L’analyse comparative des stratégies d’adaptation révèle des approches innovantes face aux défis climatiques dans les zones forestières de Tiddas. Ces résultats, essentiels pour le développement durable, mettent en lumière des solutions prometteuses pour renforcer la résilience des communautés rurales.
AXES STRATEGIQUES SECTORIELS : (PNRC°) Volet Atténuation (Namas) :
Les mesures établies pour la réduction des émissions des GES concernent les secteurs de l’énergie, transport, industrie, déchets, agriculture, forêt et le bâtiment. Les principales Mesures établies pour l’atténuation des émissions de GES (Namas) ou les estimations du potentiel d’atténuation des émissions pour les secteurs concernés sont présentées ci-dessous (cf. tableau 2) :
Volet adaptation (NAP) :
La lutte contre le changement climatique appelle à l’instauration d’actions visant principalement la réduction de la vulnérabilité des secteurs économiques, des populations et des milieux naturels et le renforcement de leurs capacités d’adaptation aux contraintes climatiques.
Le Maroc a établi dans ce sens divers programmes et stratégies pour les secteurs de l’eau, agriculture, pêche, forêt et lutte contre la désertification, biodiversité, santé, tourisme, habitat et l’urbanisme. Les mesures établies pour l’adaptation et la réduction de la vulnérabilité sont résumées dans le tableau ci contre (cf. tableau 3) :
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Tableau 2. Mesures établies par secteur pour l’atténuation des émissions de GES (Namas).
Secteur d’activité Stratégies Mesures établies pour l’atténuation des émissions de GES (Namas)
Energie, Stratégie Energétique Nationale établie à l’horizon 2030
Transport, La Stratégie Nationale de Développement de la
Compétitivité Logistique
Industrie, Pacte National pour l’Emergence Industrielle (2009)
Déchets, Programme National des Déchets Ménagers (PNDM) (2008)
Stratégie basée sur la promotion des énergies renouvelables (ER) et l’économie d’énergie à travers des mesures d’efficacité énergétique (EE). Un récapitulatif des principaux objectifs fixés par cette Stratégie est présenté ci-dessous : Transport, Industrie, Déchets, Agriculture et Forêts.
Principaux objectifs :
✔ La réduction des coûts logistiques et l’accélération de la croissance du PIB,
✔ La participation au développement durable du pays à travers i) la réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 35% à l’horizon 2020 ; ii) la baisse du nombre de tonnes transportés/km parcouru de 30% à l’horizon 2020.
Le Pacte National pour l’Emergence Industrielle, entré en vigueur en 2009, et de la 3ème édition des Assises de l’Industrie tenue en février 2013, un contrat-programme pour l’industrie chimie-parachimie a été signé et prévoit, entre autres, des mesures relatives à i) la préservation de l’environnement; ii) la rationalisation de l’utilisation des matières premières, notamment par le recyclage et la valorisation des déchets ; iii) la rationalisation de l’utilisation de l’énergie spécialement à travers des mesures d’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables.
Ces mesures concernent principalement :
• la réhabilitation des décharges non-contrôlées ;
• la valorisation des émanations de méthane des décharges ;
• la mise en place de filières de recyclage-valorisation des déchets.
Agriculture, PMV Restructurer le secteur agricole et assurer sa mise à niveau constituent les cibles du Plan Maroc Vert, lancé en 2008. La dimension du changement climatique y est incorporée pour l’amélioration de la résilience du secteur et l’atténuation de ses émissions de GES.
Concernant l’atténuation des émissions des GES, et à travers la mise en œuvre de projets de changement et de gestion des terres dans le cadre du PMV, la ligne de base est estimée à 61 773 196 TeqCO2 avec un potentiel de réduction estimé entre 16 439 680 (scénario pessimiste) et 117 000 000 TeqCO2 (scénario ultime).
Forêt, i. Plan Directeur de Reboisement, lancé en 1994
ii. Plan Directeur pour la Prévention et la Lutte contre les Incendies
iii. Stratégie de Lutte contre le Surpâturage
iv. Stratégie Nationale de Maîtrise de l’Energie
(Source : MDCE, 2014)
Les Quatre stratégies reflètent les efforts déployés en vue de renforcer la préservation et la gestion durable des ressources forestières et d’assurer une atténuation des émissions de GES, il s’agit du :
• Plan Directeur de Reboisement, lancé en 1994, visant l’atteinte d’un reboisement de 1,5 millions d’ha en 2030. Le potentiel d’atténuation varie entre 1 500 000 et 2 210 376 TeqCO2/an selon le scénario de référence et peut atteindre 3 700 000 TeqCO2/an en cas d’une mise en œuvre d’une stratégie REDD+.
