Analyse des résultats : SIG pour la prévention des inondations à Douala

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🏫 Université de Douala - Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Département de Géographie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - Août-2020
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Le système d’information géographique Douala révèle des enjeux cruciaux liés aux inondations dans le bassin versant du Tongo-Bassa. Cette recherche innovante identifie les risques d’occupation non réglementée, offrant des solutions essentielles pour la prévention et la sensibilisation des populations vulnérables.


INTRODUCTION GENERALE

I- CONTEXTE DE L’ETUDE

Justification académique de l’étude : Pourquoi le renforcement de la recherche scientifique et technique autour du risque d’inondation ?

Dans le cadre du projet Douala, Ville Durable, (DVD) un appel à l’accompagnement des projets de recherche scientifiques et technique sur les inondations a été ouvert sous l’initiative de la CUD, l’AFD, et le FFEM avec pour chef de mission l’IRD. L’université de Douala (à travers le département de Géographie et autres écoles) a été convié à la contribution de ce projet par la production de mémoires de master et des thèses de Doctorat.

Les axes de recherche sont les suivants,

  • Accroître la connaissance et la prise en compte de l’aléa inondation et des effets du changement climatique dans les documents de planification de la ville : partant d’un exercice de concertation avec les acteurs (Universitaires, Détenteurs de données météorologiques locaux et nationaux, Bureaux d’études, etc.), le projet vise à fournir à la Communauté Urbaine de Douala (CUD) les moyens d’évaluer localement l’aléa inondation et les effets du changement climatique, afin de permettre leur prise en compte dans les documents de planification urbaine.
  • Concevoir et mettre en œuvre un projet de restructuration d’une zone d’habitat précaire centré sur la valorisation d’une zone humide, pour faire de cet espace vécu comme un vecteur de risque (inondation et insalubrité) un atout majeur du développement du quartier : zone de rétention des eaux pluviales et poumon vert limitant les îlots de chaleur et porteur d’aménités.
  • Favoriser le développement des activités économiques sur le site projet, en s’appuyant sur les activités existantes (recyclage et maraîchage) et en suscitant de nouvelles activités rendues possibles par l’aménagement des plans d’eau.
  • Capitaliser pour reproduire le projet sur des sites similaires : cet objectif est transversal et recoupe l’ensemble des actions entreprises. Il s’agit à la fois de développer un savoir-faire au niveau de la CUD (alliant une réflexion globale et une action locale) mais également de disséminer les résultats de cette expérience pour inciter à sa reproductibilité dans d’autres secteurs de la ville.

En effet, la ville de Douala est marquée depuis plusieurs décennies par une forte croissance urbaine et un étalement important. Cette urbanisation rapide et peu planifiée (absence de schéma d’aménagement validé entre 1959 et 2012) a conduit à l’installation de populations précaires dans les zones humides, à proximité des drains.

Ces populations cumulent une forte vulnérabilité : aux inondations. Socioéconomique : absence d’infrastructures de base, situation sanitaire dégradée, activités informelles, occupation sans titre de propriété, etc. Au- delà, l’urbanisation conduit à la dégradation et à la disparition des zones humides et des fonctions de régulation qu’elles jouaient jusqu’ici ; ceci dans un contexte de changement climatique (augmentation attendue de la fréquence des fortes pluies et aggravation du phénomène d’îlot de chaleur).

La prise en compte des effets du changement climatique est plus récente : le Cameroun a récemment publié son Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (2015). Douala s’inscrit dans cette démarche. Elle est à la tête du réseau pour la formulation des réponses des villes d’Afrique centrale aux défis climatiques et environnementaux, dans le cadre des travaux de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF).

(Projet DVD, 2020)

Contexte général

Les risques d’inondation dans le monde

Les eaux de surface sont presque indispensables pour l’éclosion et la croissance assurée des sites urbains, l’histoire a d’ailleurs montrée que le profil du Nil, tout comme les vallées du Tigre et de l’Euphrate, ont signé l’acte de naissance des toutes premières villes. La répartition spatiale des hommes à la surface de la terre montre qu’aujourd’hui encore, environ trois quarts de la population mondiale (soit près de 5 milliards) sont installés à moins de 80 km des eaux de surface (Nsegbe P. et Pottier P., 2014).

Son abondance permet d’irriguer, de transporter, d’alimenter… Mais, cause aussi des dégâts sur ce qui empiète son territoire sans aménagement conséquent ou maitrise préalable. La technologie aujourd’hui, et notamment les technologies dites de maitrise de l’espace, par une approche plus globale, permettent de prendre en compte les éléments les plus complexes et les plus dynamiques d’un milieu, afin de faire cohabiter tant bien que mal l’homme et les risques hydrologiques qui l’entourent au quotidien.

