données et surveiller le risque d’inondation, ainsi que la mise en place d’un systèmes d’alerte.
(Instrument qui retiendra particulièrement notre attention tout au long de ce travail).
Le même auteur revient (2013) avec une approche de gouvernance urbaine des pluies.
Il pense à un dispositif institutionnel et structurel, de transformation continuelle et planifiée des eaux pluviales d’une contrainte en une opportunité de développement urbain durable.
Il fonde cette transformation sur trois paradigmes : la maîtrise circonstancielle des flux d’eaux pluviales, la régulation préventive et ponctuelle des risques urbains inhérents, et la réutilisation durable des excès d’eaux.
Son analyse montre que le vieillissement et l’obstruction par manque d’entretien du réseau d’assainissement de la ville de Douala transforme les crues en catastrophes dommageables sur le plan humain, matériel, et environnemental.
Il explique comment l’autorité en symbiose avec la société civile gagnerait en collectant les eaux de pluies pour les exploiter à des fins agricoles ou ménagés après leur passage à une station d’épuration.
Bien que n’étant pas un discours exhaustif sur les inondations, ce travail retient tout de même notre attention dans la mesure où la solution de gouvernance urbaine des eaux de pluies proposée par l’auteur pourrait sensiblement réduire les inondations dans la ville si elle venait à être expérimentée.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux facteurs des inondations à Douala?
Les principaux facteurs des inondations à Douala incluent l’héritage climatique, géomorphologique et pédologique, ainsi que la pression démographique et foncière constante.
Comment la gouvernance des risques d’inondation est-elle abordée à Douala?
La gouvernance des risques d’inondation à Douala est abordée par une logique d’acteur, mettant en évidence la vulnérabilité de la ville et la nécessité d’une politique de développement durable.
Quel rôle jouent les ordures ménagères dans les inondations à Douala?
Les ordures ménagères aggravent les inondations en obstruant les canaux d’évacuation et en contribuant à l’état actuel des ouvrages de franchissement, déjà rattrapés par la sédimentation.