• Plan Directeur pour la Prévention et la Lutte contre les Incendies de forêts qui sera renforcé davantage dans le cadre du scénario REDD+, ce qui permettra un gain moyen en termes de réduction des émissions d’environ 380 000 TeqCO2/an.
• Stratégie de Lutte contre le Surpâturage, ciblant le rétablissement de l’équilibre pastoral sur l’ensemble des terres surpâturées et qui permettra, selon les hypothèses, une réduction moyenne des émissions variant entre 2 385 768 TeqCO2/an et 6 120 252 TeqCO2/an sur la période 2013-2030.
• Stratégie Nationale de Maîtrise de l’Energie, prévue dans le cadre du scénario REDD+, permettant une économie de bois énergie d’origine forestière équivalente à 207 140 m3/an en moyenne. Cela correspond à un potentiel de réduction des émissions de 227 855 TeqCO2/an.
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Tableau 3. Mesures établies pour l’adaptation, la protection et la réduction de la vulnérabilité.
Secteur d’activité Stratégies Mesures établies pour l’adaptation, la protection et la réduction de la vulnérabilité.
Eau, ∙ Stratégie Nationale de l’Eau, établie à l’horizon 2030 ✔La préservation et la protection des ressources en eau, du milieu naturel et des zones fragiles. ✔La réduction de la vulnérabilité liée aux inondations et aux sécheresses.
✔La gestion de la demande et la valorisation de l’eau par i) le programme d’économie d’eau en irrigation ; ii) l’économie d’eau potable, industrielle et touristique avec incitation à l’utilisation des pratiques économes. iii) la gestion et le développement de l’offre à travers
1) la construction de barrages pour la mobilisation des eaux de surface ; 2) le transfert des ressources en eaux brutes des bassins du Nord vers le Sud (800 Mm³/an) ;3) la mobilisation des ressources non conventionnelles par la réutilisation des eaux usées traitées, le captage des eaux de pluie, le dessalement de l’eau de mer et la déminéralisation des eaux saumâtres.
✔La préservation et la protection des ressources en eau, du milieu naturel et des zones fragiles.
✔La réduction de la vulnérabilité liée aux inondations et aux sécheresses à travers :
i) les Travaux de protection contre les inondations (PNI) ; ii) le Plan de gestion des sécheresses par bassin hydraulique ; iii)
l’amélioration de la prévision hydrométéorologique.
Agriculture, ∙ Programme National d’Economie D’Eau en Irrigation ∙ Stratégie agricole « Génération Green 2020-2030 »
∙ Plan Maroc Vert (2008-2020)
∙ Programme de l’assurance agricole
Les Programmes ont pour but :
✔ L’amélioration de la résistance du secteur agricole face aux dérives climatiques.
✔ La protection contre la dégradation des terres de parcours et l’amélioration de la santé animale.
✔ L’Atténuation de la contrainte hydrique et une gestion conservatoire et durable des ressources en eau de l’agriculture irriguée ✔Le renforcement de l’intégration du CC par les institutions concernées.
✔Promouvoir des technologies de résilience au CC auprès des agriculteurs bénéficiaires des projets pilier II.
Pêche, ∙ Stratégie Halieutis (2009-2020) Le Plan Halieutis vise une exploitation durable des ressources et une réduction de l’empreinte écologique exercée à travers : ✔ La préservation de la biodiversité du milieu marin et des espèces menacées.
✔ La lutte contre la surpêche.
✔ La promotion des pratiques de pêche durable.
Santé, ∙ Programme National d’Immunisation ∙ Plan National de Riposte contre les Bronchiolites Virales Aiguës du nourrisson
∙ Plan national multisectoriel de santé mentale 2020-2030
∙ Politique Pharmaceutique Nationale
∙ Stratégie Nationale de Nutrition 2011-2019
Forêt, ∙ Stratégie Nationale de Développement des Forêts Urbaines et Périurbaines (2009)
∙ Plan d’Action Nationale de Lutte contre la Désertification actualisé (PANLCD, 2012)
∙ Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 »
∙ Plans climatiques régionaux (PCR)
Pour faire face aux menaces de pauvreté et du CC, les Stratégies d’adaptation du Secteur de la Santé sont axées sur : ✔ La protection de la santé de la population face aux impacts du changement climatique et la réduction des inégalités devant les risques sanitaires.