Selon l’Institut international de l’eau de Stockholm (SIWI), pour la période 1996-2005, environ 80% des catastrophes naturelles étaient d’origine météorologiques ou hydrauliques, et les inondations auraient lors de cette décennie affectée en moyenne 66 millions de personnes par an entre 1973 et 1997. Ce sont les catastrophes naturelles qui produisent le plus de dégâts.

Selon le PNUD 2012 (Programme des Nations Unies pour le Développement) les inondations sont les catastrophes naturelles les plus fréquentes. Leur nombre a considérablement augmenté, surtout au cours des 20 dernières années. Le nombre de victimes, les dégâts financiers et économiques et les coûts d’indemnisations des sinistrés sont aussi en augmentation.

Pour la seule année 2010, 178 millions de gens ont été victimes d’inondations. Dans les années exceptionnelles telles que 1998 et 2010, les pertes totales ont dépassées les 40 milliards de dollars.

Comme les établissements humains abritent les principaux services, infrastructures et activités économiques et sociaux, les dévastations ne se limitent pas à la seule montée des eaux, mais intègrent les répercussions dramatiques sur la société. Les impacts directs des grandes inondations constituent le plus gros risque pour la vie humaine et pour les biens.

Les effets indirects sont souvent à long terme (maladies, problèmes alimentaires, recul des possibilités d’éducation, perte des moyens de subsistance…). Quoi qu’il en soit, les pauvres et les défavorisés sont toujours les plus durement frappés. La croissance démographique mondiale, contribue au risque d’inondation, et ne fait que l’aggraver.

C’est en 2008 que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la proportion d’urbains dont les deux tiers dans des pays à revenu faible à intermédiaire a atteint la moitié de la population mondiale.

Selon les estimations, les urbains devraient représenter 60 % de la population mondiale en 2030, pour passer à 70 % en 2050, soit un total de 6,2 milliards d’habitants, soit le double de la population rurale prévue cette même année. Il s’ensuit que les inondations urbaines deviennent de plus en plus dangereuses, et de plus en plus coûteuses à gérer en raison de la taille même des populations exposées.

En plus, une urbanisation mal planifiée ou maîtrisée aggrave partout les risques d’inondation. La maîtrise du risque d’inondation ne pose pas seulement problème dans les grandes villes. Dans les campagnes, les zones touchées sont généralement bien plus vastes et les activités agricoles sont fortement vulnérables.

Dans les pays en développement, la croissance démographique urbaine et l’expansion spatiale des villes sont caractéristiques des implantations sauvages densément peuplées et miséreuses communément appelées « bidonvilles ». On les trouve au centre des villes comme en périphérie, de même qu’en banlieue ou dans les zones périurbaines, et ce sont souvent dans les bidonvilles que les risques sont les plus importants.

La concentration de pauvres, qui n’ont ni ménage, ni infrastructures, ni services dignes de ce nom, accroît le risque d’inondation, et aggrave d’autant l’ampleur de leurs impacts sur les populations défavorisées. Les décideurs sont ainsi confrontées à une explosion des dégâts, d’autant que les zones dévastées sont généralement bâties hors du périmètre de protection des ouvrages anti-crues ; les surfaces goudronnées ou imperméabilisées sont plus vastes, et interviennent aussi le surpeuplement, les embouteillages et la densité démographique croissante.

L’insuffisance, le vieillissement ou le manque d’entretien des réseaux de drainage, d’assainissement et d’évacuation des déchets solides, et l’absence de mesures de maîtrise du risque.


Questions Fréquemment Posées

Pourquoi est-il important de renforcer la recherche sur les risques d’inondation à Douala?

Le renforcement de la recherche scientifique et technique autour du risque d’inondation est crucial pour évaluer localement l’aléa inondation et les effets du changement climatique, afin de les prendre en compte dans les documents de planification urbaine.

Comment le système d’information géographique aide-t-il à prévenir les inondations à Douala?

Le système d’information géographique permet d’acquérir, d’analyser et d’automatiser des données géographiques pour modéliser les facteurs de risque, générer des listes de résidents vulnérables et servir de base pour l’alerte et la sensibilisation des populations.

Quels sont les principaux problèmes identifiés concernant les inondations dans le bassin versant du Tongo-Bassa?

Les problèmes incluent l’occupation non réglementée des lits de cours d’eau et les inondations récurrentes pendant la saison des pluies, exacerbés par une urbanisation rapide et peu planifiée.

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