✔ La certification de l’éradication de la poliomyélite, de maintenir l’élimination du Tétanos Néonatal et d’éliminer la rougeole et contrôler le Syndrome Rubéole Congénitale vers 2020.
✔ L’amélioration du système de surveillance épidémiologique.
✔ Le renforcement de la résilience des infrastructures sanitaires face aux évènements extrêmes.
✔ La préparation des plans d’urgence et de riposte.
✔ Le renforcement des capacités des professionnels en matière de CC.
✔ La promotion de la recherche sur les impacts du CC sur la santé.
✔ L’information et la sensibilisation efficace des différentes tranches de populations : décideurs, personnes vulnérables, etc. La mise en place plusieurs plans, stratégies et programmes qui ont eu une grande contribution dans le maintien de la capacité adaptative des écosystèmes naturels qui sont soumis à de multiples pressions naturelles et anthropiques. La désertification qui affecte de grandes étendues s’intensifie avec le climat aride. L’action de l’Etat a évolué vers une planification territoriale intégrée traduite dans le cadre PANLCD qui vise principalement à gérer durablement les ressources naturelles en réduisant la pression humaine, à assurer une meilleure connaissance des phénomènes de désertification et de dégradation des terres.
Biodiversité, ∙ Stratégie Nationale de la Conservation et de l’Utilisation Durable de la Diversité Biologique
(2004)
∙ Stratégie et Plan d’Action National de la Biodiversité
(2016-2020)
∙ Stratégie Nationale de la Gestion des Risques des
Catastrophes Naturelles (2020- 2030)
∙ Programme de développement des parcours et de régulation des flux de transhumants
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Le Maroc est caractérisé par une grande diversité écologique qui est à l’origine de la beauté et la richesse de ses paysages et milieux naturels. C’est en effet l’un des piliers sur lesquels repose son développement économique et social.
✔ La protection de la diversité biologique qui concilie entre réalités économiques et sociales et besoins écologiques ; a pour objectifs :
✔ La conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.
✔ L’amélioration de la connaissance et la promotion de la recherche scientifique.
✔ La sensibilisation et l’éducation à travers l’élaboration de programmes spécifiques et destinés pour des populations-cibles. Nota : En 2013, le PMV a lancé un programme visant le renforcement de l’adaptation des mesures de conservation des sols et de la biodiversité par les petits agriculteurs bénéficiaires des projets Pilier II.
Tourisme, ∙ Stratégie Touristique Nationale – Vision 2020 La Stratégie Touristique Nationale – Vision 2020 a pour ambition de promouvoir un tourisme durable et de placer le Maroc comme destination de référence en matière de développement durable sur le pourtour méditerranéen.
En matière de développement durable et de lutte contre le cc, cette Vision est basée sur les orientations suivantes :
✔ Assurer la préservation des ressources au sens large incluant le patrimoine naturel et culturel, le patrimoine matériel et immatériel.
✔ Incorporer la durabilité dans les normes et référentiels touristiques, dans la stratégie marketing.
Le pilotage et le suivi de la composante « durabilité touristique » de la Vision 2020 s’appuie autour d’un set d’Indicateurs de Développement Durable dans le secteur touristique, permettant d’assurer la visibilité de la stratégie et une prise en considération des impératifs de durabilité dans les projets touristiques.
Urbanisme et Aménagement du Territoire,
∙ Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH)
∙ Programme « villes sans bidonvilles »
∙ Stratégie nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier
∙ Stratégie Nationale de la Sécurité Routière ∙ Stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030 ∙ Stratégie nationale de la sécurité routière 2017-2026 ∙ Plan route à l’horizon 2035
La réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité au cc a été la résultante de la mise en œuvre d’un ensemble de stratégies et de programmes de développement humain, dont notamment :
– L’initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Avec sa phase III (2019-2023), elle s’est engagée dans quatre programmes, portant sur le rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base, l’accompagnement des personnes en situation de précarité dont les personnes âgées, malades ou en situation de handicap, l’amélioration du revenu et l’inclusion économique des jeunes et l’impulsion du capital humain des générations montantes.
– Le programme « villes sans bidonvilles » pour l’éradication de bidonvilles dans 85 villes et communes urbaines et l’amélioration des conditions de vie des ménages.
– La stratégie nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier adoptée en 2013 pour promouvoir un développement inclusif et territorial des zones oasiennes et de l’arganier. Elle s’articule autour d’un programme global de développement de ces zones prenant en compte les niveaux économique, social, humain, culturel et environnemental.
– La Stratégie Nationale de la Sécurité Routière à l’horizon 2025.
– La stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030 : une nouvelle approche a été adoptée, basée sur le concept de pôle portuaire qui permettra à chacune des régions du Royaume de promouvoir ses atouts, ses ressources et ses infrastructures et de bénéficier du dynamisme économique engendré par les ports.
– Un Plan route à l’horizon 2035 : il comprend des programmes de construction de routes et pistes rurales, la poursuite du programme des voies express pour atteindre une longueur de 2 211 km en 2022 et 3 017 km à l’horizon 2030, ainsi que l’extension du réseau autoroutier.
(Source : MDCE, op.cit.)
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1.4 Conclusion
Au Maroc, le secteur de l’agriculture est caractérisé par une grande diversité, son importance joue un rôle central sur le plan économique et social du pays. Ce secteur est, dans une grande proportion, basé sur la céréaliculture et dépend des précipitations.
Cependant, l’aléa climatique a toujours représenté une menace sérieuse et une contrainte permanente pour le développement du secteur agricole. L’impact du changement climatique se solderait par une réduction des rendements céréaliers de 50% à 75% en année sèche et de 10% en année normale (Gommes et al., 2009 ; Ouraich and Tyner, 2014 ; Balaghi et al., 2015).
En outre, le progrès agricole demeure aussi entravé par le retard du développement rural, mesurable notamment à l’importance des taux d’analphabétisme et de pauvreté et par la faible diversification économique. Conscient de ces contextes et considérations, la stratégie de développement agricole intégré, qu’est « le Plan Maroc Vert » (PMV), s’est tracée une nouvelle voie pour la modernisation de l’agriculture. Le PMV se veut une stratégie agricole inclusive qui prend en compte l’ensemble des territoires (montagnes, oasis, plaines et plateaux des zones semi-arides), exploitations et filières. L’objectif stratégique est de généraliser les projets de reconversion, d’intensification et de diversification, en encourageant les investissements, et adoptant une approche contractuelle avec l’ensemble des acteurs en vue d’une meilleure adaptation aux changements climatiques.
Plusieurs stratégies (SPANB, SNE, Vision 2020, PMV…), se veulent ambitieuses en termes de croissance des secteurs (vulnérables) dans une dynamique de durabilité. Cependant, certaines pratiques continuent toujours à être adoptées sans observer ni les contraintes environnementales existantes ni les enjeux climatiques futurs, surtout en ce qui concerne l’occupation des zones écologiquement fragiles (littoral, oasis, etc.) et l’utilisation des ressources rares.
Il serait donc judicieux de procéder, en ce début de la phase de lancement des différentes stratégies élaborées, à une réévaluation des mesures envisagées afin que la composante changement climatique soit intégrée en vue de rendre les secteurs (tourisme, biodiversité, forêt, etc.) moins vulnérables à cet enjeu et lui assurer, par conséquent, une durabilité sur le long terme.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les principales mesures d’atténuation des émissions de GES au Maroc?
Les principales mesures établies pour l’atténuation des émissions de GES concernent les secteurs de l’énergie, transport, industrie, déchets, agriculture, forêt et le bâtiment.
Comment le Maroc s’adapte-t-il aux contraintes climatiques?
Le Maroc a établi divers programmes et stratégies pour les secteurs de l’eau, agriculture, pêche, forêt et lutte contre la désertification, biodiversité, santé, tourisme, habitat et l’urbanisme.
Quelle est l’importance de l’agriculture dans les stratégies d’atténuation au Maroc?
La dimension du changement climatique est incorporée dans le Plan Maroc Vert pour améliorer la résilience du secteur agricole et atténuer ses émissions de GES.